Les eaux souterraines
La CR capte les eaux souterraines des différentes nappes telles que le continental terminal qui se présente sous forme de lentilles d’eau de faible épaisseur inférieure à sept mètres et qui répond à tous les usages. Nous avons aussi le Paléocène dont la nappe est de 2,5 mètres et, est utilisé pour les usages domestiques. L’eau tirée des puits est de qualité assez bonne. Concernant le Maestrichtien il est capté par le forage de Djiffère : l’eau est saumâtre, elle est impropre à la consommation et à l’irrigation. Le patrimoine hydraulique est composé du forage de Djiffère avec une capacité de 200m3, un réseau d’adduction de près de 6km desservant Djiffère et Diakhanor, un forage avec une unité de dessalement à Diakhanor, un puits forage pour les besoins en eau du collège d’enseignement moyen (CEM) et du lycée de Palmarin. On note plus d’une cinquantaine de puits traditionnels disséminés dans la CR. Depuis 2011, la CR est dotée d’un réseau d’adduction d’eau qui couvre une bonne partie de la localité.
Le découpage administratif et ses objectifs
Après une analyse croisée des différentes données primaires et secondaires, les populations ont dégagé un certain nombre de critères qui leur ont permis de découper la CR en trois (03) zones d’une relative homogénéité. Les critères pertinents qui fondent ce zonage sont d’ordre géographique, socio-économique et démographique. L’identification des différents critères de base du zonage a dégagé les trois zones : La zone 1 : elle se situe au nord de la CR de Palmarin et regroupe les villages de Ngallou et Sessène. Les activités socioéconomiques en vigueur dans cette zone sont principalement la pêche, l’agriculture, le tourisme, l’extraction du sel et l’élevage. La zone 2 est la zone située au centre de la collectivité locale. Elle est formée par les villages de Ngounoumane et de Ngueth. Les activités les plus pratiquées dans cette zone sont principalement l’agriculture, l’élevage et l’extraction du sel. Sur le plan administratif, Ngounoumane est le chef lieu de la collectivité locale ce qui lui permet d’abriter en plus de la maison communautaire, un poste de santé qui polarise la zone 3. La zone 3 est localisée au Sud de la collectivité locale. Cette zone est la plus enclavée de la CR. Elle comporte le village de Diakhanor et son hameau Djiffère. C’est aussi la zone la plus peuplée de la collectivité locale avec 5 337 habitants soit 53% de la population totale de la collectivité (recensement administratif 2005). Elle comporte une importante population masculine qui représente 64%. En effet le hameau de Djiffère, reste le plus peuplé des villages, c’est une localité d’immigration ou la plupart des pêcheurs sont des étrangers et ne viennent que pour l’activité de pêche très développée dans cette zone. C’est aussi une zone particulièrement menacée par l’agression marine notamment le hameau de Djiffère dont la plupart de ses habitants témoigne de sa disparition imminente. Sur la façade maritime de Djiffère, l’érosion du rivage évolue désormais graduellement peu à peu. Du côté continental, inversement, le sable provenant du Delta du Saloum s’accumule et la ligne côtière recule petit à petit. Il est probable que Djiffère revive l’événement de 1987 mais à long terme. C’est peut être pourquoi le gouvernement s’abstient pour l’instant de réaliser des investissements à grande échelle dépendant d’aménagements d’infrastructure sociale telsque l’électricité dans ce hameau.
La Commercialisation
Les conditions géographiques font de Palmarin une base importante qui connecte les îles environnantes et le continent. On y achète et vend non seulement des produits halieutiques mais aussi des produits alimentaires et les productions des îles notamment dans le hameau de Djiffère. La détermination du prix du poisson dépend des offres des acheteurs qui proposent des prix légèrement inférieurs à ceux du port de Joal. Les sociétés de produits halieutiques qui traitent du poisson pour l’exportation décident unilatéralement du prix sans laisser de marge de négociation. Concernant les mareyeurs qui s’occupent de la consommation intérieure les prix sont négociés, mais puisque les mareyeurs sont en position de force, le prix s’établit comme ils le désirent. La plupart des pêcheurs vendent aux femmes transformatrices les poissons de petites tailles et les poissons altérés. Toutefois il faut noter que le cymbium (yèt) qui était destiné à la transformation par les femmes transformatrices est maintenant acheté par une usine Coréenne (Elimpêche) implantée à Joal et l’usine « Sea African Food » implantée à Mbour ce qui fait que le cymbium devient de plus en plus rare sur les sites de transformation et devient cher. Le cymbium est donc destiné à l’exportation ses dernières années. Les producteurs de glace occupent une place importante dans la chaîne de production car ils permettent la conservation des différents produits. Cependant Palmarin ne dispose pas d’une usine de fabrication de glace et est ravitaillé par les camions frigorifiques par exemple d’IKAGEL, d’AMERGEAN. Ces camions sont chargés de produits halieutiques à travers les porteurs qui sont un maillon essentiel de la chaine de production.
