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Espèce étudiée : Propithecus verreauxi
Lémuriens de Madagascar
Étymologiquement, le mot primate vient du latin « prima » qui signifie le premier. Les primates sont des Mammifères placentaires euthériens plantigrades qui ont de neurocrâne. Comme toutes les espèces vivantes, il existe aussi des fossiles chez les Primates.
Les plus anciens ont été découverts en 1964 aux États-Unis et datent de 70 millions d’années. Puis vers 50 millions d’années, le groupes des Adapidae est apparue et constituerait la base des Prosimiens et serait par la suite les ancêtres des Lémuriens. D’après la théorie existante, les lémuriens malgaches ont des ancêtres africains ayant traversé le canal de Mozambique après que Madagascar s’est séparé de l’Afrique (MITTERMEIER, et al., 2010).
Famille des Indridae
Ce nom est donné par Burnett en 1828. La famille Indridae comprend trois genres : Avahi, Propithecus et Indri. Le genre Avahi est le plus petit et est nocturne tandis que les deux autres sont diurnes. Toutes les espèces constituant cette famille sont référées comme : «vertical clingers and leapers» (grimpeurs et sauteurs à la verticale) une posture non habituel et un complexe moyen de locomotion (MITTERMEIER, et al., 2006).
Description
Selon les critères de l’IUCN, Propithecus verreauxi est classé parmi les espèces en danger (ANDRIAHOLINIRINA, et al., 2014). Propithecus verreauxi est l’espèce la plus petite parmi les Propithèques. C’est une espèce sauvage vivant dans la partie Sud et Sud-ouest de Madagascar. Son corps est recouvert des pelages longs et épais avec la prédominance d’une couleur blanche. Leurs pelages sont touffus dans la partie dorsale et un peu clairsemé dans la partie ventrale. Le visage, le museau, les mains, les oreilles ainsi que les pieds sont noirs et les yeux sont jaunes.
Le dimorphisme sexuel n’existe pas chez les Propithèques de Verreaux mais l’existence des glandes sternales au niveau de la poitrine uniquement chez les adultes mâles permet différencier les deux sexes à part les appareils génitaux. Les mâles effectuent deux types de marquages : le marquage ano-génital et marquage sternale alors que les femelles ne font que le marquage ano-génital. Les femelles pèsent en moyenne 3,4 kg, les mâles pèsent 3,05 kg.
Habitat et mode de vie
Ils habitent dans la forêt de basses et haute montagnes située à une altitude de 1300 m incluant les fourrées épineuses, forêts sèches caducifoliées. Ils vivent également dans la forêt humide à basse altitude.
Propithecus verreauxi est un lémurien typiquement diurne. Leur régime alimentaire varie en fonction de la saison mais il consomme principalement des feuilles, des fruits et des fleurs. Durant la saison humide les fruits constituent la plus importante source de nourriture tandis que pendant la saison sèche les feuilles tiennent une grande place.
Reproduction
La maturité sexuelle des sifakas varie avec son habitat. Dans la réserve de Berenty les femelles arrive en maturité à l’âge de 3 ans. Elle se reproduit saisonnièrement pendant le mois de Janvier et Février comme on a déjà cité auparavant et la période de naissance aura lieu 162 à 170 jours environ après leur copulation.
Une variation significative de la densité de population de Propithecus verreauxi a été notée dans diffèrent type de forêt. En général, la densité est plus basse dans un habitat dégradé. Des études montrent une estimation à 41 individus/km² dans le Parc National de Kirindy, 150 à 200 individus/km² à Berenty, et 400 à 500 individus/km² à Antserananomby. Le nombre de la population est en déclin à cause de la destruction de habitat (MITTERMEIER, et al., 2010).
Répartition géographique
L’espèce Propithecus verreauxi se trouve dans la partie Sud et Sud-Ouest de Madagascar. À l’ouest, la zone d’occurrence est limitée par le fleuve de Tsiribihina ; Au Sud-Est, la limite du de la distribution de cet espèce est dans le Parc National d’Andohahela et à l’Est, la limite est sur le parcel de Tsimehaly dans la region d’Anosy (MITTERMEIER, et al., 2010).
Matériels et méthodologie de recherche
Étude bibliographique
Des ouvrages et des livres parlant du site d’étude et de l’étude proprement dit ont été consultés avant de faire une descente sur le terrain.
Période d’étude sur terrain
L’observation sur terrain a commencé le 01 Décembre 2014 jusqu’au 26 Mars 2015 (pendant la saison humide) et du 27 Juin 2015 jusqu’au 15 Aout 2015 (pendant la saison sèche). Le mois de Décembre 2014 a été alloué à l’habituation des animaux, à la reconnaissance du terrain ainsi que la végétation qu’il contient. C’est une sorte d’essai de collecte de donnée pour la fiabilité et la précision des observations.
Au total, dix(10) jours par groupe pendant la saison humide (de 6 :00 à 18 :00) et dix (10) jours par groupe pendant la saison sèche (de 7 :00 à 17 :30) sont dépensés, équivaut à 60 jours de suivi pendant toute l’observation.
