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EPIDEMOLOGIE [2, 8, 13, 19, 35, 43, 44, 45, 55, 67, 73]
Agents pathogรจnes
Lโagent pathogรจne est un protozoaire. Il appartient au :
– Embranchement des Sporozoa (Apicomplexa)
– Classe des Haemosporidea
– Sous classe des Coccidia
– Ordre des Eucoccidiidae
– Famille des Plasmodidae
– Genre Plasmodium
Il existe quatre espรจces de plasmodium parasites de lโhomme :
– Plasmodium falciparum : elle est plus rรฉpandue dans les rรฉgions tropicales et intertropicales. Sa longรฉvitรฉ dans lโorganisme est habituellement infรฉrieure ร deux mois mais peut atteindre exceptionnellement une annรฉe. Cโest lโespรจce la plus redoutable, celle qui tue.
– Plasmodium vivax : elle intรฉresse les zones plus tempรฉrรฉes. Sa durรฉe de vie peut atteindre 3 ans. Cโest lโespรจce la plus rรฉpandue aprรจs le Plasmodium falciparum.
– Plasmodium ovale : sa longรฉvitรฉ et sa distribution gรฉographique sont similaires ร celle de Plasmodium vivax. Cependant cโest la plus rare des espรจces plasmodiales.
– Plasmodium malariae : sa distribution gรฉographique est plus limitรฉe en foyer dans les zones tropicales et subtropicales. Elle peut avoir une longรฉvitรฉ de plusieurs dizaines dโannรฉes.
Le vecteur
Le vecteur du paludisme est lโanophรจle femelle. Cโest un arthropode appartenant ร :
– lโordre des Dipteres
– sous-ordre des Nรฉmatoceres
– la famille des Culicidae.
– la sous famille des Anophelinae
– genre Anopheles
On distingue actuellement plus de 400 espรจces dโAnophรจles dรฉcrites. Environ soixante parmi elles sont vecteurs du paludisme. En Afrique, les plus importants sont :
Anophรจles funestus et Anopheles gambiae sl.
La reproduction de lโanophรจle exige du sang, de lโeau et de la chaleur. Cela explique le caractรจre permanent du paludisme en zone รฉquatoriale constamment chaude et humide, et sa prรฉvalence massive pendant la saison des pluies en zone tropicale.
Le rรฉservoir de parasite
Lโanophรจle femelle et lโhomme constituent le rรฉservoir de parasite pour les 4 espรจces plasmodiales pathogรจnes pour lโhomme. Cependant, Plasmodium malariae a รฉtรฉ aussi retrouvรฉ chez le singe.
La transmission
Lโhรฉmatozoaire est transmis dans les conditions naturelles, du sujet infestรฉ avec ou sans singes cliniques au sujet rรฉceptif, par la piqรปre indolore dโun moustique vecteur, lโanophรจle femelle, le soir et surtout la nuit une seule piqรปre dโanophรจle infectant est suffisante pour acquรฉrir un paludisme.
La transmission peut รชtre rรฉalisรฉe exceptionnellement par transfusion de sang parasitรฉ, provenant de donneurs plus ou moins anciennement infectรฉs, apparemment sains chez lesquels lโimmunitรฉ acquise maintient la parasitรฉmie ร un faible taux. Ce mode de transmission est observรฉ dans les paludismes post-transfusionnels.
โข LES FACTEURS FAVORISANT LA TRAMSMISION
ยพ lโeau : les eaux stagnantes constituent les gรฎtes larvaires. Les pluies qui entretiennent ces eaux participent ร la multiplication des vecteurs et ร lโendรฉmicitรฉ palustre.
ยพ Lโhumiditรฉ : elle influe sur la longรฉvitรฉ du vecteur. Cette longรฉvitรฉ diminue quand lโhumiditรฉ baisse.
