Cas des étoiles visibles en leur jour de conjonction avec le Soleil

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Les constellations égyptiennes

A ce jour, seule l’une des constellations peuplant le ciel méridional de l’Égypte ancienne a été localisée, et donc identifiée avec certitude : il s’agit de Sah ( , s#H), assimilée par Heinrich Brugsch (Brugsch, 1883) puis Flinders Petrie (Petrie, 1940) à l’actuelle constellation d’Orion. L’étoile Sirius se nommait quant à elle Soped ( , spd).
La constellation d’Orion et l’étoile Sirius, étroitement liées à Osiris et Isis, sont souvent citées dans les textes égyptiens :
le terme s#H figure au sein de dix­huit Textes des Pyramides (Faulkner, 1969, page 324) et dix­huit Textes des Sarcophages (Barguet, 1986, page 711)xxx ;
le terme spd figure au sein de vingt­deux Textes des Pyramides (Faulkner, 1969, page 324) et dix­sept Textes des Sarcophages (Barguet, 1986, page 714)xxxi.
Dans les Textes des Pyramides (Faulkner, 1969), les Textes des Sarcophages (Barguet, 1986), le Livre de Nout (Neugebauer et Parker, 1960), le Papyrus Carlsberg I (Neugebauer et Parker, 1960), etc., d’autres constellations du ciel sud sont également mentionnées – telles Tm#t, Xntt, srt, Xntw et knmt. Toutefois, nous n’en connaissons ni la localisation ni la forme. Proposer leur identification à des étoiles ou groupes d’étoiles visibles à l’oeil nu du catalogue Hipparcos (CDS) permettrait certainement de mieux comprendre la signification de ces textes.

