Phase exploratoire
Recherche bibliographique/webiographique
Des analyses bibliographiques sont menées avant, pendant et après la descente sur terrain. Ces analyses consistent à consulter des documents se rapportant au thème. Cette bibliographie est réalisée essentiellement sur des publications, des ouvrages divers, des articles et revues, de Plan Communal de Développement focalisé sur la production de girofle dans la Région Analanjirofo et à Madagascar, et sur les zones étudiées. Les recherches bibliographiques ont été menées au niveau des différentes bibliothèques d’Antananarivo, à savoir : Bibliothèque Universitaire d’Antananarivo, Bibliothèque de l’ESSA, CIDST, CITE, INSTAT, Bibliothèque de l’IRD, Bibliothèque de la Banque Mondiale, Bibliothèque du Ministère de l’Environnement et Bibliothèque du Ministère Agriculture. Des données sur le climat dans la station forestière de Tampolo ont été collectées au niveau du service météorologique d’Antananarivo et de Toamasina.
Protocole de recherche
Avant la descente sur terrain, le protocole de recherche incluant les différents outils de collecte comme le guide d’entretien et les fiches d’enquête a été rédigé. Un questionnaire type est établi pour les producteurs de culture vivrière et de rente dans la zone d’étude. Ces différents outils ont été préalablement testés avant leur finalisation.
La production
La production est constituée des produits de l’agriculture : riz, manioc, maïs, girofle, litchis, banane. Le pourcentage de la production destinée à la vente pourrait varier en fonction de produits. Généralement, la majorité de la production est écoulée par la vente tandis que le reste est réservé pour la nourriture et/ou constitué de perte. Toutes les productions non stockables sont considérées comme vendues à l’état frais. Ainsi, un tableau récapitulatif des recettes annuelles pour chaque classe a été élaboré.
Investissements
Les investissements tiennent compte de l’achat des matériels tels que les couteaux de travail, les bêches, les pioches, les soubiques, les sacs, la charrette pour le transport des produits. Ces investissements sont partagés suivant les différentes cultures effectuées. Le plan d’investissements sur dix ans des quatre producteurs est résumé dans les figures ci-après, suivant chaque type de culture. Les investissements de la 1ère année et la 9ème année sont les plus dominants pour toutes les classes de producteurs. Par ailleurs, P2 a l’investissement le plus élevé en année 1 atteignant 3 500 000 Ar et en 9ème année 2 700 000 Ar environs. D’après cette Figure 19, l’investissement de girofle pour les années 1, 3, 5, 7, 9 sont à peu près les mêmes. Pour tous les producteurs, il varie de 16 500 Ar à 37 500 Ar. Et pour les années 2, 4, 6, 8 et 10, l’investissement est presque nul. L’investissement pour la culture de manioc est faible pour toutes les années da la simulation. Il varie de 4 500 Ar à 31 500 Ar. Et même en année 2, 6 et 8; il est presque nul. L’investissement pour la culture de litchi est faible pour les dix années de la simulation puisqu’il varie de 0 à 6 000 Ar. Cette Figure 22 montre une variabilité de l’investissement pour la culture de banane de 3 000 Ar à 22 500 Ar pour les années de la simulation sauf pour les années 2, 6 et 8 qui sont quasinuls. L’investissement de maïs pour P1 et P2 est nul. Par contre, pour P3 et P4, il varie de 4 500 Ar à 9 500 Ar. Et les années 2, 6 et 8, les investissements sont nuls.
Ensemble de climat perhumide
Le climat de la Région de Fenoarivo Atsinanana possède une précipitation élevée avec une inexistence de saison sèche. Ce climat peut être classé dans la catégorie de perhumide (Figure 1). L’étude effectuée par l’auteur en 2005 confirme ce fait. En effet, d’après l’auteur, la température moyenne mensuelle la plus basse est de 18,97 °C et les mois écosecs n’existent qu’en février et avril (TOMBOARISENDRA, 2005). Avec une température moyenne annuelle de 24,3 °C et une pluviométrie moyenne annuelle de 3 528,2 mm, le climat de Fenoarivo Atsinanana peut être classé comme étant un climat tropical perhumide et chaud (RATSIRARSON et al., 2003).
Les relations entre les fluctuations des revenus des exploitants agricoles familiaux et les changements et variabilités climatiques
La typologie des producteurs Le producteur P2 représente la majorité dans cette typologie (Figure 10). Ses caractéristiques sur le rapport entre la surface de riz et la surface totale cultivable (Tableau 5) justifient cette représentativité majoritaire et permettent de conclure que la plupart de paysans pratique la riziculture. Le producteur P4 est le moins significatif en termes d’effectif. En effet, les caractéristiques du P4 (Genre, rapport main d’œuvre familiale sur main d’œuvre totale) n’ont pas eu une influence sur le nombre des producteurs.
Evolution de production de ménage Chaque classe de producteur cultive au moins six produits à savoir le riz, le girofle, le litchi, le manioc, la banane et le maïs. Pour la riziculture, la production augmente chaque année pour tous les 4 producteurs sauf à la 10ème année où elle commence à diminuer (Figure 12). Cette diminution est peut être due à la perte de fertilité des sols. De plus, la variabilité climatique entraine un bouleversement de l’agro climat et engendrait un changement au niveau du système d’exploitation agricole. Des conséquences notables dans les domaines de l’agriculture et de l’élevage sont observés en l’occurrence la non maitrise de l’eau, le bouleversement de l’agro climat, la diminution de la productivité agricole (http://jeuneagrimadagascar.org/?tag=changement-climatique, 2011). La production de girofle reste basse tout au long de l’année de la simulation (Figure 13). Celle-ci est due au fait que tout d’abord le cycle de production de girofle est de 5 ans, ainsi que le vieillissement des plans de girofles qui font varier la production par campagne. En outre, le giroflier de la région de Fenoarivo Atsinanana est concurrencé par d’autres cultures de rente comme le litchi. La récolte des clous de girofle a lieu en même temps que celle des litchis, produit périssable. Ainsi, les producteurs font des choix stratégiques à cette période de l’année qui va souvent à l’encontre de la production d’un clou de girofle de qualité (RANOARISOA, 2012). Le litchi est une de culture de rentes la plus populaire dans la région de Fenoarivo Atsinanana. Sa production varie de 400 à 5 600 kg selon chaque type de producteur (Figure 14). Ce produit est à son maximale tous les deux ans. Les trois autres productions, à savoir le manioc, la banane, le maïs sont des produits secondaires dans cette région (Figure 15, 16 et 17). Leurs productions restent faibles par rapport aux trois premières productions. Ces faiblesses sont justifiées par le fait que ces produits sont moins rentables financièrement sur le plan du marché local. De plus, les surfaces de culture pour ces 3 produits sont restreintes et commencent à être pauvres en matières organiques.
Investissements Les investissements pour les six produits varient d’un produit à un autre. Toutefois, l’investissement sur la production de riz est la plus élevé pour toutes les classes de producteurs (Figure 18). Cette hausse est due au fait que le riz est l’activité principale de la région, et même du pays. Il a besoin de beaucoup plus de matériels que les autres produits.
Charges La charge en agriculture de P1 et P2 est plus élevée que les autres charges tout au long de la simulation (Figure 24). Cela est dû au fait que la principale activité de ces producteurs est l’agriculture. Par contre, notons que les producteurs P3 et P4 pendant les 4 premières années de la simulation possède une charge en agriculture faible que les autres charges. Ceci est peut être dû par les caractéristiques de leurs classes.
Production La recette est variable pendant les 10 années de l’exercice (Figure 25). Dans cette simulation, tous les prix par kilo de produits pendant les 10 années restent inchangés. Pour le riz, le kilo de paddy est de 680 Ar. En ce qui concerne le girofle, le prix de clous sec est de 15 000Ar/Kg. Concernant le litchi, le manioc, la banane, le maïs, leurs prix par kilo sont tous à 500Ar. Tout le long de l’exercice, P1 a des recettes les plus élevées. Ceci est peut être due au fait que le niveau d’instruction de producteur est beaucoup plus élevé que les 3 autres producteurs. Le producteur P1 a plus de stratégies pour l’écoulement de ses productions.
Stocks des produits Pour la deuxième année, la variation de stocks des 4 producteurs est négative (Figure 26). Ceci est dû au fait que tous les produits ne sont pas vendus à la première année.
Rentabilité de l’exploitation Le résultat net de l’exploitation de producteur 1 en première année est évalué à 1 675 337 Ar et le maximal a été observé en cinquième année avec une somme de 3 423 488 Ar. Pour le producteur 2, il est de 3 353 538 Ar en première année, qui est aussi son maximal. Concernant le producteur 3, le résultat net est estimé à 1 386 675 Ar en la première année, il atteint son maximal en septième année avec une somme de 2 798 946 Ar. En ce qui concerne le producteur 4, il est de 808 541 Ar à la première année et son maximal est évalué à 1 792 245Ar en septième année (Figure 27). Ce résultat tient compte du fait que la production des producteurs chaque année est très variable. Ceci est dû au fait que l’exploitation agricole reste dépendante des effets externes, à savoir le climat dans la zone d’exploitation, les modes de culture. Par conséquent, la variabilité climatique se répercute sur le mode de vie et les ressources financières des paysans. De plus, la valeur actuelle nette de l’exploitation reste élevée pour chaque producteur (Tableau 6) signifie que les impacts de variabilités climatiques sont plutôt favorables pour les producteurs de la Région d’Analanjirofo. Donc, quand les fortes puissances étrangères ne touchent pas aux structures de production dont la terre, la variabilité climatique est convenable aux paysans, mais dès qu’elles touchent à cette structure, la variabilité devient catastrophique. Par rapport à la situation actuelle, c’est-à-dire la capacité de production, les moyens à disposition, les charges occasionnées par l’exploitation, la production agricole des petites agriculteurs sont encore rentable à condition que le prix de vente de chaque produit reste maintenu, prix qui tient compte de toutes les charges dans l’exploitation
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Table des matières
REMERCIEMENTS
RESUME
LISTE DES TABLEAUX
LISTE DES FIGURES
INTRODUCTION
I. CONCEPTS ET ETAT DE L’ART
I.1. Le changement climatique dans le monde
I.2. Programme d’actions national d’adaptation au changement climatique
I.3. Mise en place de politique national de lutte contre le changement climatique à Madagascar
I.4. Etude antérieure sur le changement climatique dans la Région Analanjirofo
II. MATERIELS ET METHODES
II.1. Justification du choix du thème de l’étude
II.2. Justification de la zone d’étude
II.3. Démarches communes de vérification des hypothèses
II.3.1. Phase exploratoire
II.3.1.1. Recherche bibliographique/webiographique
II.3.1.2. Protocole de recherche
II.3.2. Phase opérationnelle
II.3.2.1. Echantillonnage
II.3.2.2. Traitement de données
II.4. Démarches spécifiques de vérification de chaque hypothèse
II.4.1. Démarche spécifique de la 1ère hypothèse « Le climat de la Région Analanjirofo reste variable »
II.4.1.1. Traitement de données sur le climat général de la Région
II.4.1.2. Traitement des données pluviométriques
II.4.1.3. Traitement des données sur la température
II.4.1.4. Analyse des jours pluvieux et les cyclones
II.4.2. Démarche spécifique de la 2ème hypothèse « Les variabilités climatiques modifient le revenu des exploitants agricoles familiaux »
II.4.2.1. La Classification Ascendante Hiérarchique (CAH)
II.4.2.2. L’Analyse Factorielle Discriminante (AFD)
II.4.2.3. L’Analyse Factorielle des Correspondances (AFC)
II.4.2.4. Simulation sur l’évolution des productions de ménage
II.4.2.5. Investissement
II.4.2.6. Tableau récapitulatif des charges
II.4.2.7. La production
II.4.2.8. Stocks
II.5. Limites de l’étude
II.6. Chronogramme des activités
III. RESULTATS
III.1. Pluviométrie et température de la Région de Fenoarivo Atsinanana
III.1.1. Vue d’ensemble du climat de Fenoarivo Atsinanana
III.1.2. Pluviométrie
III.1.2.1. Indice pluviométrique variable
III.1.2.2. Segmentation de la série pluviométrique par test de rupture
III.1.3. Températures
III.1.4. Fluctuation de nombre de jours de pluies et nombre de cyclones
III.2. Relations entre les fluctuations des revenus des exploitants agricoles familiaux et les variabilités climatiques
III.2.1. La typologie des producteurs
III.2.1.1. La Classification Ascendante Hiérarchique (CAH)
III.2.1.2. L’analyse factorielle discriminante (AFD)
III.2.1.3. L’Analyse Factorielle des Correspondances (AFC)
III.2.2. Evolution de production de ménage
III.2.3. Investissements
III.2.4. Charges
III.2.5. Production
III.2.6. Stocks des produits
III.2.7. Solde intermédiaire de gestion
IV. DISCUSSIONS ET RECOMMANDATIONS
IV.1. Discussions
IV.1.1. Pluviométrie et température déterminées
IV.1.1.1. Ensemble de climat perhumide
IV.1.1.2. Variabilité de la précipitation
IV.1.1.3. Variabilité de température
IV.1.1.4. Influence de jours pluvieux sur la précipitation
IV.1.2. Les relations entre les fluctuations des revenus des exploitants agricoles familiaux et les changements et variabilités climatiques
IV.1.2.1. La typologie des producteurs
IV.1.2.2. Evolution de production de ménage
IV.1.2.3. Investissements
IV.1.2.4. Charges
IV.1.2.5. Production
IV.1.2.6. Stocks des produits
IV.1.2.7. Rentabilité de l’exploitation
IV.2. Recommandations
IV.2.1. Pluviométrie et température
IV.2.2. Fluctuations des revenus des exploitants agricoles familiaux et les changements et variabilités climatiques
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
WEBIOGRAPHIE
LISTE DES ANNEXES
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