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MORPHOLOGIE ET CYCLE EVOLUTIF
La morphologie du parasite varie sans cesse dans son aspect et sa taille, au cours du cycle biologique. Les plasmodies sont des parasites intracellulaires dont la multiplication nรฉcessite un hรดte intermรฉdiaire vertรฉbrรฉ (lโhomme) oรน se dรฉroule le cycle asexuรฉ ou schizogonie, et un hรดte dรฉfinitif invertรฉbrรฉ (anophรจle) chez qui se dรฉroule la multiplication sexuรฉe ou sporogonie [11,12]. (Figure 1).
๏ถ Chez l’homme
A la faveur dโune piqure, lโanophรจle femelle infestรฉ injecte des sporozoรฏtes (รฉlรฉments fusiformes de 8 ร 12 micromรจtres de diamรจtre) localisรฉs dans ses glandes salivaires dans un vaisseau sanguin humain. Ces sporozoรฏtes se rรฉpandent rapidement dans tout l’organisme, pรฉnรฉtrant activement et indiffรฉremment dans diffรฉrents types de tissus cellulaires. Seuls les sporozoรฏtes ayant gagnรฉ le foie et franchi une derniรจre barriรจre constituรฉe par les cellules de Kupffer, poursuivent leur cycle : c’est la schizogonie tissulaire ou cycle exo-รฉrythrocytaire. Le sporozoรฏte pรฉnรจtre dans l’hรฉpatocyte et se transforme en trophozoรฏte, puis en schizonte. A maturitรฉ le schizonte hรฉpatique encore appelรฉ corps bleu, รฉclate, libรฉrant des mรฉrozoรฏtes : formes uni nuclรฉรฉes qui initieront la phase รฉrythrocytaire. Le mรฉrozoรฏte de provenance tissulaire pรฉnรจtre dans l’hรฉmatie par endocytose et s’y transforme en trophozoรฏte jeune. Aux dรฉpens de l’hรฉmoglobine dont il se nourrit, le trophozoรฏte รฉlabore des grains de pigment noir : l’hรฉmozoรฏne, rรฉsidu voisin de l’hรฉmatine. Parvenu ร maturitรฉ il se forme un schizonte composรฉ d’un certain nombre de mรฉrozoรฏtes qui se disposent en une forme rรฉguliรจre appelรฉe ยซ corps en rosace ยป, avec le pigment rassemblรฉ au centre du schizonte. Le corps en rosace mรปr se dilate puis รฉclate, libรจre le pigment et les mรฉrozoรฏtes qui vont parasiter des hรฉmaties vierges. Il semblerait que c’est l’รฉclatement quasi simultanรฉ des corps en rosace appartenant ร la mรชme gรฉnรฉration qui provoque l’accรจs fรฉbrile observรฉ au cours du paludisme [13,14]. Cet accรจs fรฉbrile est de type :
– Tierce : toutes les 48 heures, pour P. falciparum, P.vivax, P.ovale.
– Quarte : toutes les 72 heures, pour P. malariae.
– Amorce du cycle sporogonique dans le sang
Quelques jours aprรจs l’invasion sanguine, certains trophozoรฏtes prรฉsents dans les hรฉmaties vont subir une รฉvolution particuliรจre. Leur dรฉveloppement au lieu dโaboutir ร la formation des schizontes, va donner des gamรฉtocytes mรขles et femelles. Ces gamรฉtocytes dรฉpourvus de tout pouvoir pathogรจne ne peuvent plus รฉvoluer chez l’homme, mais vont poursuivre leur dรฉveloppement chez l’anophรจle femelle [13].
๏ถ Chez l’anophรจle femelle
Lโanophรจle femelle, en infestant lโorganisme humain par sa salive au cours dโune piqure, va รฉgalement se nourrir de sang humain. Il absorbe par la mรชme occasion les diffรฉrents stades du parasite prรฉexistant dans ce sang. Les รฉlรฉments asexuรฉs : trophozoรฏtes et schizontes sont digรฉrรฉs. Seuls les gamรฉtocytes poursuivent leur dรฉveloppement.
