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Le nez
Le planum nasal des carnivores comprend un épiderme épais fortement kératinisé, un derme dépourvu de glandes sébacées et glandes sudoripares. Des papilles dermiques profondes sont présentes et la surface de la peau n’est pas lisse avec des empreintes comparables aux empreintes digitales humaines.
Le conduit auditif externe
Il contient des petits follicules pileux, des glandes sébacées et des glandes sudoripares apocrines modifiées appelées glandes cérumineuses. Le derme est rattaché au périchondre et au périoste des tissus de soutien.
Les jonctions cutanéo-muqueuses
Elles se situent aux lèvres, aux nasaux, aux paupières, à la vulve, au prépuce et à l’anus. L’épithélium y est plus épais que dans la peau typique adjacente, et la couche cornée y est plus fine réalisant une transition avec la muqueuse non kératinisée (digestive, respiratoire, oculaire, uro-génitale).
La jonction cutanéo-muqueuse anale est caractérisée, chez les carnivores, par la présence de glandes spécialisées (glandes du sac anal).
Le coussinet plantaire
La peau des coussinets est épaisse, souvent pigmentée, dépilée et fortement kératinisée. Un compartiment épidermique de mélanocytes peut être présent chez le chat, alors qu’il est quasiment absent du reste du corps.
L’épiderme du coussinet est le plus épais du corps des carnivores et toutes les couches épidermiques y sont présentes. La jonction dermoépidermique forme des papilles chez le chien avec des crêtes épithéliales, alors qu’elle est lisse chez le chat.
Dans le derme, les glandes sudoripares présentes sont de type eccrine ; elles ont un rôle dans le marquage du territoire.
L’hypoderme est épais, composé de tissu adipeux et de tissus conjonctifs lâches entremêlés formant le coussinet adipeux ; celui-ci est responsable de l’élasticité et de la déformabilité. Le coussinet a un rôle d’absorption des chocs et de résistance à l’abrasion, un rôle comportemental ; c’est une structure très innervée dont la fonction sensorielle est importante.
Le scrotum
Le scrotum est l’un des endroits du corps où la peau est la plus fine. L’épiderme possède une couche cornée peu développée.
Le derme est peu développé et peu important; il contient des glandes sébacées et sudoripares apocrines, mais peu de follicules pileux. Les poils y sont courts et fins par rapport au reste du corps.
Dans le derme et l’hypoderme, les fibres collagènes et élastiques sont entremêlées aux fibres musculaires du dartos, muscle lisse responsable de la positon des testicules par rapport au corps, facteur de régulation de la température scrotale et donc de la spermatogenèse.
Les glandes sudoripares
Il existe deux types de glandes sudoripares qui diffèrent par le mode de sécrétion, leur localisation et l’aspect histologique.
? Les glandes sudoripares apocrines : la sécrétion apocrine est une émulsion lipidique. Les glandes sudoripares apocrines sont très nombreuses chez le chien mais peu fonctionnelles (rôle phérormone). Elles contiennent des immunoglobulines qui jouent un rôle antimicrobien.
? Les glandes sudoripares eccrines ou atrichiales : elles sont indépendantes des follicules pileux ; elles déversent leurs produits de secrétion dans l’espace extra-cellulaire par fusion de la membrane de la vacuole de secrétion avec la membrane plasmique (exocytose). Elles sont présentes dans le nez et le coussinet des carnivores. Elles sont responsables de la sudation limitée aux coussinets des carnivores sous l’influence de la température ambiante ou de la peur.
? Les glandes de la région péri-anale
– Les glandes anales sont des glandes apocrines modifiées tubulo-alvéolaires dont la sécrétion est lipidique chez le chien. Elles s’ouvrent dans l’anus et sont situées plus profondément et plus crânialement que les glandes circumanales.
– Les glandes du sac anal sont des diverticules cutanés qui sont situés de part et d’autre en région ventro-latérale. Ce sont des glandes sudo-apocrines.
– Les glandes circumanales non associées aux poils, certaines sont modifiées et appelées glandes hépatoïdes du chien.
Thermorégulation cutanée chez les carnivores
– Rôle dans la lutte contre le froid : la vasoconstriction cutanée et l’érection pilaire augmentent le pouvoir isolant.
– Rôle de la peau dans la lutte contre le chaud : couleur du poil, la vasodilatation cutanée et de la sudation.
Peau et soleil (Germain et coll., 2005)
Le rayonnement solaire est constitué de rayons ultraviolets à (UV A) et B (UV B).
