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Les indicateurs de la sécurité alimentaire
L’analyse de la sécurité alimentaire repose sur trois piliers selon la Coordination Nationale de la
Sécurité Alimentaire (CNSA) :
– les disponibilités alimentaires, -l’accès à l’alimentation
-l’utilisation des aliments (CNSA, 2011) (7)
➢ Disponibilités alimentaires
Les disponibilités alimentaires sont les vivres disponibles dans la zone étudiée issus de la production intérieure sous toutes ses formes, des importations commerciales et de l’aide alimentaire. Ces disponibilités peuvent être regroupées à l’échelle d’une région, d’un pays, d’un district ou d’une communauté. Les disponibilités alimentaires sont déterminées par :
-la production : aliments produits dans la zone ;
-le commerce : aliments acheminés dans la zone au moyen des mécanismes de marché;
-les stocks : vivres stockés par les commerçants et dans les entrepôts nationaux ;
-les transferts : produits alimentaires fournis par le gouvernement, les organisations d’aide ou les deux.
➢ Accès à l’alimentation
L’accès à l’alimentation désigne la capacité d’un ménage de se procurer régulièrement des aliments en les produisant, en puisant dans ses stocks, en les achetant ou en ayant recours au troc, aux dons, à l’emprunt ou à l’aide alimentaire, ou encore en combinant ces différentes sources. Exemples : -production familiale récoltes, bétail, etc ;
-chasse, pêche et cueillette d’aliments sauvages ;
-achats sur les marchés, dans les magasins, etc ;
-troc ou échange d’avoir contre des aliments ;
-cadeaux d’amis ou de parents, dons de la communauté, du gouvernement, d’organisations d’aide, etc.
Les produits alimentaires peuvent être disponibles tout en étant inaccessibles pour certains ménages, si ceux-ci ne peuvent ni s’en procurer en quantité suffisante, ni diversifier correctement leur alimentation à partir de ces différentes sources.
➢ Utilisation des produits alimentaires
L’utilisation des produits alimentaires désigne d’une part la façon dont les ménages `préparent les produits alimentaires auxquels ils ont accès et comment ils les répartissent et d’autre part la capacité des personnes à assimiler et à métaboliser les aliments (efficacité de la transformation des aliments par l’organisme).
Elle comprend :
– la façon dont les aliments sont stockés, transformés et préparés, ce qui englobe l’eau et le combustible utilisés pour la cuisson ainsi que les conditions d’hygiène ; les pratiques alimentaires, notamment pour les personnes ayant des besoins nutritionnels particuliers, telles que les nourrissons, les jeunes enfants, les personnes âgées, les malades et les femmes enceintes ou les mères allaitantes ;
– le partage des aliments au sein du ménage et la mesure dans laquelle ce partage correspond aux besoins nutritionnels des différents membres (croissance, grossesse, allaitement maternel, etc.) ;
– l’état de santé de chacun des membres du ménage.
Les produits alimentaires peuvent être disponibles et accessibles, mais certains membres des ménages peuvent ne pas en tirer pleinement profit si la part qu’ils reçoivent n’est pas suffisamment importante ou diversifiée ou si leur organisme ne parvient pas à les assimiler en raison d’une mauvaise préparation ou d’une maladie.
Cause de l’insécurité alimentaire
L’insécurité alimentaire est l’une des trois causes sous-jacentes de la malnutrition, de sorte que partout où elle règne, il y a un risque de malnutrition, y compris les carences en micronutriments. La prise en compte de son incidence sur la situation nutritionnelle est une partie essentielle de l’évaluation initiale de la sécurité alimentaire. Cependant, il ne faut pas supposer que l’insécurité alimentaire est la seule cause de malnutrition, sans prendre en compte les facteurs de cause à effet liés à la santé et aux soins” (PAM, 2009) (33).
Liens de cause เ effet เ double sens
➢ L’insécurité alimentaire peut être une cause de malnutrition.
• un accès insuffisant à l’alimentation peut entrainer un appauvrissement du régime alimentaire et une carence en micronutriments ;
• l’utilisation d’une eau sale pour préparer les repas risque de provoquer des diarrhées, et donc de nuire l’assimilation des micronutriments.
