Tรฉlรฉcharger le fichier pdf d’un mรฉmoire de fin d’รฉtudes
CARACTERISTIQUES ET DEVELOPPEMENT DE LA TITRISATION
Structuration des opรฉrations
Les diffรฉrents intervenants et leurs rรดles
Principalement, les intervenants dans les opรฉrations de titrisation sont : le cรฉdant, le SPV, les agences de notation et les investisseurs13. Toutefois, selon les pays, et donc les lรฉgislations en vigueur, mais aussi selon plusieurs paramรจtres (spรฉcificitรฉ des opรฉrations, choix et objectifs des acteurs, etc.) Le nombre (et les qualitรฉs) des intervenants peut รชtre sensiblement accru.
– Lโarrangeur
Lโarrangeur est typiquement une banque dโaffaire ou une maison de titre spรฉcialisรฉe. Il va sโoccuper de solliciter des cรฉdants potentiels et va imaginer la structure de toute lโopรฉration afin que le produit de la titrisation rencontre une demande effective. Souvent, lโarrangeur sโoccupera aussi de la segmentation des parts ou de leur placement privรฉ.
Lโopรฉration devra prendre en compte :
les objectifs et lโensemble des contraintes pesant sur le cรฉdant ;
les intรฉrรชts des investisseurs, notamment leurs propres contraintes en terme dโinvestissement ;
la nature et la localisation des actifs ainsi que des contraintes dโordre juridique, comptable, ou fiscal par exemple.
Dโailleurs, lโentreprise cรฉdante peut poursuivre un ou plusieurs objectifs en titrisant ses crรฉances : le refinancement, la liquiditรฉ de son bilan, le transfert de risque ou la libรฉration de fonds propres. Le cรฉdant, dans ce cas fera un arbitrage entre ce type de transaction et une opรฉration de financement, un contrat dโassurance du risque de crรฉdit ou une รฉmission dโaction. Lโarrangeur est mandatรฉ par le cรฉdant pour rรฉpondre de maniรจre optimale ร ses besoins en fonction de ses objectifs.
Lโarrangeur devra donc prรฉvoir un mรฉcanisme de refinancement compรฉtitif (surtout pour les entreprises ร faible notation pour accรฉder au marchรฉ), veiller ร transfรฉrer une part aussi importante que possible des risques de crรฉdits, et tenter de libรฉrer au maximum des fonds propres. Par ailleurs, le compte de rรฉsultat du cรฉdant peut รชtre affectรฉ par lโopรฉration et lโarrangeur devra tenir compte du souhait du cรฉdant de minimiser ces impacts. En fait, lโopรฉration a pour effet de transformer le rรฉsultat dโexploitation en rรฉsultat financier puisque la titrisation va transformer les intรฉrรชts perรงus sur les crรฉances en intรฉrรชts sur la part rรฉsiduelle.
– Le cรฉdant
Le cรฉdant, prรฉcรฉdemment titulaire des crรฉancescรฉdรฉes, peut รชtre en gรฉnรฉral, soit un รฉtablissement de crรฉdit agissant pour compte propre, mais non pas nรฉcessairement une banque quoique cโest cette derniรจre qui occupe la part majeure sur le marchรฉ de la titrisation, soit un รฉtablissement de type industriel ou commercial. Dans la plupart des pays oรน cette technique est autorisรฉe, une liste officielle des รฉtablissements habilitรฉs ร pratiquer cette opรฉration est dressรฉe par les autoritรฉs de surveillance.
Le cรฉdant est souvent lโoriginateur, cโest-ร -dire, lโentreprise qui est ร lโorigine des crรฉances (prรชteur originel) ou des actifs.
Par ailleurs, la notion de cรฉdant dans le cas des opรฉrations de titrisation synthรฉtique peut รชtre ambiguรซ. Par analogie, elle peut faire rรฉfรฉrence ร la contrepartie du SPV au titre du contrat constituant un instrument financier ร terme. La contrepartie cรจde ainsi, de maniรจre synthรฉtique, le risque de crรฉdit relatif unร portefeuille dโactifs.
– Le SPV
Le SPV (ou encore SPC โ Special Purpose Com pany)14 est le nom gรฉnรฉrique des vรฉhicules de financement crรฉรฉs pour acquรฉrir les รฉancescr du cรฉdant et, gรฉnรฉralement, aussi pour รฉmettre des titres sur le marchรฉ. Cette entitรฉ intermรฉdiaire entre le cรฉdant et lโinvestisseur est aussi une garantie de la bonne fin des opรฉrations de titrisation en cas de dรฉfaillance du cรฉdant.