Le gamรฉtocyte mรขle, parvenu dans l’estomac du moustique, libรจre 4 ร 8 รฉlรฉments minces, allongรฉs, flexueux, mobiles : c’est le phรฉnomรจne de l’exflagellation. Ces รฉlรฉments sont appelรฉs microgamรจtes. Quant aux gamรฉtocytes femelles, ils subissent une maturation et deviennent des gamรจtes femelles ou macro gamรจtes. Lโun des microgamรจtes pรฉnรจtre dans le macrogamรจte ; les deux noyaux fusionnent, il y a fรฉcondation et formation d’un ลuf mobile appelรฉ ookinรจte. Cet ookinรจte, grรขce { sa mobilitรฉ va s’enfoncer dans la paroi de l’estomac du moustique pour finalement s’immobiliser entre l’รฉpithรฉlium et la couche musculaire. Il devient un oocyste qui va grossir pour atteindre et mรชme dรฉpasser 60 micromรจtres de diamรจtre. Le noyau de l’oocyste se divise plusieurs fois, les divisions cytoplasmiques suivent. Il se forme ainsi ร l’intรฉrieur de l’oocyste des milliers d’รฉlรฉments, qui d’abord arrondis, vont devenir fusiformes puis allongรฉs : ce sont les sporozoรฏtes. Parvenu ร maturitรฉ, l’oocyste รฉclate et libรจre les sporozoรฏtes qui vont sโaccumuler dans les glandes salivaires du moustique. L’anophรจle devenue infectante contaminera un nouvel individu en lui inoculant lors d’une piqรปre, des sporozoรฏtes. La durรฉe du cycle sporogonique est en moyenne de 10 ร 40 jours, en fonction de la tempรฉrature, de l’humiditรฉ de l’air et de l’espรจce plasmodiale hรฉbergรฉe par l’anophรจle [13].
D’une faรงon gรฉnรฉrale P. falciparum et P. vivax รฉvoluent plus rapidement que P. ovale et P. malariae surtout.
Le cycle sporozoรฏque n’est possible qu’au-dessus d’une certaine tempรฉrature : 17ยฐ C pour P. vivax et P. malariae.
VECTEURS
Les vecteurs du paludisme humain appartiennent tous au genre Anopheles.
Les anophรจles appartiennent au phylum des Arthropodes, ร la classe des Insectes, ร l’ordre des Diptรจres, au sous-ordre des Nรฉmatocรจres, ร la famille des Culicidae ร la sous famille des Anophelinae et au genre Anopheles.
On compte environ 400 espรจces anthropophiles et zoophiles d’anophรจles dans le monde. Mais seules 60 d’entres elles sont des vecteurs de paludisme dans les conditions naturelles. Les mรขles se nourrissent uniquement de nectars, ils ne pas hรฉmatophages. Les femelles ont besoin de protรฉines pour assurer le dรฉveloppement de leurs ovaires ; elles les puisent dans le sang des vertรฉbrรฉs, dont l’homme. Seules les femelles sont donc capables de transmettre le paludisme [13,15].
Au Sรฉnรฉgal 20 espรจces d’anophรจles sont actuellement connues. Mais les principaux vecteurs du paludisme sont Anopheles gambiae et Anopheles funestus [13,15].
RESERVOIR DE PARASITES
L’homme infectรฉ et l’anophรจle femelle constituent les rรฉservoirs de parasites pour les principales espรจces. Cependant, P. malariae peut รชtre retrouvรฉ chez le singe [13,15].
MODE DE TRANSMISSION
Le paludisme est transmis par la piqรปre de lโanophรจle femelle.
Il faut signaler la possibilitรฉ de transmission congรฉnitale, transfusionnelle ou de contamination accidentelle chez le personnel mรฉdical manipulant du sang parasitรฉ. Ces autres modes de contamination ne jouent aucun rรดle รฉpidรฉmiologique [10].
LES FACTEURS FAVORISANTS LA TRANSMISSION
La tempรฉrature
Le cycle sporogonique nรฉcessite une tempรฉrature minimale de 15ยฐ C pour P. vivax et P. malariae et 22ยฐ C pour P. falciparum. La tempรฉrature optimale se situe autour de 27ยฐ C pour P. ovale [13,15].