Les sources archéologiques

Les appellations hiéroglyphiques des étoiles qui définissent les contours des constellations peuplant le ciel méridional de l’Égypte ancienne (Table 1) figurent (Gadré et Roques, 2007b) :
sur l’intérieur du couvercle de dix­neuf sarcophages de bois datant de la Première Période Intermédiaire et du Moyen Empire (voir Chap. 2), sous la forme de diagrammes qu’Alexander Pogo fut l’un des tous premiers à assimiler
de véritables horloges stellaires (Pogo, 1932)8. Ces vestiges, retrouvés sur les sites d’Assiout, Thèbes, Gebelein et Assouan, font à présent partie des collections égyptiennes du British Museum, du Musée de Turin, de l’Institut d’Égyptologie de l’Université de Tübingen, du Musée d’Hidelsheim, etc. Ils portent les références suivantes :
S1C, S1Tü (voir Planche 4), S2Chass, S3C, S6C, T3C, G2T, A1C, S3P, S9C, S5C, S11C (Neugebauer et Parker, 1960, pages 4­21), S#T (Locher, 1983), S1Hil (Eggerbrecht, 1990), X2Bas (Locher, 1992), S16C et S2Hil (Locher, 1998), EA 47605 et un autre fragment non numéroté que nous noterons EA (Symons, 2002).
Citons également :
le fragment numéroté T3L ou EA29570 (Symons, 2002), que nous n’intégrerons pas à notre base de données archéologiques parce qu’il est dépourvu de tout contenu astronomique ;
le Papyrus Tebtynis, considéré comme une copie tardive d’une tombe du Moyen Empire (Osing et Rosati, 1998, page 94) ;
un fragment du sarcophage d’Heny retrouvé à Assiout et daté du Moyen Empire (Neugebauer et Parker, 1969, pages 8­10 et Kahl, 1999, page 201) ;
enfin, un fragment de diagramme stellaire similaire datant de Merenptah (dynastie XIX) et ornant l’un des plafonds de l’Osiréion ou cénotaphe de Séthi I à Abydos (Neugebauer et Parker, 1960, page 32) ;
sous la forme de listes, sur la surface extérieure de clepsydres, au plafond de temples et tombes, sur l’intérieur du couvercle de certains sarcophages datés du Nouvel Empire à l’Époque Romaine (voir Chap. 3). Parmi les vestiges les plus célèbres et les mieux préservés figurent :
le plafond de la tombe de Senenmout à Deir el­Bahari (voir Planche 5) ;
la clepsydre de Karnak (voir Planches 6a, 6b et 6c) ;
le plafond de la tombe de Séthi I dans la Vallée des Rois (voir Planche 7);
le plafond du cénotaphe de Séthi I à Abydos (voir Planche 8) ;
le plafond du temple de Ramsès II à Thèbes Ouest (voir Planche 9) ;
le plafond de la tombe de Ramsès IV à Thèbes Ouest (voir Planche 10).
Le contenu et le principe de fonctionnement de ces horloges stellaires seront examinés au Chapitre 2. Ils ont fait l’objet d’un article à paraître (Gadré et Roques, 2007c).
Les plafonds astronomiques :
des temples de Séthi I et Ramsès II à Abydos ;
des tombes de Merenptah et Tausert dans la Vallée des Rois ;
du temple de Ramsès III à Medinet Habou ;
des tombes de Ramsès VI, Ramsès VII et Ramsès IX dans la Vallée des Rois, tout comme ceux d’époques ultérieures, apparaissent moins bien préservés en revanche. De plus, l’imagerie céleste développée en leur sein (7, 8, 9 et 10) dérive de celle ornant le plafond de la tombe de Senenmout à Deir el­ Bahari (1), du cénotaphe de Séthi I à Abydos (4), de la tombe de Séthi I (3), du temple de Ramsès II (5) et de la tombe de Ramsès IV (6) à Thèbes Ouest (Neugebauer et Parker, 1969, pages 6­104). Aussi, notre étude se focalisera essentiellement sur le contenu des cinq vestiges (1, 3, 4, 5 et 6) datant des XVIIIème et XIXème dynasties, auxquels nous ajouterons la clepsydre de Karnak (2), datée de la XVIIIème dynastie.
En outre, les plafonds astronomiques du cénotaphe de Séthi I à Abydos (4) et de la tombe de Ramsès IV à Thèbes Ouest (6) se ressemblent, et se distinguent nettement de ceux ornant la tombe de Senenmout à Deir el­Bahari (1), la tombe de Séthi I (3) et le temple de Ramsès II (5) à Thèbes Ouest. Les vestiges numérotés 4 et 6 constituent donc un groupe à part.
L’ensemble des éléments ci­dessus nous permet de classer les vestiges astronomiques dont nous disposons à l’heure actuelle en trois groupes :
un premier groupe constitué des dix­neuf diagrammes stellaires ornant l’intérieur du couvercle des sarcophages de bois datant de la Première Période Intermédiaire et du Moyen Empire (S1C, S1Tü, S2Chass, S3C, S6C, T3C, G2T, A1C, S3P, S9C, S5C, S11C, S#T, S1Hil, X2Bas, S16C, S2Hil, EA47605 et EA) et de la table décorant l’un des plafonds du cénotaphe de Séthi I à Abydos (Osiréion) ;
un second groupe constitué de la surface extérieure de l’horloge à eau de Karnak (2), des plafonds astronomiques de la tombe de Senenmout à Deir el­ Bahari (1), de la tombe de Séthi I (3) et du temple de Ramsès II (5) à Thèbes Ouest ;
enfin, un troisième et dernier groupe constitué des plafonds astronomiques du cénotaphe de Séthi I à Abydos (4), de la tombe de Ramsès IV à Thèbes Ouest
(6).

