Le Monde continue de changer, les partenaires se font et se défont, les cours des matières premières suivent des mouvements difficiles à anticiper, mais les ressources minières proprement dites restent à leur place, c’est-à-dire dans leur environnement géographique, historique, institutionnel et culturel. A Madagascar, c’est en s’appuyant sur les expériences locales que les mines en particulier artisanales, pourront se développer. Comptant sur le dynamisme dans le secteur minier, le gouvernement de Madagascar estime que l’industrie extractive est une source de richesse et l’a placée parmi les secteurs porteurs qui pourraient être un levier dans le développement durable.
GENERALITES
Historique
Le chrome est découvert en 1797 par VAUQUELIN, chimiste français et fut isolé en 1854 par BUNSEN. Ses premières applications dans le domaine de l’industrie chimique commencent dès le début du 19ème siècle à partir des minerais russes et turcs. La première utilisation de la chromite comme matériaux réfractaires aurait lieu en France à la fin du 19ème siècle, mais elle n’a pris tout son développement qu’à partir de 1930. Quant aux premiers aciers au chrome, ils n’ont guère été produits industriellement qu’à partir de 1905 pour prendre un grand développement juste avant la première guerre mondiale.
A l’heure actuelle, les plus gros consommateurs mondiaux de chromite sont les Etats-Unis qui utilisent annuellement près de 1,15 Millions de tonnes de minerai de chromite dont 55,5% pour la métallurgie, 31 % pour l’industrie des réfracteurs et 13,5% pour l’industrie chimique. La chromite malgache fait partie d’un complexe rocheux sous forme de lentille qui date de 780 millions d’années dans un encaissement gneissique qui date de l’archéen ou 2.600 Millions d’années.
Quelques définitions
La chromite vient du mot latin « Chroma » signifiant couleur, due aux colorations de teintes vives. C’est un chromate de fer deformule Cr2O3FeO, composé de l’oxyde chromique (Cr2O3) et de l’oxyde ferreux (FeO). C’est le principal minerai de chrome. Le chrome est un élément de symbole « Cr » de numéro atomique 24 et de masse atomique 52,01, appartenant au VIème groupe A de la classification périodique.
Propriétés physico-chimiques
Propriétés physiques
La chromite est un métal de couleur blanc légèrement bleuté qui peut prendre un beau poli. Il brille alors d’un vif éclat.
● La densité est de 7,2.
● La dureté est de 5,5 à 5,7.
● La température de fusion est de 1600 °C.
● La chromite est inoxydable à l’air où il conserve son brillant.
● Il est aussi non corrodé par la plupart des agents chimiques.
● Il est soluble dans l’acide chlorhydrique.
● Le Poids spécifique à 20°C est de 7,19.
● Le Rayon atomique est de 1,28°A.
● Le Rayon ionique :
Cr 6+ …………………………0 ,35°A
Cr3+……………………………0 ,64°A
Cr2+……………………………0 ,83°A
● Nombre atomique : 24.
● Poids atomique : 52 ,01.
● Point de fusion : 1930°C plus ou moins10°C.
Propriétés chimiques
Le chrome fournit trois séries de combinaisons bien définies car l’ion chrome peut être divalent, trivalent et hexavalent. L’oxyde CrO donne des sels chromeux oxydables en sels chromiques. Il est modérément basique. L’oxyde Cr2O3 donne des sels chromiques et des ions complexes. Il présente des caractères amphotères et il est faiblement basique. L’oxyde CrO3 donne des sels chromates et des bichromates. Il existe en solution aqueuse, la forme est en cristaux rouge de plaque rhombique à reflet violet. Il est fortement acide.
Types de gisement
Généralement, on distingue deux types principaux de gisements :
➤ Les gisements de chromite associés aux complexes stratiformes.
➤ Les gisements de chromites associés aux roches basiques et ultrabasiques des chaînes géosynclinales de type « Alpin ».