Dans certains pays, comme la France par exemple, le Fonds Commun de Crรฉance (ou FCC) fait office de SPV. Lโentitรฉ en question nโa pas de personnalitรฉ morale mais est gรฉrรฉe par une sociรฉtรฉ de gestion qui gรจre ainsi lโopรฉration de trtisation et sa comptabilitรฉ jusquโร son terme. La sociรฉtรฉ de gestion reprรฉsente lesintรฉrรชts des dรฉtenteurs des parts et elle surveille lโexรฉcution des cessions de crรฉances. Elle surveille aussi que les procรฉdures sont suivies pour lโobtention de la notation et elle fournit les informations requises par les autoritรฉs de surveillance .
On peut aussi citer :
le dรฉpositaire (ou trustee) qui est lโentreprise responsable de la conservation des preuves des crรฉances titrisรฉes (identitรฉ des crรฉances, caractรฉristiques, bordereaux de cession, etc.). Bref, cโest une institution de crรฉdit qui contrรดle les opรฉrations de la sociรฉtรฉ de gestion ;
lโรฉtablissementย gestionnaireย ouย servicerย quiย estย lโentrepriseย chargรฉeย deย gรฉrerย le paiement des crรฉances titrisรฉes (ilย sโagit gรฉnรฉralement duย cรฉdant lui-mรชme). Parfois,
une entreprise dite Backup servicer sโengage ร recouvrer les crรฉances en cas de dรฉfaillance de lโรฉtablissement gestionaire ;
les avocats ayant pour mission de conseiller un ou plusieurs intervenants dans le cours des nรฉgociations ; ils dรฉlivrent une opinion juridique sur la cession effective des actifs et, souvent, sur le droit de la faillite applicable ;
les sociรฉtรฉs de rehaussement de crรฉdits quisont, le plus souvent, des banques ou des assurances qui interviendront pour la mise en place de garanties internes ou externes. Leurs interventions devraient permettre aux รฉmissions dโobtenir la note maximale que lโagence de notation pourrait leur attribuer
lesย autoritรฉsย deย surveillanceย quiย tiennentย desย rรดlesย plusย ouย moinsย importants dans les opรฉrations de titrisation. En France, par exemple, lโagrรฉment de toute nouvelle sociรฉtรฉ de gestion est donnรฉ par lโAutoritรฉ des marchรฉs financiers (AMF), la Banque de France intervient pour lโรฉmission par un fonds de trรฉsorerie, et la Commission bancaire supervise le dรฉpositaire et valide le traitement prudentiel applicable ร chaque opรฉration.
– Les investisseurs
Ils sont surtout constituรฉs dโinvestisseurs institutionnels gรฉnรฉralistes (assurances, fonds de pension) ou des OPCVM, notamment pour les tranches ยซ senior ยป (cf. infra : tranching). Les tranches ยซ equity ยป sont gรฉnรฉralement souscrites par les investisseurs plus spรฉcialisรฉs (fonds de gestion alternative, etc.).
– Les agences de notations
Pour les investisseurs, la particularitรฉ des opรฉrations est quโils sont rรฉmunรฉrรฉs par le portefeuille cรฉdรฉ et en assument donc les risques. Ces risques font dโailleurs lโobjet dโune รฉvaluation particuliรจre par une ou des agences de notation financiรจre. Ces derniรจres publient une note qualitative du risque sur les titres รฉmis. Les rรดles de ces agences sont trรจs cruciaux et on y reviendra dans la deuxiรจme partie de cette รฉtude.
Structuration financiรจre des opรฉrations
Dโune maniรจre gรฉnรฉrale, plusieurs classes dโobligations sont รฉmises avec des classes supรฉrieures (senior) et des classes subordonnรฉes. Les classes sont รฉlaborรฉes sur la base de lโรฉvaluation des risques liรฉs ร ces titres, cโest-ร -dire, aux actifs sous-jacents. Bien entendu, les rรฉmunรฉrations des investisseurs dรฉtenteurs deesc parts dรฉpendent des classes auxquelles ces titres appartiennent : les investisseurs sont rรฉmunรฉrรฉs diffรฉremment selon le risque de perte quโils encourent.