Les travaux antérieurs

Plusieurs tentatives d’identification des étoiles décanales ont vu le jour au cours du siècle dernier. L’assimilation, par Heinrich Brugsch puis Flinders Petrie, de spd à Sirius et de s#H aux étoiles de la constellation d’Orion, est à ce jour la plus ancienne et la mieux avérée (Brugsch, 1883 et Petrie, 1940). S’est ensuivie la localisation, sous le cercle de l’écliptique, de l’« anneau décanal » (Fig. 1), cette bande céleste à laquelle appartiennent les étoiles dont la période d’invisibilité annuelle avoisine les soixante­dix jours (Neugebauer, 1955).
Bien que formulé par les textes égyptiens (voir notes xxvi, xxvii, xxviii et xix), le critère d’invisibilité annuelle n’a pas été pris en compte par Reinhard Böcker, qui a considéré que les décans égyptiens, à l’instar des décans grecs puis médiévaux, se distribuaient de part et d’autre de l’écliptique, le long de la ceinture zodiacale, à environ dix degrés d’intervalle (Böcker, 1984). Or, comme le soulignent Otto Neugebauer et Richard A. Parker : « Puisque Sirius et Orion sont des décans, l’identification des décans avec l’écliptique doit être considérée comme le fruit d’un développement tardif, certainement liée à l’introduction du zodiaque en Égypte durant la Période Hellénistique » (Neugebauer et Parker, 1960, page 97). Marshall Clagett ajoute : « les décans grecs différaient nettement de ceux utilisés par les anciens égyptiens pour marquer la succession des heures de nuit, en ce qu’ils constituaient des divisions du cercle de l’écliptique » (Clagett, 1995, page 144) ; « les anciens égyptiens ne semblent pas avoir utilisé, dans le contexte astronomique tout du moins, le concept de mesure angulaire » (Clagett, 1995, page 366).
En réalité, les hypothèses de travail de Reinhard Böcker ne sont pas justifiées par les textes : ni son identification des décans égyptiens avec des divisions de l’écliptique, ni la relation qu’il établit entre la succession des culminations des décans et celle de la Lune en chacune des décades de l’an 2878­7 BC, ne repose sur la moindre base textuelle. Aussi, nous ne retiendrons pas les identifications qu’il suggère, à l’exception de ses propositions d’assimiler Xntt au Scorpion, wi# au Sagittaire, X#w à l’amas des Pléiades et knmt au Lion, parce qu’elles ont également été avancées par d’autres auteurs (Locher, 1981, Davis, 1985, Leitz, 1995, Belmonte, 2001 et Lull, 2004).
Kurt Locher (Locher, 1981) et Virginia Lee Davis (Davis, 1985) ont comparé la forme de certaines constellations égyptiennes aux étoiles de nos constellations actuelles. Ils ont abouti à la localisation des constellations de la Barque (wi#) et de la Brebis (srt) dans le Scorpion – Sagittaire et le Capricorne – Verseau.
Plus récemment, l’égyptologue Christian Leitz (Leitz, 1995) et l’astronome Juan Antonio Belmonte (Belmonte, 2001) ont publié leur propre liste d’identification des décans égyptiens (Table 2). A cette fin, l’un et l’autre se sont inspirés des travaux antérieurs d’Otto Neugebauer et Richard A. Parker (Neugebauer et Parker, 1960 et 1969) :
Christian Leitz a divisé la sphère céleste en trente­six régions délimitées chacune par les contours de l’horizon occidental chaque dix jours de l’an 2100 BC en un lieu de latitude voisine de celle de Memphis, puis isolé les étoiles brillantes de déclinaison comprise entre ­40 et +30 degrés situées à l’intersection entre un parallèle à l’équateur céleste et le cercle de l’horizon. Il a donc considéré que les diagrammes stellaires ornant l’intérieur du couvercle des sarcophages datant de la Première Période Intermédiaire et du Moyen Empire fonctionnaient sur la base des couchers successifs d’étoiles9 et en a déduit l’assimilation de la constellation Xntt à certaines étoiles du Loup et du Scorpion, de la Barque (wi#) à des étoiles du Sagittaire, de la Brebis (srt) à des étoiles du Capricorne et du Verseau (Table 2) ;
Juan Antonio Belmonte a étudié la succession des levers et culminations d’étoiles brillantes situées sous le cercle de l’écliptique qui effectuaient leurs réapparitions dans l’angle sud­est du ciel de Memphis, d’Assouan et de Thèbes à dix jours d’intervalle après être demeurées invisibles du ciel d’Égypte entre 40 et 125 jours en l’an 2200 BC et en l’an 1500 BC. Il en a déduit l’assimilation des décans de la constellation Xntt à certaines étoiles du Scorpion et du Sagittaire ; l’identification de la Barque (wi#) à quelques étoiles du Sagittaire et du Capricorne, de la Brebis (srt) à la Grue, des X#w à l’amas des Pléiades. L’ensemble de ses résultats figure en Table 2.
Citons enfin les identifications très récemment proposées par l’égyptologue José Lull (Lull, 2004, pages 244­62), sur la base d’une méthode voisine de celle employée par Kurt Locher et Virginia Lee Davis dans les années 1980 : après avoir divisé la voûte céleste en secteurs d’une dizaine de degrés chacun, il a cherché à établir une correspondance visuelle entre la forme des constellations égyptiennes et les positions occupées par les étoiles les plus brillantes sur la voûte céleste locale. Il en a déduit une liste d’étoiles candidates à 36 décans égyptiens (Table 2).

