La Mauritanie est un pays sahélien caractérisé par un climat aride et une sécheresse excessive dont les conséquences désastreuses touchent environ 80% du territoire. Les réserves en eaux souterraines sont beaucoup plus importantes que celles des eaux de surface. Ces eaux sont estimées à environ 7.530.000.000 m3 alors que les eaux de surface se limitent principalement au fleuve Sénégal et ses principaux affluents. L’accès aux eaux souterraines nécessite un matériel et un dispositif ingénieux dont les habitants ne disposent pas. Ainsi, ils font recours aux eaux de surface : fleuve Sénégal, lac d’Aleg, lac de Rkiz, des rivières, des marigots…etc. L’épuisement naturel de ces réserves selon les saisons augmente la pollution et par conséquence le taux de coliformes fécaux, de bactéries, de virus et de microbes dans ces eaux. La présence de ses microorganismes est à l’origine de plusieurs maladies et décès en Mauritanie.
Un diagnostic fait sur 300 villages dans la région de Guidimagha en 2000 par une organisation française (GRET) et une organisation non gouvernementale locale (TENMIYA) a donné des résultats suivants [1]:
− 40% des villages sont sans point d’eau potable, soit 121 villages
− 70% de la population n’a pas accès à l’eau potable
– les distances à parcourir pour aller chercher de l’eau sont souvent tres importantes
– Dans 138 villages il faut parcourir environ 500 m de distance pour avoir de l’eau
− Les eaux sont souvent de mauvaises qualités .
Boscia senegalensis
Généralités sur la plante
Le Boscia senegalensis est une plante appartenant à la famille des Capparidaceae. Traditionnellement, elle est doublement utilisée pour la clarification des eaux troubles et comme remède contre certaines maladies : les enflures, les maux de ventre, la bilharziose, le rhum [3]. Elle est appelée Guijilé en Poular, Eizen en Hassanya et Ndiadam en Wolof. Elle se trouve dans les zones semi aride. Sa hauteur peut atteindre 4 mètres. Les analyses physico chimiques de la composition des fruits ont montré la présence des oligoéléments suivants : le zinc, le magnésium, le cuivre, le sélénium, le fer, le calcium. Ils contiennent également des acides aminés (arginine, tryptophane, méthionine, lysine) et des acides gras (acides palmitiques, acides stéarique, acides linoléique) [4]. L’utilisation de cet arbuste est très fréquente dans le sahel. Les fruits et les feuilles sont consommés par les animaux et les populations, comme des produits alimentaires, surtout pendant la période de disette. Il est également utilisé comme une plante médicinale contre plusieurs maladies : la Syphilis, les ulcères, les enflures, …etc. [5] Les fruits de Boscia senegalensis ont une forme sphérique dont le diamètre varie de 0,5 à 1 cm et dont la coloration vire du verdâtre au jaunâtre après maturation. A l’état mur, les fruits sont très convoités par les enfants car ils possèdent un goût très agréable. Ils sont également utilisés comme un aliment selon une procédure de séchage et de préparation spécifique. Les applications de Boscia senegalensis en médecine traditionnelle sont variées. Elle est utilisée comme un antibiotique contre les parasites et un anti-inflammatoire contre les enflures. En effet, pour lutter contre la bilharziose, les feuilles du Boscia senegalensis sont mélangées avec celles du Salvadora persica et séchées à l’air libre puis transformées en poudre que consommera le malade. Cette pratique est traditionnellement recommandée pour tous les maux de ventre. En outre, l’odeur des feuilles broyées est utilisée pour faire exploser les enflures de gorge. Cette dernière pratique engendre des maux de tête douloureuse. [6] En matière de traitement des eaux, les écorces de Boscia senegalensis sont utilisées dans l’amélioration de la qualité esthétique des eaux de surface [3]. La technique consiste donc à préparer les morceaux d’écorces et de les sécher légèrement. Ces morceaux sont trempés dans une vase contenant de l’eau trouble. La vase doit être laissée au repos jusqu’à stabilisation de l’eau. Après cette étape deux phases sont observées. Une phase claire au dessus contenant l’eau limpide et une phase trouble en dessous contenant les matières en suspension. La phase claire est ensuite filtrée à l’aide d’un tissu fin. Cette eau a un goût légèrement amer .
Balanites aegyptiaca
Généralités sur la plante
Le Balanites aegyptiaca appartient à la famille des Simaroubaceaes ou des Balanitaceaes. Elle est appelée Dattier du Sahel en Français, Murratoki en Poular, Teichit en Hassanya et Soumpe en Wolof. La pulpe et l’amande de ses fruits sont consommées directement par l’homme et les animaux. L’explication de l’emondité fréquente de l’arbre est due à ce que les bétails comme les humains font la course à la procuration de ses feuilles. Son bois très résistant donne du bon charbon. La plante a aussi de multiples usages en artisanat et en construction. [7] C’est une plante très abondante dans le sud de la Mauritanie. Les écorces sèches sont trempées dans l’eau à traiter et laissé au repos jusqu’à ce qu’il y ait apparition de deux phases (une phase claire contenant de l’eau limpide et une phase trouble contenant des matières en suspension). La phase claire est ensuite filtrée puis consommée.