Lโintรฉrรชt de ces classes rรฉside dans le fait quโencrรฉant des classes subordonnรฉes (cf. subordination), on amรฉliore la qualitรฉ de crรฉdit de la classe supรฉrieure, jusquโร rรฉduire les probabilitรฉs de perte sur cette classe ร un niveau extrรชmement bas. Le coรปt de financement de cette classe va รชtre sensiblement rรฉduit.Aussi, en crรฉant des classes de risques assez hรฉtรฉrogรจnes de cette maniรจre, on minimise lecoรปt global de financement. La faรงon dont ces opรฉrations seront faites dรฉpendra de lโanalyse opรฉrรฉe par les agences de notation
Le rehaussement de crรฉdits
Dans certaines situations, en fonction de la qualitรฉ des titres cรฉdรฉs au SPV et dans le but dโobtenir une notation adรฉquate, on peut faire appel ร diffรฉrents types de sociรฉtรฉs de rehaussement de crรฉdit (banques, compagnies dโassurance). Il est logique de prรฉtendre que les investisseurs ne soient pas prรชts ร endosser la totalitรฉ des risques de crรฉdits inhรฉrents ร un lot dโactifs. Une combinaison de formules de rehaussement de crรฉdits peut faire rรฉpartir les pertes anticipรฉes entre elles selon un ordre bien dรฉterminรฉ.
Pour optimiser le coรปt de refinancement, les produits de la titrisation sur le marchรฉ sont trรจs bien notรฉs par les agences de notation, cโest-ร -dire quโils reรงoivent le maximum de noteย possible (gรฉnรฉralement de 16 que AAย ย auย moins).ย Celaย signifieย vraisemblablement la probabilitรฉ deย dรฉfautย liรฉe ร cesย produitsestย extrรชmementย faible.ย Or,ย ilย estย rare que le sous-jacent ร la titrisation soit de qualitรฉ suffisante par lui-mรชme pour atteindre une telle note de sorte quโun portefeuille peut รชtre composรฉde plusieurs milliers de dรฉbiteurs. Le rehaussement de crรฉdit consiste ainsi ร donner des garanties financiรจres aux รฉmetteurs leur permettant de profiter dโune meilleure notation et donc dโun coรปt de refinancement plus faible. Il peut prendre plusieurs formes et sโapplique tout au long de la chaรฎne crรฉances/investisseurs.
On commence par lโรฉvaluation des risques de crรฉdits liรฉs au lot de crรฉances en fonction des antรฉcรฉdents de pertes sur ce type dโactifs afin de dรฉterminer le niveau appropriรฉ de rehaussement. Puis on dรฉfinit la couverture ร un multiple du taux de dรฉfaillance. Le rehaussement peut prendre la forme dโun surdimensionnement du portefeuille dโactifs, dโun ยซ excess spread ยป (diffรฉrence entre la rรฉmunรฉration de lโactif et celle du passif), ou encore dโun apport de liquiditรฉ par le cรฉdant cf(. Technique de rรฉduction des risques de dรฉfaillance).
Illustration
– Titrisation classique (cash)
Considรฉrons une banque, le cรฉdant, qui souhaite lever un financement basรฉ sur un portefeuille de crรฉdits hypothรฉcaires.
La banque cรจde alors au SPV, crรฉรฉ pour lโoccasion, le portefeuille dโactifs concernรฉ ainsi que tous les droits attachรฉs.
Le SPV รฉmet, ensuite des obligations adossรฉes ร cescrรฉdits hypothรฉcaires, cโest-ร -dire que les intรฉrรชts ainsi que le principal seront exclusivement remboursรฉs par les flux financiers du portefeuille de crรฉdits.
Le SPV paie ร la banque le prix de vente du portefe uille avec le rรฉsultat de lโรฉmission obligataire. Onย peutย enย prรฉciserย laย relation entreย laย banqueย etย lโinvestisseur,ย qui aย achetรฉย les obligations รฉmises par le SPV, sur euxd niveaux :
Economiquement,ย toutย seย passeย pourย laย banqueย commeย siย elleย avaitย obtenuย le financement direct et elle sโest assurรฉe le financement sur la base de la qualitรฉ du portefeuille ; Juridiquement, il nโy a aucun rapport entre lโinves tisseur et la banque puisque le SPV sโest interposรฉ entre les deux acteurs : la faillite รฉventuelle du cรฉdant nโaura aucun effet, ni sur lโopรฉration, ni sur lโinvestisseur.
