Circonstances des intoxications

Circonstances des intoxications

Expositions accidentelles

Il semble que la proportion d’expositions accidentelles ait augmenté entre 2002, où elles constituaient 78,5% des appels et 2012 où elles étaient de 85,7%. Les agents en cause étaient principalement les spécialités pharmaceutiques pour 40,9% des intoxications, puis les produits domestiques ou ménagers dans 11,7% des cas. Les substances chimiques étaient représentées à hauteur de 9,9% et les produits à usage professionnel dans 7,1% des dossiers.(10) A l’échelle nationale, il existe une étude rétrospective descriptive de l’activité des 10 CAPTV en activité en 2006, ayant analysé les 197 042 cas d’exposition humaine répertoriés cette année-là. Il s’agit de l’unique publication récente de ce type à l’heure actuelle. Du fait de la disparité des systèmes informatiques des centres à ce moment, seules les données de 7 CAP ont pu être mises en commun à partir de la BNCI. Il en ressort que parmi 130 463 cas d’exposition, 108 741 personnes étaient exposées accidentellement à un toxique soit 82,5% des cas.(11) La classe d’âge la plus représentée était les enfants de 1 à 4 ans, à hauteur de 46,3%.

L’exposition était aiguë dans 97,9% des dossiers. Le lieu d’exposition était le domicile dans 85,1% des cas et le lieu de travail dans 5,1% des cas. Les circonstances d’expositions accidentelles les plus fréquemment retrouvées étaient les accidents de la vie courante ainsi que les accidents liés à un défaut de perception du risque toxique, qui représentaient 60,6% des cas. Le « défaut de perception du risque » correspond à l’incapacité du patient à analyser la dangerosité potentielle d’une situation, ce qui peut être le cas pour les jeunes enfants ou des personnes souffrant d’un trouble neuropsychiatrique. Enfin venaient les erreurs thérapeutiques (10,5%), les accidents professionnels (5%) et les accidents thérapeutiques qui représentaient 2,1% des cas. Les différentes catégories de circonstance d’exposition telles qu’elles sont définies dans le SICAP sont présentées en Annexe n°3. Les principales classes d’agents impliquées dans des intoxications accidentelles figurent dans le tableau suivant.(11) La mortalité liée aux intoxications accidentelles est de 0,4 pour mille dossiers. Parmi eux, les incendies étaient incriminés dans 14 décès, les accidents thérapeutiques étaient responsables de 12 décès et les accidents de la vie courante étaient en cause dans 7 décès en 2006.

Expositions volontaires

Les intoxications volontaires représentaient 14,1% des cas soit 18 344 dossiers recensés en 2006. Parmi elles, 92,6% étaient en lien avec une conduite suicidaire, 3,9% liées à un acte criminel ou de malveillance et 3,4% liées à une toxicomanie ou à une addiction. Les spécialités pharmaceutiques étaient majoritairement l’agent en cause, soit 65,8% des exposés dans ces circonstances. Les substances chimiques étaient impliquées dans 14,6% des intoxications volontaires, tandis que les produits ménagers l’étaient dans 5,6% des cas. En termes de classe thérapeutique, la plus impliquée était la classe des psycholeptiques dans 45,8% des cas devant celle des analgésiques (13,4%) et devant les psychoanaleptiques (11,7%). Cependant en termes de principes actifs, la molécule majoritairement en cause était le paracétamol dans 9,8% des cas, suivi du bromazépam dans 7,2% des cas, puis de l’alprazolam dans 4,5% des cas.(11) Dans cette étude, les circonstances d’intoxications mortelles étaient volontaires dans 65,4% des cas, parmi les 138 décès dont l’imputabilité de l’intoxication était plausible et dont les circonstances étaient renseignées. Rapportée au nombre de dossiers codés, la mortalité des intoxications volontaires était de 4,7 pour mille dossiers.

Données concernant les intoxications en médecine générale La problématique face à laquelle le médecin généraliste est placé lors d’une consultation pour un motif toxicologique est celle de ne pas faire d’erreur d’évaluation du risque encouru par le patient exposé à un toxique. En effet, sous-estimer ce risque peut être préjudiciable au patient. A contrario, adresser systématiquement le patient aux urgences entraine une surcharge inutile de ce service. Selon Efthymiou et al., il existe deux méthodes afin d’évaluer le risque toxicologique lors de l’exposition à un produit domestique en médecine de ville.(12) La première, appelée la « méthode scientifique », consiste à analyser la toxicité des constituants chimiques figurant sur l’emballage et à en déduire les symptômes qui peuvent s’y rapporter. La seconde ou « méthode pratique » se fonde sur l’usage que l’on fait du produit et part du principe que l’on peut en supposer sa composition et de fait, sa toxicité. Elle part du constat que beaucoup de produits domestiques ont une composition semblable mais sont commercialisés sous des noms de vente différents. Les données publiées entre 1992 et 1996 au CAP de Paris nous apprennent que parmi les 233 792 appels pour intoxication recensés, 11,2% provenaient des médecins de ville, 30,4% des médecins hospitaliers et 53,2% du public.

