Classification des β-Lactamines
Pénames
Pénicilline G, pénicillines M, pénicilline A, pénicilline V, carboxy-pénicilline et uréido-pénicillines [16].
Carbapénèmes (Pénèmes)
Les carbapénèmes sont des β-lactamines qui présentent un très large spectre d’activité et une grande stabilité vis-à-vis de la plupart des β-lactamases. L’imipénème et le méropènème ont été les deux premiers représentants disponibles en clinique. Une troisième molécule s’est ajoutée, l’ertapénème [109]. Parmi les nouvelles carbapénèmes, le doripénème garde une meilleure activité sur les bacilles à Gram négatif et particulièrement sur les aérobies stricts .
Céphèmes
➤ Céphamycines : Les principales molécules sont la céfoxitine et le céfotétan qui sont rattachées, du fait de leurs propriétés, aux céphalosporines de deuxième génération. Elles sont caractérisées par un radical alpha-méthoxy en position 7. Ce radical protège le noyau β -lactame de l’hydrolyse par les β-lactamases, mais est responsable d’un effet inducteur intense sur les céphalosporinases chromosomiques [19].
➤ Oxa -1-céphèmes : latamoxef [56].
➤ Céphalosporines :
Les céphalosporines ont pour noyau commun l’acide 7 amino céphalosporinique. Leur classification repose sur leur spectre d’activité de plus en plus large que sur leur structure chimique commune [94].
● Céphalosporines de première génération :
Il existait plus d’une dizaine céphalosporines dites de première génération mais certaines ne sont plus commercialisées. Exemple : Céfaclor, Céfadroxil, Céfalexine, Céfalotine, Céfatrizine, Céfazoline, Céfradine.
● Céphalosporines de deuxième génération :
Les céphalosporines de deuxième génération comprennent la céfuroxime, le céfamandole et la céfoxitine. Elles sont caractérisées par une meilleure résistance aux ß-lactamases et un spectre d’action plus large, une activité à faible concentration, une bonne diffusion tissulaire [4].
● Céphalosporines de troisième génération (C3G) :
Exemple : Céfotaxime – ceftazidime – ceftriaxone – céfopérazone [94].
● Céphalosporines de quatrième génération :
Restent actives chez les entérobactéries ayant acquis une résistance aux C3G par hyperproduction d’une céphalosporinase, inactives en cas de bétalactamases à spectre étendu.
Exemple : Cefepime, Cefpirome .
Monobactames
Leur noyau se caractérise par la présence du noyau monocyclique, azétidine, limité au cycle β-lactame. Exemple : Aztreonam [19].
Inhibiteurs des β-lactamases
Les inhibiteurs des β-lactamases possèdent une faible activité antibactérienne intrinsèque. En se liant à la bêtalactamase, ils permettent l’activité de la bêtalactamine à laquelle ils sont associés. Il en résulte une action synergique et une augmentation de l’activité de la bêtalactamine.
Actuellement, sont disponibles l’association
● Amoxicilline-acide clavulanique (Augmentin) [2].
● Pipéracilline-tazobactam (Tazocillin)
● Sulbactam : En plus de son effet inhibiteur irréversible sur les ßlactamases, le sulbactam a une activité antibiotique intrinsèque sur quelques germes, mais il est toujours utilisé en association avec les antibiotiques détruits par les β-lactamases.
-Sulbactam+ampicilline estérifiée : Unacim .
Mécanisme d’action des β-Lactamines
Le peptidoglycane est un polymère réticulé fait de chaines de glycanes reliées par des peptides. Ses précurseurs sont synthétisés dans le cytoplasme et assemblés à l’extérieur de la membrane cytoplasmique. Lorsque les bactéries sont en phase de croissance, il existe simultanément des phénomènes de synthèse et de destruction du peptidoglycane. L’équilibre entre ces deux phénomènes est rompu par les antibiotiques inhibant la synthèse du peptidoglycane .
Pénétration des β-lactamines dans les bactéries
Les β-lactamines sont des acides relativement forts et franchissent parfois difficilement les membranes bactériennes. Pour les bactéries à Gram négatif il existe une « membrane externe », située à l’extérieur du peptidoglycane et la pénétration est conditionnée par des protéines « les porines » dont l’assemblage délimite les pores ou point de pénétration [65].
Cible des β-lactamines : protéines liant les pénicillines (PLP)
Les β-lactamines se fixent sur les PLP à la place du dipeptide d’alaline avec lequel elles présentent une analogie structurale. Cette fixation bloque la synthèse du peptidoglycane et de ce fait la croissance bactérienne. La bactéricide est obtenue avec l’activation du système enzymatique de la muréine hydrolase qui provoque l’éclatement de la bactérie. Les β-lactamines enttrainent l’arrêt de synthèse du peptidoglycane + activation de l’autolyse qui a un effet létale [82].
Les aminosides
Définition
Les aminoglycosides sont des molécules polaires et polycationiques. Leur structure de base commune comporte un aminocyclitol (cycle à 6 chaînons avec des groupements amines), auquel se lient par des ponts glycosidiques 2 (ou exceptionnellement 3 dans la néomycine) hexoses [95].
Classification des aminosides
Ils sont divisés en trois classes :
1 – Les déoxystreptamines bisusbstituées 4-5 qui comprennent: Néomycine B ou
C, Paromomycine, Lividomycine A ou B, Ribostamycine, Framycétine.