ยพ La tempรฉrature : le cycle sporogonique nรฉcessite une tempรฉrature minimale
de 15ยฐ C pour le Plasmodium vivax et Plasmodium malariae et 22ยฐ C. La tempรฉrature optimale se situe autour de 27ยฐ C.
ยพ Les facteurs anthropiques : les modifications des couverts vรฉgรฉtaux et la dรฉforestation favorisent la multiplication des espรจces vectrices dans les mares ensoleillรฉes. Les modifications du rรฉseau hydrographique (barrages et irrigations) entraรฎnent la prolifรฉration des vecteurs.
Les conditions socio-รฉconomiques dรฉfavorables dues ร la pauvretรฉ favorisent la transmission du fait de la promiscuitรฉ qui en dรฉcoule. Le dรฉveloppement des transports et lโaugmentation des mouvements de population facilitent la dissรฉmination des vecteurs.
โข LES FACTEURS DEFAVORABLES A LA TRAMSMISSION
ยพ lโaltitude : en Afrique, les altitudes ยซ limites ยป de la transmission du paludisme varient selon les rรฉgions : moins de 2500m en rรฉgion รฉquatoriale ; 2000m dans le nord et le sud de lโAfrique ; 400m au Natal.
ยพ Le froid : les tempรฉratures extrรชmes pour le dรฉveloppement intrinsรจque du Plasmodium dans lโanophรจle sont respectivement de 16ยฐC et de 18ยฐC pour Plasmodium vivax et Plasmodium falciparum. Cela expliquerait lโabsence des parasites dans les zones tempรฉrรฉes
ยพ La sรฉcheresse : elle diminue voire supprime les gรฎtes larvaires dโAnophรจle. La rรฉduction de la pluviomรฉtrie sโaccompagne de celle de lโabondance et du temps de prรฉsence du vecteur.
ยพ Assainissement du milieu : les travaux dโassainissement font disparaรฎtre les eaux stagnantes (gรฎtes potentiels) et favorisent lโรฉcoulement des eaux, rendant ainsi les gรฎtes non productifs.
Le Cycle parasitaire [19, 35, 40]
Les plasmodiums sont des parasites dixรจnes. Leur multiplication exige un hรดte vertรฉbrรฉ (lโhomme) et un hรดte invertรฉbrรฉ (lโanophรจle). Chez lโhรดte vertรฉbrรฉ se dรฉroule la phase asexuรฉe ou schizogonie. La phase sexuรฉe ou sporogonie se dรฉroule chez lโhรดte invertรฉbrรฉ.
La phase asexuรฉe ou schizogonie
Elle se dรฉroule en deux รฉtapes :
– une รฉtape hรฉpatique ou exo รฉrythrocytaire ou schizogonie tissulaire qui est asymptomatique. Elle correspond ร la phase dโincubation.
– Une รฉtape sanguine ou schizogonie รฉrythrocytaire. Elle se traduit par les signes cliniques.
โข LA SCHIZOGONIE TISSULAIRE
Le dรฉbut de la phase asexuรฉe est marquรฉ par la piqรปre de lโhomme par lโanophรจle femelle infestรฉe. Par cette piqรปre, elle injecte avec sa salive, des milliers de sporozoรฏtes fusiformes qui rejoignent la circulation sanguine.
Au bout de trente minutes environ, les sporozoรฏtes disparaissent du sang et envahissent les hรฉpatocytes oรน se dรฉroule la phase prรฉ – รฉrythrocytaire ou schizogonie tissulaire ou exo โ รฉrythrocytaire. Ils traversent le revรชtement endothรฉlial des capillaires sinusoรฏdes avant de pรฉnรฉtrer dans lโhรฉpatocyte.
Dans lโhรฉpatocyte, le sporozoรฏte qui รฉtait fusiforme se transforme en une cellule arrondie devenant ainsi un trophozoรฏte. Apres une augmentation de volume, plusieurs endomitoses et condensations cytoplasmiques, le trophozoรฏte devient un schizonte intra hรฉpatique ou ยซ corps bleu ยป avec plusieurs noyaux uniformรฉment repartis dans la cellule. Les ยซ corps bleu ยป matures contiennent 10000 ร 40000 noyaux.