Evolution du climat : causes naturelles et causes anthropiques
Les sources principales d’énergie qui gouvernent le climat terrestre sont l’énergie gravitationnelle et l’énergie provenant du Soleil. La terre absorbe l’énergie solaire et, après l’avoir transformée, la réémet vers l’espace. La transformation de l’énergie solaire par la terre, définit son climat ; ce processus est appelé bilan énergétique. L’atmosphère est une fine enveloppe de gaz qui englobe la terre et protège les êtres vivant sur terre. En effet, non seulement elle les protège des chutes de météorites et des excédents de rayons ultraviolets (grâce à la couche d’ozone), mais elle procure également une température moyenne de 15°C à la surface de la planète grâce aux gaz à effet de serre qu’elle contient. Sans cet effet de serre naturel la température moyenne de la terre serait de -18°C. Les gaz à effet de serre présents naturellement dans l’atmosphère sont principalement le CO2, le CH4, le N2O, H2O et les aérosols. Puisque la terre a une température beaucoup plus froide que celle du soleil, les ondes retransmises vers la verticale sont beaucoup plus longues, c’est-à-dire dans le domaine infrarouge. Contrairement à ses effets sur les ondes courtes, l’atmosphère n’est pas transparente aux infrarouges. Ainsi, une portion significative de ce rayonnement terrestre est absorbée par certains gaz et par la vapeur d’eau présents dans l’atmosphère. Ce processus naturel est connu sous l’expression de «effet de serre ». En effet, la figure ci-dessous décrit le mécanisme de l’effet de serre.
La Convention Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques (CCNUCC)
La Convention répartit les pays en deux groupes : les parties de non Annexe I qui comprennent des pays en développement qui ont jusque là produit moins de gaz à effet de serre que les Parties figurant à l’Annexe I, qui comprennent les pays industrialisés. Les mesures de réduction des émissions de gaz à effet de serre concernent donc dans un premier temps les pays industrialisés. Les principes de l’égalité et des « responsabilités communes mais différenciées » contenues dans la Convention exigent des Parties de l’annexe I de prendre les devants en retournant en l’an 2000, à leurs niveaux d’émissions de gaz à effet de serre de l’année 1990. Les pays signataires de la convention qui appartiennent aux pays Non Annexe I, comme le Sénégal, sont soumis à des obligations et doivent conjuguer leurs efforts pour que la convention puisse atteindre ses objectifs. Ainsi, les pays adoptant la convention doivent : rassembler et partager les informations sur les gaz à effet de serre, les politiques nationales et les meilleures pratiques ; lancer les stratégies nationales pour faire face aux émissions de gaz à effet de serre et s’adapter aux impacts prévus, y compris la mise à disposition de soutien financier et technologique aux pays en développement ; collaborer pour se préparer à l’adaptation aux impacts des changements climatiques.
La température et la salinité des eaux et leur impact sur la pêche
La circulation océanique au large de Palmarin s’inscrit dans le cadre de la circulation générale de l’Océan Atlantique. Celle- ci est responsable de la répartition des masses d’eau en fonction des saisons. Ainsi, trois types de masses d’eau intéressent les côtes du Sénégal : la saison froide de décembre à mai, les températures sont généralement inférieures à 21°C et la salinité est relativement basse (35,6 0/00) le long des côtes sénégalaises. Par contre en saison des pluies ou saison chaude, les températures dépassent 27°C et la salinité est maximale entre juillet et août (36 0/00). Mais avec l’advection d’eaux guinéennes et les pluies de la saison humide, il y a une baisse de la salinité entre août et novembre (REBERT, 1983 cité par ROY et al, 1989). Leur dessalure est due à l’importance des pluies de mousson. Le déplacement de ces différentes masses d’eau conditionne la présence d’une aquatique qui suivent ces oscillations Nord- Sud afin de conserver le même milieu hydrologique. La salinité est le caractère essentiel de l’eau de mer. Elle varie comme la température d’un temps à un autre, d’un endroit à un autre et d’une profondeur à une autre. D’ailleurs les concentrations d’azote et d’oxygène diminuent avec l’augmentation de la température et de la salinité. La répartition des espèces dans un écosystème donné, est déterminée par les paramètres hydroclimatiques (température, salinité, turbulence,…). Les températures de surface influent selon les saisons sur les techniques de pêche et les débarquements. Palmarin est une zone de frayère (le lieu de reproduction) de plusieurs espèces. En saison froide, la pêche est plus favorable et propice au développement des ressources halieutiques. C’est la période de pêche de plusieurs espèces comme les petits pélagiques (Sardinella , Cynoponticus ferox, etc) et démersales (Sépia officinalis (seiche)). L’essentiel des débarquements de la pêche artisanale se fait en saison froide. Cependant les 95% des pêcheurs interrogés, affirment que la saison chaude n’est pas favorable à l’utilisation des filets dormants. En effet, l’augmentation des températures en saison chaude entrave le fonctionnement des filets et cause le pourrissement des poissons. Les captures de poissons sont moins importantes en saison chaude, car ils sont obligés de retirer les filets très tôt pour éviter le pourrissement des espèces capturées. En plus, les poissons ne remontent pas en surface et se cachent dans les fonds où les températures sont moins élevées. Ce qui explique que pendant la saison chaude, la plupart de ces pêcheurs utilisent les palangres. En revanche, les sennes tournantes sont plus favorables en saison chaude, l’eau est plus chargée avec les eaux de pluies donc plus favorables aux sennes tournantes, mais en saison froide la pêche diurne est difficile car l’eau est très claire et les poissons évitent les filets. Pour les casiers à seiche, les pêcheurs de Palmarin déplorent la difficulté de pratiquer cette technique en saison chaude. Les casiers sont utilisés pendant la saison froide quand les seiches sont abondantes. La tendance observée montre une nouvelle répartition des saisons marines dans l’année. On constate une diminution de saison froide et un allongement des périodes chaudes et transitoires. En effet, durant les années 1980 et 1990, la période d’upwelling s’étendait de décembre à juin et la période chaude de juillet à novembre avec des périodes transitoires relativement courtes. Cette évolution des saisons est due à l’augmentation des températures de surface et de la salinité de l’eau de mer. La situation explique la diminution de la période de pêche des Serranidés au Sénégal et l’allongement de la période d’abondance relative des Crustacés et des Mollusques.
|
Table des matières
INTRODUCTION ET PROBLEMATIQUE
PREMIERE PARTIE : PRESENTATION DE LA COMMUNAUTE RURALE DE PALMARIN
CHAPITRE I : LE CADRE PHYSIQUE
CHAPITRE II : PRESENTATION DE LA POPULATION ET DE SES CARACTERISTIQUES SOCIOCULTURELLES
CHAPITRE III : INFRASTRUCTURES COMMUNAUTAIRES ET ACTIVITES ECONOMIQUES
DEUXIEME PARTIE : LA PECHE ARTISANALE ET LE CHANGEMENT CLIMATIQUE
CHAPITRE I : PRESENTATION DE LA PECHE ARTISANALE A PALMARIN
CHAPITRE II : COMPRENDRE LE CHANGEMENT CLIMATIQUE ET SES CONSEQUENCES
TROISIEME PARTIE : VULNERABILITE ET ADAPTATION DE LA PECHE A PALMARIN FACE AU CHANGEMENT CLIMATIQUE
CHAPITRE I : LES CONSEQUENCES DU CHANGEMENT CLIMATIQUE SUR LA PECHE A PALMARIN
CHAPITRE II : LES MESURES APPROPRIEES D’ADAPTATION AU CHANGEMENT CLIMATIQUE SUR LA PECHE ARTISANALE A PALMARIN
CONCLUSION GENERALE
BIBLIOGRAPHIE
Télécharger le rapport complet