– Titrisation synthรฉtique
Prenons lโexemple dโun crรฉdit de 1 000 (euros par exemple).
Lโacheteur de protection (le cรฉdant) paie une prime ร un SPV et conclut, avec celui-ci, un dรฉrivรฉ de crรฉdit dโun montant de 1 000.
Le SPV va รฉmettre des obligations pour 1 000. Le montant des obligations est alors utilisรฉ pour acheter des actifs sans risque ou ร risque faible tels des OAT (obligations dโEtat รฉmises par le gouvernement franรงais).
Les obligations (OAT, par exemple) seront placรฉes sur un compte titre ouvert au nom du SPV pour la durรฉe de lโopรฉration, et elles sont nanties au bรฉnรฉfice de lโacheteur de protection et des obligataires. Deux situations peuvent se prรฉsenter :
Si aucune perte ne survient dans le portefeuille de crรฉdits ยซ protรฉgรฉs ยป, les obligations (OAT) nanties seront revendues, et le rรฉsultat de cette vente sera utilisรฉ pour rembourser les obligataires ;
Si une perte est survenue dans le portefeuille de crรฉdit, une certaine quantitรฉ dโobligations seront vendues, et le rรฉsultat de cette vente sera utilisรฉ pour payer ร lโacheteur de protection le montant qui lui est dรป.
Dans cette opรฉration, le risque de crรฉdit du portefeuille a รฉtรฉ transfรฉrรฉ aux obligataires sans que les crรฉdits eux-mรชmes leur aient รฉtรฉ transfรฉrรฉs.
Mรฉcanisme de lโinvestissement
Remboursement
En principe, il y a deux types de remboursement, deux mรฉthodes de gestions de flux , nโayant pas la mรชme rรฉaction aux variations des taux dโintรฉrรชts.
– Le Pass-through
Dansย ceย cas, les flux gรฉnรฉrรฉs parย les crรฉancesย encaissรฉs parย leย SPVย sontย reversรฉs ร lโinvestisseurย ย leย ย plusย ย tรดt possible.ย ย Leย ย pass- throughย ย (remboursementย ย passoire,ย ย en franรงais) reprรฉsente une fraction indivisible dโun lot dรฉtenu par un SPV (trust ou fonds). En fait, tous les flux de remboursement des emprunteurs servent directement ร payer les intรฉrรชts et le principal des titres รฉmis, et sontdonc ยซ passรฉs ยป en lโรฉtat aux investisseurs, via le SPV. Cette forme de titrisation qui est la premiรจre apparue sur le marchรฉ convient bien ร la titrisation de crรฉances hypothรฉcaires.
Le passif du SPV peut รชtre configurรฉ de maniรจre trรจs simple, au sens oรน les revenus issus des actifs sont reversรฉs aux diffรฉrents crรฉanciers de aniรจrem identique. On nโรฉtablit ainsi aucune distinction entre chacun de ces derniers et au prorata de leur investissement.
Les remboursements anticipรฉs encaissรฉs รฉtant eversรฉs au dรฉtenteur de titre, celui-ci verra donc la durรฉe de son investissement diminueren pรฉriode de baisse du taux et augmenter dans le cas contraire. Un remboursement accรฉlรฉrรฉ peut se traduire par un manque ร gagner, liรฉ aux intรฉrรชts futurs sur la durรฉe restant ร courir. Cette incertitude quant au rythme de remboursement justifie alors un taux ร lโรฉmission supรฉrieur ร celui des obligations classiques ayant la mรชme notation et une maturitรฉ comparable.
– Le Pay-through
De nature fondamentalement diffรฉrente au pass-through, le pay-through concerne une vรฉritable obligation รฉmise directement par unSPV dont les revenus sont constituรฉs par le remboursement des prรชts. Cette fois, il consisteร ne plus lier le moment et les montants des paiements servis aux investisseurs, aux remboursements des prรชts par les emprunteurs : on dit que les flux sont re-packagรฉs.
Le bilan du SPV est, dans ce cas, structurรฉ de maniรจre ร offrir aux investisseurs des titres prรฉsentant des propriรฉtรฉs diffรฉrentes, notammenen terme dโexposition au risque de crรฉdit et de remboursement anticipรฉ (prรฉpaiement)Le. revenu du lot dโactifs fait lโobjet dโune transformation (avec la technique de subordination, cf. infra) et ne se traduit pas par une rรฉmunรฉration ร lโidentique de lโensemble des crรฉanciers.