Les gisements associés aux complexes stratiformes
Dans ces complexes, les différents types de roches sont disposés en bancs parallèles de grande extension latérale et passent progressivement des roches péridotitiques à la base aux roches gabbroiques ou plus acides au sommet. Les concentrations de chromite forment des pseudo-couches interstratifiées dans l’ensemble.
Les gisements de types « Alpin »
Les massifs de roches basiques et ultrabasiques associés aux chaînes géosynclinales peuvent présenter les restes d’une structure analogue à celle des complexes stratiformes. Les gisements de chromite associés à ces massifs forment très exceptionnellement des couches de grandes extensions latérales, mais se présentent plutôt sous forme de lentilles, de corps fusiformes ou d’amas irrégulier en forme de doigts de gant. Il existe des types magmatiques précoces, des types magmatiques tardifs et les gisements dits malgaches.
❖ Pour les types magmatiques précoces
La minéralisation est présentée par des disséminations de chromite dans les roches ultrabasiques. Quelquefois, la chromite donne des concentrations remarquables en formant des couches orientées parallèlement les unes aux autres dans les intrusions stratifiées.
❖ Pour les types magmatiques tardifs
Ils sont caractérisés par un développement de corps filoniens et lenticulaires. Ils s’étendent sur plusieurs certaines de mètres avec une puissance de quelques dizaines de mètres. Les minerais de chromite sont généralement localisés dans des zones structurales très particulières de ces gisements, plus particulièrement dans les charnières des plis ainsi que dans les cassures. On peut donc supposer que le processus de formation des gisements a été accompagné de formations tectoniques par suite desquelles les chromites ont été refoulées dans les charnières des plis et dans les fissures.
❖ Pour les gisements malgaches
Originellement, les gîtes malgaches ont du être de type magmatique précoce, c’est à dire stratiforme, mais transformés ultérieurement par un métamorphisme intense allant du faciès schiste vert au faciès granulite, et qui a transformé les couches stratiformes en lentilles ou en chapelets de lentilles.
Dans tous les gisements, la chromite se présente en amas de ségrégation ou en inclusion dans des pyroxénolites (et plus rarement dans des péridotites) qui ont été reprises dans un métamorphisme général ultérieur qui les a étirées et fragmentées en lentilles (H. BESAIRIE). A Andriamena, on trouve en outres de soapstones (Talcshistes), résultat d’une activité hydrothermale.
Ce complexe rocheux s’est formé dans une chambre magmatique après cristallisation fractionnée d’un liquide magmatique basique riche en Cr2O3, à l’origine de la succession de roches suivantes, du plus profond vers la surface, de la chromite aux roches acides : roches acides résultant d’une activité hydrothermale, le magmatisme final. À température froide, le liquide magmatique a donné la formation de gros cristaux de silice (pegmatisation).
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Table des matières
INTRODUCTION
I – PREMIERE PARTIE : GENERALITES
I-1- Historique
I-2- Quelques définitions
I-3- Propriétés physico-chimiques
I-3-a-Propriétés physiques
I-3-b-Propriétés chimiques
I-4- Types des gisements
I-4-a- Les gisements associés aux complexes stratiformes
I-4-b- Les gisements de types « Alpin »
II – DEUXIEME PARTIE METHODOLOGIE
III –TROISIEME PARTIE : CHROMITE DANS LE MONDE
III-1-Principaux gisements de chromite dans le monde
III-2-Production et consommation mondiale de chrome
III-3- Importance et utilisations
IV –QUATRIEME PARTIE : CHROMITE DE MADAGASCAR
IV-1-Localisation
IV-2-Zones d’exploitation
IV-2-a-Présentation de la société KRAOMA
IV-2-b- Un peu d’histoire
IV-2-c- Un peu de géologie
IV-2-d- Méthodes de prospection et évaluations des réserves
IV-3-Production et coût
IV-4-Impacts environnementaux
IV-4-a- Les répercussions environnements
IV-4-b- Les répercussions sur le plan social et sanitaire
IV-5-Discussions et recommandations
CONCLUSION