– Soleil et vitamine D : les UV B permettent la synthèse par la glande sébacée du précurseur de la vitamine D à partir du cholestérol. La forme active de la vitamine D obtenue après hydroxylation dans le foie et dans le rein garantit la qualité de la couche cornée et possède une action immunorégulatrice limitant les inflammations cutanées. Son rôle principal est le métabolisme calcique. Par ailleurs, les U V B préviennent les excès des vitamines D.
– Toxicité aiguë du Soleil sur la peau : Observée sur le ventre, le flanc et le chanfrein des chiens à peau particulièrement dépigmentée.
– Toxicité chronique du soleil sur la peau (cas des actinocancers).
– Soleil et vieillissement de la peau : la peau vieillit plus vite si elle est plus exposée au soleil.
Action immunosuppressive des UV :
Les UV inhibent les fonctions des cellules de Langerhans par endommagement ou par synthèse par les kératinocytes des substances inhibitrices des cellules de Langerhans. La conséquence est un effet immunosuppresseur. Il peut être bénéfique (atténuation des inflammations et des allergies cutanées) ou néfaste (favorise indirectement l’apparition des actinocancers).
Vieillissement cutané
L’âge s’accompagne d’une perte de certaines fonctions cutanées et de caractéristiques morphologiques (le poil sec et terne, présence de zones alopéciques, épaississement cutané, augmentation de poils blancs, griffes mal formées et cassantes).
La fréquence des tumeurs cutanées augmente aussi avec l’âge (Catcott, 1972 ; Gross et coll., 1992).
La protection assurée par la peau confère l’harmonie et le bon fonctionnement physiologique de l’organisme de l’animal.
L’atteinte de l’une ou l’autre des structures fragilise la peau et entraîne des répercussions sur son fonctionnement. C’est ce qui se passe lors des agressions diverses (physiques, chimiques, microbiennes) dont la peau est cible. Ces agressions se manifestent, soit par des infections générales, soit par des affections cutanées de nature variée qui détériorent le corps de l’animal et peuvent même conduire à sa mort.
Les affections cutanées sont parmi les principaux motifs de consultation des chiens en médecine vétérinaire. Elles ont plusieurs causes (parasitaire, infectieuse, nutritionnelle, allergique, tumorale, hormonale, traumatique) (Niemand et Suter, 1992 ; Scott et coll.,1995 ; Muller et Kirk, 1975).
GENERALITE SUR LES AFFECTIONS CUTANEES DU CHIEN (Petit et coll., 2002)
Des affections cutanées d’origine parasitaire
Chez le chien, les parasitoses constituent l’un des motifs de consultations le plus fréquent. Il s’agit des parasitoses aussi bien internes qu’externes et des parasitoses sanguines à l’origine d’une symptomatologie variée.
Les parasitoses internes ou endoparasitoses
On distingue des vers ronds (némathelminthes) et des vers plats (plathelminthes) dont l’action pathogène peut atteindre divers organes pouvant entraîner la mort (Scott et coll.,1995, Pangui et Kaboret, 1993). Parmi ces maladies on a :
– l’ankylostomose : Cette helminthose est fréquente dans les élevages de chiens et est due à des vers hématophages de la famille des ankylostomidés.
Le tableau clinique se déroule en deux phases successives :
• Une phase d’invasion caractérisée par des plaies cutanées sous forme de trajets sinueux parsemés de boutons, des papules, et par une hypertrophie des noeuds lymphatiques. Les lésions sont surtout localisées aux doigts, ventre, et aux membres.
• Une phase d’état caractérisée par l’aggravation des symptômes Le diagnostic est basé sur les signes cliniques et lésionnels complétés par une analyse de sang.
Le traitement est basé sur l’administration de l’ivermectine (ivomec 1% ND) à la dose de 1ml / 50 kg de poids vif.
LA LEISHMANIOSE CANINE
La leishmaniose canine est une protozoose zoonotique, infectieuse et inoculable due à la multiplication dans les macrophages et dans toute cellule à capacité macrophagique d’un flagelle (Leishmania infantum, leishmania donovani) intracellulaire, et transmis par la piqûre d’un diptère du genre Phlebotomus (ou phlébotome). Sur le plan clinique, on distingue des formes latentes et des formes déclarées pouvant atteindre plus ou moins gravement, isolément ou simultanément la peau, les viscères abdominaux et le système réticuloendothélial.
Les symptômes cutanés sont caractérisés par :
– un pélage clairsemé,
– une dermatite exfoliative chronique non prurigineuse,
– une alopécie du chanfrein, de l’extrémité des oreilles et du pourtour des yeux,
– présence de grandes squames blanches, légèrement grasses.