➢ La malnutrition peut être une cause d’insécurité alimentaire.
• une mauvaise alimentation altère la capacité d’apprentissage de l’enfant, ce qui peut limiter ses possibilités de trouver un emploi bien rémunéré par la suite ;
• chez l’adulte, une mauvaise alimentation peut affaiblir la capacité de production et favoriser les maladies, ce qui entraine de graves répercussions économiques pour le ménage, limitant son accès à l’alimentation.
Des études sur la sécurité alimentaire
L’abondance de la littérature existante, en matière de Sécurité Alimentaire (SA), offre une large gamme d’indicateurs de mesure de la situation alimentaire, d’un individu pris isolément ou d’un ménage selon différentes approches.
Selon une étude effectuée à Fénérive-Est par HOUSSAM, le score HFIAS est la méthode utilisée pour mesurer le niveau d’insécurité alimentaire dans le ménage sur les quatre dernières semaines et traduit la situation alimentaire des ménages. Suivant cette méthode, l’indicateur du statut de Prévalence d’Accès des Ménages à l’Insécurité Alimentaire (PAMIA) est utilisé pour notifier la prévalence de l’insécurité alimentaire des ménages La détermination des variables exogènes influant sur la Sécurité Alimentaire (SA) est fondée sur une analyse reflétant les trois dimensions de la sécurité alimentaire : la disponibilité, l’accessibilité et l’usage des aliments. Ainsi, 66,7% des ménages enquêtés sont en situation de sécurité alimentaire, contre 34,3% des ménages en situation d’insécurité alimentaire. Parmi les ménages touchés par l’insécurité alimentaire, 20% sont légèrement touchés par l’insécurité alimentaire, 10,7% sont modérément touchés par l’insécurité alimentaire et 2,6% seulement des ménages font l’expérience d’une grave insécurité alimentaire (HOUSSAM, 2012) (18).
Le score de consommation alimentaire a été calculé en utilisant la fréquence de consommation des différents groupes d’aliments consommés par un ménage durant les 7 jours précédant l’enquête. Ce score calculé selon la méthode du PAM est un indicateur basé sur la diversité alimentaire, la fréquence de consommation et l’apport nutritionnel relatif des différents groupes d’aliments. Cet indicateur permet d’estimer la prévalence de l’insécurité alimentaire à partir de l’application de seuil standards, définis par la CNSA (Coordination Nationale de la Sécurité Alimentaire), qui permettent de déterminer trois groupes de consommation alimentaire : 1) consommation alimentaire pauvre, 2) consommation alimentaire à la limite de l’acceptable et 3) consommation acceptable, les deux premiers groupes de consommation étant considérés comme faisant partie des groupes en insécurité alimentaire.
Selon le rapport de la FAO et du PAM, 3 957 618 ménages ruraux Malgaches souffrent d‘insécurité alimentaire dans les 20 régions couvertes par l’enquête. Dans les mêmes régions, seuls 11,3 % des ménages vivent en sécurité alimentaire (FAO/PAM, 2013) (13).
En 2014 dans l’ensemble des ménages enquêtés par la FAO et le PAM dans 8 régions de Madagascar, environ 2 200 000 personnes sont en insécurité alimentaire si en 2013, dans ces mêmes zones le nombre de personnes dans la même situation n’était que 1 700 000. Cette augmentation provient de l’impact du cyclone Haruna, de la croissance démographique et de l’impact des criquets (FAO/PAM, 2014) (14).
L’insécurité alimentaire se définit par une consommation d’aliments de moins de 2300 Kcal par personne d’après le PNAN. Elle constitue l’une des causes sous-jacentes importantes de la malnutrition. De plus, l’insécurité alimentaire et la pauvreté sont étroitement liées à Madagascar. La pauvreté touche 65% des ménages. Plus d’un tiers des ménages ruraux sont classés en situation d’insécurité alimentaire, et près de la moitié (48%) sont vulnérables à l’insécurité alimentaire. Seuls 17% des ménages sont considérés en état de sécurité alimentaire (PNAN, 2012) (37).
