CHAMP DISCIPLINAIRE INFIRMIER
La violence domestique
À la suite de la Convention du Conseil de l’Europe sur la prévention, la lutte contre la violence à l’égard des femmes et la violence domestique qui s’est tenue à Istanbul, le terme «violence domestique» correspond à : tous les actes de violence physique, sexuelle, psychologique ou économique qui se manifestent au sein de la famille ou du foyer ou entre des anciens ou actuels conjoints ou partenaires, indépendamment du fait que l’auteur de l’infraction partage ou a partagé le même domicile que la victime (Bureau fédéral de l’égalité entre hommes et femmes BFEG, 2017, p.2). 25 Selon le BFEG (2017), la violence domestique connaît plusieurs formes qui peuvent se manifester de manière combinée. Ces formes sont la violence physique, la violence sexuelle, la violence psychique, la violence sociale et la violence économique. La violence physique regroupe différents actes pouvant mener jusqu’à l’homicide: coups avec ou sans instrument, bousculades, secousses, morsures, étranglement, ligotage, jet d’objets et voies de fait. Cette forme de violence est la plus évidente et la plus facile à démontrer. Souvent, elle est exercée avec d’autres formes de violence (Bureau fédéral de l’égalité entre hommes et femmes BFEG, 2017). Selon la même référence, toutes les pratiques sexuelles non désirées ou tolérées font partie de la violence sexuelle. Cette dernière peut aller, de la création non désirée d’une ambiance propice aux rapports sexuels jusqu’à la contrainte à accomplir des actes sexuels ou au viol en passant par l’humiliation sexiste. L’exploitation sexuelle des enfants et des adolescents comprend toutes les formes d’actes sexuels à leur encontre, indépendamment du fait qu’ils ont été commis par des adultes ou des mineurs. D’après le BFEG (2017), la violence psychique englobe aussi bien les menaces graves, la contrainte, la privation de liberté, le stalking et le cyberharcèlement que des formes de violence qui ne constituent pas une menace immédiate, mais dont l’accumulation constitue un acte de violence. Pour une meilleure compréhension des termes cités ci-dessus, il convient de mieux définir les notions de stalking et celui de cyberharcèlement. 26 Le terme stalking désigne le fait de persécuter, de harceler et de menacer une personne intentionnellement et de façon réitérée suscitant chez la victime la peur et qui met en péril ou porte atteinte à son intégrité physique ou psychique, directement ou indirectement, à court ou à long terme (Bureau fédéral de l’égalité entre hommes et femmes BFEG, 2017, p.2). Le cyberharcèlement – soit les formes de communication électronique directe non désirée, mais aussi la transmission des données de la victime ou la création de faux sites Web sous le nom de la victime – se caractérise par des actes qui portent atteinte à la sphère privée des personnes visées et qu’il est difficile voire impossible de neutraliser (Bureau fédéral de l’égalité entre hommes et femmes BFEG, 2017,p.4). Par ailleurs, la violence psychique se caractérise aussi, par la violence discriminatoire, comme afficher du mépris, injurier, humilier, ridiculiser, faire passer la victime pour une idiote ou une folle, utiliser les enfants comme moyens de pression, culpabiliser, intimider ou encore insulter. Un impact sur l’estime de soi et sur la santé des personnes concernées est présent dans le cadre des violences psychiques. Comme déclaré plus haut, la violence sociale, la violence économique ainsi que la violence politique font partie intégrante des violences collectives (Organisation Mondiale de la Santé, 2004). Par conséquent, il convient de mieux définir ces deux notions. La violence sociale comprend les restrictions imposées à la vie sociale d’une personne, telle que la mise sous tutelle, l’interdiction ou le contrôle strict des contacts familiaux ou extérieurs, l’enfermement ou l’interdiction d’apprendre la langue du pays de résidence (Bureau fédéral de l’égalité entre hommes et femmes BFEG, 2017).
Synthèse des entretiens réalisés
La première immersion des membres du groupe dans la pratique s’est déroulée lors de la journée de lutte contre les violences faites aux femmes. Afin d’honorer cette journée, une manifestation au sein de l’H-JU a été organisée. Pendant cet évènement, les auteures ont rencontré une représentante du BEFH. Afin de mieux éclairer et percevoir l’ampleur du sujet, un entretien a été planifié avec cette personne puis avec différents autres professionnels. À travers cette première entrevue, le questionnement principal était de comprendre le rôle du bureau de l’égalité entre homme et femme auprès des victimes. D’après Angela Fleury, quel que soit le type de violence, les individus témoignent d’un courage considérable en se rendant au bureau de l’égalité où ils reçoivent de nombreuses informations et ressources, mais surtout, une écoute active. Aussi, elle exprime l’importance de considérer les nombreux hommes victimes de violences psychologiques et physiques. De plus, selon elle, orgueil, fierté et marginalisation sont des facteurs pouvant 33 empêcher les hommes de demander de l’aide, ce qui instaure une zone d’ombre sur la population concernée. Le deuxième entretien mené s’est déroulé dans le Service d’urgence de l’H-JU sur le site de Delémont. L’infirmier chef de l’unité, Fréderic Duplain, rencontré par le groupe relève tout d’abord, les pratiques et protocoles mis en vigueur lors de suspicion de violences ainsi que l’importance du soin relationnel. En outre, les médecins sont amenés à réaliser un constat de coups et de blessures avec l’accord du patient. Lors de cet entretien, les membres du groupe ont constaté que les interventions infirmières ont une visée de promotion et de prévention des violences à travers la mise à disposition de brochures, de cartes de contact etc. De plus, un aménagement de travail en réseau est réalisé tout en incitant les individus à continuer les procédures. La problématique actuelle se situe dans la priorisation des situations d’urgence ainsi que dans le temps à disposition pour subvenir aux besoins des personnes violentées. Cet entretien associé aux statistiques régionales citées précédemment ainsi, qu’aux expériences personnelles des auteures lors de leurs périodes de formation pratique sont des éléments qui ont permis d’orienter le sujet de la présente revue de littérature sur les soins réalisés dans un contexte d’urgence. Par conséquent, cette matière va être détaillée dans le chapitre « concept ». À la suite de ces deux entrevues, les membres du groupe ont trouvé pertinent de s’entretenir avec un membre de la police afin de mieux cerner le point de vue juridique cité ci-dessus. L’idée de cette entrevue était aussi d’en 34 découvrir d’avantage concernant la procédure policière réalisée lors de violence conjugale. La commissaire – divisionnaire, adjointe au Commandant – juriste rencontrée, a confronté le groupe à la réalité de leur profession, à savoir comment les lois sont appliquées et quelles sont leurs limites. De plus, elle a eu l’occasion de présenter les différents partenaires de la police ainsi que les ressources manquantes dans la région. Quant à la suite de nos rencontres, nous avons fait la connaissance d’une employée du Centre LAVI. Cet acronyme met en évidence, de par ses lettres, la Loi fédérale sur l’Aide aux Victimes d’Infractions. Entrée en vigueur le premier janvier 1993, dans tous les cantons de Suisse, elle offre tant un soutien médical, psychologique, sociale, matérielle que juridique. Selon l’employée du centre, la problématique actuelle réside encore autour de l’accès aux informations importantes. Beaucoup de victimes de violences connaissent mal leurs droits et se sentent souvent désemparées face à leur situation. Pour terminer, par le biais des entretiens, les membres du groupe ont pris connaissance d’une structure proposant des interventions auprès des auteurs de violence. Par conséquent, dans le but d’élargir leurs perspectives, les auteures ont estimé pertinent de rencontrer une psychologue travaillant au sein de cette structure. Ainsi, il s’avère que l’auteur de violence a la possibilité de signer un contrat avec le thérapeute. Dès lors, il s’engage à participer à un programme thérapeutique abordant plusieurs thématiques telles que la connaissance de la loi et le positionnement par rapport à celle-ci, la responsabilité, le dévoilement, le développement de l’empathie à l’égard de la 35 victime, la capacité d’autoprotection et enfin le travail autour des émotions. Quant aux auteurs des violences, 90% des personnes suivant ce programme thérapeutique sont des hommes.
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Table des matières
RÉSUMÉ DU TRAVAIL DE BACHELOR
Problématique
Concepts et champ disciplinaire infirmier
Méthode
Synthèse des résultats et discussion
Conclusion
Mots-clés
REMERCIEMENTS
CHAPITRE 1 : INTRODUCTION
NATURE DU TRAVAIL DE BACHELOR
PLAN DU TRAVAIL BACHELOR
CHAPITRE 2 : PROBLÉMATIQUE
NATURE DE L’ÉMERGENCE DE LA QUESTION DE DÉPART
PERTINENCE DE LA QUESTION DE DÉPART POUR LES SOINS INFIRMIERS
Liens avec les quatre concepts du métaparadigme infirmier
L’être humain
La santé.
Les soins infirmiers
L’environnement.
Liens avec les modes de savoirs infirmiers
Le savoir empirique
Le savoir esthétique.
Le savoir personnel.
Le savoir éthique
REVUE EXPLORATOIRE DE LITTÉRATURE
La violence
La violence domestique
Statistiques internationales
Statistiques nationales
Statistiques régionales
La violence conjugale
Point de vue juridique
Synthèse des entretiens réalisés
MISE EN ÉVIDENCE DES CONCEPTS
PERSPECTIVES POTENTIELLES POUR LA PRATIQUE INFIRMIÈRE
CHAPITRE 3 : CONCEPTS ET CHAMP DISCIPLINAIRE INFIRMIER.
CONCEPTS
La violence conjugale
Cycle de la violence
Les interventions infirmières
Le Service d’urgence
La qualité de vie
CHAMP DISCIPLINAIRE INFIRMIER
Cadre théorique
Les processus caritas
Le caring transpersonnel
Ancrage disciplinaire
L’être humain
La santé.
Les soins infirmiers
L’environnement.
CHAPITRE 4 : MÉTHODE
UTILISATION ET DÉTERMINATION DE LA MÉTHODE « PICOT
CONSTRUCTION DE LA REQUÊTE DE RECHERCHE
STRATÉGIE DE SÉLECTION DES ARTICLES
ANALYSE DES ARTICLES
CHAPITRE 5 : SYNTHÈSE DES RÉSULTATS/DISCUSSION
SYNTHÈSES DES RÉSULTATS DES ARTICLES
DÉVELOPPEMENT DES RÉSULTATS EN LIEN AVEC LA QUESTION PICOT
Formation
Perceptions, croyances et émotions
Domaine de compétences
Environnement
LIENS ENTRE LA SYNTHÈSE DES RÉSULTATS ET LE CADRE THÉORIQUE
PERSPECTIVES/PROPOSITIONS POUR LA PRATIQUE
CHAPITRE 6 : CONCLUSION
APPORT DU TRAVAIL DE BACHELOR
Eléments facilitants
Eléments contraignants
LIMITES
PERSPECTIVES POUR LA RECHERCHE
CHAPITRE 7 : RÉFÉRENCES
CHAPITRE 8 : ANNEXES
APPENDICE A ; MÉTHODOLOGIE DE RECHERCHE ET DE SÉLECTION D’ARTICLES
APPENDICE B : ARTICLES ANALYSÉS SELON LA GRILLE DE FORTIN
APPENDICE C : CARNET D’ADRESSES.
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