Les lésions cutanées peuvent s’étendre à l’encolure, au dos, aux membres et aux pieds, avec développement excessif des griffes, dû à une inflammation de leur lit. Il apparaît de plus des érosions, des ulcérations et des fistules cutanées.
D’autres signes cliniques sont notés : une adénomégalie, un abattement, une anorexie, un amaigrissement, et une cachexie (Boudaroua, 2003).
Le diagnostic est basé sur les signes cliniques, des données épidémiologiques et confirmé par la mise en évidence du parasite dans les calques d’ulcère ou de fistules coloré par la méthode de Giemsa ou de Romanowsky. D’autres tests sont employés dans le diagnostic de laboratoire ( immunofluorescence indirecte, Elisa, PCR).
Pour le traitement, les médicaments de choix sont les dérivés stibiés pentavalents comme le méglumine-antimonate (glucantime) avec 2 séries de 10 injections à 14 jours d’intervalle, à raison de 50mg / kg puis de 100 mg / kg à partir du 3ème jour en intraveineuse lente. Si on procède au tarissement de la source du parasite, le risque de transmission de ce parasite à l’homme est réduit (Boudaroua, 2003; Bourdoiseau et coll., 2004).
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Table des matières
PREMIERE PARTIE : GENERALITES SUR LA PEAU ET SES AFFECTIONS
CHAPITRE I : LA PEAU ET SES ANNEXES
I-1 Organisation générale
I-1-1 L’épiderme
I-1-2 La membrane basale
I-1-3 Derme
I-1-4 Hypoderme
I- 2 Variation topographique et spécifique
I-2-1 Le poil, le follicule pileux, le cycle pilaire
I-2-1-1 Développement du follicule pileux
I-2-1-2 Organisation du follicule pileux
I-2-1-3 Le cycle pilaire
I-2-1- 4 Le poil et le muscle arrecteur du poil
I-2-1- 5 Poils sensoriels ou tactiles
I-2-2 Le nez
I-2-3 Le conduit auditif externe
I-2-4 Les jonctions cutanéo-muqueuses
I-2-5 Le coussinet plantaire
I-2-6 Le scrotum
I-3 Les glandes annexes
I-3-1 Les glandes sébacées
I-3-2 Les glandes sudoripares
I-3-3 Les glandes spécialisées
I- 4 Histophysiologie
I-4-1 Thermorégulation cutanée chez les carnivores
I-4-2 Peau et soleil
I-4-3 Action immunosuppressive des UV :
I-4-4 Peau et hormones :
I-4-5 Vieillissement cutané
CHAPITRE II : GENERALITE SUR LES AFFECTIONS CUTANEES DU CHIEN
II-1 Des affections cutanées d’origine parasitaire
II-1-1 Les parasitoses internes ou endoparasitoses
II-1-2 La leishmaniose canine
II-1-2 Les parasitoses externes ou ectoparasitoses
II-1-2-1 Gale
II-1-2-2 Démodecie
II-1-2-3 La cordylobiose du chien
II-1-2-4 Cheyletiellose occulte zoonotique
II-2 Les affections cutanées d’origine bactérienne
II-2-1 Impétigo
II-2-2 Folliculites
II-2-3 Furonculose
II-2-4 Hydradénite suppurée
II-2-5 Pyodermite Juvénile
II-2-6 Infections staphylococciques
II-2-7 Dermatite néonatale
II-3 Les affections cutanées d’origine mycosique
II-3-1 Teigne
II-3-2 Blastomycose
II-3-3 Infections par les algues
II-4 Les affections cutanées d’origine virale
II-4-1 Maladie de carré
II-4-2 Hépatite Contagieuse Canine
II-4-3 Maladie d’Aujeszky
II-4-4 Infection à Herpès virus
II- 5 Les affections cutanées d’origine allergique
II-5-1 Dermatose allergique
II-5-2 Urticaire
II-5-3 Allergie par inhalation
II-5-4 Dermatite primaire de contact
II-6 Les affections cutanées d’origine immunitaire
II-6-1 Pemphigus Vulgaire
II-6-2 Pemphigus foliacé
II-6-3 Pemphigus érythémateux
II-6-4 Pemphigus végétant
II-6-5 Pemphigoïde
II-6-6 Lupus Erythémateux Disséminé (LED)
II-6-7 Lupus Erythémateux Discoïde
II- 7 Les affections cutanées d’origine hormonale
II-7-1 Hypercorticisme
II-7-2 L’Hypothyroïdie
II-7-3 Alopécie répondant à la castration
II-7-4 Dysendocrinie sexuelle femelle
II-7-5 Dysendocrinie sexuelle surrénalienne
II-7-6 Carence en hormone somatotrope du chien adulte (Pseudo-Cushing, hyposomatotropisme)
II- 8 Les affections cutanées d’origine alimentaire
II-8-1 Carence en zinc
II-8-1-1 Carence en zinc par trouble de l’absorption
II-8-1-2 Carence en zinc conditionnée par un excès de calcium, de protéine et de la vitamine D
II-8-2 Carence en acide gras insaturé
II- 9 Les affections cutanées d’origine psychogène
II-9-I Dermatites de léchage
II-9-2 Mordillement et léchage des pattes
II-9-3 Léchage de l’anus
II-9-4 Léchage de la tête du pli du grasset
II-9-5 Troubles de comportement chez l’animal de compagnie
II- 10 Les affections cutanées d’origine environnementale
II- 11 Les affections cutanées diverses.
II-11-1 Panniculite nodulaire
II-11-2 Dermatite pustuleuse sous-cornée
II-11-3 Trouble de la pigmentation
II-11-4 Erythéma Néonatum
II-11-5 Crétinisme
II-11-6 Asthénie cutanée
II-11-7 Séborrhée
II-11-8 Acanthose pigmentaire
II- 12 Les affections des griffes
II-12-1 Onychorrhexie
II-12-2 Paronyxie
II-12-3 Onychomycose
II- 13 Tumeurs cutanées et Lésions pseudotumorales
II- 13-1 Tumeurs primaires
II-13-1-1 Tumeurs épithéliales (épiderme, follicules pileux, glandes)
II-13-1-1-1 Epithélioma basocellulaire
II-13-1-1-2 Epithélioma spinocellulaire
II-13-1-1-3 Adénomes
II-13-1-1-4 Adénocarcinome
II-13-1-1-5 Tumeurs des follicules pileux
II-13-1-2 Tumeurs conjonctives
II-13-1-2-1 Histiocytome
II-13-1-2-2 Mastocytome
II-13-1-2-3 Lymphosarcome cutané (Mycosis fongoïde)
II-13-1-2-4 Fibrome et Fibrosarcome
II-13-1-2-5 Neurofibrome
II-13-1-2-6 Lipome et Liposarcome
II-13-1-2-7 Mélanome
II- 13-2 Tumeurs secondaires
II-13-3 Lésions pseudo-tumorales
II-13-3-1 Kystes
II-13-3-2 Naevi
Chapitre III : Méthodes d’étude et de traitement des affections cutanées
III- 1 Principes généraux du diagnostic des affections cutanées
III- 1- 1 Anamnèse et commémoratifs
III-1-1-1 Signalement
III-1-1-2 Environnement
III-1-1-3 La maladie
III-1-2 Examen clinique
III-1-3 Examen de laboratoire
III-2 Principes thérapeutiques
III-4-1 Principes généraux
III-4-2 Traitement local
III-4-3 Traitement général
DEUXIEME Partie : ETUDE EXPERIMENTALE (Etude de terrain)
CHAPITRE I- Matériel et méthodes
I-1 Période et Lieux d’étude
I-2 Les animaux
I-3 Examen clinique
I-3-1 Matériel
I-3-2 Fiches de consultation
I- 4 Réalisations des prélèvements
I- 4-1 Raclage
I-4-2 Prélèvement de poils
I-4-3 Biopsie
I-4-4 Prélèvement de pus
I-4-5 Exérèse
I-5 Analyses et examens de laboratoire
I-5-1 Analyses parasitologiques
I-5-2 Examens histopathologiques
I-5-2-1 Matériel de laboratoire
I-5-2-2 Enregistrement des prélèvements et recoupe
I-5-2-3 Confection des coupes histologiques
I-5-2-3-1 Circulation
I-5-2-3-2 Confection des coupes histologiques (microtomie ou coupe des blocs de paraffine)
I-5-2-3-3 Étalement des coupes histologiques
I-5-2-3-4 Collage des coupes
I-5-2-3-5 Coloration des coupes
I-5-2-3-6 Montage des lames
I-5-2-3-7 Observation des coupes histologiques
CHAPITRE II- RESULTATS
II-1 Les consultations
II-1-1 Lieux d’étude
II-1-2 Caractéristiques des animaux examinés
II-1-3 Affections cutanées diagnostiquées
II-1-3 Traitements et suivi
CHAPITRE III- DISCUSSION
CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
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