Classification et importance du dromadaire
Etude sur le dromadaire
Le dromadaire est un animal de désert, bien adapté aux différents environnements hostiles par son comportement alimentaire particulier et sa physiologie digestive, hydrominérale et thermorégulatrice exceptionnelle. Il appartient à la famille des camélidés qui regroupent deux genres dont le plus important est le Camelus. Au sein de ce genre, on trouve deux espèces : Camelus bacterianus et Camelus dromedarius (Fig 1). Cette dernière est l’espèce la plus importante et la plus répandue dans le monde. Son aire de distribution est limitée aux régions chaudes tropicales, subtropicales, arides et semi-arides d’Afrique et d’Asie et plus récemment après introduction par l’homme au XIX siècle, d’Australie. Selon la FAOSTAT (2014), l’effectif mondial des camélidés est d’environ 26,8 millions têtes dont plus de 80% se situent en Afrique. En Algérie le dromadaire et l’effectif camelin est estimés à 379 094 têtes (FAOSTAT, 2016). Les dromadaires d’Algérie appartiennent à la famille des Camelidae, qui sont des mammifères artiodactyles d’origine nord-américaine, mais ils ont disparu de ce continent alors qu’ils se répandaient en Amérique du Sud, en Asie, puis en Afrique, continents où ils ont survécu pour donner naissance aux espèces modernes.
Le lait de la chamelle ainsi élevée sur les parcours naturels ne servait à l’origine que pour la survie des chamelons et partiellement pour l’alimentation des chameliers. Ce lait est cependant depuis quelques temps produit dans l’idée d’une commercialisation en circuit court mais plusieurs facteurs entravent le développement de la filière laitière cameline, parmi lesquels nous citerons : le système d’élevage extensif, le faible potentiel laitier, la pratique de la traite manuelle, l’infrastructure de base pour la collecte du lait. Cependant, malgré cette quantité de lait faible disponible à la vente (El Hatmi et al., 2004), la demande s’est accrue suite à l’accroissement de sa réputation pour ses vertus thérapeutiques diverses : Ce lait est assez riche en insuline (Agrawal et al., 2003) et ne contient pas de β-lactoglobuline, une des protéines du lactosérum la plus allergène chez le nourrisson. Il est aussi utilisé contre la tuberculose et le diabète juvénile (Beg et al., 1985). Le dromadaire joue un rôle socioéconomique primordial car il a toujours été associé aux formes de vie dans les zones pastorales arides et semi-arides. Il répond en effet aux multiples besoins de ces populations en leur fournissant du lait et de la viande et en leur servant comme moyen utilisé dans le transport et pour les travaux agricoles.
Ses poils sont en outre utilisés dans la confection des vêtements et des tentes et sa peau dans la fabrication des chaussures et des ceintures. La présence de dessins archéologiques dans les différents pays arabe prouve l’existence du dromadaire dans ces pays depuis des siècles (Fig. 2) (Saber, 2012). Des fossiles découvertes en chine, en Sibérie et en Russie prouvent qu’au cours du pliocène et du pléistocène, ces zones abritaient des camélidés. Au pléistocène ces animaux étaient également présents en Romanie, en Palestine et en Afrique du nord (Saber, 2012). 1.1. Classification et importance du dromadaire Aujourd’hui, on trouve d’importants cheptels de dromadaire dans les pays africains. La Somalie, l’Ethiopie, le Soudan, le Kenya et Djibouti abritent 84% de la population cameline africaine et plus de la moitié 60% de la population mondiale dont 72 % vivent en Afrique. La famille des chameaux Camelidae comprend le chameau bactriane (Camelus bactrianus), le dromadaire (Camelus dromedarius), le lama (Lama glama), le guanaco (Lama guanicoe), l’alpaga (Vicugna pacos) et la vigogne (Vicugna vicugna). Les chameaux de Bactriane (à deux bosses) et de dromadaires (à une bosse) ont été domestiqués entre 4000 et 5000 ans en Asie centrale et dans la péninsule arabique respectivement, et ont été d’importantes sources d’énergie ainsi que des moyens de transport pour les nomades vivant dans les zones arides et semi-arides.
Les chameaux de Bactriane sont adaptés aux milieux froids du désert de Gobi et des régions avoisinantes, ainsi qu’au Kazakhstan, en Asie mineure et au sud de la Russie, et leur population estimée est environ le dixième de celle des dromadaires. Le nombre de chameaux de Bactriane en Mongolie est passé de 750 000 à 200 000 au cours des 50 dernières années (Dubach et al., 2007). La présence de chameaux sauvages de Bactriane a été confirmée dans et autour de la zone désertique de Gobi en Mongolie et en Chine. Malgré les mesures de protection instituées par les gouvernements mongol et chinois, la population n’a cessé de diminuer (de 500 à 600 dans les années 1980 à 350 en 2004 en Mongolie et 600 en 2004 en Chine), en raison du faible taux de survie des chamelons, la menace de la chasse, l’établissement d’oasis par les pasteurs, l’hybridation avec les chameaux domestiques et le changement climatique. Les chameaux sauvages de Bactriane sont actuellement classés «en danger critique d’extinction» sur la liste rouge des espèces menacées (Hare, 2008). En revanche, les dromadaires sont bien adaptés aux milieux chauds et secs et sont largement distribués au Moyen-Orient, en Afrique du Nord et de l’Est, en Asie du Sud-Ouest et en Australie, avec plus de 15 millions de têtes (Al Kanhal, 2010). Il est fréquent que les espèces du chameau de bactrianus et de dromedarius cohabitent au Kazakhstan, ce qui conduit à l’hybridation de l’espèce.
