Caractéristiques des jeunes plants au moment de la transplantation

Télécharger le fichier pdf d’un mémoire de fin d’études

Conduite de l’expérimentation :

La pépinière a été mise en place (Photo 1) le 01 novembre 2016, près du champ principal. Elle a été labourée (profondeur de 10 cm) puis élaborée sous forme de plates-bandes divisées en blocs de 1m2, pour que pour que les semences et les jeunes plants de riz, ne soient pas submergés dans l’eau (Photo 1.1).
Pour chaque traitement, environ 1 kg de sol a été pris sur chaque bloc de pépinière et mélangé de façon homogène dans des cuvettes avec l’engrais (Photo 1.2). Ce mélange de terre-engrais a été ensuite épandu légèrement et uniformément sur chaque bloc correspondant à chaque traitement. Soixante grammes de semences de la variété X265 ont été semées sur chaque bloc (environ 2200grains.m-2) (Photo 1.3). Le PAPRIZ suggère un ratio de 0,01, soit 1are de pépinière pour 1ha de champ. Mais pour cette étude, 300m2 de pépinière a été utilisée pour 1ha de rizière, avec un ratio de 0,03. Cette dernière dans le but d’établir une moyenne entre celui de Vandamme et al (2016) (0,05) et de la pratique locale. Cette variété est caractérisée par son rendement variant de 4 à 8t.ha-1. Son cycle s’étend de 100 à 150 jours. Elle est cultivée dans toutes les régions de Madagascar. La hauteur moyenne de la plante est de 110 cm. Elle s’adapte facilement à des différentes conditions agroclimatiques et se caractérise aussi particulièrement par sa résistance à la pyriculariose et à la virose.

Après, le semis a été couvert délicatement avec du sol très fin (Photo1.4), et de paillage contre le forte ensoleillement, conserver l’humidité du sol et éviter l’effet de splash de la pluie (Photo 1.5). Mais la campagne culturale 2016-2017 est plutôt sèche par rapport aux années précédentes. L’arrosage régulier a été réalisé sur la pépinière en raison de 3 fois par semaine (Photo 1.6).

Champ principal

Traitements au champ (TrtCP):

Pour pouvoir comparer les effets des engrais sur la pépinière par rapport à ceux sur le champ, 4 traitements ont été testés sur le champ dont :
o Traitement sans apport en éléments fertilisants (P0)
o Traitement avec un apport de P (TSP) : 25kgP.ha-1, par le triple superphosphate
o Traitement avec un apport de N et K (NK) : 100kgN.ha-1 et 50kgK.ha-1, par l’urée et le chlorure de potassium (KCl)
o Traitement avec un apport de N, K et P (NPK) : 100kgN.ha-1,50kgK.ha-1 et 25kgP.ha-1, par le N11P22K16, complété par l’urée et le KCl.
Avec les quatre répétitions de ces traitements ; où seront transplantés les jeunes plants de riz des 6 traitements de la pépinière ; 16 grands blocs (16 blocs de traitements au champ) composés de 96 sous-blocs randomisés constituaient le dispositif expérimental principal (Figure 4).

Au moment du tallage maximal :

L’évaluation de la différence de la croissance et du développement des plantes n’a été effectuée qu’une seule fois : lors du tallage maximal, soit 50 jours après la transplantation. La longueur des plantes et le nombre de talles ont été obtenus par la sélection de quatre plantes représentatives pour chaque sous-bloc, excluant les plantes de bordures (20 cm de chaque parcelle).

Au moment de la récolte

Toutes les plantes n’appartenant pas aux bordures ont été récoltées en tenant compte du nombre de pieds pour chaque sous-bloc. Les pailles et les grains après séchage à l’air (environ 14% d’humidité) ont été ensuite pesés. Le poids des grains sert à évaluer le rendement et le poids des pailles a été utilisé pour calculer l’indice de récolte (IR).
 Indice de récolte :
L’indice de rendement est utilisé pour évaluer l’amélioration ou la régression des rendements en grain, suite à l’effet d’une nouvelle conduite de la culture. L’IR a été calculé pour évaluer l’effet de la fertilisation sur la pépinière sur le rendement. Il est obtenu par le rapport entre le rendement économique ou rendement en grain et la somme des rendements biologiques (RRTC,2002) .
IR= (Poids sec des grains) / (Poids sec des grains + Poids sec des pailles)

