La santé n‟a pas de prix, mais elle a un coût . Elle est considérée par des économistes comme un élément constitutif du capital humain, au même titre que l‟éducation et l‟état nutritionnel. Chaque individu dispose d‟un stock initial de santé. Le capital de santé se déprécie avec l‟âge, il peut être maintenu, voire apprécié, en combinant, dans un processus de production individuel des soins de santé, le stock d‟éducation et le temps disponible. Nul ne peut nier que la santé est un élément essentiel du bien-être ; il n‟est richesse que d‟hommes , selon une expression forgée par Jean BODIN en 1577. Un individu bien portant est économiquement plus productif et contribue ainsi à la croissance économique. Toute atteinte à l‟état de santé des individus agit dans le sens contraire.
Devant les ressources rares à la disposition du secteur de la santé, l‟économie de la santé vise l‟adéquation des coûts des soins, avec les besoins, en évitant les situations de pénurie ou de gaspillage. En ce sens, elle se penche, d‟une part sur les mécanismes de fonctionnement du marché des soins: la nature du bien, les caractéristiques du marché en termes de défaillances, le comportement de la demande et de l’offre, et d‟autre part, sur les mécanismes d‟intervention de l‟Etat dans le système de santé: ses modes d’intervention et les mécanismes de régulation (contrôle, incitation, contractualisation, sanction, production de normes juridiques…).
ENVIRONNEMENT DE LA ZONE D’ÉTUDE
L‟étude s‟est déroulée dans le district de Toamasina I. C‟est avant tout un district urbain, doté d‟une population cosmopolite qui, de par sa taille et ses caractéristiques socio culturels et économiques, dispose d‟une représentativité incontestable, pour une étude touchant le plan social et le plan économique. En effet, cette agglomération regroupe l‟ensemble de toutes les couches sociales, aussi bien les catégories de la population aisée que celles de la classe moyenne, jusqu‟à celle des déshérités et des plus démunies. C‟est aussi à juste titre qu‟elle a été nommée comme étant la capitale économique de la Grande Ile, du fait de ses industries multiples et variées, et tout particulièrement le fait qu‟elle constitue la porte de Madagascar au commerce extérieur par son grand port ouvert sur l‟Océan Indien, ainsi que la présence en son sein de la gigantesque société minière Ambatovy, spécialisé dans l‟exploitation du Nickel et du Cobalt. Ainsi, ce présent chapitre sera réservé à la présentation de la ville, ses particularités sociales et ses activités économiques.
LA DESCRIPTION DU SITE D’ÉTUDE
La ville de Toamasina est située presque au centre Est de la côte Est de Madagascar, il se trouve à 360 Km environ sur la route de la Capitale. C’est la capitale du Betsimisaraka ; Tamatave est bâtie sur une terre sablonneuse à faible perméabilité, de basse altitude de 5 mètres en moyenne. Ses coordonnées géométriques se trouvent à une latitude 18°09‟ Sud et à une longitude 49°24‟ Est. Il est limité au Nord par le District de Toamasina II, à l‟Ouest par le District de Toamasina II, au Sud par le District de Toamasina II, et à l‟Est par l‟Océan Indien. Toamasina I s‟étend sur une superficie de 28 km², c‟est le District le moins étendu de la Région Atsinanana. Pour Madagascar, c‟est la porte d‟entrée et de sortie des marchandises, où agissent les grands opérateurs économiques, et c‟est en plus une ville touristique.
Le climat y est de type tropical chaud et humide, exposé à l‟Alizé, accompagné d‟un vent dominant Sud, Sud Est, qui commence du mois de mai, jusqu‟au mois d‟octobre, apportant une humidité constante et abondante. C‟est une Région fortement marquée par une forte pluviométrie de 3.420 mm en moyenne pour une année, répartie entre 180 à 300 jours par an.
L‟historique et le cadre physique
Historique
Sur les cartes dessinées par les Européens datant du XVIIe siècle, la ville de Toamasina apparaît sous le nom de Port-aux-Prunes. De nos jours, le nom d’Île aux-Prunes est porté par un îlot inhabité à 10 milles nautiques. Sur la Chart of part of the east coast of Madagascar, établie par le chevalier Grenier en 1768 et publiée en 1782 à Londres, figure pour la première fois le nom de la ville, sous sa forme actuelle, Tamatave. Ce nom remplace définitivement celui de « Port-aux-Prunes », qui n’apparaît plus, par la suite, en cartographie. Quant au toponyme malgache Toamasina, il ne semble apparaître dans aucun document d’origine européenne, avant Histoire et géographie de Madagascar de Henry Descamps (1884). L’interprétation traditionnelle de ce nom et la signification du nom Toamasina reste toujours à discuter. Pour certains, en 1817, le roi merina des Hauts-Plateaux, Radama Ier, découvrant la mer pour la première fois, lors de sa conquête de Madagascar, aurait porté un peu d’eau à sa bouche et se serait exclamé: «Toamasina ! » (« C’est salé ! »).Si la ville (et la province) porte officiellement le seul nom de Toamasina, le nom français de Tamatave est toujours autant utilisé. Selon d‟autres, ce nom aurait été attribué par des portugais venus au XVI siècle, qui aurait baptisé la ville, en l‟honneur du saint du jour: Saint-thomas .
De par sa position stratégique et son important port, l’histoire de Tamatave est jalonnée de guerres entre Français, Anglais et Malgaches, jusqu‟en 1885, et la signature du traité de protectorat entre la France et Madagascar. Au tout début, c‟était un petit village de pêcheurs et d‟éleveurs installés à la pointe Hastie. Il accueillit, au XVIIè siècle, les pirates et navires de la Compagnie française des Indes orientales. Tamatave n’a réellement commencé à se développer qu’au début du XIXème siècle, lorsque Napoléon envoie sur place un attaché commercial pour représenter les intérêts de la France sur la côte est de Madagascar, et pour développer la traite des esclaves. 4 ans plus tard, les Français sont délogés par les Anglais qui mettent fin à ce commerce, mais cède à nouveau la ville et sa région à la France, en 1816, en échange de Zanzibar. La région est ensuite gérée par un roi malgache autoproclamé chef de la côte orientale, Jean René, puis est ensuite rattaché à la confédération merina de Radama Ier. Au XIXème siècle, les escarmouches sont de plus en plus nombreuses entre la royauté merina et les Européens. En 1829, 1845 et 1883, les Français, parfois alliés aux Anglais, bombardent Tamatave, s’en emparent, mais doivent à chaque fois la restituer. C’est à partir de 1885 que la ville commence à passer sous contrôle de la France. En 1895, une flotte française dirigée par l‟amiral Bien-Aimé s‟empara du port et de la ville.
De par sa situation géographique : coincée entre l‟Océan Indien, territoire des requins, et de l‟autre les lagunes et marrais la rendant difficile d’accès, depuis l’intérieur des terres, Toamasina a d’abord été connue sous le sobriquet de «tombeau des Européens ». La volonté de ses habitants ainsi qu‟une aide financière conséquente de l‟Île Maurice ont permis de reconstruire une ville plus moderne et mieux organisée. La ville doit à la période coloniale son plan en damier, s’ouvrant sur la mer par la place de l’Indépendance. En 1929, le premier port en eau profonde permettant de décharger directement à terre marchandises et passagers est construit par un consortium franco-allemand. Aujourd’hui, Toamasina est la deuxième ville de Madagascar et le premier port de l‟île . L‟administration coloniale fit de «Tamatave» le terminus de la ligne de chemin de fer Tananarive Côte-Est et le port d‟embarquement des matières premières à destination de la métropole. La ville s‟étendit et se modernisa: les vieilles bâtisses en bois, balayées par un terrible cyclone en 1927, firent place à des bâtiments en dur, de style colonial.
Situation démographique
La population active et inactive
La population active est l‟ensemble des personnes qui travaillent et qui recherchent de l‟emploi. Elle englobe la population occupée et les chômeurs. La population occupée est celui qui a un emploi et qui l‟exerce. Les chômeurs sont ceux qui n‟ont pas d‟emploi ou ceux qui ont perdu leur emploi et en recherchent. Le taux d‟activité de la population est estimé à 57,1%. A l‟opposée, la population inactive est l‟ensemble des personnes qui ne travaillent pas et qui n‟en recherchent pas.
Taille moyenne des ménages
Les données de l‟INSTAT font état d‟une taille moyenne de 5 personnes par ménage, de ce fait supérieure à la moyenne nationale qui est de 4,5 personnes par ménage . Toamasina étant une grande agglomération et un pôle d‟attraction pour le milieu rural, cette taille peut s‟expliquer par la fréquence de familles élargies au sein d‟un même foyer, ainsi que le nombre important d‟enfants dans chaque ménage.
|
Table des matières
INTRODUCTION GENÉRALE
PREMIÈRE PARTIE. LE CADRE THÉORIQUE
CHAPITRE I. ENVIRONNEMENT DE LA ZONE D‟ÉTUDE
CHAPITRE II. CADRE CONCEPTUEL DE LA SANTÉ ET L‟HTA
CHAPITRE III. THEORIES ÉCONOMIQUES LIÉES A LA SANTÉ
DEUXIEME PARTIE. LE CADRE EMPIRIQUE
CHAPITRE IV. PRÉSENTATION DES RÉSULTATS
CHAPITRE V. LES FAIBLESSES DU SECTEUR SANTÉ À MADAGASCAR ET LEURS IMPACTS SUR LE REVENU DES MÉNAGES
CHAPITRE VI. RECOMMANDATIONS
CONCLUSION GÉNÉRALE
BIBLIOGRAPHIE
INDEX