La viande de chameau n’est pas aussi consommée que d’autres viandes, mais c’est certainement une source importante de nutrition, en particulier dans les zones où les conditions environnementales sont très difficiles et où les habitants sont incapables d’obtenir de la viande de boeuf. En fait, les chameaux sont de bons fournisseurs de viande; la carcasse des chameaux mâles et femelles peut peser jusqu’à 400-650 et 250-350 kg, respectivement (Yagil, 1982). Étant adapté à un climat froid, le corps des chameaux de bactriane est recouvert de poils qui fournissent un matériel de bonne qualité pour les tissus de laine. Le rendement capillaire le plus élevé est atteint lorsque l’animal à 5 ans, avec une moyenne de 8-9 et 5,2-5,5 kg pour les chameaux mâles et femelles, respectivement (Dubach et al., 2007). Les chameaux peuvent parcourir 150 km (93,2 miles) en 15-20 heures et courir à 65 km/heure (40 mph) en courtes rafales et à 40 km/ heure (25 mph) à vitesse constante. Par conséquent, les chameaux sont largement utilisés comme véhicules de voyage et de course (Fukuda, 2013).
Morphologie et physiologie générale du dromadaire Wilson (1989) a rapporté que le dromadaire est très distinct des autres animaux domestiques, notamment par la présence d’un long cou, de la bosse et de la callosité au niveau de sternum. La tête est large, le cou large et fin, coussinet sternal maintenant l’abdomen légèrement audessus du sol, le dromadaire ne possède pas de cornes, les oreilles sont petites, les yeux larges et saillants, les narines longues peuvent être reformées pour les besoins de l’animal, la lèvre supérieure est divisée, fondue, poilue, extensible et très sensitive, la lèvre inférieure est large et pendante, les membres sont puissants. Le dromadaire a des glandes derrière la tête qui servent à la transpiration. La peau est souple recouverte de poils. Le rallongement est souvent au niveau des épaules et de la bosse, la couleur des poils est généralement brune variant au chocolat foncé à presque noir à rouge ou rouille fauve à presque blanche chez quelques types. La femelle a quatre quartiers au niveau de la mamelle, les testicules du mâle sont positionnés haut derrière les cuisses (comme chez le chat et le chien) et le début du fourreau est dirigé vers l’arrière. Ces particularités morphologiques et anatomiques pourraient expliquer la capacité d’adaptation du dromadaire en milieu désertique que les autres herbivores domestiques.
A propos de l’anatomie digestive du dromadaire (Kayouli et al., 1995, Jouany, 2000, El-Aboudi et al., 2005) ont signalé que celle-ci diffère de celle des autres ruminants quant à la forme, la structure et la fonction. Elle a la particularité de valoriser les ressources végétales naturelles des zones désertiques (Ould Ahmed et al., 2009). En 1953 Schmidt-Nielsen a réalisé les premières études pratiques sur la physiologie cameline, en Algérie a Béni-Abbès, il a démontré un ensemble très contrasté des dispositifs d’adaptation chez les chameaux du désert. Bien que leur fourrure et un faible rapport surface-volume réduisent le problème d’évaporation, mais ils ne peuvent pas éviter la chaleur et la déshydratation respiratoire du soleil de midi et doivent avoir au moins un accès occasionnel à l’eau potable. Le dromadaire, cependant, s’est avéré tolérer à élévation considérable de la température du corps pendant la journée, avec la certitude que la nuit froide pour éviter un rayonnement. Cela a permis le stockage plutôt que de compenser une certaine puissance thermique. En outre, la température élevée a diminué de manière significative l’apport d’énergie. Les camelins tolèrent des niveaux exceptionnels de déshydratation et exceptionnellement une réhydratation rapide lorsque l’eau devient disponible (Schmidt-Nielsen et al., 1967).
|
Table des matières
Introduction
Chapitre 1 : Synthèse bibliographique
1.Etude sur le dromadaire
1.1. Classification et importance du dromadaire
1.2 Morphologie et physiologie générale du dromadaire
1.3 Taxonomie
1.4 Répartition géographique et effectif
1.4.1 Dans le monde
1.4.2. En Algérie
1.5 Les races camelines
1.5.1 Les races camelines dans le monde
1.5.2 Les races camelines Algériennes
2.Le lait de chamelle
2.1. Production laitière
2.2. Caractéristiques du lait de chamelle
2.3. Les dérivés de lait de chamelle
3.Les bactéries lactiques
3.1. Les bactéries lactiques du lait de chamelle
3.1.1. Ecologie des bactéries lactiques
4.Les ferments lactiques
4.1. Cultures spécialisées de LAB
4.2. Cultures protectrices
4.3. Cultures de maturation
4.4. Probiotique et Santé – Promouvoir les cultures
5.Tendances futures et considérations finales
6.Méthodes d’étude des bactéries lactiques
6.1. Méthodes phénotypiques
6.2. Analyse sérologique
6.3. Méthode génotypique
7.Rappelle sur les techniques d’identification moléculaires des microorganismes
7.1. Polymorphisme de conformation des simples brins (SSCP)
7.2. Analyse des courbes de fusion à haute résolution (HRMA)
7.3. PCR répétitive extragénique palindromique (rep-PCR)
7.4. L’Amplification aléatoire d’ADN polymorphe (RAPD)
7.5. Polymorphisme de longueur des fragments de restriction (RFLP)
7.6. Polymorphisme de longueur de fragments de restriction terminaux (T-RFLP)
7.7. Polymorphisme de longueur de fragment amplifié (AFLP)
7.8. Electrophorèse en gel à gradient dénaturé (DGGE)
7.9. Électrophorèse sur gel à effet pulsé (PFGE)
7.10. Les puces d’ADN
7.11. PCR en temps réel (RT-PCR)
7.12. Le profil plasmidique
7.13. Spectrométrie de masse par temps de vol de désorption / ionisation assistée par matrice
8.Les techniques de séquençage
8.1. Séquençage par dégradation chimique (Maxam et Gilbert, 1977).
8.1.1. Principe
8.1.2. Méthode
8.1.3. Avantage/inconvénient
8.2. Séquençage par synthèse enzymatique (Sanger et al., 1977)
8.2.1. Principe
8.2.2. Méthode
8.3. Séquençage à haut débit (séquençage de deuxième génération)
Conclusion de la synthèse bibliographique
Chapitre 2 : Matériel et méthodes
1.Cadre de l’étude
2.Provenances des échantillons
3.Analyses physico-chimiques
3.1. Mesure de pH
3.2. Acidité Dornic
3.3. Détermination de la densité
3.4. Le point d’ébullition
3.5. La teneur en eau
3.6. Teneur en matière sèche (Extrait sec E.S.)
3.7. Dosage des protéines
3.8. Dosage de la matière grasse
3.9. Dosage des glucides
3.10. Dosage de la vitamine C
3.11. Teneur en oligo-éléments (minéraux)
3.12. Mesure de l’activité antioxydant
4.Analyses microbiologiques
4.1. Préparation des suspensions de dilution
4.2. Isolement des bactéries lactiques
4.3. Conservation des isolats
4.4. Identification phénotypique des bactéries lactiques
4.4.1. Caractérisation morphologique
a) Examens macroscopiques
b) Examens microscopiques
4.4.2. Caractérisation physiologique
a) Recherche de la catalase
b) Croissance à 45° C
c) Croissance à pH 9,6
d) Croissance à 6,5% de NaCl
e) Test de thermo-résistance
4.4.3. Caractérisation biochimique
a) Recherche de l’arginine déhydrolase (ADH)
b) Production des composés aromatiques
c) Production de dextrane
d) Utilisation du citrate
e) Etude de l’activité protéolytique
f) Profile fermentaire (test de fermentations des sucres)
g) Identification des isolats par galerie API 50 CHL
4.4.4. Caractérisation moléculaire des bactéries
a) Extraction de l’ADN
b) Amplification de l’ADN par PCR
c) Electrophorèse sur gel d’agarose des produits de la PCR
d) Analyse phylogénétique des bactéries
e) Séquençage
4.5. Pouvoir fermentaire des isolats
4.5.1. La cinétique d’acidification
4.5.2. La cinétique de croissance
4.6. Mise en évidence des interactions bactériennes
4.7. La cinétique de croissance en culture mixte en milieu lait
Chapitre 3 : Résultats et discussion
1.Les analyses physico-chimiques
1.1. Le pH
1.2. L’acidité dornic
1.3. La densité
1.4. Le point d’ébullition
1.5. La teneur en eau
1.6. La matière sèche
1.7. Le dosage des protéines
1.7.1. Les protéines totales
1.7.2. La caséine.
1.8. La teneur en matière grasse
1.9. La teneur en glucides
1.10. La vitamine C
1.11. Les sels minéraux
1.12. L’activité anti-oxydante
2.Isolement et identification des bactéries lactiques du lait de chamelle
2.1. Sélection des bactéries lactiques
2.2. Examen morphologique
2.3. Etude physiologique des isolats
2.4. Identification au niveau de l’espèce.
2.5. Activité protéolytique et lipolytique des isolats
3.Etude moléculaire des bactéries lactiques
3.1. Etude de la diversité par les régions ITS
3.2. Identification des isolats l’ARNr 16s
3.3. Phylogénétique des isolats
4.Cinétique de croissance en milieu lait
4.1. Cultures pures
4.2. Cultures mixtes
Conclusion générale
Références bibliographiques
Annexes
Télécharger le rapport complet