Classe sociale et échec scolaire

la sociologie et l’école

La sociologie a pour objet d’étude les faits sociaux, qu’elle cherche à expliquer et à comprendre. Selon DURKHEIM : « un fait social est toute manière de faire, fixée ou non, susceptible d’exercer sur l’individu une contrainte extérieure ; ou bien encore, qui est générale dans l’étendue d’une société donnée tout en ayant une existence propre, indépendante de ses manifestations individuelles. L’école, prise comme une institution dans le processus éducatif demeure un objet privilégié pour la sociologie, étant donné qu’elle est investie de plusieurs missions dont les enjeux sont complexes et divers. En effet Marlaine CACOUALT et François OEUVRARD pensent que le rôle de l’école consiste entre autres à élever le niveau de connaissances générales de la population, favoriser la mobilité sociale, et aussi fournir à des jeunes venus d’horizons divers l’occasion de vivre une expérience commune.

Les thèmes de recherche en sociologie de l’éducation se diversifient à travers les années. Ainsi donc, les sociologues ont mis en relation la classe sociale et l’échec scolaire.

classe sociale et échec scolaire 

C’est au cours des années soixante et soixante-dix que la notion d’échec scolaire s’impose dans les débats sur l’école. Durant ces mêmes années, la question concernant les relations entre école et classes sociales est devenue la principale préoccupation pour la sociologie de l’éducation. Les recherches entreprises ont mis en évidence une forte corrélation entre la mesure du niveau intellectuel et l’origine sociale des enfants .Dans cette optique, on peut retenir la contribution de Jacques LAUTREY.

L’apport de Jacques LAUTREY 

D’après les études de Jacques LAUTREY  l’environnement familial est structuré de façons diverses. Ces structurations différentes ont des rapports avec l’appartenance sociale et influent sur le développement cognitif des enfants. Les deux types de structuration qui se dégagent de l’observation du milieu familial sont :
➤la forme de structuration rigide,
➤la forme de structuration plus souple.

La forme de structuration rigide

Jacques LAUTREY définit ainsi le type de relation qu’entretiennent les parents et élèves dans les familles de milieu populaire. Ici donc les relations parents-enfants se font sur le mode de l’autorité et l’on y privilégie le respect des règles immuables. L’instauration de règles rigides est rendue nécessaire par les contraintes liées à la position sociale et aux conditions de vie. Les règles rigides sont appliquées dans le but de préserver l’équilibre dans les interactions entre les membres de la famille et entre la famille et la société. Ce style éducatif ne favorise pas la réussite des apprentissages.

La forme de structuration plus souple

Dans les milieux aisés, contrairement aux milieux défavorisés, les conditions de vie moins contraignantes rendent possible une structuration familiale plus souple. Ceci se traduit en particulier par des relations de coopération entre adultes et enfants et se caractérise par des règles modulables en fonction des circonstances. Ce type d’environnement familial est propice à de meilleure performance des enfants grâce aux systèmes de valeurs et aux pratiques éducatives qui y sont liés. Le style éducatif souple n’insiste pas sur la soumission aux adultes mais privilégie le développement de la curiosité et de l’esprit critique. Il valorise aussi l’activité propre de l ‘enfant. On peut résumer de la sorte la contribution de Jacques LAUTREY : l’environnement familial et les comportements éducatifs ont un impact sur les processus de construction des structures cognitives. L’environnement familial et les comportements éducatifs jouent également un rôle considérable dans les différenciations de réussite scolaire. Ainsi donc conclut Jacques LAUTREY, les inégalités de familiarisation avec les contenus culturels ne suffisent pas à expliquer les différences observées entre enfants de milieux sociaux différents.

la manière de procéder en sociologie de l’éducation

Dans les années post – soixante-dix, parmi les principales questions auxquelles on s’est attelé figurent le problème de la relation entre les savoirs dispensés, les normes imposées à l’école et les acquis de la socialisation dans le milieu familial. Malgré les efforts fournis qui comprennent entre autres la bonne volonté pédagogique, les propositions d’aménagement des contenus et des méthodes, tout cela restera sans effets à défaut de la coopération et de la contribution des élèves. Ceci a suscité l’avènement de « la nouvelle sociologie de l’éducation » sous l’impulsion des sociologues britanniques.

La « nouvelle sociologie de l’éducation »

Les travaux de ces sociologues britanniques ont suscité l’intérêt de leurs homologues français. D’après l’ouvrage de Jean-Claude FORQUIN « La nouvelle sociologie de l’éducation pose comme principe que pour pouvoir apporter deremèdes aux disfonctionnements qui sévissent dans le milieu scolaire, il est plus qu’indispensable d’en avoir de compréhension fine et concrète. Autrement dit, la tâche consiste à déterminer de manière précise, tout ce qui est transmis par lafamille et par l’école , c’est à dire autant d’éléments qui peuvent entrer en conflit dans ce phénomène de double socialisation qu’est le passage de l’enfant de la famille à l’école.