Choix des groupes étudiés
Trois (3) ont été choisi et leur domaine vital est inclus dans chaque type de formation végétale existant dans la réserve, donc on a suivi un groupe dans la forêt secondaire d’Ankoba (BORGNE), un groupe dans la forêt galerie naturelle de Malaza (ACCOLADE) et un groupe dans le fourré xérophytique d’Anefintany (TOUAREG).
Méthodologie de collecte de données sur terrain « Instantaneous scan-animal sampling »
La méthode utilisée pour la collecte de données, le « Instantaneous Scan-animal Sampling» (ALTMANN, 1974)consiste à noter un intervalle de temps régulier, dans notre cas toutes les 10 minutes, les activités de tous les individus du groupe. Cette méthode permet d’obtenir le nombre de fréquences de chaque activité du groupe toutes les 10 minutes, donc de calculer le budget d’activité du groupe étudié. Cette méthode est comparable à un cliché de photo dans un intervalle de temps bien déterminé.
Variables enregistrés et système de prise de note
Pour pouvoir enregistrer les variables sur l’écologie et le comportement des sifakas, il est recommandé de bien distinguer les individus de chaque groupe. L’utilisation des jumelles permet d’identifier les caractères morphologiques particuliers d’un individu à un autre et voire distinctifs des autres groupes.
Les critères morphologiques distingués sont :
• Les sexes : les organes génitaux et l’existence d’une glande sternale au niveau du cou différencie les mâles des femelles.
• La présence et la forme des déchirures aux niveaux des oreilles, s’il y en a.
• L’épaisseur et la couleur du pelage de la tête et de la poitrine,
• La forme de la queue : courbée, droite, effilée, cassée…
• Le dessin de la ligne de la calotte frontale.
• La couleur des yeux, la présence ou l’absence de l’œil et la présence de cataractes chez certains individus.
Des marques artificielles mises par les autres chercheurs, telles que des anneaux autour de la queue des adultes nous aident aussi à différencier chaque individu.
Les données sur la morphométrie, le domaine vital, l’activité et l’alimentation des Sifakas ont été enregistré pendant la descente sur terrain.
Données morphométriques
Au début de la recherche, Vingt-six individus adultes de Propithecus verreauxi ont été capturé afin d’extraire le frottis sanguin, de prendre des poils, et peser les animaux. Les échantillons viennent de chaque type de végétation existant dans la réserve. Après avoir enregistré les poids des individus, ils ont été relâchés après quelques heures de manipulation.
Données sur le domaine vital
Au niveau du domaine vital, l’étude consiste à noter les coordonnées géographiques (Latitude et longitude) du déplacement des groupes à l’aide d’un appareil GPS (Geographical Position System) toutes les 10 mn (la précision de GPS étant à inférieure ou égale à 5m). Ces coordonnées sont ensuite enregistrées et traitées avec un logiciel d’analyse géographique.
Données sur l’activité des Propithecus verreauxi
Cinq classes d’activité principale ont été définies :
L’alimentation : l’animal mâche et avale une partie d’une plante, en même temps, on a noté la partie et l’espèce de la plante consommée.
Le repos : l’animal ne bouge pas avec les yeux fermés (sommeil) ou ouverts, c’est à dire qu’il est inactif.
Le déplacement : l’animal change l’emplacement d’un endroit à un autre sur de longues ou courtes distances.
Les activités sociales :
• le toilettage : l’individu se nettoie par l’épouillage et le brossage du pelage et/ou effectue la même chose à un congénère (RAKOTOMALALA, 2009)
Trois types de toilettages sont notés :
-Toilettage mutuel : quand des individus se toilettent réciproquement
-Toilettage unilatéral : quand un individu toilette un autre sans qu’il le soit en retour
-Auto toilettage : quand l’individu toilette son propre corps
• les marquages : l’individu marque un arbre à l’aide de son urine et/ou des glandes sternales et/ou des glandes ano-génitales
• le jeu : les animaux simulent des batailles. Ils utilisent les pattes antérieures pour gifler faiblement ou pour tenir l’individu antagoniste, et les pattes postérieures pour l’écraser (JOLLY, 1966).
• le cri : les sifakas émettent trois types de vocalisation selon les situations, lesquels sont le cri d’alerte en présence de prédateur ; le cri d’égarement lorsqu’il s’est perdu et le cri réponse et de regroupement pour répondre aux individus perdus.
Données sur l’alimentation des Propithecus verreauxi
Pour l’alimentation, la même méthode c’est-à-dire la méthode «Instantaneous Scan-animal Sampling» a été utilisé. Durant le suivi des animaux, l’objectif est de déterminer les espèces végétales exploitées par les lémuriens à l’aide d’une paire de jumelles ou à l’œil. Les informations sur l’espèce et la partie de la plante qu’ils mangent ont été collectées. Dans le cas où il est difficile de connaitre la partie ou l’espèce consommée, l’observateur a pris note comme « inconnu » pour la rigueur et la précision.
Matériels de terrain
Plusieurs matériels adéquats ont permis de réaliser le travail sur terrain :
• Une balance de précision pour peser les individus capturés.
• Un G.P.S (Global Position System) pour l’orientation et le marquage des coordonnées géodésiques pour la délimitation du territoire du groupe.
• Un téléphone portable avec chronomètre bipeur pour repérer l’intervalle de dix minutes.
• Un téléphone Android muni d’une application « Cybertracker », pour faciliter la collecte des données et les enregistrer.
• Une paire de jumelle pour l’identification des individus éloignés et en hauteur.
• Un appareil photographique pour prendre en photos les individus et les événements en relation avec l’étude.
Analyses des données et calculs effectués
Données géodésiques
Les points géodésiques enregistrés à chaque « Scan » sont traités avec le programme QGIS 2.4.0 et Arc GIS 9.3, pour mesurer la surface occupée par Propithecus verreauxi pendant leurs activités. Ces données permettent aussi de tracer la carte de localisation de la réserve.
Calcul des pourcentages
Pour l’étude des rythmes d’activités, les moyennes de temps consacré par les animaux à effectuer chaque type d’activité ont été transformées en pourcentage de temps par heure pendant la période d’étude journalière choisi (de 6h à 18h pendant la saison humide et de 7h à 17h pendant la saison sèche.
Catégorisation des espèces végétales constituant le régime alimentaire
Les sources de nourriture des sifakas ont été classées en trois catégories : source essentielle, source complémentaire et source accessoire de nourriture en fonction des pourcentages de temps alloué à leur consommation respective. Les méthodes de calcul sont menées suivant les formules ci-après :
IPTC = (PTM-PTm)/3
Avec : • IPTC : Intervalle de pourcentage de temps de catégorisation
• PTM : Pourcentage de temps maximal de consommation
• PTm : Pourcentage de temps minimal de consommation 16
Les sources principales de nourriture sont les espèces que la troupe a consommée pendant un pourcentage de temps = [PTM à (PTM – IPTC)[
Les sources accessoires de nourriture sont les espèces que la troupe a consommée pendant un pourcentage de temps =] (IPTC + PTm) à PTm]
Les sources complémentaires de nourriture sont celles dont les pourcentages de temps de consommation sont compris entre ces deux catégories.
Tests statistiques utilisés
L’utilisation de tests paramétriques requiert les quatre conditions suivantes : échantillonnage aléatoire, distribution normale des données, observations indépendantes et variances égales (PALLANT, 2005). La distribution normale des données est à tester par le test de normalité lequel atteste si la variable étudiée provient d’une population normalement distribuée. Au cas où l’une de ces conditions n’est pas vérifiée et les variables étudiées sont discrètes, les tests paramétriques ne peuvent pas être utilisés, d’où l’utilisation des tests non paramétriques (PALLANT, 2005).
Dans cette étude, les variables à étudier sont discontinues et les échantillons à tester sont aléatoires, simples, répétitifs et indépendants avec un petit effectif (N<30) et ne présentant pas de distribution normale, les tests utilisés sont non paramétriques comme le test de Kruskal et Wallis et le test de Friedman.
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Table des matières
INTRODUCTION
I- Généralités
I-1-Site d’étude
I-1-1- Situation géographique de la réserve de Berenty
I-1-2- Climat
I-1-3- Sol
I-1-4- Différentes parties de la réserve et végétation correspondantes
I-1-5- Faune de la réserve
I-2- Espèce étudiée : Propithecus verreauxi
I-2-1- Lémuriens de Madagascar
I-2-2- Famille des Indridae
I-2-3-Propithecus verreauxi
II- Matériels et méthodologie de recherche
II-1- Étude bibliographique
II-2- Période d’étude sur terrain
II-3- Choix des groupes étudiés
II-4- Méthodologie de collecte de données sur terrain
II-5- Variables enregistrés et système de prise de note
II-5-1- Données morphométries
II-5-2- Données sur le domaine vital
II-5-3- Données sur l’activité des Propithecus verreauxi
II-5-4- Données sur l’alimentation des Propithecus verreauxi
II-6- Matériels de terrain
II-7- Analyses des données et calculs effectués
II-7-1- Données géodésiques
II-7-2- Calcul des pourcentages
II-7-3- Catégorisation des espèces végétales constituant le régime alimentaire
II-7-4- Tests statistiques utilisés
III- Résultats et interprétations
III-1- Caractéristiques des groupes étudies
III-1-1- Composition du groupe pendant les périodes d’étude
III-1-2- Comparaison des poids des individus
III-1-3- Domaine vital des groupes
III-2-Budget d’activité des groupes
III-2-1- Activité générale des groupes
III-2-2- Variation saisonnière de l’activité générale des groupes
III-2-3- Activité journalière
III-3-Comportements alimentaires des groupes
III-3-1- Diversité au niveau de famille de plante
III-3-2- Catégorisation de l’alimentation
III-3-3- Parties exploitées
IV- Discussions
IV-1- Poids des individus et domaine vital
IV-2- Budget d’activité générale
IV-3- Rythme d’activité journalière
IV-4- Régime alimentaire
V- Intérêts pédagogiques de la recherche
V-1- Domaine de la recherche scientifique et conservation de la biodiversité
V-2- Domaine socio-pédagogique
Conclusion générale
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
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