CARACTERISTIQUES MORPHOMETRIQUES ET BARYMETRIQUES Cas des abattoirs dans la périphérie Sud-Ouest d’Antananarivo

Morphométrie

   La morphométrie est définie comme étant l’étude et l’analyse de la géométrie des objets, des organes ou du corps. Elle constitue une partie de la biométrie qui s’intéresse aux formes mais ce concept n’a été finalement adopté que vers la fin des années 70. Elle repose sur une approche statistique d’étude quantitative des formes [CNRTL, 2011 ; WIKIPEDIA, 2011]. Entre autre, la morphométrie permet de décrire quantitativement un concept à priori vague, celui de formes générales dans un objet. Elle est de plus en plus appliquée dans de nombreux domaines, comme la systématique, la biologie évolutive, l’entomologie, l’anthropologie physique, la paléontologie, l´écologie, la génétique, la biologie du développement ainsi qu’à la zootechnie [WIKIPEDIA, 2011].

Barymétrie

   QUEINNEC et al. [1971] cité par RASAMISOA [1988] définit la barymétrie comme étant la technique de mesure indirect du poids des animaux qui repose sur un certain nombre de mensurations et qui permettent de calculer le poids ultérieurement. DODO et al. [2001] la décrit simplement comme la détermination approximative du poids par des mensurations. Étymologiquement, le mot barymétrie a deux racines, « bary » et « metrie ». Le premier est issus du grec ancien « baru » signifiant poids, le second vient de « metron » (grec ancien également), qui veut dire mesure [WIKIPEDIA, 2011]. Selon cette décomposition, la barymétrie peut être définie comme étant l’estimation du poids à l’aide de différentes mesures en dehors d’une pesée. La barymétrie utilise la régression dont la particularité est d’avoir le poids comme variable expliquée/dépendante et une ou plusieurs mesures corporelles comme variables explicatives/indépendantes.

Paramètres de fiabilité des modèles

   La fiabilité des modèles a été caractérisée à travers les cinq indices statistiques suivant : la probabilité critique « pcr »: il représente le résultat de l’analyse de variance de la régression. Si pcr est inferieure à 0,05, la variance résiduelle (en relation avec l’erreur d’estimation) est donc faible par rapport à la variance expliquée par la régression [DAGNELIE, 1975 ; TRANCHEFORT, 1979]. Dans ce cas, le modèle est acceptable et plus « pcr » est petit, plus le modèle est fiable. Dans le cas où « pcr » est supérieur à 0,05, le modèle n’est donc pas fiable car la variance résiduelle (variance des erreurs) représente une part importante de la variance totale.

Modèles barymétriques

  Dans le cas général, le tour de poitrine et le tour de ventre suffisent à prédire le poids des moutons. L’analyse de la contribution des différentes variables explicatives dans l’équation 3.1po utilisant le tour de poitrine, le tour de ventre et le tour spiral démontre que l’apport de ce dernier dans le modèle en question est négligeable (p>0,05). (Annexe 16) Par contre, l’amélioration apportée par le tour de ventre dans l’équation 2.1po, par rapport à l’équation 1.1po, est significative (p<0,05). (Annexe 17). L’équation 2.1po (@AB= 0,555TP+0,437TV-44,760 ; Se=1,935kg) est donc à la fois fiable et pratique pour l’estimation du poids vif des moutons en général car elle ne nécessite que la possession d’un ruban métrique pour les mesures, et son utilisation n’entraine pas de perte conséquente en précision. Sur le choix des variables explicatives, les résultats trouvés dans cette étude rejoignent ceux de RASAMISOA [1988] sur les moutons de race locale de Manjakandriana mais ils sont en désaccord avec ceux de TRAORE et al. [2006] sur les moutons Mossi du Burkina Faso, suggérant l’usage du tour de poitrine et de la hauteur au garrot. Dans le cas des castrats, l’analyse de la contribution des différentes variables explicatives note que dans l’équation 5.4mc, l’utilisation des variables largeur de poitrine, profondeur de poitrine et hauteur au garrot peut être omise sans perdre pour autant en précision de manière conséquente. (Annexe 18 et Annexe 19) Ainsi, l’utilisation de l’équation 2.5ts est préférable (@AB=0,508TP+2,465LaT-32,746; Se=1,571kg; R2 =0,861). Chez les béliers, dans l’équation 3.4ma, le tour de ventre et la hauteur au sacrum sont négligeables. (Annexe 20) Par conséquent, l’équation 1.1ma suffit à estimer le poids des béliers (@AB=1,248TP-61,042 ; Se=1,772kg ; R2 =0,916). Concernant les modèles établis à partir des ovins de Tsiombe, la hauteur au garrot peut être enlevée dans l’équation 3.4ts. (Annexe 21) Par voie de conséquence, les deux tours au niveau du ventre et de la poitrine suffisent pour estimer le poids vif dans ce cas, l’utilisation de l’équation 2.1ts (@AB= 0,563TP+0,429TV44,945 ; Se=2,127kg ; R2 =0,832). (Annexe 22)    Chez les ovins de Tuléar, dans l’équation 4.2tu, la contribution de la largeur de la tête, de la largeur de la poitrine ainsi que du tour du ventre est minime. Ces variables peuvent être enlevées montrant ainsi que l’équation 1.1tu est suffisante pour estimer le poids des ovins de Tuléar (@AB=0,996TP-40,060 ; Se=1,597 ; R2=0,910).

CONCLUSION

   Il ressort de cette étude que les ovins de race locale à Madagascar sont de petite taille, de format bréviligne, dont le profil est plus ou moins concave. Quelques différences morphométriques significatives (suivant PV, TV, LaH et HG) ont été constatées entre les animaux des deux provenances. Les ovins de Tuléar ont un format supérieur à celui des ovins de Tsiombe. Entre les mâles entiers et les mâles castrés, des différences morphométriques significatives existent également en ce qui concerne PV, TP, TV, LaE, LaP, LaH, PoV et LTr. De plus, les castrats présentent un gabarit nettement plus grand par rapport aux béliers. La connaissance précise des effets de la castration sur la physiologie du mouton mâle nécessite encore des études plus approfondies telle que l’étude des effets de la castration sur la croissance, sur le rendement et la qualité de la carcasse. Quoi qu’il en soit, dans cette étude, l’intérêt de la castration est démontré par un poids et un gabarit plus élevés. Toutefois, la composition de l’échantillon étudié (52% castrats, 48% béliers,) indique que le taux de castration des moutons reste encore faible. Ainsi, des sensibilisations auprès des éleveurs sur les intérêts de la castration ainsi que sur les techniques appropriées sont nécessaires.

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Table des matières

Liste des tableaux
Liste des figures
Liste des abréviations
INTRODUCTION
CADRAGE THEORIQUE
1-Morphométrie
2-Barymétrie
3-Modèles barymétriques
MATERIELS et METHODES
I- Matériels
1- Site d’études
2- Animal
3-Mesures
II-Méthodes
1-Collecte des données
2- Traitements
RESULTATS ET INTERPRETATIONS
I-Considération d’ensemble
1-Caractéristiques morphométriques
2-Corrélation
3-Typologie
4-barymétrie
II-Considération par rapport aux sexes
1 Caractéristiques morphométriques
2-Corrélations
3-Typologies
4-Barymétrie
III-Considération par rapport à la provenance
1-Caractéristiques morphométriques
2-Corrélations
3-Typologie
4-Barymétrie
DISCUSSIONS
1- Caractérisation de la population
2-Etudes typologiques
3-Modèles barymétriques
CONCLUSION
REFERENCES

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