I.3.6.2 L’eau et l’humiditรฉ
Les eaux stagnantes constituent les gรฎtes larvaires. Les pluies, en entretenant ces eaux, participent ร la multiplication des vecteurs et ร l’endรฉmie palustre. L’humiditรฉ influe positivement sur la longรฉvitรฉ du vecteur [13,15].
Les facteurs anthropiques
Des modifications du rรฉseau hydrographique (barrage et irrigations) entraรฎnent la prolifรฉration des vecteurs.
Les modifications des couverts vรฉgรฉtaux par la dรฉforestation, favorisent la multiplication des espรจces dans les marres ensoleillรฉes.
Le dรฉveloppement des transports, favorisant les mouvements de population, entraรฎne une dissรฉmination des vecteurs.
Les conditions socio-รฉconomiques dรฉfavorables, (promiscuitรฉ), peuvent favoriser la transmission [13,15].
Les facteurs individuels
Grossesse : la diminution de l’immunitรฉ au cours de la grossesse expose la femme enceinte ร un paludisme grave.
Age : les enfants de 0 ร 5 ans sont les plus exposรฉs du fait de leur immunitรฉ encore imparfaite. Profession : toute profession exposant l’homme ร la maladie : mรฉdecins, infirmiers, sages-femmes, techniciens de laboratoire [13, 15,10].
INDICATEURS EPIDEMIOLOGIQUES
La paludomรฉtrie รฉvalue l’intensitรฉ de l’endรฉmie palustre ร l’aide de certains indices dans la population humaine et dans la population vectrice [11].
Chez l’homme
L’indice splรฉnique (IS) : il reprรฉsente le pourcentage de sujets porteurs de splรฉnomรฉgalie. Cet indice est apprรฉciรฉ chez les sujets de 2 ร 9 ans non soumis ร une chimiothรฉrapie [11].
Il est peu spรฉcifique et reflรจte les rรฉinfections successives.
L’indice plasmodique (IP) : reprรฉsente le pourcentage de sujets examinรฉs prรฉsentant des hรฉmatozoaires dans leur sang pรฉriphรฉrique. Il renseigne sur le degrรฉ d’endรฉmicitรฉ dans une collectivitรฉ [11].
Chez l’enfant de moins dโun an, il reflรจte la frรฉquence des infections rรฉcentes. Chez l’adolescent et l’adulte, il informe sur le degrรฉ d’immunitรฉ de la population considรฉrรฉe.
L’indice gamรฉtocytaire : reprรฉsente le pourcentage de sujets porteurs de gamรฉtocytes dans la population humaine [11].
Il indique le potentiel infectant de la population vis ร vis des anophรจles et donc le risque d’infectivitรฉ.
L’indice sรฉro-รฉpidรฉmiologique est dรฉterminรฉ par la moyenne gรฉomรฉtrique des titres d’anticorps spรฉcifiques obtenus chez des sujets donnรฉs [11].
Les valeurs de ces diffรฉrents indices, dรฉterminent les zones d’holo, d’hyper, de mรฉso et d’hypo-endรฉmie, elles sont valables uniquement chez les enfants รขgรฉs de 2 ร 9ans (cf. tableau I).
La goutte รฉpaisse et le frottis sanguin
A lโaide dโun vaccinostyle, on pique le bout du doigt ou le lobule de lโoreille ou le talon chez lโenfant, puis on prรฉlรจve sur une lame porte objet bien dรฉgraissรฉe une ou deux gouttes de sang. A lโaide dโune autre lame on effectue :
o Quand il sโagit de la goutte รฉpaisse, une dรฉfibrination immรฉdiate de la goutte par un mouvement en spirale tout en รฉtalant le sang. La GE est ensuite sรฉchรฉ puis dรฉshรฉmoglobinisรฉe par lโeau neutre. Cโest une technique de concentration du plasmodium 10 ร 20 fois plus sensible que le frottis. Cet examen permet de dรฉterminer de faibles taux de parasitรฉmie. La destruction des hรฉmaties et la dรฉformation du plasmodium rendent lโidentification des espรจces dรฉlicates [29, 30].
o Pour le frottis sanguin, on procรจde ร un รฉtalement monocellulaire en couche mince sรฉchรฉe. Le frottis sera ultรฉrieurement fixรฉ { lโalcool mรฉthylique. La coloration de la goutte รฉpaisse et du frottis est faite par une solution Giemsa ร 10%. Leur examen au microscope sโeffectue au grossissement 100 avec de lโhuile { immersion. La GE et le frottis mince permettent de faire respectivement la numรฉration parasitaire (parasitรฉmie) et lโidentification de lโespรจce [13, 29,30].
Le Quantitative Buffy Coat (QBC)
Elle est basรฉe sur la coloration { lโรฉtat frais par un fluorochrome (lโacridine orange) des รฉlรฉments figurรฉs du sang (hรฉmaties parasitรฉes) sรฉparรฉs par centrifugation diffรฉrentielle. La lecture se fait ร la lumiรจre UV. Elle ne permet pas une identification de lโespรจce ni une numรฉration des hรฉmaties parasitรฉes. Cโest une technique rapide, fiable mais chรจre [27].
DIAGNOSTIC INDIRECT
Mรฉthodes sรฉrologiques
Ce sont des mรฉthodes immunologiques. La prรฉsence de Plasmodium dans le sang provoque la formation d’anticorps dirigรฉs contre les antigรจnes du parasite. On peut ainsi titrer le complexe antigรจne anticorps.
Ces diffรฉrentes techniques sont : l’immunofluorescence indirecte, l’hรฉmagglutination indirecte, le test ELISA, l’immuno chromatographie [21]. Cependant elles ne sont pas utilisรฉes pour le diagnostic des formes cliniques de paludisme.
๏ Immunofluorescence indirecte
C’est la mise en รฉvidence de l’anticorps antiparasitaire grรขce ร des immunoglobulines conjuguรฉes ร une substance fluorescente [21].
๏ Hรฉmagglutination indirecte
Diverses dilutions de sรฉrums รฉtudiรฉs sont mises en prรฉsence d’hรฉmaties jouant le rรดle de particules inertes ร la surface desquelles les antigรจnes sont fixรฉs [21].
๏ Enzyme Linked Immuno Sorbent Assay ( ELISA )
Ce test utilise des antiglobulines conjuguรฉes pour mettre en รฉvidence la prรฉsence d’anticorps spรฉcifiques antiparasitaires [31].
Test de diagnostic rapide : TDR
Les tests de diagnostic rapides du paludisme, parfois appelรฉs ยซbandelettes rรฉactives ยป dรฉtectent les antigรจnes spรฉcifiques (protรฉines) produits par les parasites. Ces antigรจnes sont prรฉsents dans le sang des personnes infectรฉes. Le test rapide signale leur prรฉsence par un changement de couleur de la bandelette de nitrocellulose. Certains de ces tests ne peuvent dรฉtecter quโune seule espรจce (Plasmodium falciparum) habituellement en repรฉrant la protรฉine riche en histidine (HRP2) spรฉcifique au parasite.
Dโautres dรฉtectent plusieurs espรจces du genre plasmodium qui peuvent infecter lโhomme, dรฉcelant divers antigรจnes [21].
Les tests se prรฉsentent sous plusieurs formes :
๏ง Cassette en plastique ;
๏ง Carte ;
๏ง Bandelette rรฉactive ;
๏ง Systรจme mixte cassette bande.
APPORT DE LA BIOLOGIE MOLECULAIRE
Des techniques nouvelles rรฉsultant des progrรจs de la biologie molรฉculaire pourraient รชtre utilisรฉes pour le diagnostic du paludisme.
Polymรฉrase Chain Rรฉaction (PCR) :
C’est un processus d’amplification de l’ADN parasitaire utilisant des stades de dรฉnaturation et d’amplification du matรฉriel gรฉnรฉtique. La PCR dรฉtecte le plasmodium dans 10ml de sang. Son coรปt รฉlevรฉ limite sa diffusion [10].
L’utilisation de la sonde ร ADN [21, 10]
Elle permet de reconnaรฎtre, dans un prรฉlรจvement de sang, aprรจs marquage prรฉalable par un radioscope ou une enzyme, les fragments du gรฉnome du parasite dont on soupรงonne la prรฉsence chez le patient. On utilise pour cela des sondes marquรฉes au phosphore radioactif 32 p.
TRAITEMENT
Les mรฉdicaments antipaludiques peuvent รชtre classรฉs en deux (2) groupes :
o Les schizonticides ; o Les gamรฉtocytocides.