Pour les huit pays du Sahel d’Afrique de l’Ouest et du centre, on estimait que 26 % de la population de la région, étaient en état d’insécurité alimentaire et nutritionnelle, cette proportion atteignant 43 % au Niger. L’insécurité alimentaire a également concerné l’Afrique de l’Est en 2010-2011. L’Ethiopie compte, à elle-seule de 8 à 12 millions de personnes en insécurité alimentaire chronique. L’Afrique australe (Malawi, Zimbabwe, Mozambique) a également été affectée. Les crises alimentaires que connait l’Afrique résultent de chocs conjoncturels (économiques, climatiques, politiques) et de fragilités structurelles qui peuvent être dues à certains facteurs :
– des facteurs environnementaux : les pratiques agricoles inadéquates et le changement climatique dégradent progressivement la fertilité des sols ;
– des facteurs démographiques : la forte croissance de la population, surtout dans les zones rurales, induit une densification d’espaces à faible potentiel agricole ou foncier saturé qui se traduit par des migrations vers des terres moins productives et nourrit une urbanisation rapide et pauvre en emplois ;
– des facteurs sociaux : la faiblesse des systèmes de protection sociale et la déstructuration des réseaux de solidarité familiale provoquée par les migrations ;
– des facteurs économiques : l’alimentation représente la moitié des dépenses des ménages en ville mais aussi à la campagne. Les transports et les intrants, associés à l’insécurité foncière et aux dysfonctionnements des marchés du crédit et des produits agricoles, pénalisent les petites exploitations familiales qui assurent la quasi-totalité de la production alimentaire de la région, mais restent souvent incapables d’assurer complètement leur autoconsommation ;
– des facteurs politiques : le consensus relatif aux politiques sectorielles de sécurité alimentaire est difficile à établir (petites agricultures contre grandes entreprises) (AFD, 2013-2016) (1).
Environ un ménage urbain sur cinq est en insécurité alimentaire et deux autres à risque. Par rapport à la Capitale, la ville de Tamatave présente une meilleure situation avec plus de ménage en sécurité alimentaire et moins de ménage en insécurité alimentaire ou à risque. Par contre, la ville de Tuléar affiche une situation particulière avec moins de ménages en insécurité alimentaire mais plus de ceux qui sont à risque d’y tomber (PAM, 2015) (36).
Une étude réalisée par le PAM à Madagascar indique que les populations vulnérables à l’insécurité alimentaire en milieu rural sont des petits agriculteurs sans terres ou des familles nombreuses, dont les chefs ne reçoivent presque pas d’éducation et qui sont exposées à un bouleversement en période de crise (lors de cyclones tropicaux, d’invasions acridiennes ou à l’arrivée de la période de soudure). En milieu urbain, il s’agit de ceux qui n’ont ni abri ni emploi. La principale cause de l’insécurité alimentaire est la pauvreté, qui touche 70 pour cent de la population (PAM, 2006).
Démographie
Cette commune compte en 2000, 11973 habitants dont 5545 de sexe féminin et 6428 de sexe masculin, avec une densité de 63hab / Km2. En effet, Talata Ampano abrite 2393 ménages avec une taille moyenne de 5 personnes (PCD, 2009) (32).
Climat
Son climat est de type tropical d’altitude mettant en exergue deux saisons, dont une chaude et pluvieuse et une autre froide et sèche. La première saison, de Novembre à Avril, correspond à une période chaude et pluvieuse pendant laquelle se concentrent 90 % des précipitations. La deuxième saison, de Mai à Octobre, se rapporte à une période froide et sèche où la température peut diminuer jusqu’à 6°C (PCD, 2009) (32).
Matériels
Pendant l’enquête, plusieurs équipements ont été utilisés, à savoir : des fiches d’enquêtes pour la consommation alimentaire et les renseignements généraux sur les ménages.
– un cahier, des stylos, des crayons et une gomme pour collecter les données.
– une balance diététique pour peser les aliments.
– un appareil photo pour prendre des photos.
Après la descente, les données collectées ont été traitées avec :
– la table de composition des aliments (annexe 2 p V) élaborée par RAMAROJAONA pour la conversion des aliments en calories et en nutriments (RAMAROJAONA, 1999) (41).
– la table des allocations alimentaires recommandées par la FAO à Madagascar par 24 heures pour calculer les besoins énergétiques et en nutriments.
