Partie supรฉrieure de la face
Rรฉgion orbitaire Dans la cavitรฉ orbitaire, il existe du tissu cellulo-adipeux qui remplit les espaces compris entre les muscles moteurs du globe oculaire et les espaces entre ces muscles et les parois osseuses.
Rรฉgion nasale et labiale supรฉrieure Le tissu celluleux y est abondant, il est cloisonnรฉ, ce qui limite la diffusion de lโinfection.
La situation des apex par rapport aux tables osseuses
Au maxillaire Les apex sont plus proches de la table externe sauf pour les racines palatines des prรฉmolaires et molaires. Les dents donnent des abcรจs plutรดt vers les vestibules mais on peut observer des abcรจs palatins ร partir de lโincisive latรฉrale ou de la racine palatine de la premiรจre molaire.
A la mandibule On prendra comme repรจre la premiรจre molaire qui est รฉquidistante par rapport aux tables osseuses et qui est situรฉe ร lโaplomb du muscle mylohyoรฏdien. Dans le plan horizontal, les dents qui sont en avant dโelle sont plus proches de la table externe et ceci dโautant plus quโon va vers lโavant. Les dents qui sont en arriรจre dโelle sont plus proches de la table interne. Dans le plan vertical, tous les apex en avant de la premiรจre molaire sont situรฉs au dessus de la ligne mylohyoรฏdienne et tous les apex en arriรจre sont au dessous de cette ligne. Le tissu cellulaire facial forme un ensemble malgrรฉ le cloisonnement musculoaponรฉvrotique. Il est par ailleurs en continuitรฉ avec les espaces celluleux voisins, c’est-ร -dire que tout se prรชte sur le plan anatomique ร une large diffusion dโun รฉventuel processus infectieux.
Les cellulites subaigรผes et chroniques
๏ Cellulites subaigรผes : Le point de dรฉpart est une cellulite aiguรซ circonscrite standard qui, soit รฉvolue spontanรฉment, soit ne bรฉnรฉficie pas dโun traitement complet. La persistance du foyer causal assure lโensemencement infectieux, malgrรฉ le renouvellement des cures dโantibiotiques. La collection purulente initiale sโest rรฉduite, parfois considรฉrablement, et tend ร sโentourer dโune gangue inflammatoire qui รฉvolue plus tard vers la sclรฉrose, pรฉrennisant lโaffection et crรฉant une barriรจre efficace au traitement mรฉdical. Deux tableaux cliniques sont habituellement rencontrรฉs :
– Tumรฉfaction qui traine : Cโest au bout de plusieurs semaines aprรจs le dรฉbut de lโaffection que le patient consulte pour un trismus serrรฉ, une tumรฉfaction et des douleurs latรฉrofaciales, associรฉes ร une fรฉbricule ; le foyer infectieux persiste, ou a รฉtรฉ traitรฉ. A lโexamen, la tumรฉfaction faciale est dure, mal limitรฉe, un peu sensible, la peau en regard est peu inflammatoire ; les doigts nโimpriment pas de godet et ne retrouvent pas de fluctuation. Lโexamen endobuccal retrouve un comblement vestibulaire qui indique la rรฉgion causale, oรน, soit la dent est toujours lร , soit le site dโavulsion nโest pas encore cicatrisรฉ et est inflammatoire. Un examen radiographique est indispensable pour prรฉciser lโรฉtat de lโalvรฉole et de lโos environnant.
– Collection sous-cutanรฉe : Elle peut constituer une รฉvolution de la forme prรฉcรฉdente. La collection est situรฉe directement sous les tรฉguments au niveau dโune zone de moindre rรฉsistance comme la rรฉgion gรฉnienne, ou la rรฉgion mentale, plus rarement dans la rรฉgion sous-maxillaire ou nasogรฉnienne. Lโinspection rรฉvรจle une tumรฉfaction nodulaire, assez bien limitรฉe, rougeรขtre, avec une couverture cutanรฉe amincie sur son sommet. La palpation peut mettre en รฉvidence ร ce niveau une fluctuation. Lโexamen endobuccal est superposable ร celui de la forme prรฉcรฉdente.
– Evolution : Elle peut se faire vers :
– un rรฉchauffement, cโest le retour au tableau aigu avec ses consรฉquences et ses complications ;
– la chronicitรฉ ;
– lโinstallation dโun placard tรฉgumentaire infiltrรฉ, rougeรขtre, mal limitรฉ, ร la surface mamelonnรฉe.
๏ Cellulites chroniques : Le passage ร la chronicitรฉ donne un tableau assez semblable ร celui de la forme subaiguรซ avec la perception par le patient dโun noyau dans sa joue, puis insidieusement se constitue une fistule au fur et ร mesure que la peau se dรฉprime et sโinfiltre.
๏ Forme particuliรจre : la cellulite actinomycosique [5] : Cโest une variรฉtรฉ exceptionnelle de cellulite chronique. Le germe responsable est Actinomyces israรฉli qui est normalement un saprophyte de la cavitรฉ buccale de lโhomme. Elle se retrouve le plus souvent chez le sujet jeune avec une mauvaise hygiรจne buccale, et ayant prรฉsentรฉ une plaie de la muqueuse par extraction ou traumatisme. Cliniquement, on palpe une tumรฉfaction plus ou moins sensible et tendue, mal limitรฉe, frรฉquemment localisรฉe devant lโangle de la mandibule. Elle รฉvolue vers un ramollissement et une fistulisation. Le pus qui sโรฉcoule contient des grains jaunes. Elle pose un problรจme diagnostique. Le germe responsable รฉtant anaรฉrobie, le prรฉlรจvement de pus devra รชtre minutieux par ponction avant drainage.
Le dรฉbridement de tissus
ย ย ย ย ย ย Il faut introduire dans le pertuis ainsi crรฉรฉ par lโincision, la pince de Kocher, mors rapprochรฉs, et รฉcarter ensuite progressivement les deux branches pour dรฉtendre les berges et ouvrir la collection purulente.ย En aucun cas, pour des raisons de sรฉcuritรฉ, il ne faudra avec un bistouri approfondir lโincision entamรฉe au bistouri ; seule une pince dont les extrรฉmitรฉs sont mousses assure la sรฉcuritรฉ des รฉlรฉments anatomiques mous sous jacents (artรจres, nerfsโฆ).
Sur le plan bactรฉriologique
ย ย ย Au cours de cette รฉtude nous avons isolรฉ 18 souches appartenant ร 2 groupes :
๏ Cocci gram positif : 10 souches ;
๏ Bacilles gram nรฉgatif : 8 souches.
Les germes aรฉrobies et aรฉrotolรฉrants รฉtaient prรฉsents dans 78% des cas et les germes anaรฉrobies dans 22% des cas. Laroque [33] a relevรฉ 60% des germes aรฉrobies et aรฉrotolรฉrants pour 40% des germes anaรฉrobies. Les Germes les plus frรฉquents รฉtaient :
– les streptocoques : 33%
– les anaรฉrobies : 22%
– les staphylocoques : 17%
– les Klebsielles : 17%
Cet ensemble reprรฉsente 89% des germes isolรฉs. La prรฉdominance des streptocoques, des staphylocoques et des anaรฉrobies dans les cellulites cervico-faciales a รฉtรฉ notรฉe dans des รฉtudes prรฉcรฉdentes [11, 25, 33]. En effet, Dubreuil a relevรฉ une prรฉdominance de streptocoques, de staphylocoques et dโanaรฉrobies [11]. Laroque quant ร lui, a notรฉ une prรฉdominance de streptocoques, suivis des staphylocoques puis des anaรฉrobies [33]. Une flore plurimicrobienne a รฉtรฉ retrouvรฉe dans 5 cas au cours de cette รฉtude :
– Streptocoque non groupable et Fusobacterium spp
– Streptocoque D entรฉrocoque et Fusobacterium spp
– Streptocoque A-hรฉmolytique et Fusobacterium spp
– Streptocoque A-hรฉmolytique et staphylococcus aureus
– Staphylococcus aureus et Klebsiella pneumoniae
Les germes rencontrรฉs au cours de notre รฉtude font partie de la flore buccale habituelle.