Analyses statistiques :

Les effets des différents engrais sur les paramètres mesurés des jeunes plants au moment du repiquage ont été évalués : par analyse de la variance avec interaction (ANOVA à deux facteurs ou ANOVA 2), avec un seuil p-value de 0,05. Par la suite, des comparaisons multiples de Student-Newman-Keuls (SNK) ont été effectuées afin de regrouper les traitements similaires.
L’effet des traitements de la pépinière sur la croissance et le développement ainsi que le rendement en grain suivant les traitements appliqués sur le champ principal a aussi été analysé par ANOVA 2. Les analyses statistiques ont été effectuées avec le logiciel R 3.3.2.

RESULTATS 

Caractéristiques des jeunes plants au moment de la transplantation 

Les caractéristiques des jeunes plants au moment de la transplantation (30 jours après le semis) sont résumées par la figure 5 et la figure 6 : les histogrammes classifient les différents traitements sur la pépinière ; les chiffres sur l’axe des ordonnées déterminent les moyennes des paramètres étudiés ; les lettres en dessus des barres erreurs de chaque bâtonnet regroupent les effets des traitements sur les caractéristiques correspondantes après un test de comparaison multiple de SNK. Et en haut à droite de chaque graphe montre le niveau d’effet des traitements par P-value après un ANOVA 2 dont les résultats sont détaillés dans l’annexe 2.
o Longueur de la partie aérienne (Figure 5-i) :
Par rapport au témoin (nP0), le nNPK produit des jeunes plants plus longs, avec une augmentation de 70%. Il est suivi respectivement par le lombricompost (nVC) et le guanomad (nGN) qui ont les mêmes effets avec une augmentation de 34% sur les jeunes plants de riz, et enfin le son de riz (nRB) de 23%. Cependant, une diminution de la longueur des jeunes plants (7%) par rapport au témoin a été observée pour de l’application de nTSP sur la pépinière.

o Poids sec de la biomasse aérienne (Figure 5-ii) :
L’apport de nNPK favorise également l’augmentation du poids de la biomasse aérienne à l’état sec jusqu’à 235% d’accroissement par rapport au témoin (nP0). Par rapport à la biomasse aérienne collectée sur les pépinières nP0, des hausses de 109% et 70% sont signalées sur les pépinières nGN et nVC. Cependant, une absence de différence significative est observée entre les pépinières nRB, nTSP et nP0.
o Nombre des feuilles (Figure 5-iii) :
Les différents traitements sur la pépinière ont de l’effet sur le nombre des feuilles des jeunes plants. De celui qui a le plus grand effet vers celui qui a le moins d’effet sur le nombre des feuilles ;le nNPK, nGN, nVC, nRB et le nTSP produisent plus de feuilles par rapport à nP0. En général, les jeunes plants des pépinières bénéficiant de N, K et P ont eu 4 feuilles.
o Nombres des racines (Figure 5-iv) :
La variation de l’augmentation du nombre de racine nodale des jeunes plants entre les traitements est de 2,5 à 48 %. Les applications de nNPK et du nGN ont le plus d’effet positif sur ce paramètre avec une augmentation respective de l’ordre de 48% et 45%. Ils sont suivis de près par le nVC et nTSP avec une élévation respective de 30% et 15% par rapport à nP0. Cependant, le nRB n’a presque aucun effet sur le nombre de racine nodale au moment de la transplantation, en se référant de la pépinière témoin nP0.