– une calculatrice pour les calculs.
– le Microsoft office (Word et Excel) 2010 pour la saisie et traitement des données.
– le logiciel SIG (Système d’Information Géographique) pour établir la carte.
– le logiciel SPSS 17.0 pour l’analyse de données
Quelques ménages de la CR de Talata Ampano sont enquêtés et divers documents, comme la monographie de la commune rurale et des supports ayant servi à une documentation très approfondie sont consultés permettant la réussite et le succès de ce travail de recherche.
La réalisation de ce travail nécessite aussi l’utilisation des documents généraux et des documents de travail de différents acteurs publics ou privés, nationaux et internationaux (INSTAT, FAO, PAM, CNSA, etc.).
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Table des matières
INTRODUCTION
I – GENERALITES
I. 1 – La sécurité alimentaire
I. 1. 1-Définition
I. 1. 2-Type d’insécurité alimentaire
I. 1. 3-Les indicateurs de la sécurité alimentaire
I. 1. 4 – Causes de l’insécurité alimentaire
I. 2–Des études sur la sécurité alimentaire
II – METHODOLOGIE
II. 1 -Milieu d’étude
II. 1. 1 -Situation géographique
II. 1. 2 –Présentation des Fokontany
II. 1. 3 – Démographie
II. 1. 4 – Climat
II. 2 – Matériels
II. 3 – Méthodes
II. 3.1 – Type d’enquête
II. 3. 2 – Echantillonnage
II. 4 – Technique d’enquête
II. 4 . 1 – Recueil des données sur la consommation alimentaire
II .4. 2 – Recueil des données sur la disponibilité alimentaire
II. 5 – Analyse des données
II. 5. 1 – Technique de dépouillement
II. 5. 2 – Calcul du nombre des rationnaires jour
II. 5. 3 – Ration Effective (RE)
II. 5. 4 – Ration Théorique (RT)
II. 5. 5 – Taux de Couverture des besoins (TC)
II. 5. 6 – Technique d’évaluation de la sécurité alimentaire
II. 6 – Analyse statistique
II. 6. 1–Test statistique
III – RESULTATS ET INTERPRETATIONS
III. 1 – Caractéristiques socio-économiques et culurelles des ménages
III. 2 – Consommation alimentaire
III. 2. 1 – Quantité des aliments consommés par personne par jour
III. 2. 2 – Couverture des besoins nutritionnels
III. 2. 2. 1 -Taux de couverture des besoins caloriques par FKT
III. 2. 2. 2 –Taux de couverture en Macronutriments
a – Protéines
b – Lipides
c – Glucides
III. 2. 2. 3 – Sels minéraux
a – Calcium
b – Fer
III. 2. 2. 4 – Vitamines
a – Vitamine A
b – Vitamine B1 ou Thiamine.
c – Vitamine B2 ou iboflavine
d – Vitamine PP ou Niacine
e – Vitamine C ou Acide ascorbique
III. 2. 3 – Comparaison des moyennes de la ration effective entre les FKT
III. 2. 4-Détermination statistique de la différence significative selon Mann Whitney
a- Calcium
b- Fer
c- Vitamine A
d- Vitamine PP
III. 3 – Disponibilité alimentaire
III. 3. 1 – Production agricole
a – Riz
b – Manioc
c – Haricot et Arachide
d – Légumes
III. 3. 2 – Elevage
III. 3. 3 – Accès aux marchés
III.3. 4 – Autres indices de sécurité alimentaire
IV – DISCUSSIONS
IV. 1 – Caractéristiques socio-économiques et culturelles des ménages
IV. 2 – Consommation alimentaire
IV. 2. 1- Calories
IV. 2. 2- Macronutriments
a – Protéines
b – Lipides
c – Glucides
IV. 2. 3 – Sels minéraux
a – Calcium
b – Fer
IV. 2. 4 – Vitamines
a – Vitamine A
b – Vitamine B
c – Vitamine C
IV. 3 – Disponibilité alimentaire
IV. 3. 1 – Production agricole
IV. 3. 2 – Elevage
IV. 3. 3 – Accès aux marchés
IV. 3. 4 – Sécurité alimentaire
CONCLUSION
RECOMMANDATIONS
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
ANNEXES
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