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Table des matiรจres
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : rappelsย
1 – Anatomieย
1.1 – Le tissu celluleux cervico-facial
1-1-1 Gรฉnรฉralitรฉs
1-1-2 Constitution
1-1-3 Rรฉpartition
1.2 – La situation des apex par rapport aux tables osseuses : [2, 42]
1-2-1 Au maxillaire
1-2-2 A la mandibule
2 – Pathogรฉnie [3, 25, 42, 44, 45, 46]
2.1 – Voie directe
2.2 – Voie lymphatique
2.3 – Voie veineuse
2.4 – Voie parulique sous pรฉriostรฉe
3 – Clinique [2, 5, 9, 25, 42, 45, 46]ย
3.1 – Formes cliniques
3-1-1 Formes รฉvolutives
3-1-1-1 Cellulites aigues circonscrites
a) La cellulite sรฉreuse
b) La cellulite suppurรฉe
c) La cellulite gangreneuse
3-1-1-2 Les cellulites aigues diffusรฉes
3-1-1-3 Les cellulites subaigรผes et chroniques
3-1-2 Formes topographiques
3-1-2-1 Les cellulites gรฉniennes
3-1-2-2 Les cellulites labiales
3-1-2-3 Abcรจs palatins (figure 8)
3-1-2-4 Les cellulites du plancher
3-1-2-5 Les cellulites massรฉterines
3-1-2-6 Les cellulites ptรฉrygo-maxillaires
3-1-2-7 La cellulite ptรฉrygo-mandibulaire dโESCAT
3-1-2-8 La cellulite pรฉri-pharyngรฉe
3-1-2-9 Les cellulites temporales
3-1-2-10 Les cellulites de la langue
3.2 – Examens complรฉmentaires
3-2-1 Radiographies classiques
3-2-2 Examen bactรฉriologique et antibiogramme
3-2-3 Examens de routine
3-2-4 La radiographie pulmonaire
3-2-5 Imagerie mรฉdicale moderne
3.3 – Diagnostic
3-3-1 Diagnostic positif
3-3-2 Diagnostic รฉtiologique [30]
3-3-3 Diagnostic diffรฉrentiel
4 – Bactรฉriologie [11, 25, 29, 37, 42]ย
5 – Etiologie [2, 8, 12, 29, 32, 42]ย
5.1 – Les causes dรฉterminantes
5-1-1 Causes dentaires proprement dites
5-1-2 Causes pรฉridentaires
5-1-3 Causes thรฉrapeutiques et iatrogรจnes
5-1- 4 Autres causes
5.2 – Les causes favorisantes
6 – Traitement des cellulites cervico-facialesย
6.1 – buts
6-2 Moyens et Mรฉthodes
6-2-1 Moyens mรฉdicaux
6-2-1-1 Les antibiotiques
6-2-1-2 Les antalgiques
6-2-1-3 La corticothรฉrapie
6-2-1-4 Lโoxygรฉnothรฉrapie hyperbare (OHB)
6-2-1-5 Les antiseptiques locaux
6-2-1-6 Lโalimentation
6-2-1-7 Les dรฉcontracturants et les myorรฉsolutifs
6-2-2 Les moyens chirurgicaux
6-2-2-1 Le drainage
6-2-2-2 Dispositions prรฉ opรฉratoires
6-2-2-3 Protocole opรฉratoire
6-2-3 Le traitement รฉtiologique
6-3 Indications
6-3-1 Le traitement curatif
6-3-1-1 Principes
6-3-1-2 Les modalitรฉs
6-3-2 Le traitement prรฉventif
DEUXIEME PARTIE : NOTRE ETUDEย
1- OBJECTIFSย
1.1โ Epidรฉmiologiques et cliniques
1.2 โ Bactรฉriologiques
1.3 โ Thรฉrapeutiques
2 – Cadre dโรฉtude
2.1 – Le service dโORL
2.2 – Le service de bactรฉriologie virologie
3 – Malades et mรฉthodes
3.1 – Au service dโORL
3-1-1 Critรจres dโinclusion
3-1-2 Mรฉthodologie
3.2 – Au laboratoire de bactรฉriologie
3-2-1 Le matรฉriel de laboratoire
3-2-2 Les รฉtapes de lโexamen du pus
3-2-2-1 Lโidentification des souches bactรฉriennes
3-2-2-2 La Culture
3-2-2-3 Lโantibiogramme
4- Rรฉsultatsย
4-1 Sur le plan รฉpidรฉmiologique
4-1-1 Rรฉpartition de la population selon le sexe
4-1-2 Rรฉpartition de la population selon lโรขge
4-1-3 Rรฉpartition de la population selon lโethnie
4-1-4 Rรฉpartition de la population selon le lieu de rรฉsidence (Figure 14)
4.2 – Sur le plan clinique
4-2-1 Rรฉpartition des cellulites
4-2-1-1 En fonction des formes cliniques
4-2-1-2 En fonction des formes topographiques
4-2-1-3 En fonction du maxillaire atteint
4-2-1-4 En fonction de la cause
4-2-2 Les facteurs favorisants
4.3 – Sur le plan bactรฉriologique
4-3-1 Rรฉpartition des diffรฉrentes souches isolรฉes
4-3-2 Profil de sensibilitรฉ des germes
4.4 – Sur le plan thรฉrapeutique
5 – Commentairesย
5.1 – Sur le plan รฉpidรฉmiologique
5.2 – Sur le plan clinique
5.3 – Sur le plan bactรฉriologique
5-3-1 Sensibilitรฉs des Streptocoques
5-3-2 Sensibilitรฉs des Staphylocoques
5-3-3 Sensibilitรฉ des Klebsielles
5-3-4 Sensibilitรฉ dโEscherichia coli
5.4 – Sur le plan thรฉrapeutique
6 – Recommandations
CONCLUSION
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
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