Effet de la fertilisation sur la vigueur des jeunes plants

Parmi les traitements comparés, le traitement à base de NPK (nNPK) fournit de la vigueur aux jeunes plants au moment de la transplantation, suivi respectivement par les traitements à base de guanomad (nGN) ; du lombricompost (nVC), du son de riz (nRB) et enfin le triple super phosphate (nTSP). Les résultats ont montré que l’application du P avec TSP sur la pépinière ,sans apport de N et de K, n’a pas amélioré la longueur et le poids sec des racines, la longueur des plants, le poids de la biomasse aérienne et les nombres des feuilles, sauf la teneur en P et le nombre de racines nodales des jeunes plants. Par contre, l’application des autres engrais contenant N et K a donné plus de biomasses aérienne et souterraine par rapport au témoin ainsi que la teneur en éléments N et P des jeunes plants, dont la plus performante est celle du nNPK ( trois fois plus de biomasse , deux fois plus grande en taille et plus de feuilles, 2,5 fois plus lourd pour le poids de la racine , jusqu’à 50% d’augmentation du nombre de racines nodales, de la teneur élevée en P et N ) . Les effets de nGN et nVC sur les caractéristiques des jeunes plants sont aussi très considérables par rapport à la pépinière témoin. En effet, la réponse des jeunes plants sous l’application en N est plus importante qu’à celle du P ; c’est pour cela que l’effet de P par le nTSP est certainement masqué par la disponibilité limitée en N du champ.
Ces résultats sont en accords à ceux de Ros et al (1997) et Vandamme et al (2016) qui ont démontré que le poids sec de la biomasse aérienne augmente de 50 à 100 % à cause de l’application respective de N et P par rapport à la pépinière sans fertilisation. Pour le type d’engrais utilisé, Ros et al 2003 et Vandamme et al (2016) ont démontré cet effet positif de l’engrais minéraux NPK sur la biomasse aérienne des jeunes plants sur la pépinière confirmant ainsi nos résultats. Le N et le K améliorent donc la biomasse aérienne, avec une micro-dose variant de 0,78 à 9,17kgN.ha-1 et 0,56 à 2,50kgK.ha-1 avec 1,8kgP.ha-1 de champ. D’ailleurs, la micro-dose de P (3kgP.ha-1 de champ) ; dans l’étude de Vandamme et al (2016) était épandue avec 5 kgN.ha-1 et 5 kgK.ha-1 de champ. Ces doses de N et K ont aussi accru le nombre des feuilles. Sarangi et al (2015) ont précisé que les engrais sur les pépinières organiques e inorganiques accroissent le nombre des feuilles et ce dernier a été décrit par Ros et al (2003) comme des indicateurs de la vigueur des plants.

Les effets positifs du nNPK, nGN et nVC sont aussi expliqués par la relative disponibilité des éléments dans ces engrais. Ainsi, le nVC et nGN ont des effets moyens par rapport à nNPK, sur l’augmentation de la biomasse aérienne, de la biomasse racinaire ainsi que sur le nombre des racines nodales. L’application de nTSP n’a eu de l’effet que sur le nombre de racine nodale et la teneur en P. Le son de riz fin nRB nécessite encore plus de temps pour la décomposition et la minéralisation pour offrir des éléments assimilables par les plantes au champ. Hoshikawa et al (1974), Singh et Singh (1998), Raju et al (2001) et Singh et al (2005) ont expliqué cette variabilité des effets de ces différents engrais en affirmant que la longueur des jeunes plants, leur poids sec, le nombre de leur racine, la longueur de leur racine et leur croissance augmente significativement avec la fertilité de la pépinière. Avec le même nombre de racines nodales pour le nGN et le nNPK, mais de poids très différents où celui de nGN est la moitié de celui de nNPK, la racine des jeunes plants de nGN est beaucoup plus dense que celle de nNPK. Par conséquent, ces deux traitements affichent de plus grande surface en contact avec le sol (Lynch et Brown, 2001 ; Hinsinger et al, 2005) pour l’acquisition des nutriments N, P et K des engrais et du sol. La racine des plants de nVC, qui est plus lourde que le nGN et possède moins de racines nodales, est moins dense pour assurer l’acquisition des nutriments. La bonne formation des racines pour ces deux engrais organiques peut être expliquée par l’amélioration de la structure du sol et la réduction de la perte des racines lors de l’arrachage (Ros et al, 1998). La racine la plus défaillante est sous l’effet de nTSP ; même avec un nombre de racine nodale plus élevé que celui de la pépinière témoin, mais il n’a pas affecté le poids des racines. Selon Ros et al (1997), le poids de la racine augmente sous l’application de N et P sur la pépinière ; mais il n’augmente pas sous l’effet de P uniquement, par contre ce dernier accroit le nombre de racine formé. Cependant, les traitements sur la pépinière n’ont pas eu de l’effet sur la longueur de la racine des plantes. Ceci pourrait être expliqué par la méthode dont les jeunes plants ont été déracinés : ils ont été arrachés à la même profondeur (20 cm) .Celle-ci pourrait aussi affecter le poids des racines. Ros et al (1998) ont conclu une perte de 40 à 60% des racines qui restent dans le sol lors de l’arrachage des jeunes plants pour la transplantation, surtout au niveau de leur longueur que leur densité.

