Causes de dégradation de la steppe
Problématique de la steppe algérienne :
Face à l’accroissement de la population humaine et animale sur un espace vital de plus en plus réduit, on assiste actuellement à une surexploitation de ce qui reste des parcours steppiques. La dégradation des parcours est issue de l’interaction de deux types de facteurs. Des facteurs naturels liés aux conditions du milieu physique en général, et des facteurs socio-économiques, anthropiques qui favorisent une action anarchique de l’homme sur l’écosystème. Les risques d’érosion éolienne et hydrique sont forts en steppes arides en raison de la violence des évènements climatiques et de la faible protection du sol par la végétation. L’importance du recouvrement végétal est à la fois une conséquence de l’érosion et un indice de risque érosif, que l’on peut associer à des indices d’érodibilité pour faire des prédictions (Bensouiah, 2006). Les steppes algériennes sont marquées par une grande variabilité interannuelle des précipitations.
En outre, les dernières décennies ont connu une diminution notable de la pluviosité annuelle, avec parfois plusieurs années consécutives de sécheresse persistante (Nedjraoui et Bédrani, 2008). Dans les zones les plus vulnérables, la surexploitation des ressources naturelles renouvelables a eu pour effet de favoriser différents processus de dégradation conduisant à une progression rapide de la désertification. L’économie de ces zones est basée sur l’élevage extensif des ovins, ainsi que la culture sporadique de céréales en sec (Le Houérou, 2001). Le problème majeur auquel l’élevage fait face dans ces zones est la rareté et l’irrégularité des ressources alimentaires. La production animale des ruminants dans les zones arides se caractérise par des crises périodiques dues à des disettes résultant de la sécheresse (Le Houérou, 2006). Les faibles rendements obtenus (2 à 5 qx/ha) sont loin de compenser la perte de sol qui en résulte et les nuisances générées (Le Houérou, 2002).
Problème de salinité des sols
Plus de 95% des sols des régions arides sont soit calcaires, gypseux ou salsodiques (Halitim , 1988) Du fait des hautes températures qui sévissent pendant une longue période de l’année, les précipitations subissent après leur infiltration, une forte évaporation entraînant la remontée vers la surface du sol, des particules dissoutes qui se concentrent en croûtes et stérilisent le sol. On trouve deux types de dépressions salées aux niveaux des régions arides et semi-arides dont les termes vernaculaires sont Chott et Sebkha (Pouget, 1980); la différence entre ces deux noms réside dans le mode d’alimentation. Les sebkhas sont sous la dépendance d’apport des eaux de crues et les Chotts sont alimentés respectivement par les apports de ruissellement et aussi par les nappes artésiennes profondes arrivant jusqu’en surface par des sources et/ou des suintements. Les Chotts seraient de véritables «machines évaporatoires», en période pluvieuse normale (hiver, printemps) une couche d’eau de quelques centimètres, saturée en sel (300-400g/l) recouvre la surface, laissant après évaporation des dépôts surtout de chlorure de sodium, parfois exploitables. Après de fortes pluies, les Chotts peuvent constituer de véritables lacs de plusieurs mètres de profondeurs; quelques mois après, l’évaporation très forte assèche complètement la surface. Le vent balayant cette surface desséchée et dénudée peut, dans certaines conditions, entraîner des particules argileuses et des cristaux de sels (chlorure de sodium, gypse) qui s’accumulent en bordure de la dépression (Boumezbeur et Benhadj, 2003) ; (Nedjimi, 2012). Tout autour de ces systèmes, la présence d’une nappe phréatique plus ou moins salée et inégalement profonde contribue à la formation de sols halomorphes (Pouget, 1973)
Causes anthropiques
L’équilibre des écosystèmes naturels a été fortement perturbé au cours des récentes décennies dans la plupart des régions arides et semi-arides sous l’effet de la modification des systèmes d’exploitation du milieu liée à la transformation des conditions socio-économiques et à l’évolution des techniques de production (Le Houérou , 2002). En effet, suite à l’accroissement démographique et à la sédentarisation d’une partie croissante de la population, on assiste à une extension rapide de l’agriculture au détriment des meilleures zones pastorales dont la végétation naturelle est détruite par des moyens mécaniques de plus en plus puissants. Cette destruction est également aggravée par l’accroissement de la pression animale sur les surfaces pastorales de plus en plus réduites et par le prélèvement des produits ligneux destinés à la satisfaction des besoins en combustibles (Floret et al, 1992). Ces différents phénomènes ont contribué à accroître la fragilité des écosystèmes, à réduire leur capacité de régénération et à diminuer leur potentiel de production.
Dans les zones les plus vulnérables, la surexploitation des ressources naturelles renouvelables a eu pour effet de favoriser différents processus de dégradation conduisant à une progression rapide de la désertification. L’économie de ces zones est basée sur l’élevage extensif des ovins, ainsi que la culture sporadique de céréales en sec (Le Houérou , 2001). Le problème majeur auquel l’élevage fait face dans ces zones est la rareté et l’irrégularité des ressources alimentaires. La production animale des ruminants dans les zones arides se caractérise par des crises périodiques dues à des disettes résultant de la sécheresse (Le Houérou , 2006 ). Compte tenu de l’état de dégradation des écosystèmes naturels et de la forte pression humaine et animale qui s’exerce sur ces écosystèmes, la reconstitution du couvert végétal ne peut plus être assurée dans la plupart des cas par les mécanismes naturels de régénération et nécessite le recours à des techniques récentes d’aménagement et de gestion des terres. Ces techniques se basent sur l’utilisation judicieuse des eaux de pluie et la plantation d’espèces ligneuses contribuant aussi bien à l’accroissement de la production qu’à la protection des sols contre l’érosion (Le Houérou , 1992). La dégradation des parcours steppiques due aux phénomènes naturels est amplifiée par la pression croissante que l’homme et ses troupeaux exercent sur ces écosystèmes, ce qui accélère le processus de dégradation des végétations steppiques. La sédentarisation des éleveurs, la situation du foncier ainsi que celle du marché de la viande et des céréales incitent au développement des formes d’exploitation dite minière des steppes (Nedjimi, 2012); (Benabdeli, 2000).
Surpâturage Le souci majeur de tout pasteur en milieu steppique, est le désir permanent d’accroître l’effectif de son cheptel, avec une diversification des espèces animales. Ainsi, si les ovidés et les caprinés constituent les deux composantes majeures des troupeaux, l’effectif des camélidés reste également à considérer, en particulier sur les formations végétales halophiles de la steppe algérienne. Cette composition des troupeaux se traduit par une incontestable pression animale sur la végétation steppique du milieu aride, élargissant de fait le spectre d’acceptabilité et d’appétabilité des espèces pastorales. L’étude menée en 1996 qui visait à déterminer l’évolution du taux de charge des parcours, fait apparaître qu’en 1968, les parcours steppiques avec leurs 1,6 milliards d’UF nourrissaient 7.890.103 équivalents-ovins, ce qui donnait une charge de 1,9 ha/équivalent ovin (Chellig, 1969). En 1996, le cheptel steppique équivaut à 19.170.103 équivalents ovins, et la charge réelle des 15 millions d’hectares, correspondrait à 0,78 hectares pour 1 équivalent ovin. Le Houèrou, (1985) a montré que les parcours se sont fortement dégradés et que la production fourragère est équivalente à environ 1/3 de ce qu’elle était en 1968, c’est à dire 533 millions d’UF. La charge pastorale potentielle serait d’environ 8 ha par un équivalent ovin et donc 10 fois supérieure à la charge réelle des parcours ce qui donne lieu à un surpâturage intense qui se manifeste par le maintien trop prolongé du troupeau sur les aires pâturées prélevant une quantité de végétation largement supérieure à la production annuelle.
|
Table des matières
RESUME
LISTE DES TABLEAUX
LISTE DES FIGURES
LISTE DES PHOTOS
LISTE DES ACRONYMES
INTRODUCTION GENERALE
Chapitre 01 : Présentation de la steppe algérienne
1.présentation de la steppe algerienne
1.1 Localisation et limites
1.2. Nature des sols
1.3. Climat
1.4. Occupation du sol
1.5. La végétation steppique
2. problématique de la steppe algerienne
3.Causes de dégradation de la steppe
3.1. Causes naturelles
3.1.1. Erosion hydrique et éolienne
3.1.2. Sècheresse
3.1.3. Problème de salinité des sols
3.2. Causes anthropiques
3.2.1. Evolution de la population steppique
3.2.2. Surpâturage
3.2.3. Défrichement des parcours et pratiques culturales….
3.2.4. L’éradication des plan tes ligneuses
3.2.5. Régime juridique des terres
4.Conséquences de la dégradation de La steppe
4.1. La désertification
4.2. Crise du pastoralisme
4.3. Menaces de la désertification sur la biodiversité
5.Principales actions menées dans les hautes plaines steppiques
5.1. Les reboisements
5.2. Création de coopératives pastorales
5.3. Le dossier steppe
5.4. Le programme national de mise en valeur
6.Principaux projets pastoraux réalisés en milieu steppique
Chapitre 02 : étude du milieu
1.Présentation de la région steppique de la wilaya de Tlemcen
1.1. Milieu physique
1.2. Bioclimat
1.3. Végétation steppique
1.3.1. Alfa (Stipa tenacissima
1.3.2. Armoise blanche : (Artemisia herba alba
1.3.3. La steppe mixte
1.4. Le matorral en relief accentué
1.5. Les différents groupements en zone montagneuse
1.5.1. Le groupement à Pin d’Alep :(Pinus halepensis
1.5.2. La s駻ie du ch麩e vert (Quercus ilex)
1.5.3. Autres groupements
1.6. Les cultures
1.7. Hydrologie
1.8. P馘ologie
2.Présentation de la zone d’étude
2.1. Situation géographique
2.2. Le relief
2.3. Géologie
2.4. Occupation du sol et pédologie
2.4.1 Les sols
2.5. l’agro-pastoralisme
2.5.1. La surface agricole utile
3.Etude climatique de la zone d’étude
3.1. Régime mensuel et annuel des précipitations
3.2. Régime saisonnier des précipitations
3.3. La température
3.4. Le vent
3.5. Synthèse climatique
3.5.1. Diagramme Ombrothermique de Bagnauls et Gaussen
3.5.2. Quotient pluviothermique d’EMBERGER
4.Les syst鑪es d’élevage et répartition du cheptel
4.1. L’indice de charge
Chapitre 03 : méthodologie, résultats et discussion
1.Approche méthodologique.
1.1. Protocole expérimental
1.1.1. Principe de la méthode du transect
1.1.2. Méthode d’élaboration du transect
1.1.3. Matériels utilisés
3.Résultats et discussion
3.1. Les résultats obtenus
3.1.1. Caractéristiques de la première station
3.1.1.1. La charge caillouteuse
3.1.1.2. Le couvert v馮騁al
3.1.1.3. Relevés phytoécologiques
3.1.2. Caractéristiques de la deuxième station
3.1.2.1. La charge caillouteuse
3.1.2.2. Le couvert végétal
3.1.2.3. Relev駸 phyto馗ologiques
3.1.3. La biomasse aérienne
3.2. Discussion
CONCLUSION GENERALE
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
ANNEXES
Télécharger le rapport complet