Deux domaines de recherche

En sociologie de l’éducation, la recherche semble s’organiser autour de deux domaines. D’une part, il y a le courant qui se consacre à la description des relations qu’entretiennent l’école et la société en général. D’autre part, l’autre domaine de recherche laisse de coté l’étude des structures pour s’occuper davantage du local et du singulier. L’accent est mis surtout sur l’analyse des interactions entre les acteurs dans les établissements scolaires et les classes, tout comme le fonctionnement local de l’école. Ainsi, donc pour mettre en lumière l’origine de phénomènes comme l’échec ou la réussite scolaire, il est nécessaire de déceler tous les éléments qui favorisent telle situation. Pour mener à bien une entreprise de ce genre, cela nécessite une investigation en profondeur dans l’espace privé de la classe où se produit ce que Marlaine CACOUALT et Françoise OEUVRARD  qualifient de « dramaturge complexe ».Elles font en effet allusion aux contenus et méthodes d’enseignement, aux attitudes des maîtres face à des sous-groupes d’élèves originaires de milieux différents, aux réponses des élèves. Au fait, de tous ces éléments qui viennent d’être évoqués, rien ne serait laissé au hasard, mais seront traités comme de facteurs susceptibles d’influer les résultats scolaires. Mais les sociologues s’intéressent aussi bien à la réussite qu’à l’échec scolaire.

réussite scolaire chez la classe populaire 

Les travaux des chercheurs ont permis de se rendre compte que la réussite scolaire pourrait aussi se rencontrer dans le milieu défavorisé.

Leurs travaux se caractérisent en même temps par la possibilité de dégager les facteurs et conditions qui servent de tremplin au succès scolaire d’enfants de milieu populaire. L’analyse effectuée par Jean Pierre TERRAIL a révélé que la réussite scolaire enregistrée par un enfant issu de la classe populaire provient d’un sursaut d’orgueil aussi bien des parents ou de l’enfant lui-même. Au fait, les parents se font un projet dans la scolarisation de leurs enfants, dans la mesure où ils veulent en finir avec la situation d’infortune qui est la leur. Par ailleurs cette ambition de réussir peut tirer aussi son origine de la découverte par l’enfant de la souffrance, lot quotidien de la classe défavorisée. Cependant, il est important de noter que la réussite scolaire d’un enfant du milieu populaire ne pourrait avoir lieu sans être précédée par des années d’école primaire paisibles.

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Table des matières

INTRODUCTION GENERALE
Objet du mémoire
Problématique
Hypothèses
PREMIERE PARTIE : Préalables théoriques
I-1/ METHODOLOGIE DE RECHERCHE
I-1-1/ Naissance du projet
I-1-2/ Entrée en contact avec l’école
I-1-3/ Outils de recherche
I-1-3-1/ Entretiens
I-1-3-2/ Enquêtes
I-1-3-3/ Observation de classes
I-1-4/ Difficultés rencontrées
I-1-5/ Cadre de la recherche
I-1-5-1/ Choix du niveau primaire
I-1-5-2/Choix des autres écoles primaires privées
I-1-6/ Modèle d’analyse
Définitions
I-2/ REVUE DE LITTERATURE
I-2-1/ la sociologie et l’école
I-2-2/ classe sociale et échec scolaire
I-2-2-1/ L’apport de Jacques LAUTREY
I-2-2-1-1/ La forme de structuration rigide
I-2-2-1-2 / La forme de structuration plus souple
I-2-3/ la manière de procéder en sociologie de l’éducation
I-2-3-1/ La « nouvelle sociologie de l’éducation »
I-2-3-2/ Deux domaines de recherche
I-2-4/ réussite scolaire chez la classe populaire
DEUXIEME PARTIE : Les résultats de l’investigation et analyse
II-1/ LES RESULTATS SCOLAIRES ET QUELQUES CARACTERSTIQUES DES ECOLES
Historique
II-2 LES CONDITIONS MATERIELLES D’ENSEIGNEMENT
II-2-1/ Emplacement de l’école
II-2-2/ L’environnement
II-2-3/ Equipements d’infrastructure des écoles
II-2-3-1/ Bâtiment scolaire et salle de classe
II-2-3-2/ Terrain de jeux
II-2-3-3/ Bibliothèque scolaire
II-2-3-4/ Séparation entre les classes
II-2-3-5/ Toilettes
II-2-3-6/Téléphone
II-2-4/ Equipements spécifiques pour les enseignants
II-2-4-1/Armoire de rangement
II-2-4-2/Cartes géographiques et planches scientifiques
II-2-5/ Equipements spécifiques pour les élèves
II-2-5-1/Le manuel scolaire
II-2-5-2/Les tables -bancs à l’usage des élèves
II-2-6/ L’organisation de l’espace
II-2-6-1/ Les tables et le confort des élèves
II-2-6-2/ La disposition de la classe
II-3/ LES ELEVES, LES PARENTS ET L’ECOLE
II-3-1/ Les élèves et les devoirs à la maison
II-4/ LES ENSEIGNANTS
II-4-1/ La motivation des enseignants
II-4-1-1/ La manière dont les enseignants ont choisi leur profession
II-4-1-2/ La distance des domiciles des enseignants à l’école
II-4-1-3/ La rémunération des enseignants
II-5/SYNERGIE D’ACTIONS ENTRE LES PRINCIPAUX ACTEURS DU PROCESSUS EDUCATIF
II-5-1/ Organisation de réunions pour les parents
II-5-1-1/ La proportion de parents que les maîtres connaissent
II-5-2/Gestion des ressources humaines
II-5-2-1/ Perfectionnement professionnel
II-5-2-1-1/Supervision du Directeur
II-5-2-1-2/Autres formes d’appui professionnel
II-5-2-2/ La formation des enseignants et mode de recrutement
II-5-3/ Relation maître-élève en classe
II-5-3-1/ La tenue de la classe
II-6/ JUSTIFICATION DE L’HYPOTHESE
II-7/ SUGGESTIONS
II-6-1/Egalité de chance de réussir
II-6-2/Vers plus de professionnalisme
II-6-3/Incontournable engagement parental et étatique
CONCLUSION GENERALE
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXE I
ANNEXE II
ANNEXE III

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