Description d’une horloge stellaire

Les horloges stellaires datant de la Première Période Intermédiaire et du Moyen Empire (voir Chap. 1 §.3) se présentent sous la forme de tables semblables à celle de la Planche 4 (voir Annexe). Dans chacune des cases de ces tables figure l’appellation hiéroglyphique d’une étoile ou d’un groupe d’étoiles, comme le suggère la présence du sigle hiéroglyphique seba ( , sb#) signifiant « étoile ».
Une table schématique, constituée de treize lignes et quarante colonnes, figure ci­après (Fig. 2). Pour l’obtenir, nous avons remplacé la dénomination de chaque étoile mentionnée dans les horloges stellaires dont nous disposons par un chiffre, un nombre ou une lettre, selon qu’il s’agit d’étoiles marquant la succession des heures de nuit durant les trente­six premières décades (1, 2, 3, … 36) ou les cinq jours supplémentaires (A, B, … M) de l’année civile égyptienne (voir Planches 11 à 29) (Neugebauer et Parker, 1960, pages 2­3 et Gadré et Roques, 2007a).

Les heures de nuit égyptienne

Afin de savoir si le lever héliaque ou nocturne d’un décan marquait le début ou la fin d’une heure de nuit, étudions le cas de l’étoile Sirius :
le 17­18 juillet (II Peret 21) de l’une des années comprises entre l’an 2097 et l’an 2090 BC, cette étoile effectuait son lever héliaque plus d’une heure après le début de l’aube et une trentaine de minutes avant le lever du Soleil ;
✔ onze décades et neuf jours plus tard, c’est­à­dire le 13­14 novembre (II Chemou 20), elle apparaissait à l’est, trois heures environ après le coucher du Soleil et une heure et demi après la fin du crépuscule astronomique. Son lever s’effectuait par nuit noire.
Examinons à présent les répercussions de chacune des hypothèses envisagées au §.3 :
H1. le lever héliaque ou nocturne de Sirius sanctionnait le début d’une heure de nuit. Cette hypothèse implique que la nuit égyptienne aurait débuté une heure et demi après la fin du crépuscule astronomique (début de la première heure de nuit) et se serait achevée avec le lever du Soleil (fin de la douzième heure de nuit)16. Ainsi, la nuit égyptienne aurait été constituée de onze heures de nuit noire et une heure de nuit plus claire ;
H2. le lever héliaque ou nocturne de Sirius sanctionnait la fin d’une heure de nuit. Cette hypothèse implique que la nuit égyptienne aurait débuté simultanément ou presque avec la nuit noire et se serait achevée durant l’aube. Or, toutes les étoiles visibles à l’oeil nu sont de magnitude apparente plus élevée que celle de Sirius ; leur lever héliaque s’effectue donc bien avant le lever du Soleil, soit peu après le début de l’aube. Ainsi, la nuit égyptienne aurait été constituée de douze heures de nuit noire et se serait vraisemblablement étendue de la fin du crépuscule astronomique (début de la première heure de nuit) au début de l’aube (fin de la douzième heure de nuit).
Divers auteurs ont privilégié l’hypothèse (H2) selon laquelle le lever de chaque décan sanctionnait la fin d’une heure de nuit. En effet, selon Otto Neugebauer, « l’utilisation des décans pour la mesure du temps nocturne conduit à la division de la nuit noire en douze heures » (Neugebauer, 1955). D’après Richard A. Parker, « la première heure de nuit était de durée indéterminée, commençant avec la nuit noire et s’achevant avec l’apparition d’une étoile décanale à l’est du ciel. La durée de cette heure de nuit diminuait au fil des jours de la décade considérée, jusqu’à ce que le lever d’un autre décan indique la première heure de nuit ; et ce, durant toute la décade suivante. La fin de la douzième heure de nuit de chaque début de décade coïncidait quant à elle avec le lever héliaque d’un décan et précédait l’aube de très peu de temps. Au fil des jours de la décade considérée, la douzième heure de nuit était suivie d’une période d’obscurité toujours plus longue, vraisemblablement incorporée à la douzième heure de nuit » (Parker, 1974). Plus généralement, « l’apparition d’une étoile à l’est indiquait la fin d’une heure de nuit et le début de la suivante » (Neugebauer et Parker, 1960, page 96)17.