La teneur en N et P dépend aussi de la dose appliquée (Tableau 2), et de la disponibilité en nutriments des engrais sur la pépinière. Ce qui explique la teneur élevée en N de nNPK et nGN, ensuite aussi celle de nRB et du nVC. Ces résultats correspondent effectivement à ceux de Ros et al (2003) et Sarangi et al (2015) : à cause de la fertilisation sur la pépinière, les nutriments dans les jeunes plants sont plus élevés ; plus particulièrement à la teneur en N et leur donne plus de vigueur. Pour la teneur en P où la quantité épandue a été une dose constante de 6g.m-2 sur toutes les pépinières, le nNPK et le nTSP sur la pépinière l’ont luxueusement augmenté jusqu’à 0,31% de P dans la biomasse aérienne. Celle-ci n’est que de 0,15% pour la pépinière de nVC et nRB et de 0,10% pour le nGN par rapport à celle de la pépinière témoin de 0,08%. Pour le nNPK et le nTSP, ces teneurs sont classées comme assez élevées par rapport aux autres traitements (par rapport à la teneur suffisante 0,14 à 0,27%) (Campbell et Plank, 2000).

Ainsi, la fertilisation de la pépinière par l’engrais minéraux (NPK) procure plus de vigueur sur les jeunes plants au moment de la transplantation : en augmentant leur taille, le poids de la biomasse aérienne, l’accroissement de la teneur en éléments N et P, le nombre des feuilles et l’amélioration du système racinaire par rapport aux autres engrais. La première hypothèse est donc confirmée. Mais les effets des engrais organiques (nVC et nGN) sont aussi irréfutables, et sont très recommandés par rapport aux autres sources utilisées. Sarangi et al (2015) suggèrent même la combinaison des engrais organiques et inorganiques pour une plus grande performance de ces jeunes plants de la pépinière. Le sol bénéficiera ainsi d’une amélioration physique que chimique mais aussi biologique pour le bon établissement et la croissance des jeunes plants par la grande disponibilité des nutriments et la prolifération des différentes activités bactériennes dans le sol rhizosphérique avant et après la transplantation (Mohammad et Smith, 2014). .

Effet de la vigueur des jeunes plants sur la croissance après la transplantation

L’application de la fertilisation sur la pépinière améliore considérablement la croissance et le développement des plantes après de la transplantation. Surtout quand l’engrais utilisé sur la pépinière procure de la bonne vigueur et une grande performance aux jeunes plants transplantés. Ce qui était le cas de l’application de 6gP.m-2, 6,88gN.m-2 et 8,33gK.m-2 par l’apport de 62,50g.m-2 de NPK sur la pépinière (Tableau 2). Cet effet de NPK est observé par l’amélioration de la formation des talles et l’augmentation de la hauteur des plantes sur le champ sans fertilisation P0, respectivement 75% et 30% par rapport au témoin. Il est même constaté une similarité entre l’utilisation de nNPK seulement sur la pépinière et le TSP sur le champ combiné avec les autres engrais sur la pépinière, pour l’amélioration de la formation des talles. Avec l’apport du TSP sur le champ, cet effet de nNPK est plus remarquable dans l’amélioration de la hauteur des plantes par rapport au champ de TSP sans fertilisation sur la pépinière. Pour les champs ayant reçus de N et K, l’effet n’est qu’un avantage de plus surtout dans l’amélioration de la hauteur des plantes (une augmentation de 25 à 46 %) dont les plants issus de nNPK et nGN sont les plus performants. Particulièrement , cette étude a prouvé que la vigueur des jeunes plants par l’application de micro-dose de P sur la pépinière par rapport à la grande quantité appliquée au champ (NPK) pourrait assurer irréfutablement la croissance des plantes après la transplantation sur un champ ayant reçu une quantité suffisante de N et K ou non déficient en ces deux éléments , plus précisément par l’apport de nNPK et nGN .