Presque tous les antipaludiques sont des schizonticides. Ils ont une action sur les formes endo-รฉrythrocytaires du cycle schizogonique. Ils suppriment (traitement curatif) ou prรฉviennent (Traitement prรฉventif) lโapparition des symptรดmes cliniques. Les gamรฉtocytocides ont une action sur les formes potentiellement sexuรฉes et sur les gamรฉtocytes capables dโassurer la transmission de lโaffection { lโanophรจle et donc la survie de lโespรจce plasmodiale. Ils ont en outre un certain degrรฉ dโactivitรฉ sur les formes exo-รฉrythrocytaires tissulaires mais ont une tolรฉrance trรจs infรฉrieure ร celle des schizonticides [32,33].
LES SCHIZONTICIDES
Ils sont actifs contre les schizontes intraglobulaires et sont utilisรฉs pour traiter ou prรฉvenir un accรจs palustre. Cependant ils ont peu ou pas dโaction sur les gamรฉtocytes. Ils sont subdivisรฉs en 2 groupes selon mode dโaction (rapide et lent) et leur origine (naturelle et synthรฉtique).
Selon leur mode dโaction
๏ถ Les schizonticides sanguins dโaction rapide qui se concentrent fortement dans les hรฉmaties parasitรฉes pour agir au niveau du noyau de lโhรฉmatozoaire (quinine, artรฉmisinine et dรฉrivรฉs, chloroquine, amodiaquine, halofantrine, mรฉfloquine) [34,35, 10];
๏ถ Les schizonticides dโaction lente qui inhibent la croissance du parasite en bloquant la division du noyau [34,35, 10].
Selon leur origine
๏ถ Les schizonticides naturels
o La quinine : Quinoforme*, Arsiquinoforme*, Paluject*, Quinimax*
Antipaludique naturel, la quinine est un alcaloรฏde extrait de lโรฉcorce de quinquina dont les vertus sont connues depuis lโantiquitรฉ. Cโest une base faible, et en thรฉrapeutique, on utilise les sels basiques sous forme de sulfate, disulfate, chlorhydrate et formiate. Cโest le mรฉdicament de premiรจre intention dans les urgences (accรจs pernicieux) ร cause de sa rapiditรฉ dโaction surtout en perfusion intraveineuse { la posologie de 25mg /kg/j de quinine base en 3 prises espacรฉes de 4h pendant 3 jours. Cependant son utilisation peut comporter un certain nombre dโeffets indรฉsirables comme le cinchonisme (bourdonnement, hypoacousie et vertige), lโhypoglycรฉmie, la possibilitรฉ de nรฉcrose et dโabcรจs au point dโinjection par voie intramusculaire [34, 35,10].
o LโArtรฉmisinine et ses dรฉrivรฉs (Ester et Ether)
๏ง Les dรฉrivรฉs dโartรฉmisinine
La Dihydroartรฉmisinine (DHA) : Cotexcin*, Alaxin*, Arthemax*
Elle est indiquรฉe dans lโaccรจs palustre simple { P. falciparum sous la forme de comprimรฉs ร la posologie de 2mg/kg de poids corporel le premier jour et 1mg/kg de poids de J2 ร J7. Elle est contre indiquรฉe au cours du premier trimestre de la grossesse [34, 35,10].
LโArtรฉmether : Paluther* , Gvither*, Malather*, Artesiane*
Les formes orales sont utilisรฉes dans les formes simples ร la dose de 4mg/kg le premier jour puis 2mg/kg les 6 jours suivants. En cas de paludisme grave, il est utilisรฉ en intramusculaire profonde ร la posologie de 1,6 mg/kg toutes les 12 heures soit 3,2 mg/kg le premier jour, puis 1,6 mg/kg pendant au moins 3 jours jusquโ{ ce que le malade puisse prendre le traitement par voie orale [34, 35,10].
LโArtรฉsunate: Arsumax*, Plasmotrim*, Arinate*, Arthรฉsis*
Cโest un dรฉrivรฉ hรฉmisuccinate de la dihydroartรฉmisinine, elle-mรชme obtenue par rรฉduction de lโartรฉmisinine. Il se prรฉsente sous forme de comprimรฉs { 50mg ou 200mg dโartรฉsunate de sodium, sous forme dโampoule injectable de 60mg dโartรฉsunate de sodium pour 1ml et sous forme de suppositoire ร 100mg et 400mg.