2 – Les déoxystreptamines bisubstituées 4-6 qui comprennent: Kanamycines A,
B, C et dérivés, Amikacine, Tobramycine, Dibékacine, Gentamicine, Sisomycine, Nétilmicine.
3 – Les autres : Streptomycine, Streptidine, Spectinomycine .
Mécanisme d’action des aminosides
Les aminosides agissent au niveau du ribosome bactérien et perturbent la synthèse protéique .
La pénétration des aminosides à l’intérieur de la bactérie se fait en 3 étapes :
✦ La première étape est un passage passif qui permet la traversée de la membrane externe (pour les Gram -) via les porines, puis la traversée du peptidoglycane (Gram + et -). Les aminosides se concentrent alors au niveau de la membrane cytoplasmique [21].
✦ La deuxième étape requiert une énergie métabolique délivrée par un gradient entre l’intérieur et l’extérieur de la cellule et cette étape peut être bloquée par mutation. Elle peut également être perturbée, si les conditions strictes exigées par la production d’énergie oxydatif pour le transport des aminosides ne sont pas respectées. Ceci explique la sensibilité réduite des anaérobies aux aminosides, et la diminution d’activité des aminosides sur les anaérobies facultatifs (entérobactérie) en cas d’infection en anaérobiose relative (foyer profond) [14].
✦ La troisième et dernière étape est rapide; les aminosides se fixent sur le ribosome et provoquent la fixation d’un ARNt incorrect sur l’ARNm, ce qui perturbe la reconnaissance codon-anticodon et induit la synthèse de protéines erronées.
Un effet supplémentaire induit par l’incorporation de protéines anormales est l’altération de la membrane cytoplasmique. Cela se traduit par une action bactéricide rapide et puissante [61].
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Table des matières
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : REVUE DE LA LITTERATURE
Chapitre 1. Les antibiotiques
1. Les βlactamines
1.1. Définition
1.2. Classification des β-lactamines
1.2.1. Pénames
1.2.2. Carbapénèmes
1.2.3. Céphèmes
1.2.4. Monobactames
1.2.5. Inhibiteurs des β-lactamases
1.3. Mécanisme d’action des β-lactamines
1.3.1 Pénétration des β-lactamines dans les bactéries
1.3.2 Cible des β-lactamine : protéines liant les pénicillines (PLP)
2. Les aminosides
2.1. Définition
2.2. Classification des aminosides
2.3. Mécanisme d’action des aminosides
3. Quinolones
3.1. Définition
3.2. Classification des quinolones
3.3. Mécanisme d’action des quinolones
4. β-lactamases
4.1. Classification des β-lactamases
Chapitre II. Les bacilles à Gram négatif non fermentaires
1. Pseudomonas aeruginosa
1.1. Mécanismes de résistance aux β-lactamines chez Pseudomonas aeruginosa
1.1.1. Résistance naturelle
1.1.2. Résistance acquise
1.1.2.1. Résistance enzymatique
1.1.2.2. Résistance non enzymatique
1.2. Résistance aux fluoroquinolones
1.3. Résistance aux aminosides
2. Acinetobacter baumannii
2.1. Mécanisme de résistance aux β-lactamines chez Acinetobacter baumannii
2.1.1. Résistance naturelle
2.1.2. Résistance acquise
2.1.2.1 Résistance enzymatique
2.1.2.2. Résistance non enzymatique
2.2. Résistance aux aminosides
3. Stenotrophomonas maltophilia
3.1. Résistance aux β-lactamines
3.2. Résistance aux aminosides
3.3. Résistance aux fluoroquinolones
DEUXIEME PARTIE : TRAVAIL PERSONNEL
1. CADRE DE L’ÉTUDE
2. MATERIEL ET METHODE
2.1 Type et période d’étude
2.2 Critères d’inclusion
2.3 Critères de non inclusion
2.4 Recueil et analyse des données
2.5 Démarche diagnostique
3. RESULTATS
3.1 Répartition des échantillons par année
3.2 Caractéristiques sociodémographiques
3.2.1 Répartition des patients selon le sexe
3.2.2 Répartition des patients selon la tranche d’âge
3.2.3 Répartition des patients selon le statut
3.3 Répartition selon le service de provenance
3.4 Répartition des patients selon les prélèvements d’origine
3.5. Prévalence
3.6 Sensibilité aux antibiotiques
3.6.1 Sensibilité aux antibiotiques de Pseudomonas aeruginosa
3.6.2 Sensibilité aux antibiotiques des Pseudomonas spp
3.6.3 Sensibilité aux antibiotiques des Acinetobacter spp
3.6.4 Sensibilité aux antibiotiques des Xanthomonas spp
4. DISCUSSION
4.1 Limites de l’étude
4.2 Aspects épidémiologiques
4.3 Répartition des germes isolés en fonction du statut et du service clinique
4.4 Répartition des patients selon les prélèvements d’origine
4.5 Répartition des bactéries fréquemment identifiées selon les services
4.6 Sensibilité aux antibiotiques
4.6.1 Sensibilité globale aux antibiotiques
4.6.2 Sensibilité aux antibiotiques des souches de Pseudomonas aeruginosa et Pseudomonas spp
4.6.3 Sensibilité aux antibiotiques des souches de Acinetobacter spp
4.6.4 Sensibilité aux antibiotiques des souches de Xanthomonas spp
CONCLUSION