Pendant la transplantation, les plantes subissent des chocs. Elles sont donc confrontées à divers stress, et exigent d’elles-mêmes pour se rétablir, sur un nouvel environnement. Les caractéristiques des jeunes plants au moment de la transplantation sont des facteurs prépondérants pour leur rétablissement après la transplantation. Pour ce faire, il faut que les plantes soient plus vigoureuses afin qu’elles puissent survivre (Matsuo et Hoshikawa, 1993). Ces dernières requièrent de la robustesse et de la bonne santé des jeunes plants (Panda et al, 1991).

Une fois que les jeunes plants sont transplantés, leurs tailles, leurs nombres des feuilles et leurs biomasses jouent des rôles très importants dans leur tolérance à la submersion (Adkins et al ,1990 ; Mutsuo et al ,1995). Les plants de grands tailles survivent et se débrouillent facilement car ils ne sont pas totalement submergés sur le champ ou submergés temporairement (Ros et al ,1997). Celui-ci favorise la croissance pour les jeunes plants bien fertilisés .D ’ailleurs Ros et al (2003) ont observé une faible croissance pour les jeunes plants de petites tailles. Quand les plants sont submergés, la photosynthèse diminue, le transport des oxygènes vers les racines échoue et par conséquent la fonction des racines et la respiration s’affaiblit et se détériore pour assurer l’absorption de l’eau et des nutriments. Si les plants sont donc petits, ces processus sont retardés et ralentissent la croissance. Effectivement, l’avantage exponentiel de ces caractéristiques des jeunes plants ayant reçu de nNPK et nGN sur la tolérance à la submersion, le rétablissement et la croissance est démontré. Et ces résultats sont conformes à celui de Ashraf et al (1980) et Vandamme et al (2016).

Grâce aux bonnes structures des systèmes racinaires, les nNPK sur la pépinière ont amélioré la croissance et le développement des plantes sur le champ. Les résultats de cette étude sont en accord avec ceux de Das et Ahmed (1989) et Mishra et Salokhe (2008). Biddington and Dearman (1984) ont affirmé que les racines des jeunes plants affectent la croissance des plantes car l’insuffisance ou la perte racinaire nécessite encore du lapse de temps pour établir l’équilibre entre la partie aérienne et souterraine après le bouleversement de la transplantation. Avec plus de racines nodales au moment de la transplantation, les jeunes plants de nNPK se rétablissent facilement, car leur système racinaire favorise déjà l’enracinement sur le champ. Cette caractéristique leur procure déjà de l’avantage dans l’acquisition précoce en P et d’autres éléments sur la pépinière et sur le champ après la transplantation (Ros et al ,1997) . Les racines jouent aussi des rôles de réserves pour la plante. L’enrichissement de la pépinière en N, P et K améliore la vigueur des plants et donne 10 à 30% plus de carbohydrates répartis dans la biomasse aérienne et souterraine (Ram et al, 2009). Pour cette dernière, plus les racines sont denses et lourds, plus les réserves en carbohydrates sont élevées. Et ils participent activement à la formation de nouvelles racines pour les jeunes plants transplantés (Grist et al ,1983), et l’absorption en eau et en nutriments pendant la période de rétablissement, ce qui accélère et améliore donc la croissance et le développement.

Ces augmentations dans la formation des talles et l’accroissement de la hauteur des plants pourraient aussi être expliqués par la teneur en éléments des jeunes plants au moment de la transplantation. Dans sa récente étude, Vandamme et al (2016) ont montré que la teneur en P élevée des jeunes plants favorise l’établissement du système racinaire, insinue une absorption améliorée en P et favorise ainsi la croissance des plantes après la transplantation .Ils sont utilisés jusqu’à l’épuisement des réserves, sans utiliser les nutriments du sol après le choc de la transplantation (Asch et al ,1999). Mais d’après les résultats de cette étude, la teneur en P est insuffisante pour le décrire ainsi car l’application de nTSP sur la pépinière n’a nullement amélioré la croissance des jeunes plants alors que sa teneur en P est assez élevée comme celle de nNPK. Mais en tenant compte du poids de la biomasse aérienne des plants issus de la pépinière nNPK et nTSP, cette différence pourrait être expliquée par le P contenu dans chaque plant au moment de la transplantation dont celui de nNPK atteint le 2,46mgP par plant par rapport à 0,71mgP pour le nTSP et 0,19mgP pour la pépinière témoin. Le nGN a aussi amélioré la croissance des plantes, alors que la teneur en P des jeunes pas n’est pas assez élevée (0,10%) et il a le même effet que le nNPK sur le champ de TSP, avec 0,50mgP par plant au moment de la transplantation. Mais, les plants de nGN ont de la teneur en N très élevée par rapport aux autres engrais. Ros et al (2003) ont démontré que la teneur en éléments, plus particulièrement en N améliore la croissance des plantes. Mais avec les résultats obtenus de la pépinière de son de riz nRB, le teneur en N seulement est aussi insuffisante pour améliorer la croissance (Adhikari et al ,2013). Les teneurs élevées en N ou P ne sont pas assez déterminantes pour l’amélioration de la croissance et du développement après la transplantation.
L’existence d’interactions entre ces deux échelles de traitements sur la formation des talles et la hauteur des plantes a démontré l’application de P sur la pépinière au moment de la semis a le même effet que le P appliqué sur le champ pendant la transplantation ; même à différentes doses (8,96kg.ha-1 contre 25kg.ha-1). Ces résultats indiquent que les jeunes plants se mettent facilement à utiliser les nutriments du sol et à tolérer au mieux les facteurs de stress comme la déficience en P, à condition que le champ reçoive une quantité suffisante en N ou K et que cette micro-dose de P sur la pépinière est accompagnée d’une application de N et K pour l’amélioration de la croissance. Et sans apport en N, ni P,ni K , la fertilisation en NPK sur la pépinière suffit pour augmenter le nombre de talles formés, mais pas assez suffisante pour assurer la nutrition azotée des plantes une fois qu’ils sont sur le champ , vue que le champ est pauvre en nutriment. Ros et al (1997) ont déjà confirmé que l’application de N et P sur la pépinière ne négligeait nullement pas l’apport d’engrais sur le champ, spécialement pour le N. Ainsi, la deuxième hypothèse est donc confirmée. Les jeunes plants vigoureux issu de nNPK et nGN sont tolérants à la submersion et se rétablissent facilement après la transplantation .Leurs systèmes racinaires sont beaucoup performants pour la formation de nouvelle racine et l’acquisition des nutriments. Leur quantité en N et P juste assez pour la remobilisation rapide des réserves des jeunes plants est suffisante pour favoriser ainsi davantage le développement et la croissance des plantes sur le champ.

Effet du microdosage sur le rendement :

En général, la fertilisation sur la pépinière améliore le rendement en grain et l’indice de récolte sur le champ ayant reçu de N et K sur le champ, par rapport aux champs NK sans fertilisation sur la pépinière. Cet effet est plus marqué sur le champ de NK par rapport à celui de NPK, vu que l’augmentation de rendement est, respectivement de 20 à 55% et de seulement de 15% par rapport aux pépinières sans fertilisation. Par contre, pour ces deux champs, sous l’effet des engrais sur la pépinière, l’IR accroit jusqu’à 0,58 par rapport au témoin 0,46 ; dont le nNPK, le nGN et le nVC sont les plus efficaces par rapport aux autres sources de nutriments sur la pépinière.

Cette efficacité de l’application de la fertilisation sur la pépinière pour l’amélioration de rendement a déjà fait l’objet d’étude de plusieurs recherches ( Shalaby et al , 1969 ; Rajagopalan et Krishnarajan , 1987 ; Panda et al , 1991 ) bien avant la détermination des principaux facteurs explicatifs . Et celle la plus récente est celle de Vandamme et al (2016) qui ont affirmé l’effet positif de l’application de nNPK sur la vigueur des jeunes plants au moment de la transplantation, par conséquent sa croissance sur le champ et bien évidemment l’accroissement du rendement de 30 à 40 % par rapport à la pépinière témoin. L’amélioration de l’IR correspond à celle de Naeem et al (2011) qui affirment avoir observer une augmentation de IR sous l’effet de la fertilisation sur la pépinière .S’évoluant de 0,45 à 0,58 ; le nNPK, nGN et nVC sur la pépinière ont établi de la stabilité sur la production en grain. Ces valeurs correspondent parfaitement à celles des IR des bonnes semences cultivées sur des sols bien fertiles, avec des régimes d’eau réguliers répondant au besoin de la culture (environ de 0,5) par rapport à 0,3-0,4 de la production rizicole assujettie à des différents facteurs biotiques et abiotiques défaillants ( Dobermann et Fairhurst , 2000) .

