CAUSES DE LA MALNUTRITION
Selon l’OMS « la malnutrition est un état pathologique résultant de l’insuffisance ou des excès relatifs ou absolus d’un ou de plusieurs nutriments essentiels, que cet état se manifeste cliniquement, ou qu’il ne soit décelable que par les analyses biologiques, anthropométriques ou physiologiques » [1]. Dans le monde, environ 130 millions d’enfants de moins de 5 ans sont malnutris .
En Afrique parmi les principales causes de décès des enfants, la malnutrition occupe la première place avec un taux de 29,9% chez les enfants de 1 à 59 mois en Guinée selon EDS Guinée 1999.
La malnutrition représentait 9% des causes hospitalières à Dakar et 6,03% à Madagascar.
Selon, l’EDS II réalisée au Mali a trouvé que 40% des enfants présentaient une insuffisance pondérale. Trente pourcent (30%) des enfants de 0 à 35 mois souffraient de la malnutrition chronique. La malnutrition aiguë c’est-à-dire l’émaciation touchait 23% des enfants au Mali [12].La malnutrition constitue de nos jours encore un problème de santé publique au Mali.
Selon l’Enquête Démographique et de santé au Mali (EDSM-IV) réalisée en 2006, 33,9% des enfants de 0 à 59 mois souffrent de malnutrition chronique au Mali. En d’autre terme ils accusent un retard de croissance. L’émaciation touche 13,3% des enfants de 0 à 59 mois au Mali dont le taux le plus élevé a été retrouvé à Tombouctou avec 14,2% et 27% des enfants au niveau national accusent une insuffisance pondérale.
Malgré les avancées des SIAN, et des campagnes de dépistages dans la communauté il y a encore une persistance des déficiences en micronutriments tels que la vitamine A, le fer, l’iode, et le zinc, ce qui contribue à l’augmentation du fardeau de la maladie .
De nos jours peu d’étude ont été réalisées sur ce thème à Bamako .On continue à s’interroger sur le niveau réel de la malnutrition et sa distribution au Mali .
Notre étude est une contribution à l’évaluation de la prévalence de la malnutrition chez les enfants de 06-59 Mois dans la commune II du district de Bamako .Les résultats pourront être utilisés dans le cadre de la cartographie .
GENERALITE
Définition
Selon l’OMS « la malnutrition est un état pathologique résultant de l’insuffisance ou des excès relatifs ou absolus d’un ou de plusieurs nutriments essentiels, que cet état se manifeste cliniquement, où qu’il ne soit pas décelable que par les analyses biologiques, anthropométriques ou physiologiques ». Cette définition exclut les troubles nutritionnels liés à des erreurs de métabolisme ou à une malabsorption [1]. On distingue plusieurs types de malnutritions qui sont :
-Les malnutritions par excès : dues à un apport alimentaire excessif responsable de l’obésité .
-Les malnutritions par carence : Ces types de malnutrition restent et resteront probablement encore longtemps le risque nutritionnel majeur des populations des pays en développement. Les carences les plus importantes dans le monde concernent les malnutritions protéino-énergétiques, les carences en fer, en vitamine A et en vitamine C .
-La malnutrition proteino-énergétique (MPE) : encore appelée malnutrition protéino-calorique (MPC), est une affection infanto-juvénile qui se traduit par des troubles dus à une alimentation insuffisante ou déséquilibrée en protéines et en calories .
Epidémiologie
Le taux de malnutrition ne cesse d’augmenter dans le monde. Selon la FAO, 854 millions de personnes souffrent de malnutrition chronique dans le monde. Chaque année, 6 millions d’enfants âgés de moins de 5 ans meurent de faim ; la malnutrition est responsable de plus de la moitié de ces décès.
Deux tiers des enfants malnutris vivent en Asie ; chaque année, 11 millions de nouveaux nés de petit poids (inférieur à 2,500kg) naissent en Asie du sud et 3,6 millions en Afrique Sub saharienne.
Dans les pays en voie de développement, 30 % de la population et presque un tiers des enfants sont sous alimentés de façon chronique.
Tous les ans plus de 12 millions d’enfants vivant dans les pays en voie de développement meurent à cause des pathologies infectieuses, bactériennes ou parasitaires ;
Sur ces 12 millions 56 % soit 6,7 millions d’enfants décèdent de la malnutrition en raison d’une plus grande fragilité aux infections. Selon l’UNICEF, la malnutrition est la cause directe ou indirecte de plus de 50% des décès enregistrés chaque année chez les enfants de moins de 5 ans au Mali. La malnutrition est la 2ème cause d’hospitalisation au service de pédiatrie de l’hôpital Gabriel Touré. Selon les études réalisées par TANGARA A, la mortalité hospitalière de la malnutrition était de l’ordre de 19,4 % dans la tranche d’âge de 0 – 5 ans. Dans la plupart des régions du Mali, environ 6 à 17% des enfants souffrent de malnutrition sévère et 23-40% de malnutrition chronique et plus d’un enfant malnutri sur quatre meurt avant son cinquième anniversaire. Malgré la production alimentaire excédentaire , les taux de malnutrition au Mali restent très élevés et constituent un problème de santé publique.
Classification
Les mesures anthropométriques permettent une appréciation qualitative et quantitative de la croissance. Elles sont basées sur l’appréciation des paramètres comme le poids, la taille, le périmètre branchial, le périmètre thoracique, le périmètre crânien et le pli cutané. Chacun de ces indicateurs d’appréciation a ses avantages et ses limites et n’est pas suffisant à lui seul pour l’évaluation de l’état nutritionnel.
Les méthodes anthropométriques ont l’avantage d’être moins onéreuses, précises, fiables, de reproduction facile et nécessitent moins de qualification. Elles sont utilisées dans les dépistages de masse. Ces méthodes ne sont sensibles qu’aux stades avancés de malnutrition.
De nombreuses classifications ont été proposées pour étudier la MPE. Chacune a ses avantages et ses inconvénients .
La classification de Gomez
Elle est basée sur l’indicateur poids/âge et est exprimée en pourcentage de la moyenne par rapport au poids de référence.
Avantage :
La mesure du poids est facile.
Inconvénients :
Nécessité de connaître l’âge de l’enfant.
Ne tient pas compte des œdèmes, d’où la sous-estimation possible de l’état malnutrition.
Rappels sur la malnutrition
La malnutrition aiguë
La malnutrition aiguë ou l’émaciation est mesurée par l’indice poids/taille. Elle est due à un manque d’apport alimentaire entraînant des pertes récentes et rapides de poids avec un amaigrissement extrême. Elle reflète la situation nutritionnelle actuelle, consécutive à une alimentation insuffisante durant la période ayant précédé l’observation. Elle peut aussi être le résultat de maladies aiguës provoquant une perte de poids (diarrhée sévère, rougeole, anorexie associée à une maladie par exemple). Un enfant souffrant de cette forme de malnutrition est maigre ou émacié.
La malnutrition chronique ou retard de croissance
La malnutrition chronique est mesurée par l’indice taille/âge. Elle est caractérisée par des enfants rabougris (trop petit pour leur âge). Elle est causée par un déficit chronique in utero ou des infections multiples. Elle apparaît audelà de 24 mois et elle est irréversible. Elle est donc un problème structurel.
La malnutrition globale ou insuffisance pondérale
La malnutrition globale est mesurée par l’indice poids/âge. Elle est caractérisée par un faible poids chez l’enfant par rapport à son âge et est utilisée en consultation pour le suivi individuel de l’enfant.
La sécurité alimentaire et nutritionnelle
La sécurité alimentaire et nutritionnelle est atteinte lorsqu’une nourriture adéquate (suffisante, saine et correspondant aux aspects socioculturels) est disponible et accessible à tous les membres d’une société. Elle doit être appliquée de façon correcte à tous les membres de cette société et à tout moment en leur permettant de mener une vie saine et active.
La vulnérabilité
La vulnérabilité d’un ménage peut être définie comme un déséquilibre entre les ressources exigées et celles disponibles pour répondre à une situation.