Pour le traitement du paludisme simple, il est utilisรฉ en combinaison ร la dose de 4mg/kg une fois par jour pendant 3 jours plus lโantipaludique associรฉ.
Pour le traitement du paludisme grave, la dose est de 2,4mg/kg en IM suivi de 1,2 mg/kg 12h et 24h plus tard puis 1,2mg/kg tous les jours pendant 6 jours [34, 35,10].
๏ถ Les schizonticides de synthรจse
๏ง Amino-4-quinolรฉines
Ce sont des antipaludiques synthรฉtisรฉs entre 1930 et 1945. Les plus utilisรฉs sont : la chloroquine et lโamodiaquine du fait de leur efficacitรฉ, leur coรปt faible et de leur bonne tolรฉrance [34, 35,10].
Chloroquine: Aralen*, Rรฉsorchcine*, Nivaquine*
Elle existe sous forme de comprimรฉs. La posologie en traitement curatif des accรจs palustres est de 25mg/kg rรฉpartis en 3 jours : 10mg/kg/j les 2 premiers jours puis 5 mg/kg le troisiรจme jour. En prophylaxie, elle est utilisรฉe ร 10mg/kg/semaine [34, 35, 10].
Amodiaquine : Camoquin*, Flavoquine*
Elle est disponible en poudre aromatisรฉe et en comprimรฉ. Les doses sont comparables ร celles de la chloroquine et elle agit en inhibant la rรฉplication de lโADN en sโintercalant au niveau des brins de la double hรฉlice. Elle est rรฉservรฉe uniquement au traitement curatif de lโaccรจs palustre { la posologie de 10 mg/kg pendant 3 jours.
๏ง Les Aryl -Amino-Alcools
Cโest une famille de schizonticides sanguins qui regroupe des composรฉs identifiรฉs ร partir des annรฉes 70. Les antipaludรฉens les plus connus de cette famille sont : la Mรฉfloquine, lโ Halofantrine et la Lumรฉfantrine [34, 35,10].
La Mรฉfloquine: Lariam*, Mรฉphaquin*
Cโest une quinolรฉine mรฉthanol proche de la quinine. Elle est utilisรฉe en prophylaxie et en traitement curatif et est efficace sur la quasi-totalitรฉ des souches.
Elle existe sous forme de comprimรฉs et est indiquรฉe en traitement curatif ร la posologie de 25 mg/kg en trois prises espacรฉes de 8h. En prophylaxie, elle est utilisรฉe ร la dose de 25 mg/kg/semaine chez lโadulte et 4 mg/kg/semaine chez lโenfant. Elle est contre indiquรฉe chez la femme enceinte et lโenfant de moins de 15 kg [34, 35,10].
Lโhalofantrine: Halfan*
Cโest un phรฉnanthrรจne mรฉthanol, son activitรฉ est proche de celle de la Mรฉfloquine. Elle est efficace sur les souches chloroquinorรฉsistantes. Elle est proposรฉe en traitement curatif des accรจs palustres sous forme de comprimรฉs ร la posologie de 25mg/kg en 3 prises espacรฉes de 6h. LโHalofantrine est dรฉconseillรฉe en prophylaxie et elle est contre indiquรฉe chez la femme enceinte [34, 35,10].
Lumรฉfantrine
Plus connue sous le nom de benflumรฉtol, la Lumรฉfantrine est aussi un schizonticide. Une des caractรฉristiques de la Lumรฉfantrine est dโavoir une meilleure biodisponibilitรฉ par voie buccale lorsquโelle est prise avec un repas riche en graisses. Elle est souvent utilisรฉe en association dont la plus connue est celle avec lโartรฉmether (Coartem*) [34, 35,10].
๏ง Les Antimรฉtabolites
Ce sont des schizonticides ร action lente qui agissent par inhibition de la synthรจse des acides nuclรฉiques des plasmodiums [34, 35,10].
