Caractéristiques sociodémographiques et clinique des participants

Caractéristiques sociodémographiques et clinique des participants

L ‘hôpital de jour psychiatrique comme modèle de soins

Dans le domaine des soins en santé mentale, plusieurs modalités de traitement ont émergé et leur développement se poursuit encore aujourd’hui. Il en est ainsi pour le contexte clinique des hôpitaux de jour psychiatriques. À l’ origine, l’inspiration théorique des hôpitaux de jour en psychiatrie provenait du concept d’hospitalisation partielle. La définition de ce concept réfère à ceci : L’hospitalisation partielle se définit comme un traitement actif, ambulatoire, intensif et ayant une durée limitée. Les services cliniques sont offerts de façon structurée et sont coordonnés dans un environnement stable. L’hospitalisation partielle est un terme général pour définir les types de traitement qui ne requièrent pas l’utilisation d’un lit à l’hôpital. Cette forme de soins s’adresse à des individus ayant une altération significative du fonctionnement résultant de problèmes psychologiques, émotionnels ou comportementaux. Par ce traitement, il est aussi visé d’avoir un impact clinique positif sur le réseau social du patient. [traduction libre] (Block & Lefkovitz, 1991, p. 1-2)

En bref, la notion d’hospitalisation partielle est utilisée pour caractériser les programmes de soins qui offrent un traitement thérapeutique avec une durée circonscrite et qui ne nécessite pas l’alitement du patient. L’étendue clinique de l’hôpital de jour est très vaste puisqu’il peut être utilisé pour répondre aux besoins de différentes clientèles et problématiques. Ainsi, l’hôpital de jour peut aider tant une clientèle pédiatrique, adolescente, adulte ou gériatrique ou encore, être conçu pour répondre à des problèmes d’ordre médical ou de santé mentale. Dans le contexte des problèmes de santé mentale, il peut concerner les personnes ayant soit un diagnostic de trouble de l ‘humeur, trouble de la personnalité, trouble psychotique, d’abus de substances ou de trouble des conduites alimentaires (Weiss, Dubin, & William, 1982). En somme, la raison première de l’hôpital de jour psychiatrique est d’offrir un traitement psychologique aux personnes qui sont dans une phase aigüe de la maladie et qui autrement seraient hospitalisées. Le traitement qui y est offert vise à rétablir l’autonomie fonctionnelle et l’état de santé mentale de la personne. Considérant la diversité des patients, des diagnostics et des processus thérapeutiques il semble que seulement quelques chercheurs se sont appliqués à évaluer l’efficacité de cette modalité de traitement.

Le modèle de l’Hôpital de jour des troubles anxieux et de l’humeur L’Hôpital de jour des troubles anxieux et de l’humeur (RDJ) de l’Institut universitaire en santé mentale de Québec (IUSMQ; anciennement le Centre hospitalier Robert-Giffard) résulte de la réorganisation des services en santé mentale et a vu le jour en octobre 1997. S’inscrivant dans les services de deuxième ligne en santé mentale, la fonction principale de l’RDJ est d’être une alternative à l’hospitalisation et une transition lorsque celle-ci a été nécessaire. L’RDJ vise à préciser le diagnostic, résoudre des problèmes complexes de santé mentale, éviter la psychiatrisation et effectuer le retour vers les services de première ligne, c’est-à-dire les médecins de famille, les CSSS, les psychologues en cabinet privé et les organismes communautaires. Les intervenants de 1 ‘HOJ sont deux psychiatres, un psychologue, un travailleur social, une ergothérapeute et deux infirmiers. Pour être admise à l’HOJ, une personne doit présenter les caractéristiques suivantes : avoir un diagnostic principal de trouble de 1 ‘humeur ou un trouble anxieux, avoir des difficultés transitoires occasionnant une désorganisation majeure du fonctionnement habituel, consentir au traitement offert, avoir 18 ans ou plus et pouvoir se déplacer pour assister quotidiennement au traitement. Puisque le programme thérapeutique de l’HOJ est intensif, centré sur la thérapie individuelle et de groupe et qu’il concerne un diagnostic précis, certains cas d’exclusion sont rencontrés. Par exemple, les patients qui présentent une déficience intellectuelle ou qui ne démontrent pas la motivation, la tolérance ou la capacité psychologique nécessaire à la participation aux groupes psychothérapeutiques sont exclus. Les critères d’exclusion concernent aussi les patients qui présentent une dangerosité imminente pour eux-mêmes ou autrui. Pour ceux qui présentent un trouble sévère d’abus de substances, ils sont alors orientés vers les services en toxicomanie et peuvent être réévalués lorsque leur condition est stabilisée. Pour les patients dont l’état psychique est instable ou dont les ressources financières sont précaires, l’HOJ bénéficie d’un lien immédiat avec le Centre de crise de

