Le haricot occupe, la quatrième place après le riz, le manioc et le maïs dans l’alimentation des malagasy (SIMR, Bulletin n°8). Il est ainsi devenu indispensable dans la vie quotidienne du point de vue nourriture. Pendant la journée nationale de la plateforme du Haricot à Miandrivazo en 2013, le haricot est devenu un vrai intérêt commercial. A part le marché local, de nombreux pays sont également intéressés par l’importation du haricot. Rien que pour les îles membres de la Commission de l’Océan Indien, le besoin est estimé à plus de 20 000 tonnes/ an. Les émirats arabes s’intéressent également à ce produit. Les surfaces légumières ont augmenté de 22 à 40% par rapport à celles cultivées d’il y a deux ou trois ans. Ceci indique un développement de l’activité au cours de ces dernières années (RAKOTOARISOA et al, 1992). Cette intensification de la culture va de pair avec la recrudescence des maladies et des ravageurs.
L’une des principales contraintes phytosanitaires à la production de haricot est le dépérissement par pourriture au niveau du collet qui peut être causé par plusieurs pathogènes appartenant aux genres Fusarium, Sclerotium, et Phytium. Parmi ces flétrissements, celui causé par le champignon Sclerotium rolfsii paraît être le plus important car il est répandu dans toutes les zones de cultures de haricot et observé à tout stade de développement de la plante (RECKHAUS, 1997).
Pour lutter contre ce champignon, les méthodes de lutte suivantes sont testées:
❖ La lutte culturale fondée sur la rotation de cultures
❖ La solarisation et le labour profond visant la diminution du taux d’inoculum de Sclerotium rolfsii (GAREN KNNETH, 1991)
❖ La lutte biologique basée sur l’utilisation du champignon antagoniste Trichoderma (WOKOCHA, 1990; PUNJA et al., 1982)
❖ L’application des amendements organiques tels que le compost et le fumier (TORIBIO, 1989; GAREN KNNETH, 1991)
❖ La lutte chimique basée sur l’application des produits de synthèse, telle que l’application du benodanil (HAGAN et al., 1991).
Sclerotium rolfsii parasite très polyphyte et ubiquiste est difficile à combattre par une simple lutte culturale (AYCOCK, 1966).La rotation des cultures a une influence remarquable sur la survie de Sclerotium rolfsii. Des populations élevées de sclérotes viables sont notées dans les sols de trois ans de monoculture de tomate et dans les sols des champs où l’arachide a précédé la tomate (WOKOCHA, 1988). Seuls les champs de tomate cultivés après 7 à 8 ans de jachère ont montré une absence totale de symptôme de Sclerotium rolfsii (SIKIROU et al., 2001).
Les fongicides chimiques, non seulement toxiques mais aussi onéreux, ne sont pas toujours efficaces contre Sclerotium rolfsii. En effet, 10% seulement de la matière active du produit utilisé atteignent les organismes nuisibles et que les 90% restants seraient des résidus qui sont très souvent toxique pour les producteurs, les consommateurs et l’environnement (RAINER, 1995). Afin d’obtenir un produit sain, exigé par certaines règlementations techniques et économiques surtout, beaucoup de recherches sont en cours pour trouver des solutions alternatives aux pesticides chimiques pour lutter contre les ennemis de culture. Une des principes pour combattre ce champignon du haricot est l’utilisation de produits naturels dans le cadre d’une lutte biologique. Consciente des enjeux environnementaux et de santé humaine, cette étude est un moyen permettant de fournir non seulement des mesures techniquement et économiquement accessibles aux paysans malagasy Pour lutter contre ce champignon Sclerotium rolfsii, très peu d’extraits de plante sont testés. En dehors des propriétés nutritionnelles, le gingembre détient des activités biologiques et des propriétés antimicrobiennes et pharmaceutiques (BRUNETON, 2009).
HARICOTS
Origine et répartition
Le haricot est une espèce de plante originaire d’Amérique Centrale et d’Amérique du Sud. Diverses variétés de haricots furent introduites à Madagascar au XVIème siècle par l’intermédiaire des comptoirs français de la Côte Est (RATSIMBA, 1995). Les graines sont cultivées en Imerina dès le XVIème siècle et c’est à partir du XIXème siècle que leur culture commence à s’étendre (RATSIMBA, 1995). C’est sous l’administration coloniale et la création de stations agricoles (vers les années 1910), que de nombreuses nouvelles variétés de haricot sont introduites (MALAGASIE, 2008). A l’heure actuelle, les variétés de haricot trouvées et commercialisées à Madagascar sont le lingot blanc, le coco blanc, le rouge sang de bœufs, le flageolet, le soisson, le haricot gros blanc, le marbré rouge, …Ce sont des variétés introduites et issues de la recherche de FOFIFA (FOFIFA/USAID, 1993).
Systématique
La classification de haricots est donnée par Linné en 1753 :
Règne : VEGETAL
Embranchement : ANGIOSPERMES
Classe : MAGNOLIOPSIDA
Sous-classe : ROSIDAE
Ordre : ROSALES
Famille : FABACEAE
Sous-famille : PAPILIONOIDEAE
Tribu : PHASEOLEAE
Genre : Phaseolus
Espèce : vulgaris, L.
Description
a-Appareil végétatif
Le haricot est une plante herbacée, annuelle. Le port du haricot se distingue en deux types, les haricots nains à tige courte, buissonnante, avec une hauteur de 40 cm, à croissance déterminée et les haricots grimpants appelés aussi haricot à rame, de croissance indéterminée et qui ont besoin d’un support. En effet, une température chaude (30°C) au stade de la première feuille trifoliolée déclenche toujours le port volubile (DAGBA, 1988).
Le Haricot a une racine principale non dominante qui est très rapidement complétée de racines latérales ou radicelles (figure 1). Elles sont le siège du phénomène de « nodulation », les nodules étant des excroissances provoquées par une colonisation des bactéries du genre Rhizobium. Ces bactéries vivent en symbiose avec la plante ; elles reçoivent par la sève des hydrates de carbone et fournissent à la plante de l’ammonium synthétisé à partir de l’azote atmosphérique (WIKIPEDIA, 2013).
A partir de l’épicotyle s’effectue la formation des deux premières feuilles qui sont simples ; les suivantes sont trifoliées à foliole lancéolée et cordiforme à sommet acuminé et limbe mince, fragile au déchirement (CHAUX et FOURY, 1994). Les feuilles adultes sont pétiolées, alternes et composées trifoliées, de couleur verte ou pourpre). Les folioles ont une forme ovale-acuminée, presque losangée et ont 6 à 15 cm de long sur 3 à 11 cm de large (WIKIPEDIA, 2013).
b- Appareil reproducteur
Les fleurs sont groupées en grappes déterminées (racèmes) de 4 à 10 fleurs, naissant à l’aisselle des feuilles . Ce sont des fleurs hermaphrodites, zygomorphes. La couleur des pétales varie du blanc verdâtre au carmin (WIKIPEDIA, 2013).
Les étamines, au nombre de dix, assemblées en deux groupes (WIKIPEDIA, 2013). La graine est de type exalbuminée (dépourvu d’albumen). Elle est réniforme arrondie, ovale plus ou moins allongée, de section circulaire ou plus ou moins aplatie. Les couleurs du tégument peuvent être blanches, noires, rouges, unicolores, bicolores ou marbrées, suivant les variétés (CHAUX et FOURY, 1994). La longévité des graines en conditions moyennes de conservation, est de 3 à 5 ans. Cependant dans la pratique, seules les graines jeunes (1 à 3 ans) sont utilisées, afin d’assurer une excellente faculté germinative (ANDRIAMISANDRATRA, 2003). Le carpelle évolue en gousse normalement déhiscente et de formes variées droite, légèrement courbée ou recourbée. Il contient en moyenne quatre à huit loges pouvant contenir jusqu’à huit graines (http://www.homejardin.com).
c- Cycle biologique
Le cycle biologique de la plante du haricot se divise en deux phases successives : la phase végétative et la phase reproductive . Le cycle dure environ 90 jours, dépend directement de l’environnement pédoclimatique (WIKIPEDIA, 2013).
d- Environnement pédoclimatique
Le haricot se multiplie par semis, sur un terrain labouré. Comme toutes les Légumineuses, le haricot nécessite peu de fertilisation azotée, grâce à la présence de nodosités symbiotiques dans les racines qui permettent l’assimilation de l’azote de l’air. Cependant en fonction des réserves du sol et des cultures précédentes, ainsi que des exportations de la culture, une fumure adaptée peut être nécessaire, principalement phospho-potassique. Le haricot est en outre sensible aux carences en divers oligo-éléments, notamment cuivre, molybdène, manganèse, zinc, et peu tolérant à la salinité (LE BOHEC, 1980).
e- Calendrier cultural a Madagascar
Le haricot est semé dès la première pluie sur les Hauts Plateaux (Novembre – Janvier), mais aussi en intersaison (Mars – Avril) et en contre-saison (Juillet – Août) en rizière. Concernant la récolte, elle est faite suivant la date de semis ; généralement, elle est faite de Septembre – Novembre.
|
Table des matières
INTRODUCTION
I. GENERALITES
I.1- HARICOTS
I.1.1- Origine et répartition
I.1.2- Systématique
I.1.3- Description
I.1.4- Filière haricot à Madagascar
I.1.5- Etat phytosanitaire du haricot à Madagascar
I.2- CHAMPIGNON PHYTOPATHOGENE : Sclerotium rolfsii
I.2.1- Plantes hôtes
I.2.2- Position systématique
I.2.3- Morphologie
I.2.4- Symptômes
I.2.5- Biologie et spécialisation physiologique
I.2.6- Epidémiologie
I.3- PLANTE FONGICIDE : LE GINGEMBRE (Zingiber officinale)
I.3.1- Description
I.3.2- Classification
I.3.3- Composition chimique
I.3.4- Usages alimentaires
I.3.5- Usages médicinaux
I.3.6- Usages phytopathologiques
II. MATERIELS ET METHODES
II.1- MATERIEL VEGETAL
II.1.1- Haricot
II.1.2- Gingembre
II.2- METHODOLOGIES
II.2.1- Techniques de préparation des souches fongiques utilisées
II.2.2- Préparation de l’extrait de gingembre
II.2.3- Test d’efficacité du jus de gingembre au laboratoire
II.2.4- Test de pathogènécité des isolats en serre
II.2. 5- Test d’efficacité du jus de gingembre en serre
II.2. 6 – Test d’efficacité du jus de gingembre au champ
II.2. 7- ANALYSE STATISTIQUE
III. RESULTATS
III.1-IDENTIFICATION DE Sclerotium rolfsii AU LABORATOIRE
III.1.1- Observation macroscopique
III.1.2 – Observation microscopique
III.2- TEST D’EFFICACITE DE JUS DE GINGEMBRE AU LABORATOIRE
III.2.1- Germination de Sclerotium rolfsii sur milieux de culture a base de jus de gingembre
III.2.2- Test d’aromatogramme
III.3- TEST DE PATHOGENECITE DE Sclerotium rolfsii EN SERRE
III.4- EFFET DE JUS DE GINGEMBRE APPLIQUE PAR ARROSAGE AU COLLET DES PLANTS DE HARICOTS INOCULES EN SERRE
III.5- EFFET DU JUS DE GINGEMBRE APPLIQUE PAR ARROSAGE AU COLLET DES PLANTS DE HARICOT CULTIVES AU CHAMP
IV. DISCUSSIONS
CONCLUSIONS ET PERSPECTIVES
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
REFERENCES WEBOGRAPHIQUES
ANNEXES
ABSTRACT
RESUME