Civisme et citoyennté à Rome

Les exemples de comportements civiques

   A travers les écrits des auteurs anciens, nous avons remarqué que plusieurs textes sont truffés d’anecdotes, d’exemples, de tranches de vie concernant les comportements civiques des citoyens qui ont su s’élever par leurs actes au dessus de l; t masse des citoyens. Dans l’ouvrage de Tite Live intitulé Histoire romaine, nous pouvons citer comme exemple, l. ‘histoire de Lucius Tarquin et celle de Brutus, le restaurateur de la liberté du peuple. Après la chute des Tarquins, les Romains continuaient à se méfier de ·la royauté, car le peuple ne croyait pas avoir retrouvé sa liberté entière par la présence dans l’appareil étatique de plusieurs personnalités appartenant à la famille royale. Ainsi devant cette situation, le peuple romain demanda au consul Lucius Tarquin de quitter la cité parce que les Tarquins constituaient une menace pour la paix romaine. Le consul, devant un événement si étrange, resta muet d’étonnement, abdiqua puis quitta Rome Nous pouvons dire que ce consul a fait preuve d’un acte civique d’une très grande importance, car, il a accepté d’abandonner son pouvoir pour satisfaire les doléances du peuple. Conformément aux principes républicains, le consul Lucius Tarquin a privilégié les intérêts supérieurs de la nation romaine au détriment de ses intérêts personnels. Le second consul Brutus ne sera pas en reste, car, à travers un <( senatus consulte», il ordonna que tous les membres appartenant à la famille royale des Tarquins fussent exilés. Apres avoir chassé Tarquin et ses descendants de l’ « urbs », Brutus fut obligé de tuer ses deux fils pour sauver la république. Voilà ce que nous a dit Tite Live : « les consuls prennent solennellement place, et les licteurs sont envoyés pour exécuter les condamnés. Ils les mettent nus, les battent de verges et les frappent de la hache et durant tout ce temps, leur père, son regard, ses lèvres attirent les yeux, l’âme du père apparaissant pendant qu’au nom de l’Etat punissait le magistrat .Nous pouvons dire que ce second acte de Brutus a montré son attachement à sa patrie, son dévouement à sa collectivité. Malgré son amour paternel, il s’acquitta honorablement de ses fonctions de justicier. Si Brutus était l’exemple même d’un magistrat plein de conscience civique, Publius Publicola ne fut pas en reste. Il fut soupçonné p~r le peuple d’aspirer au trône, car nous dit Tite Live: «il ne s’était point donné de collègue pour remplacer Brutus, et il faisait construire au sommet de la Velia sa demeure ». Ainsi, face à ces accusations du peuple à l’endroit du consul, ce dernier réagit efficacement dans le seul but de rassurer le peuple en dissipant les soupçons. Pour ce faire, il convoqua le peuple à l’assemblée et faisant incliner les faisceaux devant lui et monta à la tribune. La foule fut sensible à ce geste du consul qui le prit comme une reconnaissance du peuple devant la majesté et la puissance du consul. Lorsqu’il monta à la tribune, il ajouta ceci : «la maison de Publius Valerius ne fera obstacle à votre liberté ; le quartier de Velia sera sûr pour vous. Je transporterais ma maison non seulement dans la plaine, mais, au pied même de la colline, pour que vous dominiez de vos habitations, un citoyen.  aussi suspect que moi ». Ces actes posés par Publius Valerius montent encore une fois de plus le degré conscience civique du peuple romain et attestent belle et bien que le peuple est supérieur au consul. En somme, nous pouvons dire que ces exemples rapportés par Tite Live suffisent pour qualifier le civisme romain. Il se traduit par des exploits personnels en faveur du peuple et de la patrie. Le civisme n’était pas une notion à Rome. Il se refléta à travers les actes de ses citoyens dont les meilleurs exemples sont fournis par les dirigeants de 1 ‘Etat. II y a lieu de rappeler que le peuple ne fut pas en reste ; chaque individu faisait de son mieux pour mériter le respect des ses concitoyens. Ce fut le cas de Caïus Mucus qui s’illustra lors du siège de Rome par Porsenna.

Les comices curiates

   Les comices curiates sont des assemblées du peuple romam qm se réunissaient sur le comitium par curie pour élire le roi choisi par le Sénat, pour décider de la paix et de la guerre et pour jouer un rôle délibératif sur tous les problèmes importants. Les comices curiates, par tradition, n’admettaient que Daremberg,(M. C.), Saglio (E.), Potier (E.), Dictionnaire des antiquités grecques et romaines, Paris, Hachette, 1904, S.V, comice: Ce mot désignait en droit public romain les assemblées solennelles du peuples régulièrement distribuées et convoquées par les magistrats compétents, à statuer sur une proposition( rogatio ), législative, ou judiciaires, ou sur l’élection de certains magistrats. C’est à travers les comices qu’on observait la manifestation’ ela souveraineté du peuple. les citoyens faisant partie d’une « gens » c’est-à-dire les patiences et leurs clients. Sous la République, ces assemblées ne sont plus qu’une fiction, car au lieu de rassembler le peuple, elles se résument à une réunion de trente licteurs (appariteurs des magistrats supérieurs), Ces assemblées ont conservé des attributions en grande partie religieuse. Voici ce que nous a dit Jean Gaudemet: « Les comices curiates restent compétents pour l’approbation du testament comitial … c’est également à eux, qu’il appartient  d’autoriser l’abrogative, car cette adoption, en faisant passer une «suivi·;lS » sous la puissance d’un autre chef de famille, entraîne la disparition d’une famille et non culto » Nous pouvons dire que pendant cette période qui nous préoccupe, les corruces curiates auraient perdu leur importance politique au bénéfice des comices centuriates. Cette décadence aurait été accentuée par la «lex. Hortensia» de 287 av. JC qui la rendait obsolète.

