Causes de la malnutrition, les rapports inséparables entre état nutritionnel et condition sanitaire

Une nutrition adéquate dans les premières années de la vie conditionne essentiellement le développement maximal des potentialités des enfants. Investir dans la nutrition amène à assurer des ressources humaines en bonne santé. Ce qui garantit un développement durable et une réalisation de l’aspiration à un avenir prospère (1). Les enfants qui ont faim deviendront des adultes dont les possibilités et les capacités physiques et intellectuelles sont limitées. Ils finissent par avoir eux mêmes des enfants qui auront faim (2). Le bienfait d’une nutrition équilibrée, ayant une répercussion élargie à plus d’une génération, constitue ainsi le garant de la santé communautaire à long terme. Toutefois, l’atteinte de cet objectif requiert une lutte de longue haleine. Le problème de la malnutrition mondiale reste colossal. Selon le Programme Alimentaire Mondial (PAM), 850 millions de personnes dans le monde souffrent de la faim. (3). Le Sida, le paludisme et la tuberculose réunis ont tué moins de personnes que la faim et la malnutrition en 2005. Dans le monde entier, 300 millions d’enfants souffrent de la malnutrition chronique (4). Ce fléau dévastateur accable en l’occurrence les pauvres et les déshérités dans le monde. Il reste le premier enjeu sanitaire pour les nations les plus démunies. L’Afrique sub saharienne se classe parmi les régions les plus particulièrement touchées. Plus d’un cinquième des enfants malnutris s’y trouvent (5). A Madagascar, les indicateurs de la situation alimentaire et nutritionnelle sont particulièrement inquiétants. Selon l’Organisation des Nations Unies Pour l’Alimentation Et l’Agriculture (FAO), la proportion de personnes sous-alimentées pendant la période 2002-2004 était de 38% (soit 6,6 millions), les populations les plus vulnérables étant les enfants jusqu’à 12 ans, les femmes enceintes et les femmes allaitantes (6). D’après l’enquête démographique et de santé 2003-2004, près d’un enfant de moins de 5 ans sur deux (47,7%) souffre de retard de croissance, un sur huit (12,8%) de malnutrition aiguë et plus des deux tiers (68,3%) sont anémiés (7).

GÉNÉRALITÉS

TERMINOLOGIE

Afin de se situer sur les nuances et les relations entres les différents termes fréquemment confondus en matière de nutrition, quelques définitions méritent d’être précisées. Les énonciations ci-après se réfèrent à la définition selon le PAM .

FAIM :
Situation dans laquelle un être humain manque tant des macronutriments (énergie et protéines) que des micronutriments (vitamines et minéraux) nécessaires pour pouvoir mener une vie pleinement productive, active et saine. La faim peut être un phénomène éphémère ou un problème chronique à plus long terme. Elle produit des effets allant de modérés à sévères. Elle peut résulter du fait qu’une personne ne consomme pas assez de nutriments ou que son organisme n’est pas capable de les absorber. Elle peut aussi résulter d’une alimentation déficiente et de pratiques de puériculture inadéquates.

MALNUTRITION :
État physiologique dans lequel l’être humain souffre de carences nutritionnelles (dénutrition) ou d’un excédent de certains nutriments (surnutrition).

DÉNUTRITION :
Manifestation physique de la faim qui résulte de graves carences en un ou plusieurs macronutriments ou/et micronutriments. Ces carences empêchent le bon fonctionnement de l’organisme, par exemple croissance, grossesse, lactation, travail physique, capacité d’apprendre, résistance à la maladie et guérison. Beaucoup d’auteurs assimilent au sens de malnutrition la dénutrition. Ainsi, pour une raison de commodité et de respect pour ces auteurs bibliographiques chevronnés, le mot « malnutrition » désigne dans ce document « dénutrition ».

SOUS-ALIMENTATION :
Situation dans laquelle l’apport énergétique d’un individu est continuellement inférieur au minimum requis pour lui permettre de mener une vie pleinement productive, active et saine. Elle est déterminée au moyen d’un indicateur indirect qui consiste à estimer si les aliments disponibles dans un pays suffisent pour couvrir les besoins énergétiques (mais pas nécessairement les besoins en protéines, en vitamines et en minéraux) de la population. À la différence de la dénutrition, il ne s’agit pas de l’évaluation d’un résultat effectif.