Québec où cinq lits d’hébergement en résidence thérapeutique sont disponibles en tout temps pour les patients de l’BDJ. Le traitement prodigué à l’BDJ se distingue de celui offert dans les autres hôpitaux de jour psychiatriques car il est élaboré spécifiquement pour traiter les personnes ayant un diagnostic de trouble de l’humeur ou un trouble anxieux. Ainsi, le traitement de l’BDJ rejoint spécifiquement les patients ayant un diagnostic d’épisode dépressif majeur, de trouble panique, trouble obsessionnel-compulsif, trouble d’anxiété généralisée, trouble bipolaire, trouble dysthyrnique, trouble de stress post-traumatique, trouble panique avec agoraphobie et phobie sociale. De plus, il peut également offrir des services à une clientèle ayant un trouble de la personnalité du groupe C, soit la personnalité dépendante, évitante ou obsessionnelle-compulsive. Puisque les patients qui présentent un épisode dépressif majeur représentent la majeure partie de la clientèle (59 %), cette étude portera spécifiquement sur cette clientèle. Suivent ensuite les troubles de la personnalité (15 %), les troubles d’adaptation (10 %), les troubles psychotiques (7 %), les troubles anxieux (7 %) et autres diagnostics (2 %). Les femmes représentent environ 66 % de la clientèle. La moyenne d’âge observée est de 43 ans. Le groupe des 31 à 45 ans représente 42 % de la clientèle tandis que celui des 18 à 30 ans représente 23 %. Les 46 à 64 ans représentent 32 % et les 65 ans et plus 3 % de cette même clientèle.

Les facteurs thérapeutiques liés à la psychothérapie

Sur le plan de la recherche scientifique et clinique, l’efficacité de la psychothérapie est largement appuyée par des données probantes. En effet, depuis plus de 50 ans, de nombreux résultats obtenus dans l’évaluation de l’efficacité de la psychothérapie démontrent qu’elle permet d’atténuer les symptômes psychologiques, de résoudre les problèmes relationnels, d’améliorer l’efficacité personnelle et la qualité de vie d’une proportion importante des gens qui l’expérimentent (Lambert & Olges, 2004). D’autre part, Runsley (2002) mentionne que la psychothérapie permet de réduire les coûts associés aux soins de santé car elle améliore la santé mentale, favorise le respect des plans de traitement et contribue à améliorer la santé physique par l’adoption de saines habitudes de vie. Par conséquent, son impact positif est non négligeable pour les patients qui en bénéficient ainsi que leur entourage. Cependant, les données de la recherche divergent quant aux facteurs qui expliquent ses mécanismes d’action et son efficacité. Dans ces conditions, l’intérêt des chercheurs et des cliniciens se porte actuellement sur l’identification des facteurs responsables d’un changement thérapeutique chez le patient. Ainsi, le terme facteur thérapeutique est utilisé en recherche pour rendre compte de tout ce qui peut expliquer, promouvoir et soutenir le changement thérapeutique (Joyce et al, 2011; Lambert, 1986). Dans leur étude, Roge, Farrell, Munchel et Strauss (1988) utilisent le tenne facteur thérapeutique pour définir les éléments de la thérapie qUl contribuent à une issue thérapeutique positive.

Dans la littérature, il existe différentes méthodes pour témoigner de l’efficacité de la psychothérapie. L’une des plus utilisées est la méthode de Jacobson et Truax (Jacobson & Truax, 1991). Cette méthode consiste à évaluer l’importance clinique du changement thérapeutique obtenu au tenne de la psychothérapie. Pour ce faire, deux critères sont utilisés: l’amélioration clinique (improvement) et le rétablissement (recovery). L’amélioration clinique se définit par la soustraction entre la mesure pré et posttraitement qui est ensuite divisée par l’écart type. Pour affinner que le changement est significatif, le résultat obtenu par ce calcul doit être supérieur à 1.96 (2 écarts types). Il est à noter que plusieurs chercheurs, dont Speer (1992), critiquent cette façon de mesurer le changement obtenu au tenne de la psychothérapie. Il explique que cette méthode peut être biaisée car elle utilise une régression de la moyenne. Par conséquent, un patient qui présente un niveau de détérioration plus important précédemment au traitement est plus susceptible de présenter aussi un résultat élevé d’amélioration clinique.

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Table des matières

Sommaire
Liste des tableaux
Remerciements
Introduction
Contexte théorique
Les troubles de l’humeur
L’hôpital de jour psychiatrique comme modèle de soins
Le modèle de l’Hôpital de jour des troubles anxieux et de l’humeur
Les facteurs thérapeutiques liés à la psychothérapie
Synthèse et rappel des objectifs de l’étude
Méthode
Plan de l’étude
Participants
Instruments de mesure
Variables sociodémographiques et cliniques
Perception des patients quant aux facteurs thérapeutiques contribuant à
l’amélioration thérapeutique
Symptômes dépressifs
Symptômes anxieux
Perception de l’état de santé mentale
Procédure
Considérations éthiques
Analyse des données
Résultats
Caractéristiques sociodémographiques et clinique des participants
Liste des facteurs thérapeutiques perçus comme efficaces par les patients de
l’lIDJ
Facteurs thérapeutiques analogues aux hôpitaux de jour psychiatriques
Nouveaux facteurs thérapeutiques et spécifiques aux patients de l’lIDJ
Changement cliniquement significatif
Discussion
Objectif principal
Objectif secondaire
Forces et limites
Conclusion
Références
Appendice A. Questionnaire des facteurs thérapeutiques
Appendice B. BDI-II
Appendice C. State – Trait Inventory for Cognitive and Somatic Anxiety (STICSA)
Appendice D. État de santé mentale
Appendice E. Schéma des différents moments de prises de mesure à l’lIDJ

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