En effet, les flux provenant des crรฉances seront retraitรฉs avant versement aux investisseurs de maniรจre ร leur proposer des titres moins sensibles aux risques de taux dรปs au remboursement anticipรฉ. Diffรฉrents mรฉcanismes peuvent รชtre opรฉrรฉs :
–ย ย Swapย dansย lequelย leย SPVย reรงoitย deย saย contre partie,ย en รฉchangeย duย tauxย fixe reรงuย des crรฉances,ย unย tauxย variable.ย Leย risqueย deย tauxย est ainsiย fortementย rรฉduit puisqueย leur rรฉmunรฉration suivra l’รฉvolution du marchรฉ;
– Subordination ou tranching oรน plusieurs tranches sont รฉmises ayant des maturitรฉs diffรฉrentes dont certaines absorbent le emboursement anticipรฉ, de sorte que les autres n’en soient pas affectรฉes;
– Replacement, ร l’intรฉrieur de la structure, des liquiditรฉs excรฉdentaires dans l’attente de leurย paiement aux investisseurs selon le rythme initialement prรฉvu.
Amortissement, senioritรฉ et taux
Lโestimation de la valeur de lโinvestissement est trรจs controversรฉe du fait de lโincertitude de lโhorizon de placement, de la durรฉe et la duration des obligations. En fait, les flux du portefeuille dโactifs รฉtant la seule source de flux financier disponible, les opรฉrations de titrisation ont certaines particularitรฉs pour lโinvestisseur.
Dโabord, le portefeuille va sโamortir avec le temps : pour un portefeuille de crรฉdits hypothรฉcaires, par exemple, chaque dรฉbiteur paiera un montant reprรฉsentatif de lโintรฉrรชt et dโune partie du capital, de faรงon pรฉriodique (par mois, etc.). Cet amortissement sera plus ou moins accรฉlรฉrรฉ selon deux facteurs :
– Le nombre de dรฉfaut รฉtant entendu que lors dโun dรฉfaut, le prรชt en question fera lโobjet dโun remboursement (anticipรฉ) par la vente de la maison financรฉe ;
– Le nombre de remboursement anticipรฉ (lorsque lโemprunteur a trouvรฉ un financement meilleur auprรจs dโun concurrent, par exemple).
Gรฉnรฉralement, les paiements sur des obligations titrisรฉes se font ร un rythme trimestriel. Les investisseurs toucheront de faรงon pรฉriodique des intรฉrรชts et un remboursement en capital dont le montant est presque incertain.
Aussi, lโhorizon de placement, dรฉjร incertain, varie selon la classe dans laquelle on investit. En rรจgle gรฉnรฉrale, les remboursement en capital seront utilisรฉs dโabord pour rembourser les classes supรฉrieures (senior). Les classes infรฉrieures ne seront remboursรฉes que lorsque ces classes supรฉrieures le sont dรฉfinitivement.
Lesย obligationsย titrisรฉes,ย notammentย enย Europe,ย paientย trimestriellementย unย taux flottant.
En effet, les investisseurs reรงoivent un coupon cal culรฉ en fonction :
du principal de lโobligation,
et dโun taux qui sera un taux de rรฉfรฉrence (tel leEURIBOR) plus une marge (qui sera dโautant plus รฉlevรฉe que le risque est important).
Dรฉveloppement de la titrisation sur le marchรฉ
Les principes prudentiels
La titrisation tient aussi un rรดle non moindre sur le systรจme bancaire รฉtant entendu que les banques sont les principaux acteurs dans cette technique.
Les Accords de Bรขle sur lโadรฉquation des fonds propres et la mise en place du ratio Cooke (puis du ratio McDonough en 1996) a entraรฎnรฉ des changements dans la pratique bancaire. Dans le calcul du ratio prudentiel, lโintroduction dโun systรจme de pondรฉration pour les diffรฉrentes crรฉances a conduit les banques ร privilรฉgier les engagements associรฉs aux coefficients de pondรฉration les plus bas. La tarification de leurs produits tient dโailleurs compte de leur impact sur le ratio Cooke/McDonough. Aussi, les banques ont tendance ร rechercher des activitรฉs non bancaires nโayant pas (sinon faible) dโimpact sur leurs fonds propres 18.
Les banques ont ainsi compris quโelles pouvaient sortir de leurs bilans un certain nombre dโengagements tout en respectant la contrainte imposรฉe par ces ratios prudentiels.