FAIM IMMÉDIATE :
Forme transitoire non clinique de la faim qui peut affecter les capacités physiques et mentales à court terme. Cette expression désigne souvent la situation des enfants des écoles qui n’ont pas eu de petit déjeuner ou qui ont dû parcourir de longues distances, le ventre vide, pour se rendre en classe.

Liaison entre faim, dénutrition, insécurité alimentaire :
La faim, la dénutrition et l’insécurité alimentaire sont des concepts “gigognes”. La dénutrition représente un aspect de la faim, laquelle est à son tour un aspect de l’insécurité alimentaire .

NUTRITION ET SANTÉ

Causes de la malnutrition, les rapports inséparables entre état nutritionnel et condition sanitaire 

Comprendre les causes complexes et subtiles de la malnutrition est important pour apprécier l’ampleur et la profondeur du problème. Cette connaissance permet ensuite de proposer des approches résolutives adaptées et efficaces aux différents niveaux du problème. De toute évidence, la malnutrition n’est pas un problème simple avec une solution simple, unique. Des déterminants multiples et imbriqués, dont la santé et le système y afférent, sont impliqués dans son apparition.

a) Causes immédiates
L’interaction des deux principales causes immédiates de la malnutrition, une ration diététique inadéquate et la maladie, tend à créer un cercle vicieux. Un enfant malnutri dont la résistance à la maladie est compromise, tombe malade facilement et la malnutrition s’empire. Les enfants qui entrent dans ce cycle de malnutrition-infection peuvent être aspirés rapidement dans un cercle vicieux potentiellement fatal.

b) Causes sous-jacentes
Trois groupes de causes sous-jacentes aboutissent à l’inadéquation des apports alimentaires et aux maladies infectieuses:
• l’accès insuffisant du ménage aux produits alimentaires ;
• l’inadéquation des services de santé et l’insalubrité de l’environnement ;
• la mauvaise qualité des soins pour les enfants et les femmes.

Un point commun rassemble ces causes sous-jacentes. Elles entrent toutes en jeu dans l’environnement familial de l’enfant.

c) Causes fondamentales 
Les causes fondamentales, racines des causes sous-jacentes, s’attachent à un niveau plus général de la société, de la nation. Elles se fondent sur une mauvaise utilisation des ressources primaires existantes au profit de la société. Un facteur politique de gestion et d’exploitation des moyens disponibles intervient à ce niveau basal du problème. En outre, d’autre facteur d’ordre culturel et social obstruent l’essor souhaité. La résultante du non performance de ces structures politiques, économiques, culturelles et sociales aboutit naturellement à la pauvreté. Ainsi, la lutte contre la malnutrition fait partie intégrante de la lutte contre la pauvreté. Pour Madagascar, quelques problèmes fondamentaux illustrent bien ces facteurs de blocage :

• Les problèmes fonciers et de parcellisations handicapent l’accroissement de la production alimentaire au niveau des petits producteurs, ayant des répercussions jusqu’à la production nationale.
• Le problème d’insécurité rurale entrave la production alimentaire et le bon fonctionnement des services sociaux
• L’enclavement aggrave le niveau de la malnutrition de la zone concernée. A Madagascar, la saison de pluie exacerbe le problème d’accessibilité de bon nombre de zones rurales.
• Le poids de la tradition et de la valeur culturelle, en tant que facteur de blocage. Il concerne notamment les tabous sur les aliments et la place des enfants dans la société.
• L’insuffisance de service d’encadrement technique au niveau communale, problèmes non résolu des agents de terrains et manque de moyen de vulgarisation.
• Le non priorisation de la malnutrition par beaucoup d’autorités à tous les niveaux administratifs.

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Table des matières

I. INTRODUCTION
II. GÉNÉRALITÉS
II.1) TERMINOLOGIE
II.2) NUTRITION ET SANTÉ
II.2.1) Causes de la malnutrition, les rapports inséparables entre état nutritionnel et condition sanitaire
II.2.2) Effets des infections sur l’état nutritionnel
II.2.3) Effets de la malnutrition sur les infections
II.3). NUTRITION ET DÉVELOPPEMENT INTELLECTUEL
II.3.1) L’effet de l’état nutritionnel au cours des premières années de vie sur le développement intellectuel
II.3.2) L’effet de la sous-alimentation et de la malnutrition sur le développement intellectuel des enfants d’âge scolaire
III. CONTEXTES DE L’ÉTUDE
III.1) LE PROGRAMME DE CANTINE SCOLAIRE DU PAM DANS L’ANDROY
III.1.1) Objectifs et activités
III.1.2) Organisation et fonctionnement de la cantine scolaire
III.2) GRET, IRD, Nutrimad Androy
III.3) AUDIT REALISE PAR NUTRIMAD ANDROY DANS LES ECOLES PRIMAIRES (2006-2007)
III.4) CONTEXTES SOCIOCULTUREL ET ÉCONOMIQUE
III.4.1) Caractéristiques géographiques et démographiques
III.4.2) La période de soudure
III.4.3) Organisation socioculturelle
IV. MÉTHODOLOGIE
IV.1) CADRE DE L’ETUDE
IV.2) TYPE D’ETUDE
IV.3) PERIODE ET DUREE DE L’ETUDE
IV.4) POPULATION CIBLE
IV.4.1) Critères d’inclusion
IV.4.2) Critères d’exclusion
IV.5) TECHNIQUE D’ECHANTILLONNAGE ET COLLECTE DES DONNEES
IV.5.1) Echantillonnage
IV.5.2) Collecte des données
IV.6) INFORMATIONS RECUEILLIES
IV.6.1) Identité de l’enfant et des renseignements sur son école
IV.6.2) Paramètres anthropométriques
IV.6.3) L’absentéisme et l’abandon scolaire
IV.6.4) Les performances scolaires
IV.6.5) L’alimentation
IV.6.6) Le niveau socio-économique
IV.6.7) La disponibilité en eau
IV.6.8) La santé des élèves
IV.7) TRAITEMENT ET ANALYSE DES DONNEES
IV.7.1) Vérification, codification et saisie des données
IV.7.2) Analyses des données
IV.7.3) Logiciels utilisés
IV.7.4) Variables calculées, indices et scores créés
IV.8) CONSIDERATIONS ETHIQUES
IV.9) LIMITE DE L’ETUDE
IV.9.1) Validité interne
IV.9.2) Validité externe
V. RESULTATS
V.1) DESCRIPTION DE LA POPULATION ETUDIEE
V.1.1) Age, genre et modalités de scolarisation
V.1.2) Situation socio-économique des familles des élèves de la classe de CP2 enquêtés
V.2) EFFET DE LA CANTINE SUR L’ETAT NUTRITIONNEL DES ENFANTS
V.2.1) Prévalence des différents types de malnutrition
V.2.2) évolution chronologique des indices nutritionnelles
V.2.3) Différentiel par rapport à la première mesure anthropométrique
V.3) EFFET DE LA CANTINE SUR L’ALIMENTATION DES ENFANTS
V.3.1) Nombre journalière de prises alimentaires
V.3.2) Nature des principaux aliments consommés
V.3.3) Variété et diversité des aliments consommés
V.4) EFFET DE LA CANTINE SUR L’ETAT DE SANTE DES ELEVES
V.4.1) Les maladies dans leur ensemble
V.4.2) La carie dentaire
V.4.3) La fréquentation des centres de santé
V.5) EFFET DE LA CANTINE SCOLAIRE SUR LA SCOLARISATION
VI. COMMENTAIRES ET DISCUSSIONS
VI.1) DESCRIPTION DE L’ECHANTILLON
VI.1.1) Age, genre et modalités de scolarisation
VI.1.2) Situation socio-économique des familles des élèves
VI.2) EFFET DE LA CANTINE SUR L’ETAT NUTRITIONNEL DES ENFANTS
VI.2.1) Prévalence des différents types de malnutrition
VI.2.2) Différentiel par rapport à la première mesure anthropométrique
VI.3) EFFET DE LA CANTINE SUR L’ALIMENTATION DES ENFANTS
VI.3.1) Nombre journalière de prises alimentaires
VI.3.2) Nature des principaux aliments consommés
VI.3.3) Diversité et variété des aliments consommés
VI.4) EFFETS DE LA CANTINE SUR L’ETAT DE SANTE DES ELEVES
VI.4.1) Les maladies dans leur ensemble
VI.4.2) La carie dentaire
VI.4.3) La fréquentation des centres de santé
VI.5) EFFET DE LA CANTINE SCOLAIRE SUR LA SCOLARISATION
VI.5.1) Absentéisme et abandon scolaire
VI.5.2) Performances scolaires
EN RESUME : effets de la cantine scolaire sur les différents paramètres étudiés
VII. SUGGESTIONS
VIII. CONCLUSION
ANNEXES
BIBLIOGRAPHIE

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