Généralité sur les pesticides
Définition
Les pesticides sont définis comme toute substance ou association de substances destinées à repousser, détruire ou combattre les ravageurs, y compris les vecteurs de maladies humaines ou animales et espèces indésirables de plantes ou d’animaux causant des dommages ou se montrant autrement nuisibles durant la production, la transformation, le stockage, le transport ou la commercialisation des denrées, des produits agricoles, des bois et des produits ligneux, ou des aliments pour animaux, ou qui peut être administrée aux animaux pour combattre les insectes, les arachnides ou les autres endos ou ectoparasites (FAO, 1990 ; DIATTA, 1997). Un pesticide est un produit chimique composé de :
➤ Matière active (ou association de plusieurs matières actives) ;
➤ Diluant ou charge (substance neutre destinée à réduire la concentration des matières actives) ;
➤ Adjuvants (généralement dépourvus d’activité biologique), qui peuvent augmenter les effets toxiques du produit (THIAM, 2004).
L’affinité du pesticide sur les corps gras d’une part et pour l’eau d’autre part commande sa pénétration dans l’organisme animal ou végétal et son transport jusqu’au site d’action (DIATTA, 1997).
Classification des pesticides
Selon la cible
➤ Acaricides : Acariens ;
➤ Répulsifs : mammifères de grande taille ;
➤ Avicides : Oiseaux (Corvicides, Corvifuges) ;
➤ Bactéricides : Bactéries ;
➤ Fongicides : Champignons ;
➤ Herbicides : Mauvaises herbes ;
➤ Insecticides : Insectes ;
➤ Hélicides, Molluscicides : Mollusque (escargot surtout et limaces) ;
➤ Nématicides : Nématodes ;
➤ Rodenticides : Rongeurs surtout rats et souris ;
➤ Termiticides : Termites (DIENE, 2017).
Selon la formulation
La classification selon la formulation utilise la forme de présentation des pesticides c’est-àdire la forme sous laquelle le pesticide est commercialisé. Il s’agit de :
➤ Concentrés émulsifiables (EC) ;
➤ Poudres mouillables (WP) ;
➤ Poudre pour poudrage ou poudre sèche (DP) ;
➤ Granulés (GR) ;
➤ Ultra bas volume (ULV), etc. (SENE, 2008).
Selon la formule chimique
➤ Les organochlorés
Parmi les plus anciens et les plus persistants, ils sont généralement utilisés comme insecticides et/ou acaricides. Ce sont des composés possédant un ou plusieurs atomes de chlore. Ils sont peu solubles dans l’eau, solubles dans les solvants organiques, les huiles et les graisses. Enfin, ils sont très stables (à l’air, la lumière et à la chaleur) d’où leur persistance dans les sols, les eaux, les végétaux et les graisses (rémanence). Ils comprennent plusieurs groupes comme le chlorobenzène (exemple : DDT), l’hexachlorocyclohexane (exemple : Lindane), les camphènes chlorés ou cyclo diènes (exemple : Chlordane, Aldrine, Dieldrine, heptachlore) ; (DIENE, 2017).
➤ Les organophosphorés
Généralement utilisés comme insecticides. Ce sont des dérivés de l’acide phosphorique. Ils sont caractérisés par leur structure chimique appelée formule de SCHARDER (DIENE, 2017).
Les composés organophosphorés appartiennent entre autres aux groupes des phosphates, des phosphonates, des thiophosphonates, des phosphoramides, etc. Ils se situent à l’opposé des organochlorés. Ils sont hydrolysables donc biodégradables (faible rémanence). Leur faible rémanence nécessite souvent la répétition des traitements pour assurer une longue protection. Ils pénètrent facilement dans l’organisme des insectes par leur liposolubilité élevée. Exemple : Malathion, Parathion, Fénitrothion… (DIENE, 2017).
Les carbamates
Ce sont des insecticides dérivés de l’acide carbamique NH2CO2H, qui agissent en inhibant l’activité enzymatique de l’acétylcholinestérase, inhibition qui peut être réversible dans certains cas. Le Carbaryl est le Carbamate le plus utilisé en raison de son spectre d’action très étendu pour les contrôles des insectes et en raison de sa faible toxicité chez les mammifères. Le Carbofuran, l’Aldicarbe, le Carbosulfan ou encore le Fénoxycarbe sont également des carbamates largement utilisés (CSA, 2004).
Les Pyréthrinoïdes
Les pyréthrinoïdes sont synthétisées à partir du pyrèthre, alcaloïde extrait de fleurs séchées du chrysanthème: Chrysantenumcineriaefolium. Ce sont des esters d’acide chrysanthémique et pyrétique. Deux types de pyréthrinoïdes peuvent être distingués:
➤ Les pyréthrinoïdes photostables
➤ Les pyréthrinoïdes photosensibles .
Les pyréthrinoïdes présentent un aspect huileux, visqueux et rarement une forme cristalline. Ce sont des composés peu volatils. La plupart d’entre eux sont stables à la lumière (DIENE, 2017).
Mode d’action et toxicité des pesticides
Les pesticides agissent en empoisonnant le système nerveux / entre autre de la cible et des organismes non ciblés. Le mode d’action de base de la plupart des pesticides / insecticides est l’inhibition du fonctionnement normal du système nerveux. Ces composés modifient le transfert des signaux le long des fibres nerveuses et synapses d’un nerf à l’autre ou d’un nerf à une fibre musculaire. Le transfert d’un signal le long d’un nerf se produit par des changements dans le potentiel électrique à travers la cellule nerveuse de la membrane qui est créée par le mouvement des ions à l’intérieur et à l’extérieur de la cellule. Á la fin d’un nerf terminal, le signal est transféré à travers une synapse de la cellule nerveuse suivante par la libération de neurotransmetteurs tels que l’acétylcholinestérase (Ach). Différentes classes de pesticides inhibent ce processus de différentes façons mais le résultat final est une altération normale de la propagation dans le nerf (MPOFU, 2011). Ils agissent principalement en modifiant le mouvement des ions à travers le nerf, les membranes cellulaires, ainsi que la capacité du nerf à tirer. Par exemple, les organismes exposés à de faibles doses de DDT présentent des tremblements et des décharges (surexcitation) des nerfs. Les études de DUTTA et ARENDS en 2003, ont montré une inhibition de du cerveau chez les jeunes bluegills (poissons) exposés à l’endosulfane (un pesticide organochloré). Par conséquent, les pesticides organochlorés ont également le même effet que les insecticides organophosphorés et carbamates. Les Organophosphorés et carbamates exercent leur toxicité en bloquant la dégradation de l’acétylcholine (un neurotransmetteur) par l’enzyme acétylcholinestérase (Ache) à la jonction synaptique entre les cellules communicantes (MPOFU, 2011).
Un des défis auxquels font face les organismes de réglementation des pesticides est que les pesticides sont commercialisés sous différents noms commerciaux qui rendent souvent difficile l’identification ou la reconnaissance du pesticide par la simple lecture de l’étiquette. Tout de même, pour protéger le public, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a élaboré un système de classification des dangers qui sert à étiqueter les contenants de pesticides pour avertir les utilisateurs des dangers que présentent ces composés (MPOFU, 2011). On distingue deux types de toxicités :
➤ Toxicité aiguë : liée à une très forte exposition sur un temps court, elle peut provoquer des empoisonnements, des risques cutanés ou oculaires.
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Table des matières
INTRODUCTION
PARTIE 1: SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
I. Généralité sur les pesticides
1. Définition
2. Classification des pesticides
2.1 Selon la cible
2.2 Selon la formulation
2.3 Selon la formule chimique
3. Mode d’action et toxicité des pesticides
4. Risques liés à l’utilisation des pesticides
4.1 Contamination de l’environnement
4.2 Contamination de l’homme
5. Polluants organiques persistants (POP)
5.1 Propriété du DDT et de ses métabolites
5.2 Propriété de l’Aldrine et de la Dieldrine
5.3 Propriété du Lindane
5.4 Propriété du Dicofol
5.5 Voies de contamination par les pesticides organochlorés
II. Généralités sur la sédimentologie
1. Les types de sédimentation
1.1 Sédimentation continentale et lagunaire
1.2 Sédimentation marine
2. Quelques données de contamination de sédiments
III. Présentation du fleuve Niger
1. Cadre géographique
2. Zone d’étude
IV. Méthode analytique : la chromatographie en phase gazeuse
1. Définition
1.1 Principe
1.2 Le gaz vecteur (phase mobile)
1.3 Le système d’injection
1.4 La colonne (phase stationnaire)
1.5 Le four
1.6 Le détecteur
PARTIE 2: EXPERIMENTALE
I. CADRE D’ETUDE : CERES-Locustox
1. Historique et Création
2. Organisation et fonctionnement
3. Missions et Domaines d’activités
II. Matériel et méthodes
1. Matériel
1.1 Réactifs et solvants
1.2 Verreries
1.3 Appareillages
2. Méthodes
2.1 Méthode d’extraction
2.2 Méthode de lecture d’une analyse CPG
PARTIE 3 : RESULTATS ET DISCUSSIONS
I. Résultats
II. Discussion
CONCLUSION
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES