Les hépatites virales B et C sont des maladies infectieuses constituant un problème de santé publique universel. Environ 400 millions de personnes dans le monde sont actuellement infectées par le virus de l’hépatite B, et environ 500.000 à 700.000 meurent chaque année de cette maladie [1,2]. Environ 130 à 170.000.000 de personnes vivent actuellement avec le virus de l’hépatite C dans le monde [3].
HEPATITE B
Caractéristiques du virus de l’hépatite B
Structure
Le VHB est un virus à ADN appartenant à la famille des hepnaviridae. Sa particule virale se compose d’une enveloppe extérieure lipidique et d’un noyau ; un nucléocapside de forme icosaédrique, composé de protéine entoure l’ADN viral et un ADN polymérase qui a une activité transcriptase inverse.
Epidémiologie
Prévalence de l’infection par le virus de l’hépatite B
Environ 400 millions de personnes dans le monde sont actuellement infectées par le virus de l’hépatite B, et environ 500 000 à 700000 meurent chaque année de cette maladie [2]. L’hépatite B est une infection virale le plus souvent trouvée en Asie du Sud-Est, au moyen et en Extrême-Orient, en Europe du Sud et en Afrique. C’est une infection qui confère un risque important de développer une maladie chronique plus tard si elle est contactée tôt [3]. Le VHB représente une épidémie mondiale car elle entraine une morbidité et une mortalité importante et impose un lourd fardeau sur le système de santé du pays. La prévalence de l’infection par le virus de l’hépatite B varie d’une zone géographique à l’autre permettant ainsi de distinguer 3 zones d’endémicité différente : une zone de basse endémicité avec une prévalence de l’AgHBs inférieure à 2%. Elle concerne l’Europe du Nord et de l’Ouest, l’Australie et l’Amérique du Nord. La zone de moyenne endémicité a une prévalence variant de 2 à 7%. Cette zone concerne le Japon, l’Europe de l’Est, l’Amérique du Sud. Et enfin une zone de haute endémicité qui intéresse l’Afrique Subsaharienne, l’Afrique centrale et occidentale, l’Asie du Sud-est avec une prévalence supérieure à 8% .
Modes de transmission
La contagiosité du VHB est liée à sa présence dans la plupart des liquides biologiques des sujets infectés tels que : le sang, le sperme, les sécrétions vaginales, la salive, et à un titre plus faible dans le lait maternel et les urines. Cette contagiosité est également liée à la résistance du virus dans le milieu extérieur et sa capacité de garder son pouvoir infectieux pendant plus de 7 jours à température ambiante [9]. Selon l’OMS, le virus de l’hépatite est 100 fois plus contagieux que le VIH. Quatre modes de transmission sont classiquement identifiés : la voie parentérale, la voie sexuelle, la voie horizontale et la voie périnatale ou verticale.
Transmission parentérale
L’hépatite B est essentiellement une infection hospitalière, transmise par le sang et ses dérivés. La transmission se fait par transfusion de sang contaminé ou par piqûre avec une aiguille ou un instrument souillé de sang [10]. Dans les unités d’hémodialyse, le VHB sévit aussi bien chez les patients que chez le personnel. Pour les activités de soins, on observe un risque d’infection particulier pour les dentistes qui travaillent sans protection, ainsi que les chirurgiens. Chez le personnel de laboratoire, la contamination peut se faire par du matériel souillé, donc la porte d’entrée est une altération ou une lésion inapparente de la peau ou des muqueuses [11]. La contamination chez les usagers de drogue intraveineuse avec du matériel souillé est fréquente. Des injections administrées avec des aiguilles ou des seringues réutilisées sans stérilisation sont également des moyens de transmission.
Transmission sexuelle
Le VHB se transmet très facilement par des rapports non protégés avec une personne porteuse de l’AgHBs du VHB. Le risque de contamination par voie sexuelle peut varier de 30 à 80% et ce risque augmente avec le nombre de partenaires sexuels, les années d’activités sexuelles, la présence d’autres infections sexuellement transmissibles et le type de rapports surtout en cas de rapport anal.
Transmission horizontale
Elle se produit par des contacts étroits avec des porteurs chroniques au sein de la famille ou en collectivité. Elle résulte le plus souvent du contact de lésions cutanées ou muqueuses avec du sang contaminé, ou le partage d’objets tels que : rasoir, brosse à dents, etc.
Transmission verticale ou périnatale
Le VHB grâce à sa petite taille peut traverser la barrière placentaire, ce qui explique la transmission verticale [12] et la fréquence du portage de l’AgHBs dès les premiers mois de la vie en zone endémique. Le VHB peut contaminer l’enfant pendant la grossesse, pendant ou après l’accouchement. La transmission périnatale de mère atteinte d’une infection chronique à son nouveau-né se produit habituellement au moment de la naissance. La transmission in utéro est relativement rare et représente moins de 2% des infections périnatales. Si AgHBe est négatif, il y a 10 à 20% de risque de transmission [13]. La prévalence de l’AgHBe chez les mères porteuses d’AgHBs est plus importante en Asie (40%) qu’en Afrique (15%) .
En résumé toutes les populations sont à risque mais certaines sont plus exposées : les nouveaux nés de femmes séropositives pour le VHB , les usagers de drogues par voie parentérale, les personnes hétérosexuelles ou homosexuelles ayant des partenaires sexuels multiples et /ou une maladie transmissible récente, les personnes en contact avec un sujet porteur d’AgHBs, les populations migrantes ou les voyageurs en provenance de pays de forte endémie, le professionnel de santé, les patients hémodialysés ou les transfusés chroniques, les personnes infectées par le VIH ou le VHC ou une autre IST, les personnes adeptes du tatouage ou du piercing.
Diagnostic de l’infection par le virus de l’hépatite B
Diagnostic positif
L’hépatite virale B est une affection fréquente et très polymorphe, expliquant la multiplicité des formes cliniques et leur différence de pronostic.
Type de description Hépatite chronique active par le virus de l’hépatite B sauvage
Circonstances de découverte
L’incubation de l’infection par le VHB dure en moyenne 50 et 80 jours. Cette incubation est suivie d’une phase pré ictérique marquée par : la triade de Caroli (céphalées, arthralgie, éruptions cutanées), un syndrome grippal (courbatures, myalgies, fièvre, céphalées, asthénie intense quasi constante) et des troubles digestif à type d’anorexie, de nausées, douleur épigastrique ou de l’hypochondre droit, diarrhées ou au contraire constipation. Ces trois ordres de symptôme peuvent être associés ou isolés.
La phase ictérique est caractérisée par un ictère d’installation progressive, un prurit, une oligurie avec des urines foncées et des selles décolorées. Des manifestations extra-hépatiques peuvent être observées : une pleurésie, une péricardite, une anémie hémolytique, une périartérite noueuse, une glomérulopathie .
Formes cliniques
Selon le terrain
Forme chez l’enfant
Chez l’enfant, les signes digestifs de la période pré-ictérique sont souvent très marqués. La température est souvent élevée et le foie augmente de volume avec présence d’éruption cutanée particulière : acrodermite papuleuse. Par contre, le risque d’insuffisance hépatocellulaire grave est plus faible que chez l’adulte. L’évolution de la maladie est favorable dans la grande majorité des cas avec normalisation de la biologie hépatique. Le risque de passage à la chronicité chez l’enfant est de l’ordre de 10% comme chez l’adulte [13]. L’évolution vers la chronicité est habituellement marquée par les hépatites chroniques peu actives biologiquement et histologiquement. Parfois, des formes chroniques sont diagnostiquées au stade de cirrhose asymptomatique et inactive, marquée par un arrêt spontanée de la multiplication virale.
Forme chez la femme enceinte
L’hépatite virale peut être responsable d’hépatite fulminante quand elle survient au cours de la grossesse [9]. En cas d’hépatite virale, une interruption de la grossesse peut se produire. Le risque de contamination du nouveau-né est de 90% [18] lorsque l’hépatite aigue survient pendant le troisième trimestre de la grossesse. En cas d’hépatite chronique, le risque de contamination est de 10%. Dans une étude cas- témoins de 253 femmes chinoises enceintes et porteuses de l’AgHBs, appariées à 253 femmes non porteuses de l’AgHBs, l’infection par le VHB augmentait la fréquence du diabète gestationnel et de la menace d’accouchement prématuré [19] d’où la nécessité d’un dépistage sérique obligatoire de l’AgHBs au sixième mois de grossesse. Ce dépistage doit être effectué même chez celles qui ont été vaccinées contre le VHB, car la vaccination a pu être effectuée alors que la femme était déjà porteuse chronique de VHB.