Parce qu’elle nous apparaît bien plus logique et cohérente que l’hypothèse H1 (voir notes i et 16), nous adopterons l’hypothèse H2 selon laquelle l’apparition d’un décan à l’est marquait la fin d’une heure de nuit. Le fait que la nuit égyptienne débute avec la fin du crépuscule astronomique et s’achève avec le début de l’aube implique la variabilité de la durée de la nuit égyptienne au fil des saisons de l’année. La variabilité de la durée de chacune des douze heures de nuit résulte quant à elle de la différence de magnitudes apparentes et de localisations spatiales des étoiles décanales (voir Chap. 6 §.3).
Considérant que chacun des décans égyptiens constituait le point d’intersection entre l’écliptique et l’horizon local à une heure donnée et en chaque début de décade de l’année ronde égyptienne constituée de 360 jours, Otto Neugebauer et Richard A. Parker ont établi un graphique (Fig.3) traduisant la variabilité de la durée des douze heures de nuit au fil des décades de l’année ronde égyptienne. Au chapitre 6 (voir §.3), nous en affinerons les contours au moyen du calcul.

Caractéristiques des listes d’étoiles

Les listes de types Tm#t, knmt, Senenmout, Séthi IC, Séthi IA et Séthi IB diffèrent principalement au travers du nombre d’étoiles mentionnées :
les listes de type Tm#t mentionnent 47 décans (Table 8) :
36 d’entre eux, numérotés 1 à 36, sont des décans réguliers ;
les 11 autres, notés A à M, sont des décans épagomènes (voir Chap. 2 §.2) ;
les listes de type knmt mentionnent 30 décans réguliers (Table 8). La régularité du décan 4a sera discutée au §.351 ;
les listes de type Senenmout mentionnent 42 décans (Table 8) :
36 d’entre eux figurent entre les décans 31a et 31. Il s’agit de décans réguliers, marquant la succession des heures de nuit au cours des trente­ six décades de l’année ronde égyptienne ;
6 autres décans, notés 31b, 40e, 4a, 4 (ou 40g), 5 (ou 40h) et 40i, sont mentionnés entre les planètes Jupiter, Saturne et Mars d’une part, Mercure et Vénus d’autre part. D’après Otto Neugebauer et Richard A. Parker, il s’agit de décans épagomènes (Neugebauer et Parker, 1969, pages 117­8)52 ;
les listes de type Séthi IC mentionnent 45 décans (Table 8) :
entre les décans 31a et 31 figurent 39 décans. L’analogie entre les listes de type Senenmout et les listes de type Séthi IC suggère que trois d’entre eux – les décans 21c, 28b et 28a – ont été insérés par erreur parmi les 36 décans réguliers. D’après Otto Neugebauer et Richard A. Parker, ces trois décans sont épagomènes (Neugebauer et Parker, 1969, page 133) ;
à la suite du décan 31, entre les planètes Jupiter, Saturne et Mars d’une part, Mercure et Vénus d’autre part, figurent 6 autres décans : 31b, 40e, 4a, 4, 5 et 40i. Tout comme sur les listes de type Senenmout, il s’agit de décans épagomènes – ce qui porte leur nombre total à 9 ; les listes de type Séthi IA mentionnent 54 ou 55 décans (Table 8) :
entre les décans 31a et 31 figurent 39 ou 40 décans selon que nous tenons compte ou pas du décan 20a mentionné sur l’une des huit listes. L’analogie avec les listes de types Senenmout et Séthi IC permet de classer les décans 21c, 28b et 28a parmi les décans épagomènes (Neugebauer et Parker, 1969, pages 127­8) .