Lโรฉclatement du ยซ corps bleu ยป libรจre de nombreux mรฉrozoites qui passent dans les capillaires sinusoรฏdes puis dans la circulation sanguine amorรงant la phase endo-รฉrythrocytaire ou รฉrythrocytaire ou schizogonie รฉrythrocytaire.
Certains corps bleus restent quiescents dans les hรฉpatocytes pendant plusieurs annรฉes avant de continuer leur รฉvolution. Ce sont des hypnozoรฏtes. Ils existent pour Plasmodium vivax et Plasmodium ovale. Ils sont responsables des accรจs de reviviscence.
โข LA SCHIZOGONIE ERYTHROCYTAIRE
Le mรฉrozoรฏte ainsi libรฉrรฉ, pรฉnรจtre par endocytose dans une hรฉmatie et prend une forme annulaire : cโest un trophozoรฏte jeune. Il augmente de taille et donne aprรจs plusieurs divisions de son noyau un schizonte mรปr ou ยซ corps en rosace ยป renfermant des mรฉrozoites.
Lโhรฉmatie parasitรฉe finit par รฉclater, libรฉrant les mรฉrozoites apte ร pรฉnรฉtrer dans une hรฉmatie pour y effectuer un nouveau cycle schizogonique.
Lโรฉclatement du ยซ corps en rosace ยป est contemporain ร lโaccรจs fรฉbrile et chaque schizogonie รฉrythrocytaire dure 48heures pour Plasmodium vivax, Plasmodium falciparum, Plasmodium ovale (fiรจvre tierce) et 72 heures pour Plasmodium malariae (fiรจvre quarte).
Certains mรฉrozoites, aprรจs plusieurs schizogonies sanguines vont donner naissance ร des รฉlรฉments sexuรฉes mรขles et femelles appelรฉs gamรฉtocytes marquant ainsi le dรฉbut du cycle sexuรฉe ou sporogonie qui ne pourra se poursuivre que chez lโanophรจle.
La phase sexuรฉe ou sporogonie
Lโanophรจle, lors dโun repas sanguin pris chez un sujet infectรฉ, ingรจre avec le sang, des trophozoรฏtes, des schizontes et des gamรฉtocytes.
Les รฉlรฉments asexuรฉs (trophozoรฏtes et schizontes) sont digรฉrรฉs alors que les รฉlรฉments sexuรฉs (gamรฉtocytes) poursuivent leur dรฉveloppement.
Dans lโestomac de lโanophรจle, le gamรฉtocyte mรขle donne plusieurs microgamรจtes. Le gamรฉtocyte donne un seul macro gamรจte ou gamรจte femelle.
Lโun des microgamรจtes pรฉnรจtre dans le macro gamรจte, les deux noyaux fusionnent. Il y a fรฉcondation et formation dโun ลuf diploรฏde mobile appelรฉ ookinรจte.
Les ลufs ainsi formรฉs sortent activement de lโestomac, รฉchappant ainsi au processus de digestion et deviennent des oocystes
A lโintรฉrieur de lโoocyste se forment des milliers dโรฉlรฉments appelรฉs sporozoรฏtes. Lโรฉclatement de lโoocyste libรจre ces sporozoรฏtes qui gagnent les glandes salivaires du moustique.
Lโanophรจle devient alors infectant. Il contaminera un nouvel individu en lui inoculant lors dโun repas sanguin des milliers de sporozoรฏtes.
La durรฉe du cycle sporogonique varie entre 10 et 40 jours en fonction de la tempรฉrature et de lโhumiditรฉ de lโair dโune part et dโautre part de lโespรจce plasmodiale.
les faciรจs รฉpidรฉmiologiques [45]
Le faciรจs รฉpidรฉmiologique est une rรฉgion ou un ensemble de rรฉgions oรน le paludisme prรฉsente dans ces manifestations pathologiques, des caractรจres communs liรฉs aux modalitรฉs de transmissions du parasite. On distingue les faciรจs รฉpidรฉmiologiques primaires et des faciรจs รฉpidรฉmiologiques secondaires. Parmi les faciรจs primaires, on dรฉcrit :
– Le faciรจs sahรฉlien dans les zones de savane sรจche et de steppe oรน la stabilitรฉ du paludisme est intermรฉdiaire. La transmission est saisonniรจre courte.
– les faciรจs รฉquatorial et tropical dans les zones de forรชt et de savane post forestiรจre, oรน le paludisme est stable. La transmission est pรฉrenne ou saisonniรจre longue. Toute la population est touchรฉe et dรฉveloppe une ยซ prรฉmunition ยป pendant la prime enfance, ceci au prix dโune forte mortalitรฉ infanto juvรฉnile, les adultes รฉtant ensuite peu touchรฉs par la maladie.
– Les faciรจs dรฉsertique et montagnard oรน le paludisme est instable, lโirrรฉgularitรฉ de la transmission empรชche le dรฉveloppement dโune prรฉmunition. Au cours de certaines annรฉes pluvieuses et/ou chaudes, des รฉpidรฉmies touchant presque toutes les classes dโรขge peuvent survenir.
A lโintรฉrieur de ces faciรจs primaires, on dรฉcrit des faciรจs secondaires qui sont sous la dรฉpendance de facteurs naturels (dรฉcrues de cours dโeau, mares rรฉsiduelles, pentes de montagne).
Lโaction de lโhomme peut รชtre ร lโorigine de modifications du faciรจs primaire : dรฉforestation, dรฉboisement, manipulation du rรฉseau hydrographique, On parle alors de facteurs anthropiques.
– Le paludisme urbain : cas particulier
La transmission est globalement beaucoup plus faible quโen milieu rural ; cela explique le niveau dโimmunitรฉ plus faible des populations urbaines. On assiste depuis quelques annรฉes ร une urbanisation accรฉlรฉrรฉe. De plus en plus les sujets naรฎtront et vivront en permanence dans les villes oรน la transmission anophรฉlienne est faible voire nulle ; ils nโacquรฉrront pas dโimmunitรฉ de prรฉmunition. Ils sโinfecteront essentiellement ร lโoccasion de brefs sรฉjours en zone rurale et pourront dรฉvelopper, quelque soit lโรขge, des formes graves de paludisme.
les indicateurs รฉpidรฉmiologiques [8]
La frรฉquence et la rรฉpartition du paludisme dans une population sont apprรฉciรฉes par des indices parasitaires. La paludromรฉtrie est lโรฉtude de ces indices. Elle permet de dรฉfinir diffรฉrents niveaux de transmission et dโendรฉmicitรฉ qui sont des รฉlรฉments indispensables pour lโรฉlaboration des stratรฉgies de lutte antipaludique. Ainsi on dรฉtermine :
chez lโhomme
ยพ Lโindice plasmodique (IP) : il reprรฉsente le pourcentage de sujets examinรฉs prรฉsentant des plasmodies dans leur sang pรฉriphรฉrique. Il renseigne sur le degrรฉ dโendรฉmicitรฉ dans une collectivitรฉ. Chez lโenfant de moins de un an, il reflรจte la frรฉquence des infections rรฉcentes. Chez lโadolescent et lโadulte, il informe sur le degrรฉ dโimmunitรฉ de la population considรฉrรฉe.
ยพ Lโindice splรฉnique (IS) : il est peu spรฉcifique et reprรฉsente le pourcentage de sujets prรฉsentant une splรฉnomรฉgalie dans une population donnรฉe. Il est apprรฉciรฉ chez les sujets de 2 ร 9 ans non soumis ร une chimiothรฉrapie. Il reflรจte les rรฉinfections successives.
