Les plaies abdominales par encornement de zébu sont dites pénétrantes lorsqu’elles entrainent l’effraction du péritoine pariétal et communiquent donc la cavité péritonéale avec le milieu extérieur [1]. La blessure par coup de corne engendre de graves traumatismes, parfois même mortels. Au cours du combat de l’arènes, près de 300 décès ont été recensés en France depuis le début du 20e siècle [2]. En France, les blessures par encornement de zébu sont fréquentes (1450 cas en 11 ans) [3]. Dans les centres experts, de nombreuses publications américaines portant sur des grandes séries de traumatismes abdominaux font état de la situation épidémiologique et de différentes attitudes diagnostiques et thérapeutiques [4]. Dans les pays développés, le traitement optimal des blessés est établi grâce à une collaboration multidisciplinaire qui débute dès la phase préhospitalière [5]. En situation précaire, la prise en charge des blessés est modifiée du fait de l’inadéquation des plateaux techniques et des moyens d’investigation performants qui font défaut. Ainsi, il faut adapter la stratégie diagnostique et thérapeutique aux moyens humains et techniques disponibles .
PAROI ABDOMINALE
Elle est formée des parties suivantes allant de l’extérieur vers l’intérieur : la peau, la couche sous cutanée, la ligne blanche, l’aponévrose, les muscles, les vaisseaux, le péritoine. Les aponévroses et les muscles grands droits, pyramidaux, grands et petits obliques, et enfin le transverse forment la partie essentielle de la paroi abdominale. Ces muscles sont en partie charnus, en partie aponévrotiques, en avant et sont entourés par des gaines fibreuses formant la charpente de la paroi .
Les vaisseaux artériels et veineux sont renfermés dans l’épaisseur de la paroi abdominale antérieure : les artères sont fournies par la terminaison de la mammaire interne, s’anastomosant en bas avec l’épigastrique et latéralement avec les terminaisons des artères lombaires et intercostales. Les veines présentent la même disposition. Les lymphatiques se rendent dans les ganglions axillaires et inguinaux; les nerfs sont fournis par les intercostaux dorsaux et le plexus lombaire. Le péritoine : Son feuillet pariétal étant beaucoup moins riche en vaisseaux que le feuillet viscéral, cela explique la moindre gravité des blessures de l’abdomen, lorsque les viscères ne sont pas atteints .
CAVITE ABDOMINALE ET LES VISCERES INTRA ABDOMINAUX
L’abdomen comprend : la cavité péritonéale et le retroperitoine [8]. La cavité péritonéale contient le foie, la rate, l’estomac, le grêle et le colon transverse. Le rétropéritoine contient l’aorte abdominale, la veine cave inférieure, la plus grande partie du duodénum, le pancréas, les reins, les uretères et le côlon droit et gauche.
ESTOMAC
L’estomac est interposé entre l’œsophage et le duodénum. Il est situé dans la loge sous-phrénique gauche. Son orifice supérieur est le cardia et son orifice inférieur, le pylore. L’estomac a une forme en J. Il présente deux faces : antérieure et postérieure et deux bords : à droite la petite courbure et à gauche la grande courbure. Dans la loge gastrique, l’estomac a des connexions avec les organes de voisinage.Les artères de l’estomac proviennent des trois branches du tronc cœliaque: l’artère coronaire stomachique, l’artère hépatique et l’artère splénique. La circulation veineuse est calquée sur la circulation artérielle et se rend à la veine porte .
INTESTIN GRELE
L’intestin grêle est le segment du tube digestif qui relie l’estomac au gros intestin. Il mesure environ 7mètres (m). Il comprend deux parties: le duodénum et le jéjuno-iléon.
Duodénum
Le duodénum est la partie initiale de l’intestin grêle. Il fait suite à l’estomac et se continue avec le jéjunum. Le duodénum a la forme d’un rectangle aux angles arrondis, ouvert en haut et à gauche, encadrant la tête du pancréas. Le duodénum à une longueur de 25à 30 cm. Son diamètre est de 3à4 cm mais il est irrégulier [11]. Le duodénum est irrigué par une arcade artérielle complète sur son versant interne, pour constituer les artères pancréatico-duodénales antérieures et postérieures. Celles-ci sont alimentées, en haut, par l’artère gastroduodénale et en bas par la mésentérique supérieure. Les veines accompagnent les artères du même nom et se jettent dans la veine porte en haut et dans la veine mésentérique supérieure en bas. Le duodénum est innervé par le sympathique et le parasympathique. Les fibres nerveuses accompagnent les vaisseaux et proviennent du plexus et des ganglions cœliaques .
Jéjuno-iléon
Il fait suite au duodénum. C’est de l’intestin grêle mobile entouré de péritoine. Il mesure 6 à 7 m de longueur. Il est formé des anses repliées. Les premières anses sont disposées plutôt horizontalement et forme le jéjunum, situé dans le flanc gauche. Les dernières anses sont disposées plutôt verticalement et forme l’iléon situé dans la région sous-ombilicale. La limite entre jéjunum et iléon est imprécise. L’iléon se termine à la jonction iléo-caecale. Il est vascularisé par l’artère mésentérique supérieure qui chemine dans le mésentère .
COLON
Le côlon est la partie du tube digestif s’étendant de l’orifice iléo- caecal à la charnière sigmoïdo-rectale. Le côlon a la disposition d’un cadre en U renversé. La longueur totale est en moyenne de 1,5 m [11].La vascularisation colique est sous la dépendance de deux systèmes artériels: l’artère mésentérique supérieure qui vascularise le côlon ascendant et les 2/3 droits du côlon transverse ; l’artère mésentérique inférieure qui vascularise le 1/3 gauche du côlon transverse et le côlon descendant. Les veines homonymes sont parallèles aux artères et rejoignent la veine porte par la veine mésentérique supérieure ou la veine mésentérique inferieure. Le côlon a une double innervation, le sympathique et le parasympathique, provenant du plexus mésentérique supérieur pour le côlon droit et du plexus mésentérique inférieur pour le côlon gauche .
FOIE
Le foie pèse environ 2 % du poids corporel en moyenne 1,5 kilogramme. Il est situé dans l’étage sus-méso colique, dans l’hypocondre droit et une partie de l’épigastre, sous la coupole diaphragmatique droite et une partie de la gauche. Il est de consistance ferme, discrètement élastique. On décrit trois bords dont le bord antérieur ventral, fin et parfois palpable sous le rebord costal. Le foie présente trois faces : la face diaphragmatique, convexe, lisse, épousant la forme du diaphragme, et est divisée par l’insertion du ligament falciforme ; la face viscérale caudale et la face viscérale dorsale. Le foie est vascularisé par l’artère hépatique, la veine hépatique et la veine porte. L’innervation se fait à partir de 2 plexus, cœliaque et hépatiques .
RATE
Elle n’a aucun rôle digestif. C’est un organe lymphoïde qui intervient dans les phénomènes immunitaires et dans la destruction des globules rouges. Elle est située sous la coupole du diaphragme, en avant du rein gauche, en dehors de l’estomac et audessus de l’angle gauche du côlon. Elle a une forme de pyramide. Elle est vascularisée par l’artère et la veine splénique .
PANCREAS
Le pancréas est une glande qui sécrète des enzymes digestives déversées dans le duodénum, essentielles à l’absorption des lipides, des glucides et des protéines. Il secrète dans le sang des hormones essentielles au métabolisme des glucides : insuline, glucagon. C’est une glande mixte. Cette glande est située dans le cadre formé par le duodénum. Elle se prolonge d’une part en bas vers l’angle duodéno-jéjunal et surtout vers le haut en passant en avant du rachis , en arrière de l’estomac, en direction de la face médiale de la rate. Elle est vascularisée par des branches de l’artère gastrique, de l’artère splénique et par des branches de l’artère mésentérique supérieure .L’innervation se fait à partir des plexus cœliaque et mésentérique supérieur : le sympathique, le parasympathique et le nerf vague .
REINS
Ce sont les organes sécréteurs de l’urine, permettant le maintien de l’homéostasie, l’élimination de déchets toxiques (urée, créatinine), mais sont aussi des organes sécréteurs des hormones :rénine, érythropoïétine. Ils sont paires et situés dans les fosses lombaires , régions rétro péritonéales latérales, à hauteur de douzième vertèbre dorsale ( D 12) à la troisième vertèbre lombaire (L 3), entourés de graisse péri rénale et contenus dans les loges rénales formées par le fascia rénal . Le rein droit est plus bas situé que le rein gauche de la hauteur d’une demi-vertèbre. Ils ont la forme de haricots avec une face externe convexe et une face interne concave. Le rein mesure 12 cm de long, 6 cm de large et 3 cm d’épaisseur, il pèse 150 g environ. Ils sont recouverts d’une capsule fibreuse adhérente au parenchyme. Les reins sont vascularisés par des branches de l’aorte abdominale (artère rénale), et par des veines rénales. La veine rénale gauche est plus longue que la droite puisqu’elle passe devant l’aorte .
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Table des matières
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : RAPPELS
I- PAROI ABDOMINALE
II- CAVITE ABDOMINALE ET VISCERES INTRA ABDOMINAUX
II- 1- ESTOMAC
II- 2- INTESTIN GRELE
II- 3- COLON
II- 4- FOIE
II- 5- RATE
II- 6- PANCREAS
II- 7- REINS
II- 8- VESSIE
III- MECANISME DU TRAUMATISME ABDOMINALE OUVERE
IV- ANATOMIE PATHOLOGIE
IV- VISCERES PLEINS
IV- VISCERES CREUX
IV- AUTRES LESIONS
V- ETUDE CLINIQUE PLAIE PENETRANTE ABDOMINALE
V- 1- TDD : PPA AVEC HEMORRAGIE INTERNE MASSIVE
V- 2- FORME CLINIQUE
VI- TRAITEMENT
VI- 1- BUTS
VI- 2- MOYENS
VI- 3- INDICATIONS
VI- 4- EVOLUTION ET PRONOSTIC
DEUXIEME PARTIE : METHODES ET RESULTATS
I- METHODES ET PATIENTS
I- 1- CADRE DE L’ETUDE
I- 2- PERIODE ET DUREE D’ETUDE
I- 3- POPULATION D’ETUDE
I- 4- PARAMETRES ANALYSES
I- 5- SUPPORTS
I- 6- CONSIDERATIONS ETHIQUES
I- 7- LIMITE DE L’ETUDE
II- RESULTATS
II-1- ASPECTS EPIDEMIOLOGIQUES
II-2- ASPECTS CLINIQUES
II-3- ASPECTS PARACLINIQUES
II-4- ASPECTS THERAPEUTIQUES
II-5- ASPECTS EVOLUTIVES
TROISIEME PARTIE : DISCUSSION
I- FREQUENCE
II- AGE MOYEN
III- SEXE
IV- PROFESSON
V- PROVENANCE
VI- ETUDE CLINIQUE
VII- LAPAROTOMIE BLANCHE
VIII- EXAMEN PARACLINIQUE
IX- TRAITEMENT
X- EVOLUTION ET PRONOSTIC
CONCLUSION
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
ANNEXES