Époque de constitution des six prototypes de listes d’étoiles

Les listes de types Tm#t, knmt, Senenmout, Séthi IC, Séthi IA et Séthi IB ont été extraites de vestiges communément datés de la Fin de la Première Période Intermédiaire à l’Époque Romaine (Table 8). Nous avons déduit l’époque de conception de leurs prototypes respectifs (Tables 7 et 10) des positions occupées par les décans 1 et 31 :
la position occupée par le décan 31 sur les listes de type Tm#t – en d’autres termes, la date de lever héliaque de l’étoile Sirius à l’époque considérée (voir Chap. 2 §.3 et 7) – nous a permis de connaître l’époque de constitution des listes de ce type (Table 7) ;
la position occupée par le décan 1 sur les listes de type knmt – c’est­à­dire l’application du principe de vagabondage de l’année civile égyptienne aux listes de type Tm#t (voir Chap.2 §.7) – nous a permis de déterminer l’époque de constitution des listes de type knmt (Table 7) ;
les positions occupées par les décans 1 et 31 sur les listes de types Senenmout, Séthi IC, Séthi IA et Séthi IB – c’est­à­dire l’application du principe de vagabondage de l’année civile égyptienne aux listes de type Tm#t (voir §.3) – nous a permis de connaître l’époque de constitution des prototypes de ces quatre types de listes (Table 10).
Nos propositions de datation :
des listes de types Tm#t et knmt (Table 7) ont été confirmées par la datation de la moitié des sarcophages correspondants, établie sur la base de critères archéologiques, philologiques, topologiques, etc. (voir Chap. 2 §.7) ;
du prototype des listes de type Séthi IB (Table 10) a trouvé confirmation dans la référence au Papyrus el­Lahoun (voir note 59) ;
des prototypes des listes de types Senenmout, Séthi IC et Séthi IA (Table 10) n’ont été étayées par aucun élément de nature archéologique.
Ainsi, notre datation astronomique des prototypes des listes de types Senenmout, Séthi IC et Séthi IA ne peut être confirmée. Toutefois, ils ont nécessairement été conçus entre la dynastie XII (Table 10) et l’époque d’édification des monuments sur lesquels ils figurent, c’est­à­dire :
entre l’an 1900 et l’an 1450 BC62 pour ce qui est des listes de type Senenmout ;
entre 1900 et 1280 BC63, pour ce qui est des listes de types Séthi IC et Séthi IA.
Notre travail d’identification des décans égyptiens – plus particulièrement, nos propositions d’identification de chacun des 90 décans –, devra tenir compte de l’incertitude entourant la datation des prototypes des listes de types Senenmout, Séthi IC et Séthi IA64.