ยพ Lโindice gamรจtocytaire : il reprรฉsente le pourcentage de sujets porteurs de gamรฉtocytes dans la population humaine. Il indique le potentiel infectant de la population vis-ร -vis des anophรจles et donc le risque dโinfectivitรฉ.
ยพ Lโindice sรฉro-รฉpidรฉmiologique : il est dรฉterminรฉ par la moyenne gรฉomรฉtrique des titres dโanticorps spรฉcifiques obtenus chez des sujets donnรฉs.
le paludisme dans le monde [19, 44, 55]
la rรฉpartition gรฉographique
Le paludisme sรฉvit actuellement dans toutes les rรฉgions chaudes du monde et plus particuliรจrement dans ce que lโon appelle ยซ la ceinture de pauvretรฉ du monde ยป. Dans les zones tropicales, il est redoutable du fait de lโexistence de Plasmodium falciparum responsable du paludisme grave.
ยพ En Afrique, le paludisme est trรจs rรฉpandu dans la zone intertropicale oรน coexistent Plasmodium falciparum et Plasmodium malariae et dans une moindre mesure, Plasmodium ovale.
Le paludisme est rare en Afrique du nord oรน on rencontre surtout Plasmodium vivax. On le retrouve รฉgalement ร Madagascar.
ยพ En Asie le paludisme sรฉvit de faรงon intense avec une prรฉdominance de Plasmodium falciparum et de Plasmodium vivax.
Cโest dans les pays de lโAsie comme le Vietnam, le Laos, le Cambodge et la Thaรฏlande que se sont multipliรฉes les souches rรฉsistantes de plasmodium.
ยพ En Europe, la maladie a รฉtรฉ รฉradiquรฉe. Ce pendant, le paludisme importรฉ et le paludisme des aรฉroports sont de plus en plus frรฉquents du fait du nombre รฉlevรฉ des dรฉplacements vers les pays tropicaux.
ยพ En Amรฉrique, le paludisme est absent en Amรฉrique du nord. Il est prรฉsent en Amรฉrique centrale et du sud particuliรจrement au Brรฉsil.
ยพ En Ocรฉanie, certains รฎles sont atteintes : la Nouvelle Guinรฉe, les Iles Salomon, le Vanuatu.
ยพ Dโautres sont totalement indemnes comme la Nouvelle Calรฉdonie, Tahiti.
le paludisme au sรฉnรฉgal
Au Sรฉnรฉgal, le paludisme sรฉvit ร lโรฉtat endรฉmique. Cependant, suivant les situations รฉcologiques, anthropiques et climatiques, les niveaux dโendรฉmicitรฉ ainsi que les modalitรฉs de la transmission diffรฉrent.
Dans la majeure partie du territoire sรฉnรฉgalais, la transmission du paludisme sโeffectue au cours de la saison des pluies et au dรฉbut de la saison sรจche, seule pรฉriode oรน la densitรฉ des populations vectorielles est importante. Cette transmission est dite saisonniรจre et sa durรฉe diminue du nord au sud. En fonction du faciรจs, elle dure 4 ร 8 mois (faciรจs tropical) ou 1 ร 4 mois (faciรจs sahรฉlien). Son intensitรฉ varie en fonction de lโabondance de lโefficacitรฉ du vecteur. Cependant, dans les localitรฉs situรฉes en zones marรฉcageuses ou ร proximitรฉ dโun cours dโeau la transmission peut-รชtre permanente.
La faune anophรฉlienne du Sรฉnรฉgal est composรฉe dโune vingtaine d espรจces dont 3 seulement assurent lโessentiel de la transmission : Anopheles gambiae ss, Anopheles arabiensis et Anophรจle funestus.
Plasmodium falciparum est retrouvรฉ dans plus de 80% des examens de sang positifs et est le seul responsable des cas de dรฉcรจs par le paludisme. Les deux autres espรจces, Plasmodium malariae et Plasmodium ovale sont souvent rencontrรฉes en association avec Plasmodium falciparum et reprรฉsentent respectivement 1 ร 15% et ร 5% des sujets infectรฉs.
LA PHYSIOPATHOLOGIE [1, 72, 73]
les effets gรฉnรฉraux
La schizogonie exo-erythrocytaire ne donne lieu ร aucune pathologie.
La schizogonie รฉrythrocytaire provoque une anรฉmie dans tous les organes par trois mรฉcanismes diffรฉrents :
ยพ Des ralentissements circulatoires sont causรฉs au niveau des capillaires par la perte dโรฉlasticitรฉ des รฉrythrocytes parasitรฉs qui pourra aller jusquโร lโanoxie tissulaire.
ยพ Lโactivitรฉ de multiplication du parasite entraรฎne la sรฉcrรฉtion du ยซ tumor nรฉcrosis factorยป (TNF) par les macrophages activรฉs par les interleukines des lymphocytes T CD4. Le TNF jouerait un rรดle dans la survenue des lรฉsions vasculaires causant des nรฉcroses hรฉmorragiques.
ยพ Lโhรฉmolyse permanente des hรฉmaties.
Les effets sur les principaux organes.
ย Le foie
La schizogonie exo โ รฉrythrocytaire ne produit aucune lรฉsion inflammatoire. La destruction par les schizontes dโun certains nombre de cellule parenchymateuses passe inaperรงue.
Lโhypertrophie des cellules du systรจme rรฉticulo-endothรฉlial (cellule de kupffer) chargรฉes de la phagocytose des dรฉbris et des pigments arrive ร obstruer les veines lobulaires. Lโhรฉpatomรฉgalie est lรฉgรจre et ne survient quโร la longue chez les sujets qui on fait des accรจs de malaria a rรฉpรฉtition.
ย La rate
Lโaugmentation du volume notรฉe dans lโinfection paludรฉenne est provoquรฉe par lโhypertrophie de la pulpe blanche (lymphocytes petits et grands, cellule rรฉticulaires, macrophages).
Lโรฉrytrophagocytose est accรฉlรฉrรฉe par deux phรฉnomรจnes : activation des macrophages et fixation dโimmunoglobulines sur la paroi des รฉrythrocytes, infectรฉs ou non.
On observe une rate congestive de consistance molle. Sa rupture est aisรฉe ร cause de la fragilitรฉ augmentรฉe de la capsule.
Dans le ยซ paludisme viscรฉral รฉvolutif mineur ยป, la splรฉnomรฉgalie est souvent massive et accompagnรฉe de signes cliniques liรฉs ร lโanรฉmie (adynamie, pรขleur des conjonctivesโฆ).
ย Les reins
La formation de complexe antigรจnes โ anticorps et leur dรฉpรดt dans la membrane basale causent une surcharge du rein, une diminution de la capacitรฉ dโรฉpuration de cet organe dรฉjร anormalement sollicitรฉ en cas dโhรฉmolyse.
La thrombose des artรฉrioles des glomรฉrules rรฉnaux, lโanoxie des cellules des tubes contournรฉs et lโapparition des signes de glomรฉrulonรฉphrite sont des phรฉnomรจnes souvent observรฉs. Une dรฉgรฉnรฉrescence locale est possible, pouvant aboutir ร la nรฉphrose.
Le blocage rรฉnal par destruction massive des globules rouges est le danger principal de la fiรจvre bilieuse hรฉmoglobinurique.
ย La moelle osseuse
La lignรฉe รฉrythrocytaire est hypertrophiรฉe pour compenser lโanรฉmie. Les lignรฉes leucocytaires sont peu perturbรฉes. En cas dโinfection ร Plasmodium falciparum, des schizontes y sont retrouvรฉs.
ย Le systรจme nerveux central
La schizogonie profonde de Plasmodium falciparum est ร lโorigine de complications redoutables dont le neuropaludisme.
Celle-ci consiste en des thromboses capillaires responsable de lรฉsions vasculaires et hรฉmorragiques, provoquant des altรฉrations dรฉgรฉnรฉratives des cellules nerveuses, entourรฉes dโinfiltrats cellulaires.
Plusieurs thรฉories sont en prรฉsence pour expliquer ces phรฉnomรจnes :
– Obstacles mรฉcaniques sur la circulation micro-capillaire et veineuse ร cause dโune dรฉformabilitรฉ diminuรฉe des รฉrythrocytes parasitรฉs et de la formation de ยซ rosettes ยป constituรฉes dโun globule rouge parasitรฉ auquel adhรฉrent, par un mรฉcanisme non รฉlucidรฉ, des รฉrythrocytes normaux. Ces phรฉnomรจnes causent une diminution du dรฉbit circulatoire et un coma mรฉtabolique rรฉversible.
– Adhรฉrence immunologique de globules rouges parasitรฉs ร lโendothรฉlium vasculaire post โ capillaire causant des ralentissements circulatoires importants.
Lโexpression symptomatique consistera en une hรฉmiplรฉgie ou des convulsions, des troubles thermorรฉgulateurs avec hyperpyrรฉxie, une altรฉration progressive de la conscience.
ย Le placenta
Les villositรฉs placentaires baignent dans de larges sinus oรน le sang maternel circule au ralenti. Les espaces entre les villositรฉs sont un excellent refuge pour les globules rouges parasitรฉs par Plasmodium falciparum. Lโaccumulation des globules rouges parasitรฉs collant les uns aux autres crรฉe un appel de macrophages. Cet engorgement peut causer un blocage des espaces intervilleux et une thrombose placentaire. La diminution des รฉchanges fลto-maternels est une des raisons pour lesquelles la chimioprophylaxie est prรฉconisรฉe chez la femme enceinte.
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Table des matiรจres
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : GENERALITES SUR LE PALUDISME
I. DEFINITION
II. HISTORIQUE
III. EPIDEMOLOGIE
IV. LE PALUDISME DANS LE MONDE
V. LA PHYSIOPATHOLOGIE
VI. LโIMMUNOLOGIE
VII.LES ASPECTS CLINIQUES
VIII. ASPECTS BIOLOGIQUES
IX. LE TRAITEMENT
X- LE PNLP
XI. LA PHARMACORESISTANCE
DEUXIEME PARTIE : TRAVAIL PERSONNEL
I. CADRE DโETUDE
I.1 PRESENTATION DU DISTRICT DE VELINGARA
I.2 PRESENTATION DU DISTRICT DE KAOLACK
II. PATIENTS ET METHODE
III. RESULTATS
III.1.MORBIDITE PALUSTRE
III.2 CARACTERISTIQUES GENERALES DES PATIENTS ENQUETES
III.3 ANTECEDENTS CLINIQUES
III.4 PARAMETRES CLINIQUES ET BIOLOGIQUES
III.5 INDICATEURS DโEFFICACITE THERAPEUTIQUE
III.6 TOLERANCE
IV. DISCUSSION
IV.1. LA MORBIDITE PALUSTRE
IV.1.1. La place du paludisme dans la pathologie fรฉbrile
IV.1.2. La rรฉpartition des malades selon lโage
IV.1.3 Les aspects cliniques
IV.1.4. Les aspects biologiques
IV.1.4.1. Donnรฉes parasitologiques
IV.2. Les aspects thรฉrapeutiques
IV.2.1. Efficacitรฉ
IV.2.2. Tolรฉrance
IV.2.2.1. Au plan clinique
IV.2.2.3. Au plan hรฉmatologique
IV.2.2.2. Au plan biochimique
CONCLUSION ET REC0MMANDATION
BIBLIOGRAPHIE
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