Clarification par le jus résultant du broyage des écorces des plantes
Comme pratiqué par les ruraux mauritaniens, les écorces des plantes sont arrachées, écrasées puis barbotées dans l’eau à traiter. Après un temps de repos, l’eau traitée forme deux phases : un condensât et un surnagent
NB : Pour simplifier le travail, on signale que toutes les analyses ont été effectuées qu’avec l’eau provenant du lac d’Aleg.
Matériel utilisé
− Un agitateur magnétique
− 11 Béchers
− Un Barreau magnétique
− Un Conductimètre (WTW) LF197
− Un pH-mètre (SympHonie) VWR SB70P
− Un Turbidimètre (HACH) 2100P TURBIDIMETER
− Des Papiers à base d’aluminium
− Des pipettes graduées
− Une Balance de mesure (Denver Instrument Company) TL-104 (Max 110g, d = 0,1g
− un mortier
− un pilon.
Le Boscia senegalensis
Une série composée de 5 béchers contenant chacun 200 mL d’eau à traiter a été utilisée pour vérifier l’influence des jus d’écorce de Boscia senegalensis sur la turbidité, la conductivité et le pH de l’eau testée. Un sixième bécher a été utilisé comme témoin : échantillon de référence .
Chaque bêcher est placé sur un agitateur magnétique tournant à la vitesse de 400 t/min pendant deux minutes puis laissé au repos. Les paramètres de caractérisation ont été mesurés deux minutes après la fin de l’agitation. Juste après l’agitation des tests ont été effectuées sur le bécher VI (échantillon de référence).
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Table des matières
INTRODUCTION
1ère Partie : Etude Bibliographique
Caractéristiques des plantes utilisées
1-Boscia senegalensis
1-1 Généralités sur la plante
2-Balanites aegyptiaca
2-1 Généralités sur la plante
3- Ziziphus mauritiana
3-1 Généralités sur la plante
4- Guiera senegalensis
4-1 Généralités sur la plante
B- Caractéristiques de plusieurs échantillons d’eaux issues
de différents milieux
1-Etude comparative des eaux de consommation
2ème Partie : Méthodologie et Résultats
CHAPITRE 1 : Clarification par le jus résultant du broyage des écorces desplantes
1- Matériels utilisés
2- Boscia senegalensis
2-1 Turbidité (NTU)
2-2 Conductivité (us/cm)
2-3 Ph
3- Balanites aegyptiaca
3-1 Turbidité (NTU)
3-2 Conductivité (us/cm)
3-3 pH
4- Ziziphus mauritiana
4-1 Turbidité (NTU)l
4-2 Conductivité (us/cm)
4-3 pH
5- Détermination de la conductivité des ions Ca2+, Mg2+ et Co3
2- dans le surnageant
5-1 Boscia senegalensis
5-2 Balanites aegyptiaca
5-3 Ziziphus mauritiana
Conclusion partielle
CHAPITRE 2 : Clarification par les cendres des écorces des plantes
1-Boscia senegalensis
1-1 Turbidité (NTU)
1-2 Conductivité (us/cm)
1-3 pH
2- Balanites aegyptiaca
2-1 Turbidité (NTU)
2-2 Conductivité (us/cm)
2-3 pH
3 Ziziphus mauritiana
3-1 Traitement avec la cendre de Ziziphus
3-2 Turbidité (NTU)
3-3 Conductivité (us/cm)
3-4 pH
3-5 Turbidité (NTU)
3-6 Conductivité (us/cm)
3-7 pH
Conclusion partielle
CHAPITRE 3 : Méthodologie de la détermination de la concentration de CaCO3 et des ions : Ca2+, Mg2+, (Fe2+, Fe3+) et Al3+
1- Matériels et produits chimiques utilisés
2- Préparation des solutions
3- Mode opératoire du dosage
3-1 Détermination de la concentration des ions Ca2+
3-2 Détermination de la concentration des molécules CaCO3
3-3 Détermination de la concentration des ions Mg2+
3-4 Détermination de la concentration des ions Al3+
3-4-1 Spécifications
3-4-2 Réactifs nécessaires
3-4-3 Procédure de mesure
3-4-4 Interférences
3-5 Détermination de la concentration des ions (Fe2+, Fe3+)
3-5-1 Spécifications
3-5-2 Réactifs nécessaires
3-5-3 Procédure de mesure
3-5-4 Interférences
4- Résultats de l’analyse chimique des cendres
4-1 Boscia senegalensis
4-2 Balanites aegyptiaca
4-3 Ziziphus mauritiana
3ème Partie : Conclusion Générale
CONCLUSION GENERALE
LISTE DES ABREVIATIONS
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
ANNEXE