Lieu de conception des six prototypes de listes d’étoiles

Les listes de types Tm#t, knmt, Senenmout, Séthi IC et Séthi IA ornent des édifices disséminés le long de la Vallée du Nil, entre Alexandrie au nord ( = 31°) et Assouan au sud ( = 24°) (Neugebauer et Parker, 1969, pages 6­140) :
dix­sept des vingt horloges stellaires de types Tm#t et knmt ont été retrouvées à Assiout ou Abydos, en Moyenne Égypte ; les trois autres proviennent de la région thébaine, en Haute Égypte (voir Chap. 2 §. 6) ;
douze des dix­huit listes de type Senenmout proviennent de la région thébaine ; deux autres ont été retrouvées près de Memphis, en Basse Égypte ; deux autres ont été découvertes à Hermopolis, en Moyenne Égypte ; enfin, deux sont d’origine inconnue ;
cinq des sept listes de type Séthi IC proviennent de la région thébaine ; les deux autres ornent des édifices d’Abydos, en Moyenne Égypte ;
cinq des huit listes de type Séthi IA proviennent de la région thébaine ; une autre d’Abydos ; une autre du Fayoum ; une dernière est d’origine inconnue ;
cinq des onze listes de type Séthi IB proviennent de Sohag, Abydos et Dendérah, en Moyenne Égypte ; cinq autres listes ornent des édifices de Haute Égypte, entre Esna et Assouan ; une dernière liste a été retrouvée dans le delta.

