Chromatographie de partage sur phase normale

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Classification selon le phénomène chromatographique

Ce dernier dépend de la nature (et de la structure) de la phase stationnaire utilisée.
On distinguera donc :
• La chromatographie d’adsorption : c’est une chromatographie liquide-solide. La phase stationnaire est un adsorbant solide.
• La chromatographie de partage : c’est une chromatographie liquide-liquide. La phase stationnaire est un liquide fixé sur un support inerte. Cette chromatographie est ainsi dénommée car elle est basée sur le partage du soluté dans les deux phases liquides.
• La chromatographie sur échangeurs d’ions : la phase stationnaire est un échangeur d’ions constitué par une résine porteuse de groupement ionisés négativement ou positivement exerçant des interactions de type électrostatiques avec les solutés ioniques du milieu.
• La chromatographie d’exclusion : appelée aussi tamisage moléculaire ou
perméation de gel. La phase stationnaire est un solide poreux : les grosses particules sont exclues de la phase fixe, en revanche les petites particules incluses diffusent dans les pores du gel.
• La chromatographie d’affinité : la phase stationnaire est un support chimiquement inerte, sur lequel est greffé un secteur qui présente une bio-affinité pour un soluté de l’échantillon à analyser (affinité entre enzyme-substrat, enzyme-effecteur, antigène anticorps) [66].

PARAMETRES OU GRANDEURS CHROMATOGRAPHIQUES

Chromatogramme

Un chromatogramme (Figure 5) est un diagramme montrant l’évolution du signal du détecteur (en rapport à la concentration du soluté) en fonction du temps d’élution (plus rarement du volume d’élution) [67].
Le temps d’élution est porté en abscisse et le signal du détecteur en ordonnée. La courbe est formée d’autant de pics distincts qu’il y’a de composés séparés et détectés en sortie de la colonne. La séparation est totale quand le chromatogramme présente autant de pics revenant à la ligne de base qu’il y’a de composé dans le mélange à analyser. La ligne de base correspond au tracé obtenu en l’absence de composé élué.
Les pics chromatographiques idéaux sont des représentations des profils de concentration de soluté qui devraient être théoriquement Gaussiens. Par contre, les pics réels sont quelquefois loin de correspondre à des pics d’aspects Gaussiens. Il y’a plusieurs raisons à cela :
• Le coefficient de distribution K est rarement constant avec la concentration. Il se produit une irrégularité dans la zone de dépôt de la substance en tête de colonne.
• La vitesse d’écoulement de la phase mobile n’est pas constante sur la section. La vitesse est nulle au niveau de la paroi et maximale au centre de la colonne; dans ce cas, le partage et la migration sont modifiés et les tracés ne sont plus symétriques.
Le chromatogramme est utilisé à la fois en analyse qualitative pour l’identification des composés par la position du pic et en analyse quantitative pour évaluer la concentration ou la masse d’un composé en utilisant l’aire des pics.

Rapport de distribution du soluté (K)

En chromatographie, les séparations sont basées sur les différences de distributions des solutés entre deux phases non miscibles l’une stationnaire (particules solides imprégnés ou non d’un liquide), l’autre mobile [93].
A un instant donné, le soluté A est à une certaine concentration dans la phase mobile et une autre concentration dans la phase stationnaire. La constante correspondant à cet équilibre est appelée: rapport de distribution K (terme recommandé par l’Union Internationale de Chimie Pure Appliqué(UICPA) depuis 1993 au lieu de constante de distribution, coefficient de distribution et coefficient de partage encore utilisés) [136].
K est égal au rapport des concentrations du soluté A dans les deux phases: KA = [A]S / [A]M (eq1)
• [A]S : Concentration en mol.L-1 du soluté dans la phase stationnaire;
• [A]M: concentration mol.L-1du soluté dans la phase mobile.
• Les valeurs de cette constante sont très variables. Plus elles sont élevés, plus le soluté est retenu.
• Lorsque le soluté n’a aucune affinité avec la phase stationnaire, [A]S est nulle, donc KA=0.
• Le soluté n’est pas retenu dans la colonne si la phase mobile est très différente du solvant d’injection; il y’a risque de faire précipiter le soluté en tête de colonne, donc de la boucher. Dans ce cas le soluté peut ne jamais sortir du système chromatographique ce qui veut dire que la [A]M ne peut pas être nulle.
En chromatographie liquide le rapport de distribution est fonction de trois types d’affinités:
• Celle entre le soluté et la phase mobile ;
• Celle entre le soluté et la phase stationnaire ;
• mais aussi celle entre les phases stationnaire et mobile [46].
Comme toute constante d’équilibre, elle est fonction de la température. IV.3. Temps mort
Le temps mort ™ est le temps mis par un composé non retenu par la phase stationnaire de la colonne, pour parcourir le trajet entre l’entrée et la sortie de la colonne (ou temps mis par la phase mobile pour traverser la colonne) (Figure 12).

Temps de rétention

Le temps de rétention (tr) est le temps mis par les molécules d’un composé à analyser (soluté) pour parcourir le trajet entre l’entrée et la sortie de la colonne. Le temps de rétention est caractéristique d’une espèce pour des conditions d’analyse données et peut servir à l’analyse qualitative. La surface et la hauteur d’un pic est fonction de la quantité du constituant. Le temps de rétention est indépendant de la quantité d’échantillon injectée. Il est fonction de la nature et de la vitesse de la phase mobile (Figure 12).

Volume de rétention

Le volume d’élution (de rétention) Vr de chaque soluté représente le volume de phase mobile nécessaire pour le faire migrer d’une extrémité à l’autre de la colonne. Il correspond au volume de la phase mobile qui s’est écoulé entre l’instant de l’injection et celui correspondant au maximum du pic.
Connaissant le débit D de la phase mobile, supposé maintenu constant, on définit le volume de rétention ().
Vr = tr ₓ D (eq3)
Vr = tR ₓ x.s.μ.Ɛ (eq.4)
• µ: vitesse linéaire moyenne de la phase mobile ;
• s : section droite de la colonne ;
• Ɛ : porosité de la phase stationnaire (= 0,75 pour la silice poreuse).
Le volume de la phase mobile dans la colonne (encore appelé volume mort) peut être calculé d’après le chromatogramme, à condition d’introduire un soluté non retenu par la phase stationnaire. Cette grandeur est exprimée par : Vm = tm ₓ D (eq.5)
Le volume de la phase stationnaire désigné par Vs est calculé en retranchant du volume total interne de la colonne vide le volume de la phase mobile.

Vitesse linéaire moyenne du soluté et de la phase mobile

La vitesse linéaire moyenne de progression du soluté v est égale à : v= L / tR (eq .6)
• L : longueur de la colonne;
La vitesse linéaire moyenne de la phase mobile u est égale à : μ = L / tm (eq .7)

Facteur de capacité

Le facteur de capacité ou facteur de rétention (k’) exprime le rapport de la quantité de soluté dans la phase stationnaire à la quantité de soluté dans la phase mobile. Ce facteur sans dimension, peut être relié au temps de rétention par l’expression: K’ = (tR₋ tm) /tm (eq.8)
k’ est aussi le rapport du temps passé par une espèce dans la phase stationnaire au temps passé par cette même espèce dans la phase mobile.
De faibles valeurs de k’ indiquent des composés peu retenus. Des valeurs élevées de k’ indiquent des composés fortement retenus. En pratique le facteur de capacité doit être compris entre 1˂ k’˂10. Le temps et le volume de rétention sont liés au facteur de capacité par les relations :
tR = tm (1+K’) (eq.9)
VR= tr (1+K’) (eq.10)
IV.9. Facteur de sélectivité
Pour caractériser la distance séparant les sommets de deux pics on utilise le facteur de sélectivité ou de séparation α. Ce facteur est égal au rapport des facteurs de capacité de deux solutés dont on veut réaliser la séparation. Il s’exprime par : α = (tR2 ₋ tm) / (tR1 ₋ tm) = K’2/K’1 (eq11)
k’2: facteur de capacité du composé 2 ;
• k’1: facteur de capacité du composé 1;
• Avec k’2> k’1
Il s’agit du rapport des temps de rétention réduits.
Si α = 1, aucune séparation ne s’effectue aussi les temps de rétention des deux composés sont les mêmes. La sélectivité doit être supérieure à 1. Deux composés ne peuvent être séparés que s’ils ont k’≠ 0.

Efficacité d’une colonne

L’efficacité d’une colonne chromatographique est mesurée, pour chaque composé, par le nombre de plateaux théoriques N de la colonne et la hauteur équivalente à un plateau théorique H. Cette théorie est née de la recherche d’un modèle statique permettant de décrire le fonctionnement d’une colonne chromatographique comme celui d’une colonne à distiller. Au lieu de considérer le déplacement réel, continu de la phase mobile, on admet que celle-ci progresse par sauts successifs et se met en équilibre avec la phase stationnaire entre deux transferts, ce qui permet de découper fictivement la colonne en un certain nombre de zones dans lesquelles les équilibres sont réalisés et que l’on appelle plateaux théoriques. Les pics d’élution peuvent être assimilés à des courbes de Gauss. Les caractéristiques géométriques de la courbe de Gauss permettent de calculer, pour un soluté donné, N à partir du chromatogramme : 17 = ( ) ( . )
ω : largeur du pic à la base
Avec δ= 1,7
δ: largeur du pic à mi-hauteur ;
Pour comparer entre elles des colonnes de différentes longueurs on définit la hauteur équivalente à un plateau théorique (HEPT ou H). N=L /H (eq .14)
H : est la distance ou l’équilibre chromatographique est atteint.
L’efficacité des colonnes chromatographiques augmente si le nombre de plateaux théoriques augmente ou si la hauteur équivalente à un plateau théorique diminue à longueur constante. Elle peut varier considérablement selon le type de colonne et la nature des deux phases.
• Le nombre de plateaux théoriques peut varier de quelques centaines à plusieurs centaines de milliers.
• Les valeurs de H sont comprises entre quelques dixièmes de millièmes de centimètres
Afin de juger les performances d’une colonne chromatographique en tenant compte du diamètre des particules (dp) de la phase stationnaire, on définit la hauteur de plateaux réduite : h = H / dp (eq.15)

Résolution

Même si le facteur de sélectivité décrit la séparation des centres des pics .il ne tient pas compte de la largeur de ces pics .Ainsi pour traduire numériquement la plus ou moins bonne séparation entre deux composés; on utilise la résolution R qui est calculé à partir du chromatogramme : ( − ) = ( + ) ( . )
Plus la résolution est grande, meilleure est la séparation. Deux pics sont bien résolus, si R ≥ 1,5 (Fig.8).
Pour des valeurs de R beaucoup plus grande que 1,5, la séparation des pics est meilleure, ce qui n’est pas le cas pour une R de 0,75.
Pour une résolution de 1, le pic de 1 contient 4% de 2 et le pic de 2 environ 4% de 1 pour une résolution de 1,5 le chevauchement est environ 0,3%
La résolution est une mesure de la qualité d’une séparation et pour l’optimiser, il est important de relier, le nombre de plateaux théoriques de la colonne, les facteurs de sélectivité et de capacité à la résolution. En supposant, que 2= 1 et en combinant les expressions on obtient la relation de Prunelle (l’équation qui lie la résolution d’une colonne, le nombre de plateaux théoriques ainsi que les facteurs de capacité et de sélectivité) : ( − ) ′ = . . . √ ( . ) ( ′ + )
Ou K’2 est le facteur de capacité de l’espèce la plus retenue, N nombre de plateaux théoriques et α le facteur de sélectivité.

Phase mobile

Pour la chromatographie en phase normale, les solvants utilisés sont de faible polarité. Un contrôle strict de la présence d’eau dans la phase mobile est nécessaire pour obtenir des résultats reproductibles [89].
Pour la CLHP en phase inversée, on utilise des phases mobiles aqueuses avec ou sans modifiants organiques. Les composants de la phase mobile sont généralement filtrés pour éliminer les particules de taille supérieure à 0,45 µm.
Les phases mobiles à plusieurs composants sont préparées par mesure de volumes requis (à moins que les proportions ne soient spécifiées en masse) pour chaque composant, puis par mélange des différents composants [89].
Une autre méthode possible consiste à délivrer les solvants au moyen de pompes individuelles commandées par des vannes à débit proportionnant [89].
Les solvants sont normalement dégazés avant le pompage, par passage d’un courant d’hélium, sonication ou traitement en ligne par des modules membranes/vide, pour éviter la formation de bulles de gaz dans la cellule de détection [89].
Les solvants utilisés pour préparer la phase mobile sont normalement exempts d’agents stabilisants, et transparents à la longueur d’onde de détection, si on utilise un détecteur UV haute pureté, non corrosive et de faible viscosité [33].
Les solvants et autres composants utilisés doivent être de qualité appropriée.
La sélectivité du solvant est basée sur le triangle de Snyder, qui guide le choix du solvant ou des solvants à choisir ainsi que la phase stationnaire pour optimiser la séparation de l’analyte. Chaque apex du triangle représente une caractéristique d’un solvant, soit accepteur de proton, donneur de proton ou ayant un dipôle. Les solvants sont classés dans le triangle, de façon à les catégoriser selon les interactions possibles du solvant avec l’analyte [33].
&²L’ajustement du pH, s’il y a lieu doit être exclusivement effectué sur le composant aqueux de la phase mobile et non sur le mélange [57].
Si des solutions tampons sont utilisées, il convient de rincer soigneusement le système avec un mélange d’eau et du modifiant organique de la phase mobile (5% V/V) une fois la chromatographie terminée, afin d’éviter la cristallisation des sels [33].
Les phases mobiles peuvent contenir des additifs, comme par exemple un contre-ion dans le cas d’une chromatographie à appariement d’ions, ou un sélecteur chirale dans le cas d’une chromatographie avec phase stationnaire achirale [108].

Système de pompage

Les systèmes de pompage pour CLHP doivent fournir la phase mobile à un débit constant. Il convient de limiter autant que possible les fluctuations de pression, par exemple en faisant passer le solvant sous pression à travers un dispositif amortissant les pulsations. Les tubes et raccords doivent pouvoir résister aux pressions développées par la pompe. Les pompes pour CLHP peuvent être équipées d’un dispositif de purge qui permet de chasser les bulles d’air emprisonnées. Les systèmes pilotés par microprocesseur sont capables de délivrer avec précision une phase mobile de composition constante (élution isocratique) ou variable (gradient d’élution), selon un programme défini. Pour les chromatographies à gradient d’élution, il existe des systèmes de pompage qui délivrent le(s) solvant(s) à partir de plusieurs réservoirs, le mélange pouvant être effectué soit en amont (basse-pression) soit en aval (haute pression) de la (des) pompe(s) [117].
•en mode isocratique, présence d’une pompe unique pour mélanger à basse pression : dans ce cas-là, le dispositif comporte un système d’électrovanne ou vanne de mélange, dédiée à chaque solvant. L’inconvénient majeur de cet appareillage est un dégazage obligatoire, avec de l’hélium, des filtres, ou un dégazeur en ligne, pour chacun des solvants •en mode gradient, en présence de plusieurs pompes, chacune étant dédiée à un solvant, le mélange s’effectuant par le débit de chaque pompe sous haute pression. Les pompes sont alors appelées binaire, ternaire ou quaternaire suivant le nombre de solvants qu’elles peuvent mélanger.
Remarque : pour résister aux pH acides et basiques des solvants, qui sont d’autant plus corrosifs que la pression augmente, toutes les pièces en contact avec la phase mobile doivent être inertes ; on utilise en général du téflon ou parfois des alliages spéciaux.

Injecteurs

La solution à examiner est introduite dans la phase mobile circulante en tête de colonne, ou à proximité de celle-ci, à l’aide d’un système d’injection conçu pour fonctionner à pression élevée. Les injecteurs peuvent être à boucle fixe ou à volume variable, à fonctionnement manuel ou pilotés par un échantillonneur automatique. Le remplissage partiel des boucles, manuellement, peut entraîner une moindre fidélité du volume injecté [99].

Colonnes

La colonne se présente comme un tube, le plus souvent en acier inoxydable, dont la longueur et le diamètre intérieur présentent des différences selon les modèles. La plupart des colonnes ont une longueur de 10 à 30 cm et un diamètre intérieur de 4 à 10 mm, avec des tailles particulaires de 5 à 10 μm. Ce type de colonne offre souvent de 40 000 à 60 000 plateaux théoriques par mètre [134]. La longueur de la colonne peut influer non seulement sur la résolution d’une séparation donnée (le nombre de plateaux est d’autant plus grand que la colonne est longue) mais aussi sur la vitesse de la séparation. Souvent c’est ce dernier critère qui dicte le choix de la longueur de la colonne. Les longueurs standard varient d’un fabricant à l’autre, mais les plus courantes sont de300, 250, 150, 125, 100, 75 mm Les colonnes les plus longues sont dites colonnes standards et les plus courtes colonnes rapides [72].

Types de colonnes

Colonnes de phase normale

La colonne en phase normale utilise la polarité pour séparer les composés de l’échantillon. En chromatographie en phase normale, la phase stationnaire est polaire et la phase mobile est non polaire. Une fois que l’échantillon atteint la colonne, ses composés les moins polaires se sépareront en premier et ses composés les plus polaires se sépareront en dernier. Parce que chaque composé est extrait à des moments différents, ils peuvent être enregistrés et testés individuellement par un technicien de laboratoire CLHP. Les colonnes en phase normale sont généralement utilisées pour tester les acides organiques, certains médicaments et une gamme de biomolécules.

Colonnes de phase inversée

La colonne de phase inverse est très similaire à la phase normale, mais les polarités sont inversées. Dans ce type de colonne, la phase stationnaire est apolaire et la phase mobile est polaire. La colonne de phase inverse est la méthode la plus couramment utilisée.

Colonnes d’échange d’ions

La colonne échangeuse d’ions utilise des ions chargés cationiques ou anioniques. Les cationiques ont une charge nette positive d’ions et les anioniques ont une charge négative nette. Cela affectera la façon dont l’échantillon réagit et le technicien de laboratoire choisira probablement la charge à utiliser en fonction de l’échantillon qu’il teste. Lorsque la phase mobile et l’échantillon entrent dans la colonne, l’échantillon commencera à répondre aux ions chargés. Les composés commenceront alors à se séparer à des rythmes différents. Ce type de colonne est généralement utilisé pour séparer les glucides, les acides aminés et les protéines.

Colonnes d’exclusion de taille

Contrairement aux autres colonnes, les colonnes d’exclusion de taille ne reposent pas sur l’interaction de la phase mobile, de la phase stationnaire et de l’échantillon pour séparer l’échantillon. L’échantillon est séparé lorsqu’il est filtré à travers un matériau ayant des pores de tailles différentes. Les pores sont constitués de mésopores et de micropores. Les mésopores ont un diamètre compris entre deux et 50 nanomètres, tandis que les micropores ont un diamètre inférieur à deux nanomètres. En fonction de la capacité de chaque composé à traverser les pores de tailles variables, ils se séparent à des rythmes différents. Les composés plus gros passeront plus rapidement, car ils éviteront les trous, tandis que les composés plus petits qui traversent les pores prendront plus de temps. Les colonnes d’exclusion de taille sont généralement utilisées pour tester les protéines et les glucides.

Phase stationnaire

De nombreux types de phases stationnaires sont utilisés en CLHP, notamment :
– De la silice, de l’alumine ou du graphite poreux, utilisé en chromatographie en polarité de phase normale, où la séparation repose sur une adsorption différentielle et/ou une distribution de masse [89] ;
– Des résines ou polymères à groupement acides ou basiques utilisés en chromatographie à échange d’ions, où la séparation repose sur la compétition entre les ions à séparer et ceux de la phase mobile [89] ;
– De la silice ou des polymères poreux utilisés en chromatographie d’exclusion où la séparation repose sur les différences de volumes entre molécules, ce qui correspond à une exclusion stérique [89] ;
– Divers supports chimiquement modifiés préparés à partir de polymères de silice utilisés en CLHP en polarité de phase inversée, où la séparation repose principalement sur le partage des molécules entre la phase mobile et la phase stationnaire [89].
– Des phases stationnaires chimiquement modifiées spéciales, tels que des dérivés de la cellulose ou de l’amylose, des protéines ou des peptides, des cyclodextrines… etc. Pour la séparation des énantiomères (chromatographie chirale) [89].
La surface du support (par exemple les groupes silanols de la silice) est mise en présence de différents réactifs de la famille des silanes, avec lesquels elle réagit en formant par liaison covalente, des dérivés silylés qui occupent un nombre variable de sites actifs de la surface du support [27].
La nature de la phase greffée est un paramètre déterminant pour les propriétés de séparation du système chromatographique [27].
Les phases greffées les plus couramment utilisées sont :
-Octyl = Si-(CH2)7-CH3 ………………………… .. C8
-Octadécyl = Si-(CH2)17-CH3 ………………………….. C18
-Phényl = Si-(CH2) n-C6H5 .………………………… C6H5
-Cyanopropyl = Si-(CH2)3-CN …………………………. CN
-Aminopropyl = Si-(CH2)3-NH2 ………………………….. NH2
Les colonnes en phase inversée à base de silice sont considérées comme stables pour les phases mobiles de pH apparent compris entre 2 et 8 [27].
La silice utilisée pour les colonnes en phase inversée est une silice amorphe et poreuse, elle est utilisée sous forme de granules ou de microparticules régulières poreuses préparées par le procédé sol-gel. La réactivité de la silice est essentiellement gouvernée par la nature des groupements présents à sa surface parmi lesquels: les groupements silanols (Si-OH) et les groupements siloxanes [27].
• Les groupements silanols (Si-OH):
Elles conditionnent la réactivité de la silice .Ils participent aux processus de rétention par l’adsorption, site d’échange d’ion et par une influence de la solvatation sélective de la région Interface : trois types de groupements silanols (silanols libres ou isolés, silanol vicinaux ou ponts et silanols géminaux) [3 ; 27].
Les groupements silanols ont un caractère amphotère résumé par les deux équations ci-dessous
Si -OH2 ↔Si-OH + H+ pKa = -2
Si-OH ↔ Si-O- + H+ pKa = 7
• Les groupements siloxanes
Ils sont générés par dihydroxylation à haute température (environ 1000C°) et cela se fait Par une condensation de deux groupements silanols voisins avec élimination d’eau.
Du fait de leur caractère hydrophobe et leur faible réactivité, ces groupements sont très peu impliqués dans la chimie de surface en solution aqueuse [27].
En chromatographie analytique la taille des particules constituant les phases stationnaires les plus souvent utilisées est comprise entre 3-10µm .Elles sont en acier inoxydable, et sont de longueur et de diamètre intérieur variables [89].
La température de la phase mobile et de la colonne doit être maintenue constante pendant toute la durée de l’analyse. La plupart des séparations sont effectuées à température ambiante, mais il est possible de chauffer les colonnes pour obtenir une efficacité supérieure [89].

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Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : GENERALITES SUR LA CHROMATOGRAPHIE
I. HISTOIRE DE LA CHROMATOGRAPHIE
II. PRINCIPE GENERAL
III. CLASSIFICATION DES TECHNIQUES
CHROMATOGRAPHIQUES
III.1 Classification selon la nature physique des phases
III.2 Classification selon les procédés utilisés :
III.3 Classification selon le phénomène chromatographique
IV.PARAMETRES OU GRANDEURS CHROMATOGRAPHIQUES
IV.1Chromatogramme
IV.2 Rapport de distribution du soluté (K)
IV.3. Temps mort
IV.4. Temps de rétention
IV.5.Temps de rétention réduit
IV.6. Volume de rétention
IV.7. Vitesse linéaire moyenne du soluté et de la phase mobile
IV.8. Facteur de capacité
IV.9. Facteur de sélectivité
IV.10. Efficacité d’une colonne
IV.11. Résolution
IV.12. Equation de van Deemter
V. CHROMATOGRAPHIE LIQUIDE A HAUTE PERFORMANCE
V.1. Principe de la séparation
V.2. Appareillage
V.2.1 Phase mobile
V.2.2. Système de pompage
V.2.3. Injecteurs
V.2.4. Colonnes
V.2.4.1.Types de colonnes
V.2.4.1.1. Colonnes de phase normale
V.2.4.1.2. Colonnes de phase inversée
V.2.4.1.3 Colonnes d’échange d’ions
V.2.4.1.4. Colonnes d’exclusion de taille
V.2.4.2Phase stationnaire
V.2.4.3. Pré colonne
V.2.5.Détecteurs
V.2.5.1 spectrophotométrie
V.2.5.2 réfractométrie
V.2.5.3 fluorimetrie
V.2.5.4 Détecteur électrochimique
V.2.5.5 Détecteur par spectrométrie de masse
V.2.6. MODALITE CHROMATOGRAPHIQUE
V.2.6.1 Chromatographie de partage
V.2.6.1.1.Chromatographie de partage sur phase normale
V.2.6.1.2.Chromatographie de partage sur phase inverse
V.2.6.2. Chromatographie d’adsorption
V.2.6.3. Chromatographie d’exclusion
V.2.6.4. Chromatographie chirale
V.2.6.5. Chromatographie échangeuse d’ions
V.2.7.Choix et maitrise des méthodes
DEUXIEME PARTIE : APPLICATIONS EN BIOLOGIE
I.OBJECTIFS DE L’ETUDE
I .1 Objectif général
I.2 OBJECTIFS SPECIFIQUES
II.METHODOLOGIE
III.APPLICATIONS DE LA CLHP EN PHARMACOLOGIE
III.1 Analyse des antipsychotiques
III.1.1 Analyse des antipaludéens
III.1.2 Analyse des anti-inflammatoires
III.1.3 Analyse des inhibiteurs de la tyrosine kinase (ITK)
III.1.4 Analyse des vitamines
III.1.5 Analyses d’antibiotiques
III.2 APPLICATIONS DE LA CLHP EN BIOCHIMIE
III.2.1 Analyse de la S-adénosylméthionine et de la Sadénosylhomocystéine.
III.2.2 Analyses des catécholamines
III.2.3 Analyses des stéroïdes
III.2.4 Analyse de la vitamine D
III.2.5 Analyse de l’insuline
III.2.6 Analyses des Acides aminés
III.2.7 Analyse des phospholipides
III.2.8 Analyse de l’hémoglobine glyquée
III.3 APPLICATIONS DE LA CLHP EN TOXICOLOGIE
III.3.1 Analyse des antidépresseurs
III.3.2 Analyse des amphétamines
III.3.3 Analyses des pesticides
III.3.4 Analyse des opioïdes
III.3.5 Analyse des polyamines
III.3.6 Analyse de l’anatoxine-a
III.3.7 Analyse de l’ochratoxine-a
CONCLUSION
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

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