Chargée d’étude en gestion différenciée

En conséquence de la loi portant la Nouvelle Organisation Territoriale de la République (NOTRe) votée en 2015 [1], les établissements publics de coopération intercommunale (EPCI) se voient attribuer de plus en plus de compétences, devenant des acteurs majeurs de la vie locale. Une de ces compétences concerne la gestion des espaces verts. Cependant, les problématiques liées à cette compétence sont nombreuses : de plus en plus de surfaces à gérer impliquent des moyens financiers toujours plus importants à mettre en œuvre, alors que, dans le même temps, les contraintes de gestion deviennent de plus en plus lourdes, comme par exemple l’interdiction de l’utilisation des produits phytosanitaires pour les espaces publics en 2017 [2]. De plus, ce sont des espaces délicats qui peuvent non seulement présenter des enjeux écologiques mais aussi des contraintes techniques pour l’entretien. La gestion des espaces verts devient alors une vrai problématique pour les EPCI, qui ont par ailleurs d’autres problématiques annexes à gérer, comme l’intégration paysagère de ces sites ou la valorisation des résidus d’entretien. C’est dans ce contexte que Rennes Métropole (Figure 1), regroupant 43 communes (Figure 2) et plus de 443 000 habitants en 2016, a intégré la gestion des espaces verts des sites Assainissements, Déchets, Réserves Foncières, Zones d’Activités Economique (ZAE) et Voirie. Souhaitant trouver un moyen plus efficace, moins coûteux et plus respectueux de l’environnement d’entretenir ces espaces, représentant quelques 800 sites, les différentes directions de la métropole ont choisi de s’associer pour mettre en place un plan de gestion différenciée sur l’ensemble des sites.

La gestion différenciée repose sur des ajustements de l’aménagement et de la gestion appliquée en fonction des caractéristiques de chaque site, de sa végétation, de son usage, de ses enjeux et contraintes. Elle permet aussi de développer la biodiversité, peu prise en compte dans les méthodes de gestion « traditionnelle », mais aussi de limiter les coûts d’entretien. Diverses techniques peuvent ainsi être utilisées en gestion différenciée : réduction des tontes et de l’entretien mécanique lourd, choix judicieux d’essences, éco-pâturage, paillage, plantations, … Ce type de gestion requiert cependant bien connaître les espaces impliqués, et par conséquent, une phase de diagnostic plutôt lourde [3]. Afin d’appliquer ce type de gestion sur l’ensemble de ses sites, mais aussi pour répondre à d’autres besoins, tels que la valorisation des résidus d’entretien, l’intégration paysagère, ou encore l’épandage des boues de STEP, Rennes Métropole a donc lancé un appel d’offre pour l’étude «Étude de définition des modalités d’exploitation et d’entretien des espaces verts », remporté par Dervenn Conseils Ingénierie. C’est dans le cadre de cette étude que j’ai eu l’occasion d’effectuer ce stage en tant que chargée d’étude en gestion différenciée. La méthodologie proposée par le bureau d’étude comprend 3 phases, dont la première correspond à une phase de diagnostic avec visite des sites, numérisation des données recueillies, traitement et croisement de celles-ci avec des données plus générales sur les zones inondables, zones humides, pentes, … C’est donc principalement sur cette phase que je suis intervenue, bien que j’ai eu l’occasion de participer à d’autres études du bureau d’étude.