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Table des matières

Chapitre 1 : Prolégomènes
1. Un cycle de soixantedix jours
2. Les constellations égyptiennes
3. Les sources archéologiques
4. Les travaux antérieurs
5. Conclusion
Chapitre 2 : Les horloges stellaires et l’année civile égyptienne
1. L’année civile égyptienne
2. Description d’une horloge stellaire
3. Principe de fonctionnement d’une horloge stellaire
4. Les heures de nuit égyptienne
5. Constitution d’une liste d’étoiles à partir d’une horloge stellaire théorique
6. Regroupement des horloges stellaires
7. Datation des horloges stellaires
8. Conclusion
Chapitre 3 : Les listes d’étoiles
1. La base de données archéologiques
2. Caractéristiques des listes d’étoiles
3. Datation des listes d’étoiles
4. Discussion relative à l’époque et au lieu de constitution des six prototypes de listes d’étoiles
4.1. Epoque de constitution des six prototypes de listes d’étoiles
4.2. Lieu de conception des six prototypes de listes d’étoiles
5. Conclusion
Chapitre 4 : Détermination de la période d’invisibilité annuelle des étoiles
1. Etapes de constitution du modèle de visibilité stellaire
2. Estimation de la précision recherchée
3. Constitution de la base de données stellaires
4. Reconstitution de la voûte céleste à l’époque historique considérée
4.1. Effets du mouvement qui anime chaque étoile
4.1.1. Effets du mouvement propre
4.1.2. Effets d’une variation de mouvement propre
4.2. Effets de parallaxe, d’aberration et déviation gravitationnelle
4.3. Effets de la précessionnutation et du mouvement polaire sur l’axe de rotation de la Terre
4.3.1. Deux types de modèles de précessionnutation
4.3.2. Introduction à l’approche classique
4.3.3. Equations de la précession
4.3.4. Equations de la nutation
4.3.5. Effets du mouvement polaire
4.4. Conclusion
5. Restriction de l’échantillon d’étoiles candidates
5.1. Cas des étoiles circumpolaires
5.2. Cas des étoiles visibles en leur jour de conjonction avec le Soleil
6. Test de visibilité d’une étoile
6.1. Détermination du jour de conjonction avec le Soleil (jd4 )
6.2. Discussion relative aux échelles de temps
6.3. Détermination des instants de lever et de coucher de l’étoile et du Soleil en leur jour de conjonction jd4
6.4. Les différentes sources d’extinction atmosphérique
6.4.1. La diffusion Rayleigh
6.4.2. La diffusion Mie
6.4.3. L’absorption par l’ozone stratosphérique
6.4.4. Coordonnées horizontales locales de l’étoile observée
6.4.5. Profils de taux d’humidité de l’air ambiant
6.4.6. Extinction atmosphérique totale
6.5. La brillance du ciel
6.6. Seuil de détection d’un point source par l’oeil humain
6.6.1. Condition de visibilité d’un astre dans le ciel
6.6.2. Acuité visuelle de l’observateur
6.7. Test de visibilité d’une étoile
7. Constitution de l’échantillon d’étoiles candidates
7.1. Date de coucher héliaque d’une étoile
7.2. Date de lever héliaque d’une étoile
7.3. Période d’invisibilité annuelle d’une étoile
8. Redéfinition des contours de l’anneau décanal
9. Discussion autour de l’arcus visionis
10. Conclusion
Chapitre 5 : Identification des décans égyptiens
1. Etude de cas : l’étoile Sirius
1.1. La latitude du site d’observation
1.2. La période d’invisibilité annuelle de Sirius
1.3. L’époque historique considérée
1.4. Révision de nos propositions de datation des listes d’étoiles
1.5. Conclusion
2. Les différentes étapes d’identification des décans égyptiens
3. Identification des décans égyptiens
3.1. Identification des décans 31a, 31b et 32
3.2. Identification du décan 33
3.3. Identification du décan 34
3.4. Identification des décans 35 et 35a
3.5. Identification des décans 36 et 36a
3.6. Identification des décans 37 et 38
3.7. Identification du décan A
3.8. Identification du décan 1
3.9. Identification du décan B
3.10. Identification du décan 2
3.11. Identification du décan C
3.12. Identification du décan 3
3.13. Discussion relative au décan 2a
3.14. Identification du décan D
3.15. Identification du décan 4
3.16. Identification du décan E
3.17. Identification du décan 5
3.18. Identification du décan F
3.19. Identification du décan 6
3.20. Identification des décans 3a, 3b, 4a, 4b et 5a
3.21. Identification du décan G
3.22. Identification du décan 7
3.23. Identification du décan H
3.24. Identification du décan 8
3.25. Identification du décan J
3.26. Identification du décan 9
3.27. Identification du décan K
3.28. Identification du décan 10
3.29. Identification du décan M
3.30. Identification du décan 11
3.31. Identification des décans 9a et 9b
3.32. Identification du décan 12
3.33. Identification des décans 13 et 12a
3.34. Identification du décan 14
3.35. Identification des décans 15, 13a et 14a
3.36. Identification du décan 16
3.37. Identification du décan 17
3.38. Identification du décan 18
3.39. Identification du décan 20
3.40. Identification du décan 19
3.41. Identification du décan 22
3.42. Identification du décan 23
3.43. Identification des décans 20a, 21, 21a, 21b, 21c et 22a
3.44. Identification du décan 24
3.45. Identification du décan 25
3.46. Identification des décans 26 et 26a
3.47. Identification du décan 28b
3.48. Identification du décan 28
3.49. Identification du décan 29
3.50. Identification du décan 26b
3.51. Identification du décan 30
3.52. Identification des décans 28a, 27a, 27b, 27c et 27d
3.53. Identification des décans 29a et 29b
3.54. Localisation des décans 39a, 39b, 40a, 40b, 40c, 40d, 40e, 40f, 40g, 40h et 40i
3.55. Localisation du décan L
4. Récapitulatif des étoiles candidates aux décans égyptiens
5. Conclusion
Chapitre 6 : Validation et exploitation des résultats
1. Examen de la validité des résultats obtenus
1.1. Comparaison avec les résultats publiés par d’autres auteurs
1.2. Tests de validité des identifications proposés
1.2.1. Effet d’une variation d’époque historique
1.2.2. Effet d’une variation de latitude du site d’observation
1.2.3. Effet d’une variation du taux d’humidité de l’air ambiant ..
1.2.4. Effet d’une variation d’acuité visuelle de l’observateur
1.2.5. Conclusion
1.3. Réalisme des identifications proposées
1.4. Interdépendance des identifications proposées
2. Examen de la « véracité » du contenu des six types de listes d’étoiles
3. Étude de la variabilité des heures de nuit égyptienne
4. Cartographie du ciel méridional de l’Égypte ancienne
5. Conclusion
Conclusion
Notes des Chapitres 1 et 2
Bibliographie

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