Les pratiques de soins
Prendre soin d’un enfant, c’est le nourrir, l’éduquer et le guider. Cette charge incombe à l’ensemble de la famille et à la communauté. Les pratiques les plus critiques à cet égard concernent les domaines suivants : l’alimentation, la protection de la santé des enfants, le soutien émotionnel et la stimulation cognitive pour les enfants, les soins et le soutien pour les mères.
METHODOLOGIE
Type d’étude
Nous avons mené une étude transversale avec recueil prospectif de données sur les mesures anthropométriques et l’interrogatoire des mères sur les facteurs de risques lors d’un dépistage porte-en-porte, et des enfants reçus en consultation dans les formations sanitaires
Cadre d’étude
Notre étude s’est déroulée dans la commune II du district d Bamako
Aperçu historique
L’histoire de la Commune II se confond avec celle de la ville de Bamako. La ville de Bamako a été créée vers le XVIème siècle par les Niakaté, actuel Niaré, originaire du Kaarta dans le Cercle de Nioro. La ville s’est développée sur la rive gauche du Niger entre le marigot Woyowayanko et le marigot de Banconi. En 1978 la Commune II comme toutes les communes du district de Bamako a été créée par l’ordonnance n°783 / CMLN du 18 août 1978 et la loi n° 96.025 du 18 février 1996 fixant statut spécial du district de Bamako.
Présentation de la Commune
Géographie :
Elle couvre une superficie de 17 km² soit ≈ 7% de la superficie totale du district de Bamako 267 Km² avec une population de 184971 habitants soit une densité d’environ 10881 hts/km2 repartie entre 12 quartiers. Elle est une Collectivité Administrative décentralisée. Elle est repartie en 9 aires de santé, 1 CSRéf, 6 CSCom, 56 structures privées, parapublique, confessionnelle et mutualiste. Elle abrite les vieux quartiers de Bamako, le centre ville avec des grands marchés et grandes gares avec des caniveaux à ciel ouvert et une production excessives des déchets ordinaires avec comme corollaire l’hygiène précaire et importante population flottante.
C’est la 2ème commune du District de Bamako et est limitée au Nord par la colline du « Point G », à l’est par la commune I, à l’Ouest par la commune III et au Sud par le fleuve Niger. Les1er quartiers lotis étaient :
– Niaréla
– Bagadadji
– Bozola
Ensuite suivent :
– Médina-coura en 1919
– Missira (initialement appelé socoura) 1953
– Hippodrome (initialement appélé N’datékoumana) en 1958
– Quinzambougou, TSF, Zone Industrielle en 1960
– Bakaribougou en 2002
– Bougouba en 2003
CONCLUSION
Le taux de malnutrition est encore très élevé dans le monde, elle apparaît donc comme un problème de santé publique très répandu. Elle touche particulièrement les enfants, du début jusqu’à la fin du sevrage. A l’issue de cette étude faite 2 ans au service de pédiatrie du Csref CII, nous constatons que la tranche d’âge la plus touché était de 06- 23 Mois, et le sexe féminin le plus vulnérable. On note que la malnutrition constitue un problème majeur de santé publique sur 5226 enfants de 06 à 59 mois, nous avons trouvé 1392 enfants malnutris. Au cours de notre étude, il est apparu que 13,8% présentaient une malnutrition aigüe modéré ; une malnutrition aigüe sévère dans 9,35% des cas ; 3,47% des cas de malnutrition globale. Que l’allaitement est très pratiqué mais interrompu trop tôt. La diversification est menée souvent tôt, et faite d’aliment inadapté.
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Table des matières
INTRODUCTION
OBJECTIFS
GENERALITES
DEFINITION
CLASSIFICATION
RAPPEL SUR LA MALNUTRITION
CAUSES DE LA MALNUTRITION
ASPECTS BIOLOGIQUES
PRISE EN CHARGE
METHODOLOGIE
CADRE D’ETUDE
TYPE D’ETUDE
RESULTAT
COMMENTAIRES ET DISCUSSIONS
CONCLUSION
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