Chromatographie en Phase Gazeuse/Spectrométrie de Masse (CPG/SM)

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Propriétés physico-chimiques

Les huiles essentielles sont des substances odorantes volatiles contenues dans les végétaux. En général, elles sont liquides à la température ambiante. Leur densité est généralement inférieure à 1 ; leur indice de réfraction est souvent élevé; elles sont douées d’un pouvoir rotatoire. Peu solubles dans l’eau, elles sont solubles dans la plupart des solvants organiques. Elles peuvent être incolores ou colorées. Sensibles à l’altération, elles ont tendance à se polymériser pour former des produits résineux [6].

Composition chimique

Dans les plantes, les huiles essentielles n’existent quasiment que chez les végétaux supérieurs. Certaines familles en sont particulièrement riches :
Conifères, Myrtacées, Ombellifères, Labiées, Composées et Rutacées [7].
Elles peuvent se rencontrer dans tous les organes : sommités fleuries, écorces, racines, rhizomes, fruits, bois,….etc. La composition des huiles essentielles peut alors varier d’un organe à l’autre [8]. A l’intérieur d’une même espèce végétale, des variations chimiques (qualitatives et quantitatives) importantes peuvent être observées. Par ailleurs, elle varie encore de façon appréciable avec le milieu et la période de la végétation. Elle peut aussi être modifiée au cours de l’extraction ou durant la conservation [7].
Les huiles essentielles sont constituées principalement de deux groupes de composés odorants distincts selon la voie métabolique empruntée ou utilisée. Il s’agit des terpènes (mono et sesquiterpènes), prépondérants dans la plupart des essences, et des composés aromatiques dérivés du phénylpropane. Ces terpènes peuvent être acycliques, monocycliques ou bicycliques. En général, une huile essentielle est un mélange d’hydrocarbures et de composés oxygénés dérivés de ces hydrocarbures [7].

Monoterpènes (C10)

Les monoterpènes (C10) sont les plus simples constituants des terpènes dont la majorité est rencontrée dans les huiles essentielles. Ils comportent deux unités isoprène (C5H8), selon le mode de couplage « tête-queue ».

Sesquiterpènes (C15)

Ce sont des dérivés d’hydrocarbures en C15H22 (assemblage de trois unités isoprènes). Il s’agit de la classe la plus diversifiée des terpènes qui se divisent en plusieurs catégories structurelles, acycliques, monocycliques, bicycliques, tricycliques, polycycliques.

Composés aromatiques

Une autre classe de composés volatils fréquemment rencontrés est celle des composés aromatiques dérivés du phénylpropane. Cette classe comporte des composés odorants bien connus comme la vanilline, l’eugénol et bien d’autres. Ils sont davantage fréquents dans les huiles essentielles d’Apiaceae et sont caractéristiques de celles du clou de girofle, de la vanille.

Intérêts thérapeutique, écologique et économique

Les huiles essentielles possèdent de nombreuses activités biologiques. En phytothérapie, elles sont utilisées pour leurs propriétés antiseptiques contre les maladies infectieuses d’origine bactérienne [9] et fongique [10] . Cependant, elles possèdent également des propriétés cytotoxiques [11] qui les rapprochent donc des antiseptiques et désinfectants en tant qu’agents antimicrobiens à large spectre. Dans les domaines phytosanitaires et agroalimentaires, les huiles essentielles ou leurs composés actifs pourraient également être employés comme agents de protection contre les champignons phytopathogènes [12] et les microorganismes envahissant les denrées alimentaires.
Les huiles essentielles jouent un rôle écologique dans les interactions végétales, végétale-animales et pourraient même constituer des supports de communication par des transferts de messages biologiques sélectifs [13]. En effet, elles contribuent à l’équilibre des écosystèmes, attirent les abeilles et les insectes responsables de la pollinisation, protègent les végétaux contre les herbivores et les rongeurs, possèdent des propriétés antifongiques, antibactériennes, allopathiques dans les régions arides et peuvent servir de solvants bioactifs des composés lipophiles [14].
Traditionnellement, les huiles essentielles sont présentes dans le processus de fabrication de nombreux produits finis destinés aux consommateurs. Ainsi, elles sont utilisées dans l’industrie agroalimentaire, dans la parfumerie et la cosmétique. L’homéopathie et l’aromathérapie sont des exemples courants d’usage d’huiles essentielles en médecine douce, et leur popularité s’est accrue d’une façon considérable ces dernières années [15].
La production mondiale d’huiles essentielles a récemment été estimée à plus de 110 000 tonnes. Néanmoins, les trois huiles essentielles les plus vendues dans le monde représentent près de 90 % de ce volume total, avec deux grands groupes : les agrumes et les menthes. Le Brésil est le premier producteur mondial d’huiles essentielles en termes de volumes, le deuxième étant vraisemblablement l’Inde pour sa production d’huile essentielle de menthe développée notamment au nord de Delhi. L’Inde a d’ailleurs repris le leadership de cette production au détriment de la Chine. Elles représentent un gros chiffre d’affaire, même si l’écart des prix entre huiles essentielles reste très important. Si le prix d’une huile essentielle d’orange est estimé approximativement à 6 €/kg, le prix de l’huile essentielle de rose varie actuellement entre 6 000 et 7 000 €/kg [16].

Toxicité

Les huiles essentielles sont des substances très actives. A ce titre, elles doivent être utilisées avec vigilance, et toujours sur la base de connaissances fiables et suffisantes. Lorsqu’elle est utilisée pour traiter des malades, l’aromathérapie est une thérapeutique qui comporte, comme toute thérapeutique efficace, des risques, et implique une responsabilité professionnelle. Même si un grand nombre de molécules aromatiques ne présente aucune toxicité à dose physiologique et pharmacologique, certaines présentent une dangerosité pour le patient à des degrés bien différents. C’est le cas des furocoumarines contenues dans les huiles essentielles de Citrus.
Sur le plan général, la toxicité des molécules aromatiques est liée à la présence de certains sites fonctionnels oxygénés comme les cétones ou encore les aldéhydes. De plus les composés polyinsaturés (ayant des doubles liaisons C = C dans leur structure moléculaire) sont plus toxiques que les autres. Ainsi, nous allons énumérer les principales propriétés toxiques des huiles essentielles: vésicantes et nécrosantes; allergisantes [17] et hypersensibilisantes; photosensibilisantes [18]; hépatotoxiques [19] et carcinogéniques [20].

Méthodes d’analyses

Méthodes de préparation

✓ Hydrodistillation
L’hydrodistillation est la méthode la plus couramment employée pour la préparation d’une huile essentielle [21]; dans son principe, elle correspond à une distillation hétérogène. Le procédé consiste à immerger la matière végétale dans un bain d’eau ; l’ensemble est ensuite porté à ébullition, à pression atmosphérique. Sous l’effet de la chaleur, les molécules odorantes contenues dans les glandes sécrétrices des végétaux sont libérées sous forme d’un mélange azéotropique. Bien que la plupart des constituants aient des températures d’ébullition supérieures à 100°C, ils sont entraînés mécaniquement avec la vapeur d’eau. Le refroidissement par condensation conduit à la séparation du mélange eau-huile essentielle par décantation. Le système « Clevenger », préconisé par la pharmacopée européenne [22], permet le recyclage de la phase aqueuse du distillat dans le bouilleur par cohobage [23]. Ainsi, l’eau et les molécules volatiles sont séparées, par leurs différences de densité, dans l’essencier en une phase aqueuse (hydrolat) et une phase organique surnageant (huile essentielle). La durée d’hydrodistillation, de trois à six heures en fonction de la matière végétale à traiter, peut avoir une influence sur le rendement en huile essentielle et sur sa composition chimique.
✓ Distillation par entraînement à la vapeur d’eau
Le principe de la distillation à vapeur saturée est analogue à l’hydrodistillation. Toutefois, le matériel végétal n’est pas en contact direct avec l’eau ; il est placé sur une grille perforée au-dessus de la base de l’alambic. Les composés volatils sont entraînés par la vapeur d’eau qui traverse le végétal ; ils sont ensuite séparés par décantation du distillat refroidi [21].
✓ Expression ou pressage à froid
L’expression à froid est la méthode la plus utilisée pour l’extraction des huiles essentielles de Citrus [25]. Le procédé d’expression à froid est utilisé uniquement pour l’obtention des huiles essentielles contenues dans les zestes d’agrumes [26]. Il s’agit d’un processus physique dans lequel les glandes à huile essentielle de la peau du fruit sont percées, broyées ou concassées mécaniquement afin de libérer l’essence. Cette méthode est économiquement plus rentable que l’hydrodistillation et permet d’éviter d’éventuelles dégradations hydro thermiques.
✓ Enfleurage
Ce processus d’extraction, très sophistiqué est réservé aux huiles florales de très grande qualité. Les pétales fraichement cueillies sont étalées sur la graisse abordant sur des châssis de verre qui, après quelques jours sera saturée en essence. Le composé obtenu, appelé « pommade », est lavé avec de l’alcool qui, après évaporation, produit l’huile parfumée [28].

Méthodes de séparation, d’identification et de quantification

✓ Chromatographie en Phase Gazeuse
La CPG est une méthode d’analyse par séparation qui s’applique aux composés gazeux ou susceptibles d’être vaporisés par chauffage sans décomposition [30]. Cette technique de séparation permet d’effectuer l’individualisation des constituants à partir d’échantillons de l’ordre du milligramme voire du microgramme. Les progrès technologiques réalisés dans le domaine des colonnes capillaires, des phases stationnaires et des détecteurs ont contribué à rendre la CPG incontournable pour l’analyse des composés volatils [31].
La CPG associée à un détecteur à ionisation de flamme (CPG-DIF) permet une analyse quantitative sur la base de l’aire de chaque pic chromatographique par rapport à l’aire totale des signaux et une analyse qualitative sur la base des temps de rétention. Ces derniers, bien que spécifiques d’un composé, ont tendance à varier d’une analyse à l’autre en fonction des conditions expérimentales et notamment du fait du vieillissement des colonnes. Ainsi, pour une colonne donnée, chaque composé est caractérisé par des indices calculés à partir d’une gamme d’alcanes ou plus rarement d’esters méthyliques linéaires, à température constante (indice de Kovàts) [32] ou en programmation de température (indices de rétention) [33]. Cependant, une reproductibilité parfaite des indices de rétention est difficile à obtenir et ne peut être observée que sur des chromatogrammes réalisés sur une période courte avec des conditions expérimentales rigoureusement identiques.
✓ Chromatographie en Phase Gazeuse / Spectrométrie de Masse
La chromatographie en phase gazeuse couplée en ligne à un spectromètre de masse (CPG/SM) a été mise au point dans les années 1950. L’apparition des colonnes capillaires dans les années 1980 a conduit à un développement rapide des appareils de CPG/SM dans les laboratoires de recherche [34]. Depuis, cette méthode n’a cessé d’évoluer et a trouvé de nombreuses applications dans les domaines de l’agroalimentaire, des produits pétroliers, des produits naturels (parfumerie, cosmétique, médecine), etc.
Les constructeurs proposent plusieurs types d’analyseurs de masse ; les plus usités pour l’analyse des volatils sont le quadripôle et le piège à ions (« ion trap »). Les analyseurs quadripolaires sont les plus répandus ; ils utilisent la stabilité des trajectoires pour séparer les ions selon le rapport masse sur charge (m/z) [35].
Il existe deux modes principaux d’ionisation en spectrométrie de masse : l’ionisation par impact électronique (IE) et l’ionisation chimique (IC). La méthode d’ionisation par impact électronique est la plus couramment utilisée ; l’ionisation des substances se fait par bombardement à l’aide d’un faisceau d’électrons d’énergie de 70 eV provenant d’un filament chauffé. Les fragments ioniques positifs obtenus, dont éventuellement l’ion moléculaire, forment un spectre de masse caractéristique pour chaque composé. Cette méthode d’ionisation est utilisée de façon systématique dans notre laboratoire pour l’analyse des composés volatils [36,37]. Quel que soit l’appareillage utilisé, le principal avantage de l’impact électronique réside dans la bonne reproductibilité des spectres de masse, ce qui permet l’utilisation raisonnée de bibliothèques commerciales spécifiques à un domaine de recherche [38,39] ou plus généralistes [40,41].

Botanique

Classification botanique [2]

✓ Noms vernaculaires [2] :
– Français : Eucalyptus rouge, Gommier rouge
– Wolof: Xootubuteel

Origine et répartition géographique

L’aire naturelle d’E. camaldulensis couvre la majeure partie du continent australien, depuis le territoire du Nord tropical jusqu’à la région fraîche et tempérée du Victoria. Il est planté dans de nombreux pays tropicaux et subtropicaux, étant probablement l’arbre le plus planté dans les zones arides et semi-arides du monde, et il s’est naturalisé dans un grand nombre de régions. Planté en Afrique depuis 1900, il est désormais très largement cultivé en Afrique tropicale, où il est vraisemblablement l’arbre le plus commun que l’on puisse trouver dans les petits peuplements, en rideaux-abris et sur les parcelles destinées au bois de feu, mais d’une moindre importance sur les plantations à grande échelle. Au Sénégal, il a été planté dans plusieurs régions pour lutter contre la sècheresse et la salinisation des sols [2].

Description botanique [2]

Il est un arbre sempervirent, de taille moyenne à parfois grande, atteignant habituellement 20 m de haut, parfois 50 m. Le fût est dépourvu de branches jusqu’à une hauteur de 20 m, atteignant 100 (–200) cm de diamètre. La surface de l’écorce est lisse, blanche, grise, jaune-vert, gris-vert ou gris rosé, se détachant en bandes ou en écailles irrégulières.

Utilisations en médecine traditionnelle

En médecine traditionnelle africaine, l’infusion ou la décoction de feuilles se prend ou s’emploie en usage externe dans le bain, en lotion ou en lavement, contre l’asthme, la bronchite, l’amygdalite, les rhumes, les troubles urinaires et les hémorragies.
Au Sénégal, la décoction de feuilles édulcorée avec du sucre sert à traiter les maux d’estomac et la dysménorrhée.
Au Soudan, les feuilles fraîches sont appliquées en cas de rhumatismes, et on inhale la fumée de feuilles brûlées pour soigner les problèmes respiratoires. La gomme est employée en médecine pour soigner la diarrhée et les inflammations du pharynx, et comme astringent.
Au Nigeria, on tire des bâtons à mâcher de l’arbre. La fumée de feuilles brûlées sert à éloigner les insectes. On inhale la vapeur des feuilles séchées et bouillies en cas d’asthme, de toux, de grippe, de croup et de diphtérie.
Au Kenya, la décoction de feuilles est utilisée dans l’eau du bain pour traiter la varicelle chez les enfants.
En Ethiopie, on fait des gargarismes à base d’extrait de feuilles en cas de méningite.
En Afrique australe, on utilise les feuilles contre les maux d’estomac. La résine gommeuse de la plante s’utilise contre la diarrhée. Diverses préparations à base de feuilles sont utilisées comme insectifuge.
L’huile essentielle d’eucalyptus commercialisée est obtenue à partir des feuilles de provenance essentiellement tropicale. Elle est utilisée à des fins médicinales, notamment comme antitussif et expectorant, mais elle a également des propriétés fébrifuges, toniques, astringentes, antiseptiques, hémostatiques et vermifuges [2].

Composition chimique des huiles essentielles

La composition chimique des huiles essentielles d’E. camaldulensis a fait l’objet de plusieurs études ; portant en majeure partie sur les feuilles. Cette composition présente une variabilité chimique aussi bien qualitative que quantitative.
Le composé majoritaire était le 1,8-cinéole dans la plupart de ces études.
Au Maroc, trois chémotypes ont été rapportés :
– 1,8-cinéole (45,0 à 49,9%) et p-cymène (33,8 à 34,9%) [45] ;
– huiles essentielles de deux espèces (parentales et hybrides) constituées respectivement par le 1,8-cinéole (42,35% et 84,92%) et le terpinèn-4-ol (22,30% et 2,5%) [46] ;
– 1,8-cinéole (42,30 %), α-pinène (28,30 %), γ-terpinène (7,30 %) et p-cymène (6,50%)[47].
L’huile essentielle d’E. camaldulensis en provenance du Cameroun était principalement dominée par le 1,8-cinéole (54,29 %), le p-cymène (14,59 %), le γ-terpinène (14,80 %) et l’α-pinène (12,13 %) [48].
Au Mozambique, l’huile étudiée avait comme composés majoritaires le 1,8-cinéole ( 43%), l’α-pinène (5,5%) le β-pinène (3,4%) et le p-cymène (4,1%) [49].
Ndiaye et al. (2017) ont rapporté la composition chimique des huiles essentielle d’E. camaldulensis en provenance du Sénégal. Elles étaient dominées par le 1,8-cinéole (47,54 à 52,47%), le limonène (16,5 à 19,1%), l’α-pinène (7,3 à 11,2%) et le p-cymène (6,0 à 8,8%) [50].
Au Burkina Faso, deux composition chimiques différentes ont été rapportées :
– 1,8-cinéole ( 59,55%), limonène ( 8,76%) et α-pinène (9,17%)[51] ;
– phéllandrène (24,8%), 1,8-cinéole (19,3%), α-pinène (12,8%) et – terpinène (11,8%) [52].
Au Bénin, la teneur en 1,8-cinéole de l’huile essentielle pouvait varier entre 47 et 71% [53].
Le 1,8-cinéole (16,2%) était le composé majoritaire de l’huile étudiée au Kenya suivie de près de l’α-pinène (15,6%). Les autres constituants était l’α-phellandrène (10%) et le p-cymène (8,1%) [54].
L’huile en provenance du Mali avait comme composés majoritaires le 1,8-cinéole (42,6 à 64,2%) et le p-cymène (11,6 à 2,8%) [55].
En 2000, au Nigéria, Oyedeji et al. ont rapporté une huile essentielle très riche en 1,8-cinéole (32,8% à 70,4%). Les autres composés étaient le -pinène (9,0% à 17,5%), le -ocymène (11,6%) et l’α-pinène (8,8%) [56].
En Egypte, le 1,8-cinéole (21,75%), le -pinène (20,51%) et le méthyl-eugénol (6,10%) ont été les composés dominants de l’huile essentielle [57].
En Europe, deux chemotypes différents ont été rapporté. En Italie, les huiles essentielles d’E. camaldulensis étaient dominées par le p-cymène (27,8 à 42,7%), le 1,8-cinéole (4,1 à 39,5%) et le -phéllandrène (3,9 à 23,8%) [58]. En Turquie, Sahim Basak et al ont rapporté le p-cymène comme composé majoritaire (68,43%) et le 1,8-cinéole ne représentait que 13,92% [59]. Cependant, en Espagne, l’huile essentielle étudiée par l’équipe de Verdeguer avait un chémotype dominé par le spathulénol (41,46 %), le p-cymène (21,92 %) et la cryptone (7,76%), alors que la teneur du 1,8-cinéole était faible (1,92 %) [60].
Au Pakistan, l’étude de la composition chimique a été réalisée sur deux zones (saline et non saline). Les composés majoritaires étaient le 1,8-cinéole (34,42% et 40,05%, respectivement) et l’α-pinène (14,08 et 12,43%, respectivement) [61].
A Taïwan deux chémotypes ont était rapporté : le premier était caractérisé par la prédominance du 1,8-cinéole (29,6 %)[62], alors que le second est marqué par la codominance de l’α-pinène (22,52 %), du p-cymène (21,69 %) et de l’α-phéllandrène (20,08 %) [63].
En Chypre, un chmotype particulier a été rapporté, l’ethanone (25,36 %) et du 1,8-cinéole (13,73 %) [64].
L’huile essentielle d’originaire de la Malaisie avait comme constituant majoritaire le -terpinène (57,4 à 72,5%). Les autres composés étaient le p-cymène ( 14,6 à 26,3%) et le terpinèn-4-ol (6,6 à 16,2%) [65].

Activités biologiques des huiles essentielles

L’évaluation des activités biologiques de l’huile essentielle d’E. camaldulensis a fait l’objet de quelques d’études.
✓ Activités Antifongiques
Moghimipour et al. ont étudié l’activité antifongique de l’huile essentielle (phénol, 1,8 cinéole, limonène, alcool, pinène et terpinène) d’E. camaldulensis contre Microsporum canis, M. gypseum, Trichophyton rubrum et T. verrucosum, en utilisant la méthode de diffusion sur puits. Les résultats ont montré que le volume inhibiteur minimal de l’huile essentielle était de 0,125 ml et que 95 ± 0,57% de l’huile essentielle étaient piégés avec succès dans les liposomes. Aucune thixotropie significative n’a été observée dans la rhéogramme du gel liposomal formulé. La formulation de l’huile essentielle en gel liposomal peut entraîner une amélioration de l’activité antifongique [66]. En 2017 Gakuubi et al. Ont tenté d’évaluer l’activité antifongique de l’huile essentielle d’Eucalyptus camaldulensis (1,8-cineole 16,2%, α-pinène 15,6%, α-phéllandrène 10,0% et p-cymène 8,1%) contre Fusarium spp. généralement associée au maïs. La technique alimentaire empoisonnée a été utilisée pour déterminer le pourcentage d’inhibition de la croissance mycélienne, la concentration minimale inhibitrice et la concentration minimale fongicide de l’huile essentielle sur les agents pathogènes testés. L’activité antifongique de différentes concentrations de l’huile essentielle évaluée par la méthode de diffusion sur disque a produit une inhibition complète de la croissance mycélienne chez tous les agents pathogènes testés à une concentration de 7 à 8 µL/mL après cinq jours d’incubation. La concentration minimale inhibitrice et la concentration minimale fongicide de l’huile sur les champignons testés étaient respectivement comprises entre 7 et 8 µL/mL et entre 8 et 10 µL/mL. L’étude confirme donc le caractère fongicide de Eucalyptus camaldulensis et l’utilisation potentielle de cette huile comme alternative de luttes chimiques aux champignons ou comme matrice pour la synthèse de nouveaux fongicides plus efficaces pour la gestion des espèces de phytopathogènes [54].
✓ Activités Antioxydante et antidiabétique
En 2015, Ashraf et al. ont mis en évidence l’activité antioxydante de l’huile essentielle d’Eucalyptus camaldulensis (pathulénol, 1,8-cinéole et ρ-cymène) L’activité antioxydante a été évaluée par le biais d’un dosage du piégeage des radicaux libres à l’aide de DPPH. L’IC50 était de 342 ± 2,5 μg/ml [67].
Sahin Basak et al (2010) ont évalué les activités antioxydante et antidiabétique in vitro de l’huile essentielle d’E. camaldulensis constituée de p-cymène (68,43%), 1,8-cinéole (13,92%), α-pinène (3,45%) et limonène (2,84%). L’activité antioxydante de l’huile essentielle a été évaluée en utilisant l’inhibition des radicaux 2,2-diphényl-1-picrylhydrazyle (DPPH), hydroxyle et superoxyde, l’inhibition des tests de peroxyde d’hydrogène et de peroxydation lipidique. Ils avaient également étudié l’inhibition de l’α-amylase et de l’α-glucosidase in vitro pour évaluer l’activité antidiabétique de l’huile essentielle. L’α-amylase et l’α-glucosidase ont été inhibées par un mécanisme non compétitif [59].
✓ Activité insecticide
Medhi et al. (2010) ont évalué l’activité larvicide de l’huile d’Eucalyptus camaldulensis riche en 1,8-cinéole (69,46%), le γ –térpinène (15,10%), l’α–pinène (5,47%) et le Globulol (2%) contre Anopheles stephensi. L’huile essentielle présentait une activité larvicide significative. Les propriétés larvicides de cette huile suggèrent que l’huile essentielle de plante est une source potentielle de composés larvicides précieux contre le vecteur du paludisme et peut être utilisée comme alternative aux insecticides synthétiques [68].

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Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : REVUE BIBLIOGRAPHIQUE
I. Généralités sur les huiles essentielles
I.1. Définition
I.2. Propriétés physico-chimiques
I.3. Composition chimique
I.3.1. Monoterpènes (C10)
I.3.2. Sesquiterpènes (C15)
I.3.3. Composés aromatiques
I.4. Intérêts thérapeutique, écologique et économique
I.5. Toxicité
I.6. Méthodes d’analyses
I.6.1. Méthodes de préparation
I.6.2. Méthodes de séparation, d’identification et de quantification
II.1. Botanique
II.1.1.Classification botanique
II.1.2. Origine et répartition géographique
II.1.3. Description botanique
II.2. Utilisations en médecine traditionnelle
II.3. Composition chimique des huiles essentielles
II.4. Activités biologiques des huiles essentielles
DEUXIEME PARTIE : TRAVAIL EXPERIMENTAL
I. Matériel et méthodes
I.1. Cadre d’étude
I.2. Echantillonnage
I.3. Préparation de l’huile essentielle
I.4. Méthodologie d’analyse du laboratoire
I.4.1. Chromatographie en Phase Gazeuse (CPG)
I.4.2. Chromatographie en Phase Gazeuse/Spectrométrie de Masse (CPG/SM)
I.4.3. Identification des constituants chimiques
II. Résultats et discussion
II.1. Rendements
II.2. Composition chimique
CONCLUSION
REFERENCES

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