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Table des matières
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : REVUE DE LA LITTERATURE
I. HEPATITE B
I.1.Caractéristiques du virus de l’hépatite B
I.1.1 Structure
I.2.Epidémiologie
I.2.1 Prévalence de l’infection par le virus de l’hépatite B
I.2.2 Modes de transmission
I.2.2.1 Transmission parentérale
I.2.2.2 Transmission sexuelle
I.2.2.3 Transmission horizontale
I.2.2.4 Transmission verticale ou périnatale
I.2.2.5 Histoire naturelle de l’infection par le VHB
I.3.Diagnostic de l’infection par le virus de l’hépatite B
I.3.1 Diagnostic positif
I.3.1.1 Type de description
I.3.1.1.1 Circonstances de découverte
I.3.1.1.2 Diagnostic biologique de l’hépatite virale B
Formes cliniques
I.3.1.2
I.3.1.2.1 Selon le terrain
I.3.1.2.1.1 Forme chez l’enfant
I.3.1.2.1.2 Forme chez la femme enceinte
I.3.1.3 Selon l’évolution
I.3.1.3.1 Cirrhose
I.3.1.3.2 Carcinome hépatocellulaire
I.3.1.4 Diagnostic étiologique
Le type de virus : Virus sauvage /Virus mutant
I.4.Traitement
I.4.1 But
I.4.2 Moyens
I.4.3 Indications
I.4.4 Résultats et pronostic
II. HEPATITE C
II.1.Epidémiologie
II.1.1 Prévalence
II.1.2 Mode de transmission
II.1.3 Caractéristiques du virus de l’hépatite C
II.2.Diagnostic de l’infection par le virus de l’hépatite C
II.2.1 Diagnostic positif
II.2.1.1 Type de description
II.2.2 Diagnostic virologique
II.2.2.1 Formes cliniques
II.2.2.1.1 Selon le terrain
II.2.2.1.2 Selon l’évolution
II.2.3 Diagnostic étiologique
II.3.Traitement
II.3.1 Buts
II.3.2 Moyens
II.3.3 Indications
II.3.4 Résultats et pronostic
DEUXIEME PARTIE : METHODES ET RESULTATS
III. METHODES
III.1.Réalisation de l’étude
III.1.1 Lieu d’étude
III.1.2 Type d’étude
III.1.3 Déroulement de l’étude
III.1.4 Recrutement
L’étude concernait tous les fonctionnaires ayant participé au dépistage
III.1.5 Critères d’inclusion
III.1.6 Critères d’exclusion
III.1.7 Les paramètres d’étude
III.1.8 Analyse des données
III.1.9 Considérations éthiques
IV. RESULTATS
IV.1.Description des participants
IV.1.1 Nombre de participants par site
IV.1.2 Répartition des participants par tranche d’âges
IV.1.3 Répartition selon le genre
IV.1.4 Répartition des participants par tranche d’âge et par genre
IV.2.Hépatite B
IV.2.1 Répartition des patients selon l’âge
IV.2.2 Répartition des patients selon le genre
IV.2.3 Répartition des patients par tranche d’âge et par genre
IV.2.4 Répartition selon le lieu de travail
IV.3.Hépatite C
IV.3.1 Répartition des patients selon l’âge
IV.3.2 Répartition des patients selon le genre
IV.3.3 Répartition des patients par tranche d’âge et par genre
IV.3.4 Répartition selon le lieu de travail
TROISIEME PARTIE : DISCUSSION
V. DISCUSSION
V.1.Sur la méthodologie
V.2.Sur les résultats
V.3.Hépatite virale B
V.3.1 Répartition des fonctionnaires infectés par le VHB selon l’âge
V.3.2 Répartition des fonctionnaires infectés par le VHB selon le genre
V.3.3 Répartition des fonctionnaires infectés par le VHB selon le lieu de travail
V.3.4 Caractéristiques des professionnels de santé infectés par le VHB
V.4.Hépatite C
V.4.1 Répartition des fonctionnaires infectés par le VHC selon l’âge
V.4.2 Répartition des fonctionnaires infectés par le VHC selon le sexe
V.4.3 Répartition des fonctionnaires infectés par le VHC selon le lieu de travail
V.4.4 Caractéristiques des professionnels de santé infectés par le VHC
CONCLUSION