L’aide au diagnostic et au traitement représentait 88,3% des appels. Les agents en cause dans cette étude étaient pour 47,9% des cas les spécialités pharmaceutiques, pour 21,6% des produits domestiques et pour 11,4% des produits industriels. Les aliments constituaient 3,3% des cas tout comme les cosmétiques.(12) De plus, déjà à cette époque, l’auteur souligne que les médecins étaient susceptibles d’être interrogés par les patients en consultation à propos d’articles parus dans la presse ou dans les journaux de consommateurs concernant de nouvelles thématiques toxicologiques et qu’il devrait pouvoir être apte à répondre à ce type de sollicitation. Dans la thèse du Dr A-C. Allahoum réalisée en 2015 auprès de 99 médecins généralistes exerçant en Gironde, on apprend que dans leur pratique quotidienne 79,1% d’entre eux ont déjà pris en charge des demandes concernant les accidents domestiques, 70% d’entre eux ont pris en charge des intoxications volontaires et 66,7% ont pris en charge des erreurs thérapeutiques, alors que seuls 23,4% ont eu à traiter des cas d’envenimation.

Formation en Toxicologie

La Formation Médicale Initiale (FMI) correspond à la formation qui est intégrée au programme des études de médecine, ainsi qu’aux formations reçues individuellement au cours de ces études (stages…). La formation initiale en Toxicologie dans le cursus universitaire des médecins reflète une grande disparité en lien avec des universités et des cursus de formation différents. Il existe également une différence notable entre le cursus de médecine et celui de pharmacie, dans lequel la toxicologie prend une place beaucoup plus importante en formation initiale avec plus de 100 heures de cours annuelles dispensées à l’Université d’Angers. Actuellement l’item 332 de l’Examen Classant National (ECN) de l’internat de médecine de 2016 intitulé « Principales intoxications aiguës » requiert pour l’étudiant d’être en capacité de diagnostiquer une intoxication par les médicaments cardiotropes et psychotropes, le monoxyde de carbone (CO), l’alcool, de connaitre l’épidémiologie des intoxications chez l’enfant et d’identifier les situations d’urgence en planifiant leur prise en charge.(15)

D’autres items sont liés à la Toxicologie, comme l’item 322 intitulé « Identification et gestion des risques liés aux médicaments et aux biomatériaux, risque iatrogène, erreur médicamenteuse » qui demande l’apprentissage des mécanismes des principales pathologies induites par les médicaments. L’item 175 « Risques sanitaires liés à l’eau et à l’alimentation. Toxi-infections alimentaires » demande aux étudiants de connaitre les principaux risques liés à la consommation d’eau ou d’aliments (crudités, viandes et poissons ingérés crus ou insuffisamment cuits). Citons également l’item 26 intitulé « Prévention des risques foetaux : infection, médicaments, toxiques, irradiation » qui comprend entre autres les particularités de la pharmacocinétique des médicaments chez la femme enceinte et les risques durant la grossesse liés au tabagisme, à l’alcool, à la prise de substances psycho-actives et à l’irradiation maternelle.

Le rapport de stage ou le pfe est un document d’analyse, de synthèse et d’évaluation de votre apprentissage, c’est pour cela chatpfe.com propose le téléchargement des modèles complet de projet de fin d’étude, rapport de stage, mémoire, pfe, thèse, pour connaître la méthodologie à avoir et savoir comment construire les parties d’un projet de fin d’étude.

Table des matières

LISTE DES ABREVIATIONS
RESUME
INTRODUCTION
MÉTHODES
RÉSULTATS
I. Première partie : Activité du CAPTV d’Angers
1. Evolution sur 5 ans
2. Caractéristiques des intoxiqués
2.1.Sexe
2.2.Âge
3. Circonstances des intoxications
4. Gravité des intoxications
II. Deuxième partie : Réponses au questionnaire
1. Données démographiques et d’installation
1.1.Répartition géographique des médecins
1.2.Sexe
1.3.Caractéristiques de l’installation
1.4.Activité des médecins généralistes
2. Formation des médecins généralistes en Toxicologie
3. Intoxications vues en médecine générale
3.1.Fréquence des problématiques toxicologiques en médecine générale
3.2.Problématiques toxicologiques en médecine générale
3.3.Conduites tenues face à une intoxication
4. Attentes des médecins généralistes
5. Recours au CAP
5.1.Médecins ayant recours au CAP
5.2.Médecins n’ayant pas eu recours au CAP
5.3.Renoncement à certains appels
5.4.Suivi des patients intoxiqués
6. Remarques
DISCUSSION ET CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
LISTE DES FIGURES
LISTE DES TABLEAUX
TABLE DES MATIERES
ANNEXES

Rapport PFE, mémoire et thèse PDFTélécharger le rapport complet

Télécharger aussi :

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *