Chirurgie assistée par ordinateur
INTRODUCTION
La coxarthrose ou arthrose de la hanche est un processus dégénératif local de l’articulation coxofémoral avec usure ou vieillissement du cartilage indépendemment d’une infection, d’une réaction allergique ou d’un trouble métabolique [1 ].C’est une affection consécutive à la destruction des structures ostéo-fibrocartilagineuses de l’articulation coxo-fémorale évoluant vers une dégradation complète de cette articulation. La coxarthrose commune est connue depuis la fin de la première moitié du XIXe siècle sous ses deux aspects :
− coxarthrose primitive
− coxarthrose secondaire sur dysplasie ou un vice architectural congénital ou acquis C’est une affection fréquente occupant la première place dans la pathologie dégénérative de la hanche.Elle touche surtout les personnes âgées, et est un peu plus fréquente chez l’homme que chez la femme.L’arthroplastie totale de la hanche est une technique récente qui a connu un essor considérable durant les trois dernières décennies.Cette intervention permet de remplacer une articulation endommagée et ainsi de soulager la douleur et d’améliorer la mobilité du patient.Depuis plusieurs années, le nombre d’arthroplasties totales de la hanche, posées dans les pays industrialisés augmente (100000 sont posées- 2% des interventions réalisées- en France chaque année, 100 PTH pour 100.000 habitants aux états unis tous les ans). La fréquence des pathologies touchant le sujet jeune et altérant la hanche a poussé à indiquer la PTH à des sujets à âge plus bas.Le pronostic de la coxarthrose a très largement bénéficié de l’apport de la chirurgie prothétique.Ce travail est une étude rétrospective de 74 arthroplasties totales de la hanche implantées chez 60 patients dans le service de chirurgie orthopédique et traumatologique de l’hôpital Militaire Avicenne de Marrakech depuis le premier janvier 2004 au 31 décembre 2010.Le but de notre travail est d’étudier l’intérêt des arthroplasties totales de la hanche dans le traitement de la coxarthrose, et de comparer nos résultats avec ceux de la littérature d’une part et ceux des autres indications de la PTH, notamment les coxites inflammatoires d’autre part.
La théorie de PAUWELS :
Elle part d’un exemple relativement simple, celui d’une colonne supportant une charge,quand le poids de celle-ci est centré au niveau de l’axe de la colonne,les contraintes de compression exercées sont uniformément réparties sur toute la section de la colonne.Lorsqu’on déplace cette charge latéralement, en plus des contraintes de compression, il y a des contraintes de flexion.Ces contraintes de compression se répartissent de part et d’autre de l’axe neutre de la colonne, avec des contraintes de pression du côté de la charge, et de tension du côté opposé.A partir d’un certain degré d’excentricité de la charge, les contraintes de tension deviennent supérieures aux contraintes de pression. Si en plus, la charge s’exerce obliquement,une force de cisaillement apparaît et les sollicitations en flexion augmentent.PAUWELS compare le col fémoral à une colonne courbe qui subit une force <R> résultante du poids du tronc et des forces musculaires (les muscles fessiers).La direction de cette force est inclinée de 16° par rapport à la verticale, s’exerçant selon l’axe mécanique du col <AM> qui est variable selon les changements de position et donc distinct de l’axe anatomique du col : <AA>. Cette force produit des contraintes de compression maximales au bord inféro interne du col et des contraintes de traction maximale au bord supéro-externe du col et un effet de cisaillement du fait de son obliquité (Figure 56).
. Etude de la résultante < R > :
La résultante < R > a été mesurée par Pauwels et dans l’ensemble, ses calculs sont confirmés par RYDELL qui a réalisé des mesures directes sur une prothèse céphalique munie de jauges de contraintes implantées sur deux sujets.
– Appui bipodal :
Le poids du tronc est réparti sur les deux hanches, son équilibre est assuré par l’action simultanée des adducteurs et des abducteurs, quand ces actions antagonistes sont en équilibre, le bassin est symétrique. Dans cette situation <R> est estimé au tiers du poids P/3.
– Appui monopodal :
Au cours de la marche, le sujet se trouve constamment en appui monopodal, l’équilibre est alors assuré uniquement par l’action des abducteurs du côté de l’appui (KAPANDJI).On peut assimiler alors la ceinture pelvienne à un levier ou le point d’appui est représenté par la hanche porteuse < 0 >, la résistance par le poids du tronc <P> appliqué au niveau du centre de la gravité et la puissance par la force du moyen du fessier <MF> appliquée sur la fosse iliaque externe.Pour que la ligne des hanches soit horizontale en appui unipodal, il faut que la force du MF soit suffisante pour équilibrer le poids du tronc en tenant compte de l’inégalité des bras de levier OE et OG. En fait, le MF n’agit pas seul, il est aidé par le tenseur du fascia lata. La valeur de < R > est de 2,5P lorsque le sujet est debout en équilibre unipodal, elle est de 3P à la marche en situation unipodale (Figure 58).
Arthroplastie totale de la hanche sur mesure :
Les prothèses totales de hanche sur mesure sont apparues dans les années 90 lorsque les données TDM ont pu être utilisées dans les processus de conception et de fabrication assistées par ordinateur. Si certains auteurs ont érigé la PTH sur mesure comme un « standard »quotidien, d’autres sont restés beaucoup plus prudents dans les indications.Certaines pathologies de la hanche observées chez l’enfant, l’adolescent ou l’adulte jeune (dysplasies majeures, ostéoarthrites, ostéonécroses) entraînent le plus souvent un déficit fonctionnel important susceptible d’être réparé à l’aide de prothèses totales de hanche (PTH) sur mesure capables de s’adapter aux grandes déformations de l’extrémité supérieure du fémur observées dans ces cas. Une prothèse ayant une adaptation optimale métaphysaire produisait des contraintes plus proches de la normale.L’adaptation optimale de l’implant présente alors de nombreux avantages: à court terme cette adaptation permet d’obtenir une stabilité primaire et à long terme elle permet une diminution des micromouvements et donc une amélioration des possibilités de fixation secondaire.La PTH sur mesure paraît bien adaptée chaque fois que l’extrémité supérieure du fémur a dû subir au préalable une ou plusieurs ostéotomies et à fortiori lorsque le diamètre de la partie haute de la diaphyse est réduit. Ce concept s’apparente à un geste de chirurgie assistée par ordinateur guidé de façon «semi-active ».
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Table des matières
Introduction
Patients et méthode
1 . Patients
2. Critères d’inclusion
3. Critères d’exclusion
4. Méthodologie
Résultats
I. Epidémiologie
1 . L’âge
2. Le sexe
3. L’indice de masse corporelle
4. Facteurs étiologiques
5. Le côté atteint
II. Etude avant prothèse totale de la hanche
1 . Etude clinique
2. Etude radiologique
3. Etude biologique
III. Traitement
1 . Bilan préopératoire
2. Traitement pré-prothèse
3. La planification pré-prothèse
4. La PTH :
IV. Résultats post-PTH
1 . Recul post opératoire
2. Etude clinique
3. Etude radiologique
4. Situation socioprofessionnelle
5. Satisfaction personnelle
V. Résultats globaux
Discussion
I. Anatomie de la hanche
1 . Elément osseux
2. Les moyens d’union
3. La vascularisation et innervation
4. Rapports
5. Physiologie du cartilage
II. La hanche en croissance
III. Anatomie radiologique de la hanche
IV. Biomécanique et physiologie de la hanche
V. Coxarthrose
1 . Définition
2. Epidémiologie
3. Physiopathologie
4. Diagnostic positif
5. Diagnostic différentie
6. Diagnostic étiologique
7. Evolution
8. Traitement
VI. Arthroplastie totale de la hanche
1 . Historique
2. Les différents types d’arthroplastie totale de la hanche
3. Les voies d’abord classiques de pose d’arthroplastie totale de la hanche
2-1 Les voies postérieures
2-2 Les voies antérieures
2-3 Les voies externes
4. Les différents temps opératoires de pose d’une PTH
5. Complications des arthroplasties totales de la hanche
VII. Progrès et innovation
1 . Les couples de frottement
1 -1 Le couple de frottement métal-polyéthylène
1 -2 Le couple métal-métal
1 -3 Le couple alumine-alumine
2. Revêtement de surface ostéoconducteur de PTH non cimentée
3. Arthroplastie totale de la hanche sur mesure
4. Chirurgie mini-invasive lors d’une mise en place d’une arthroplastie totale de la
hanche
4-1 Voie d’abord d’incision unique
4-2 Voie d’abord d’une double incision
5. Chirurgie assistée par ordinateur
VIII. La rééducation
IX. Discussion des résultats
1 . L’intervention
2. Résultats clinique
3. La longévité
Conclusion
Résumés
Annexes
Bibliographie
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