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Table des matiรจres
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE
I. RAPPELS.
I.1. DรFINITION DU PALUDISME
I.2. HISTORIQUE DE LA PRISE EN CHARGE DU PALUDISME
I.3. EPIDรMIOLOGIE
I.3.1. AGENTS PATHOGรNES
I.3.2. MORPHOLOGIE ET CYCLE รVOLUTIF
I.3.3. LES VECTEURS
I.3.4. RรSERVOIR DE PARASITES
I.3.5. MODE DE TRANSMISSION
I.3.6. LES FACTEURS FAVORISANTS
I.3.7. INDICATEURS รPIDรMIOLOGIQUES
I.3.8. FACIรS รPIDรMIOLOGIQUES
I.4. LA RรPARTITION GรOGRAPHIQUE
I.5. CLINIQUE
I.5.1. FORMES SIMPLES
I.5.2. FORMES GRAVES.
I.6. DIAGNOSTIC
I.6.1. DIAGNOSTIC DIRECT
I.6.2. DIAGNOSTIC INDIRECT
I.6.3. APPORT DE LA BIOLOGIE MOLECULAIRE
I.7. TRAITEMENT
I.7.1. LES SCHIZONTICIDES
I.7.2. LES GAMรTOCYTOCIDES
I.8. PRรVENTION
I.8.1. LA LUTTE ANTI-VECTORIELLE
I.8.2. TRAITEMENT PREVENTIF INTERMITTENT CHEZ LA FEMME ENCEINTE
I.8.3. TRAITEMENT PREVENTIF INTERMITTENT CHEZ LโENFANT DE MOINS DE CINQ ANS
I.9. LA CHIMIORรSISTANCE
I.9.1. DรFINITION
I.9.2. MรCANISMES
I.9.3. FACTEURS FAVORISANTS
I.9.4. MรTHODES DโรVALUATION
II. PROTOCOLE THERAPEUTIQUE NATIONAL
II.1. POLITIQUE NATIONALE DE LUTTE CONTRE LE PALUDISME
II.2. DIRECTIVES RELATIVES AU TRAITEMENT DU PALUDISME SIMPLE
II.3. DIRECTIVES RELATIVES AU TRAITEMENT DU PALUDISME GRAVE
III. LES OFFICINES PRIVEES
III.1. DรFINITIONS
III.2. ORGANISATION DโUNE OFFICINE PRIVรE
III.3. RรLES DES OFFICINES PRIVรES
DEUXIEME PARTIE: NOTRE CONTRIBUTION
I. OBJECTIFS
I.1. OBJECTIF GรNรRAL
I.2. OBJECTIFS SPรCIFIQUES
II. CADRE DโETUDE
III. METHODOLOGIE
III.1. TYPE DโรTUDE
III.2. POPULATION DโรTUDE
III.3. PROTOCOLE DโรCHANTILLONNAGE
III.4. DรFINITION OPรRATIONNELLE DES VARIABLES
III.5. PROCEDURE DE COLLECTE DES DONNEESโฆ
III.6. ASPECT รTHIQUES
III.7. TRAITEMENT DES DONNรES
IV. RESULTATS
I.V.1 ETUDE QUANTITATIVE
I.V.2. ETUDE QUALITATIVE
V. DISCUSSIONS
V.1. LIMITES DE LโENQUรTE
V.2. CARACTERISTIQUES SOCIODEMOGRAPHIQUES DES PRESTATAIRES
V.3. ACTIVITES DES OFFICINES DANS LA PRISE EN CHARGE DU PALUDISME
V.4. CONNAISSANCES DES RECOMMANDATIONS DU PNLP POUR LA PRISE EN CHARGE DU PALUDISME
V.5. ATTITUDES DES PHARMACIENS ET DE LEURS AUXILIAIRES DANS LA PRISE EN CHARGE DES CAS DE PALUDISME SIMPLE
V.6. PRATIQUES DES PHARMACIENS ET DE LEURS AUXILIAIRES DANS LA PRISE EN CHARGE DU PALUDISME SIMPLE
V.7. OPINIONS ET SUGESTIONS DES PHARMACIENS ET DE LEURSAUXILIAIRES CONCERNANT LA POLITIQUE DE PRISE EN CHARGE DU PALUDISME SIMPLE DU PNLP
CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS
REFERENCES
ANNEXES
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