Les comices tributes

   Troisième assemblée des citoyens romams, les comices tributes procèdent à l’élection des magistrats inférieurs (questeurs, édiles et tribuns) . Au cours de la lutte entre les patriciens et les plébéiens, ces derniers obtinrent le droit de tenir les assemblées de la plèbe .. Ils pourraient édicter des lois valables pour la plèbe seule et les plébiscites éliraient des magistrats de la plèbe (les tribuns et les édiles de la plèbe) .Par la suite nous voyons apparaître de nouvelles assemblées qui, contrairement aux assemblées de la plèbe, groupent toute la population citoyenne, mais, contrairement aux comices centuriates, elles y sont réunies par tribu et non pas d’après le cens Dans ces comices, les citoyens sont répartis entre un certain nombre de tribus territoriales. Celles-ci comprennent les quatre tribus urbains héritière des tribus de la Rome étrusque, auxquels sont venues se joindre de nouvelle tribus, dites rustiques au fur et à mesure de la croissance de Rome. Ecoutons Jean Rougé : « le nombre de ces tribus dut être au nombre de vingt au total vers la fin du cinquième siècle, il atteint trente cinq au milieu du troisième siècle et ne varie plus à partir de ce moment» Nous pouvons donc dire que cette répartition par tribus dans ces deux types d’assemblées est le fait que, par la loi hortensia de 287, les plébiscites ont reçu force de loi pour tous, et non plus seulement pour les seuls plébéiens. Les comices tributes intervenaient lorsqu’il y avait appel« adpopulum »c’est-à-dire prononciation sur la provocation contre les sentences pénales prononçant une forte amende mais non la peine de mort, à partir d’une époque incertaine, vote la loi. En dehors des assemblées romaines, les magistratures nous permettaient également de bien cerner la vie civique à Rome pendant cette période républicaine.

La préture

   Participant aux pouvoirs des consuls, les préteurs ont vu leur nombre s’accroître au cours des temps: de deux en 241, ils sont passés à quatre en 227, puis à six . Cela s’explique par l’augmentation des charges incombant aux magistrats supérieurs du fait de la conquête. Inférieurs aux consuls, les préteurs ne sont précédés que de deux licteurs à Rome et de six hors de Rome. Dés l’origine, les préteurs ont reçu la majeure partie des pouvoirs judiciaires des consuls. Mais avec la multiplication de leur nombre, deux préteurs parmi l’ensemble du collège ont reçu ces pouvoirs: ce sont le préteur urbain et le préteur pérégrin qui, en principe, sont astreints à rester à Rome. Le préteur urbain est chargé d’instruire les procès qui opposent des citoyens entre eux tandis que le préteur pérégrin instruit les procès dans lesquels des pérégrins, c’est-à-dire les non citoyens, sont partis. En vertu de leurs pouvoirs, ils peuvent convoquer les comices ou déléguer un magistrat inférieur pour le faire, créer un tribunal extra,ordinaire pour juger les procès criminels, renvoyer les partis devant les juridictions compétentes. Les autres préteurs, eux, sont utilisés comme commandants d’expéditions militaires ou gouverneurs de province. Il peut arriver, lorsque les circonstances exigent la présence hors de Rome d’un préteur supplémentaire, que les fonctions de préteur urbain et de préteur pérégrin soient cumulées par la même personne.

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Table des matières

Introduction générale
Première partie· Civisme et citoyenneté à Rome de 509 à 133 av. J.C.
Chapitre 1 · Le civisme
1 1 Définition
II 1 Les exem pies de comportements civiques
III/ Le cadre institutionnel
A 1 Les Assemblées populaires
1 1 Les comices curiates
2 1 Les comices centuriates
3 1 Les comices tributes
B 1 Les magistratures du peuple
11 Les magistratures inférieures
1 1 La questure
2 1 L’éclilité
II 1 Les magistratures supérieures
1 1 1 Le consulat
2 1 La préture
3 1 La censure
III 1 Les magistratures extraordinaires : La dictature
C 1 Le Sénat
Chapitre 2 : la citoyenneté 
1/ Le civisme romanis
II/ les conditions d’accès à la citoyenneté
III/ Les droits et les devoirs du citoyen romain
1/ Les droits du citoyen
A/les Droits civils
B/ les Droits politiques
2/ L’ obligation du citoyen romain
Deuxième partie : Evolution du civisme et de la citoyenneté romaine de 133 à 27 av. J.C 
Chapitre I : la crise de la République Romaine
1/ La Crise Sociale
1/ Les optimaites
2/ Les populaires
II/ La crise politique
1/ l’ œuvre des grecquas
a/ LA réforme sociale de Tibérius 134-133.av.j.C
b/ les réformes politiques de Caius Gracchus
2/ les reformes de marius
3/ Livius drusus et ses reformes
4/ Les tentatives conservatrices de sylla
1 51 Pompée et les tentatives sénatoriales
6/ La monarchie de cesar
Chapitre II : les répercussions des crises du dernier siècle de la république sur les institutions
Il Les institutions romaines des Gracques à Pompée
1/ La crise gracquienne
2/ Des Gracques à la guerre sociale
3/ Sylla et ses réformes institutionnelles
4/ De la morte Sylla à l’avènement de Pompée
Ill César et ses réformes institutionnelles
1/ l’impact de la politique sur les comices
a/ les comices curiates et tributes
b/ les comices enturiates
2/ la crise des magistratures au temps de César
3/ L’impact des crises sur le Sénat sous César
Conclusion
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

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