On peut aussi dire que la titrisation peut sโinscrire dans le mouvement gรฉnรฉral de dรฉsintermรฉdiation que lโon voit sโaccentuer tout rรฉcemment. En fait, avec la titrisation, lโintermรฉdiation change de nature, dโun cรดtรฉ, et de lโautre, elle tend ร devenir temporaire. Par ailleurs, parallรจlement ร lโaccroissement de cette pratique, on note que les distinctions entre banque commerciale et banque dโaffaires deviennent de plus en plus artificielles.
Enfin, on a posรฉ longtemps des interrogations sur les impacts de la titrisation sur la stabilitรฉ globale du systรจme financier (qui iguraitf parmi les prรฉoccupations majeures des Accords de Bรขle). La problรฉmatique concerne dans ce sens sur les informations (quasi-inexistantes) sur les investisseurs qui achรจtent les produits de la titrisation. En effet, on pourrait รชtre en face dโun risque systรฉmique assis sur une forme de ยซ titrisation en ronds ยป : les titres รฉmis par des institutions de crรฉdits sont achetรฉs par des investisseurs institutionnels appartenant ร des groupes financier s dont certaines composantes effectuent, de leur cรดtรฉ, des opรฉrations de titrisation.
Avantages fiscaux : un moteur du dรฉveloppement de la titrisation
Dรจs son expansion aux Etats-Unis dans les annรฉes 80, ainsi que dans plusieurs pays, la titrisation a bรฉnรฉficiรฉ de lโappui gouvernemental,notamment par certains allรจgements fiscaux.
Au Luxembourg (comme en France concernant lโexonรฉration de TVA sur les opรฉrations de cession de crรฉances et de gestion de crรฉances cรฉdรฉes 19 ) par exemple, la loi รฉtablit des dispositions particuliรจrement avantageuses dans le cadre de cette technique :
– Dโabord, aucune retenue ร la source nโest ap plicable sur les intรฉrรชts payรฉs par les organismes de titrisation ;
– Lorsque lโorganisme de titrisation est constituรฉ sous forme de fonds (comme cโest le cas en France), il nโy a aucune taxation sur les profits rรฉalisรฉs par le Fonds ;
– Le lรฉgislateur prรฉvoit, entre autres, une exonรฉrati totale de la taxe dโabonnement pour les organismes de titrisation ;
– Une exonรฉration totale de lโimpรดt sur la fortune est aussi prรฉvue par la loi pour les organismes de titrisation ;
– Enfin, le droit dโapport est plafonnรฉ au Luxembourg ร 1 250,00 euros 20. Onย estย dans la tendance dโaffirmer que la fiscalitรฉ avantageuse est un moteur exceptionnel ร la croissance de la titrisation.
Le rapport de stage ou le pfe est un document dโanalyse, de synthรจse et dโรฉvaluation de votre apprentissage, cโest pour cela chatpfe.com propose le tรฉlรฉchargement des modรจles complet de projet de fin dโรฉtude, rapport de stage, mรฉmoire, pfe, thรจse, pour connaรฎtre la mรฉthodologie ร avoir et savoir comment construire les parties dโun projet de fin dโรฉtude.
|
Table des matiรจres
INTRODUCTION
Partie I : LaTitrisation
Chapitre 1 : GENERALITES
1. Historique
2. Dรฉfinitions et classification
3. Les actifs titrisables
4. La titrisation synthรฉtique
Chapitre 2 : CARACTERISTIQUES ET DEVELOPPEMENT DE LA TITRISATION
1. Structuration des opรฉrations
2. Mรฉcanisme de lโinvestissement
3. Dรฉveloppement de la titrisation sur le marchรฉ
Partie II : Apports potentiels de la titrisation pour Madagascar
Chapitre 1 : AVANTAGES ET RISQUES LIES A LA TITRISATION
1. Avantages de la titrisation
2. Le mรฉcanisme de rehaussement de crรฉdit et ses avantages
3. Limites de la titrisation
4. Critique ร lโendroit des agences de notation financiรจre
Chapitre 2 : LA POTENTIALITE DE LA TITRISATION A MADAGASCAR
1. Le marchรฉ de la titrisation
2. Besoin de financement pour les entreprises malgaches
3. Besoin de gestion de risque ร Madagascar
4. Les actifs potentiellement titrisables ร Madagascar
5. Cadre conditionnel pour la titrisation ร Madagascar
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXES
Tรฉlรฉcharger le rapport complet