Présentation de la structure 

Dervenn Conseils Ingénierie (DCI) est une des filiales du groupe Dervenn (Figure 3). Fondé en 2002, il est spécialisé dans le génie écologique : grâce à ses trois filiales complémentaires (Dervenn Conseils Ingénierie, Dervenn Travaux et Aménagement, et Dervenn Compensation Ecologique), le groupe permet de répondre aux principaux enjeux environnementaux des entreprises et collectivités et est aujourd’hui l’une des seules entreprises française à proposer une intervention globale (études, travaux, gestion et communication) dans le grand ouest. Dervenn Conseils Ingénierie permet d’intervenir en amont de projets et d’accompagner les porteurs de projet pendant et après l’exécution de celui-ci. L’entreprise Dervenn Travaux et Aménagement, quant à elle, réunit les compétences et moyens techniques pour intervenir dans la gestion, la création et la restauration des milieux naturels. Enfin, l’entreprise Dervenn Compensation Ecologique permet de mettre en œuvre la doctrine «Eviter, Réduire, Compenser » et d’absorber les gros projets de compensation. Le groupe travaille également avec deux partenaires : Bois Breizh, qui permet la production de bois de chauffage et de piquets, et Dervenn EcoPâtur’, permettant d’optimiser la gestion des espaces verts et espaces naturels par l’aménagement et la location de cheptels adaptés. L’entreprise Dervenn Conseils Ingénierie, dans laquelle j’ai effectué mon stage, représente donc la partie « Bureau d’étude » du groupe. Malgré son petit effectif (6 personnes, un directeur des études et une gérante), les activités de l’entreprise sont très variées : inventaires faune/flore, diagnostics écologiques, maîtrise d’œuvre de projets de restauration, dossiers réglementaires, assistance environnementale à maîtrise d’ouvrage, certifications environnementales du bâti, urbanisme et écologie sont autant de domaines dans lesquels les ingénieurs de Dervenn sont compétents.

Matériel et méthode 

La méthode proposée par DCI à Rennes Métropole lors de la réponse à l’appel d’offre consiste en trois phases (Figure 4) : une première phase de prospection terrain, une deuxième phase d’élaboration de scénarios de gestion et de préconisations, et une dernière phase de rapport final. Il faut également noter que Rennes Métropole visait plusieurs objectifs à travers cette étude : outre la réduction des coûts d’entretien et la préservation de la biodiversité, la lutte contre les espèces invasives, la réflexion autour de la production et de la valorisation de résidus, la conservation du paysage, le développement de l’écopastoralisme ainsi que la recherche éventuelle de terrains d’accueil pour les boues de STEP se sont avérées être des problématiques à part entière au sein de la réflexion.

La première phase est donc celle sur laquelle je suis le plus intervenue jusqu’ici. Le but était de visiter tous les sites inclus dans l’étude, comprenant donc :
• Les sites de la direction Assainissement, répartis en trois catégories : bassins tampons, postes de relevage et stations d’épuration. Ces sites sont actuellement gérés soit par des sociétés privées (Saur ou Veolia) pour une partie des communes, soit par Rennes Métropole en régie pour une autre partie.
• Les sites de la direction Déchets, comprenant 19 déchetteries, 7 plateformes végétaux et 1 Installation de Stockage des Déchets Non Dangereux (ISDND).
• Les Réserves Foncières, réparties sur Rennes et sa périphérie principalement, comprenant des terrains non bâtis appartenant à la métropole, des dents creuses en milieu urbain ou d’anciens locaux industriels ou commerciaux.
• Les ZAE, situées dans les communes du pourtour de la métropole et à la taille variable.
• Les sites sélectionnés et proposés par la direction Voirie, comprenant donc les accotements routiers les plus intéressants/problématiques. À ce jour, la sélection des sites est encore en cours de modification par Rennes Métropole, la prospection terrain n’a donc pas encore débuté.

Les emprises SIG de ces sites ont été fournies par Rennes Métropole, excepté les emprises des déchetteries. De plus, les modes de gestion actuels ont été fournis pour chaque site. L’objectif des visites de terrain était de se rendre compte sur place de l’état du site et de saisir les informations impossibles à retrouver via des cartes ou n’existant pas encore. Au vu du nombre de site assez conséquent (pour rappel quelques 800 sites, toutes typologies de sites confondues), plusieurs opérateurs ont participé aux prospections terrains. Plusieurs journées de « calibrage » ont donc été organisées afin que tous aient les mêmes consignes et définitions des typologies d’habitats en tête. Des outils comme Mymaps ou Trello ont été utilisés afin de garder un suivi des tâches effectuées ou non, des sites visités, des sites problématiques, … En tout, les prospections ont ainsi duré entre un mois et un mois et demi. Pour chaque site, deux saisies étaient réalisées sur tablette via le logiciel QField, permettant de rentrer des informations de terrain compatibles avec QGis. Un projet QField a ainsi été créé au début de l’étude et a permis de rentrer les informations de tous les sites, informations prédéfinies avant mon arrivée en fonction des besoins de Rennes Métropole :

• Dans un premier temps, une saisie ponctuelle a été réalisée afin de repérer (saisie de la couche point) :
o Les arbres remarquables, évalués comme remarquables sur la base de certains critères objectifs (diamètre, essence, état sanitaire) mais aussi sur la base de critères subjectifs (développement du houppier, aspect esthétique)
o Les espèces patrimoniales (flore principalement) [4]
o Les espèces invasives [5]
o Les typologies d’habitat, prédéfinies également à l’avance à partir de l’expérience acquise sur une ancienne étude du même type (dessiner des polygones précis correspondant aux habitats sur le terrain et sur la tablette étant beaucoup trop compliqué et chronophage, ces points servent d’intermédiaire. Les polygones des typologies d’habitats seront dessinés par la suite sous QGis sur la base de ces repères, de photos aériennes et de photos du site).
• Dans un second temps, les champs de la table attributaire du polygone représentant l’emprise du site sont remplis (saisie de la couche polygone). Les champs, prédéfinis au moment de la création du projet QField, sont complétés grâce à un formulaire. Voici les informations complétées à travers ce formulaire :

o Caractéristiques générales
• Délimitation du site, type de clôture
• Proximité d’un itinéraire de passage
• Photo du site
• Remarques générales
o Opportunités
• Enjeux faune
• Enjeux liés à l’éco-pâturage : le site présente-t-il des contre-indications ?
• Enjeux liés aux résidus : l’entretien génère-t-il des résidus ? Si oui, quel type ?
• Opportunités d’épandage des boues de STEP : y-a-t-il contre-indication ?
• Enjeux liés à l’intégration paysagère : quel type de végétation est présente sur le site (ornementale, indigène) ? Le site est-t-il à découvert visuellement ? Y-a-t’il présence d’écran végétalisé ? Quel est le ressenti de l’opérateur vis-à-vis de l’intégration paysagère ?

Cependant, la réalité du terrain et les différentes typologies de site nous ont obligé à reprendre certains points du projet QField, comme certaines typologies d’habitats manquantes, certains points du formulaire, ou par exemple l’ajout d’une orthophoto sur le projet pour les très grands sites comme les ZAE. Les données relatives aux typologies d’habitats sont traitées de la manière suivante : sous QGis, les polygones représentant des habitats sont dessinés sur la base d’une photo aérienne et des points d’habitats saisis sur le terrain.

D’autres données seront calculées à partir de QGis : les surfaces des sites, le coefficient d’imperméabilisation, les surfaces relatives des différents habitats, la pente, les éventuelles intersections avec des Zone Naturelles d’Intérêt Faunistique et Floristique (ZNIEFF), des Milieux Naturels d’Intérêt Ecologique (MNIE), des zones humides ou des cours d’eau. La finalité de cette première phase de prospection est donc de produire, sous Access, une fiche par site à partir des données et cartographies d’habitats, des données saisies sous QField (saisie ponctuelle et polygone) et des données calculées sous QGis. Cette fiche regroupera donc plusieurs informations différentes et suivra le modèle suivant (Annexe 1) :

• La présentation du site
• Le contexte environnemental
• Le diagnostic écologique
• La gestion actuelle du site
• Des pistes de réflexion .

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Table des matières

Introduction
Présentation de la structure
Matériel et méthode
Résultats et discussion
Espèces patrimoniales
Espèces invasives
Arbres remarquables
Typologies d’habitats
Prochaines étapes du traitement des données
Conclusion
Bibliographie
Bibliographie des Illustrations
Annexes

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