Le microdosage d’engrais sur la pépinière est donc l’un des meilleurs moyens pour accroître le rendement en riz pour le riz irrigué, sans pour autant augmenter la production en biomasse. Par rapport au système de riziculture intensive (SRI) et au système rizicole conventionnel ; avec des moyennes respectives de 0,48 et 0,49 à Madagascar (Barison, 2003), cet apport d’engrais sur la pépinière favorisant la vigueur des jeunes plants (nNPK, nGN et nVC) a de IR plus élevé, soit 0,55 à 0,58.

Du fait des teneurs remarquables en N et P ; des plants plus résistants aux différents stress liés à la transplantation ainsi que des systèmes racinaires capables d’explorer d’avantage les nutriments du sol après la transplantation, cette augmentation du rendement sur le champ de NK et NPK peut être expliquée par une amélioration de l’absorption des nutriments sur le champ. Les nutriments contenus dans les jeunes plants au moment de la transplantation remobilisent exponentiellement les nutriments du sol. Cette relation entre les nutriments des jeunes plants et ceux des plants et dans les grains a déjà été démontrée par Ros et al (2015).Tous les indicateurs ont établi donc incontestablement l’amélioration de la croissance et du développement des plants, et finalement à l’augmentation du rendement ainsi que l’amélioration de l’IR.
Pour les sols ferralitiques des Hautes Terres centrales Malgaches, cette nouvelle stratégie de gestion de la fertilisation de la pépinière pourrait améliorer l’exploitation de P fixé par les oxydes de Fe et d’Al dans le sol, en offrant davantage aux jeunes plants de riz transplantés la capacité de remanier le P fixé dans le sol et les autres éléments déjà dans le sol pour améliorer la production rizicole des systèmes irrigués. Parmi les différentes sources de nutriments utilisés sur la pépinière, cette étude a déterminé une plus grande efficacité dans l’application de NPK, du GN et nVC. Malgré cela, d’après cette étude, les quantités appliquées sur la pépinière ne pourraient en aucun cas substituer les engrais sur le champ, mais ne seraient que des suppléments favorables pour l’amélioration de la production.

Le rapport de stage ou le pfe est un document d’analyse, de synthèse et d’évaluation de votre apprentissage, c’est pour cela rapport-gratuit.com propose le téléchargement des modèles complet de projet de fin d’étude, rapport de stage, mémoire, pfe, thèse, pour connaître la méthodologie à avoir et savoir comment construire les parties d’un projet de fin d’étude.

Table des matières

LISTE DES ACRONYMES
INTRODUCTION
MATERIELS ET METHODES
1.1 Site expérimental
1.2 Dispositif expérimental et conduite de l’expérimentation
1.2.1 Pépinière
a) Traitements sur la pépinière (TrtPn)
b) Conduite de l’expérimentation
1.2.2 Champ principal
a) Traitements au champ (TrtCP)
b) Conduite de l’expérimentation
1.3 Collecte des données et analyses au laboratoire
a) Au moment de la transplantation
b) Au moment du tallage maximal
c) Au moment de la récolte
1.4 Analyses statistiques
RESULTATS 
2.1 Caractéristiques des jeunes plants au moment de la transplantation
2.2 Croissance et développement des plantes
2.3 Rendement sur le champ principal
DISCUSSION 
3.1 Effet de la fertilisation sur la vigueur des jeunes plants
3.2 Effet de la vigueur des jeunes plants sur la croissance après la transplantation
3.3 Effet du microdosage sur le rendement
CONCLUSION
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

Télécharger le rapport complet

Télécharger aussi :

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *