Les concepts
Pour permettre à tout éventuel lecteur de notre travail, de bien le comprendre, nous avons jugé nécessaire de consacrer cette partie à la définition des mots clés de notre sujet (notre travail).
Discours : Pour Jacques Guilhaumou, Dénis Maldidier et Régine Robin dans Discours et archive : expérimentation en analyse du discours. Liège : Pierre Mardaga, 1994, « le discours est cette objet empirique que rencontre le linguiste lorsque, dans un énoncé, il rencontre les traces d‟un sujet d‟énonciation, des éléments formels qui dénotent l‟appropriation de la langue par un sujet parlant » Dans l‟œuvre de BENVENISTE(1966), il est défini comme « toute énonciation supposant un locuteur et un auditeur et chez le premier l‟intention d‟influencer l‟autre en quelque manière »p.242 Chez JAUBERT(1990), c‟est « du langage en situation » p.22 Selon WIDDOWSON, c‟est « l‟utilisation d‟énoncés en combinaison pour l‟accomplissement d’actes sociaux » (dans Kramsch, 1984, p.10) Avec KERBRAT-ORECCHIONI, il s‟agit de « langage mis en action » (dans Bougnoux, 1993, p.219), tandis que du point de vue de MAINGUENEAU(1976), « le discours n‟est pas un objet concret offert à l‟intuition, mais le résultat d‟une construction(…), le résultat de l‟articulation d‟une pluralité plus ou moins grande de structurations transphrastiques, en fonction des conditions de production »p.16 Cependant même s‟il est difficile d‟appréhender nettement le discours à travers cette multitude de de définitions, il y a une évidence : « le discours ne peut être défini comme une unité linguistique, mais le résultat de la combinaison d‟informations linguistiques et situationnelles » (Roulet, Filliettaz et Grobet, 2001, p.12)
Caractéristique : signifie ce qui constitue le caractère distinctif, le trait dominant de quelque chose, de quelqu‟un (www.larousse. Fr /dictionnaires/ français) alors que sur www.ledictionnaire.com, il a le sens de : l‟originalité, le trait dominant d‟une chose.
Dénonciation : sur le lien : www. larousse.fr/dictionnaires/français, dénonciation signifie action de dénoncer quelqu‟un, quelque chose à la justice à une autorité. Cependant sur http// atilf.fr dendien/scripts/ tlfiv5 advanced.ex, il signifie action de faire connaitre une chose, action de dénoncer à la justice une infraction dont on est lésé.
Postcolonial : le terme postcolonial ayant le sens de : « succédant à la période coloniale.»(www.le-dictionnaire.com), est défini dans le Grand Robert de la langue française, deuxième édition comme ce qui est « relatif à la période qui a succédé au colonialisme ; qui a trait, se rapporte aux caractères, situations hérités de cette période. »
L’interférence
L‟interférence est selon TABURET-KELLER (cité par LOGBO BLEDE(2006)), un : « processus qui aboutit à la présence dans un système linguistique donné, d‟unités et souvent même d‟agencements appartenant à un autre système linguistique. »
Exemple1 : nous et le bonheur avons cessé d’être dans le même village. (C‟est comme ça disent les indigènes nègres noirs pour raconter que nous avions perdu le bonheur.)p.193 D‟une manière générale, il y a interférence quand un sujet bilingue utilise dans une langue-cible un trait phonétique, morphologique, lexical ou syntaxique caractéristique de la langue source. Quant à MACKEY W., « L‟interférence est l‟emploi, lorsque l‟on parle ou l‟on écrit dans une langue, d‟éléments appartenant à une autre langue » (cité par Logbo blede(2006)). G.E.SARFATI(2001) a une conception de l‟interférence différente de celle des auteurs cités ci-dessus, c‟est ainsi qu‟il affirme qu‟ « un texte fini résulte le plus souvent de la convocation et de la coexistence d‟éléments langagiers appartenant à des ères historiques, géographiques et culturelles différentes. » Cette immixtion de données éclectiques inhérente à tout texte est appelée plurilinguisme par D.MAINGUENEAU (1911 :143) ou le « colinguisme » par BALIDAR(1993). Et la description des différentes formes sous lesquelles cette immixtion peut se manifester relève de l‟étude spécifique des interférences lexicales. A propos des interférences, D.DELAS et J.FILLIOLET (1973 :99) précisent que la production d‟un texte notamment poétique résulte le plus souvent de l‟exploitation de quatre types d‟ouvertures » :
-Les interférences diachroniques dues à la coexistence de termes issus de systèmes lexicaux d‟époques différentes.
-Les interférences diatopiques issue de la combinaison de termes dont les aires d‟utilisation ne sont pas les mêmes.
-Les interférences diastratiques où intervient la perception contrastée de données lexicographiques à valeurs socioculturelles (niveau de langue).
-Les interférences diaphasiques qui, à l‟intérieur d‟une même « strate », différencient le style utilisé.
D‟après ces études tout texte apparait comme marqueterie linguistique en raison de la disparité de ses sources.
Le contact de langues
Le terme est utilisé pour la première fois par WEINREICH (1953), et selon ce dernier, il inclut toute situation dans laquelle une présence simultanée de deux langues affecte le comportement langagier d‟un individu. Le concept renvoie donc à un individu bilingue étant donné qu‟il se réfère au fonctionnement psycholinguistique de l‟individu qui maitrise plus d‟une langue. Et cet état de bilingualité auquel renvoie le contact de langue est défini par HAMER et BLANC(1983) comme « comme un état psychologique de l‟individu qui a accès à plus d‟un code linguistique […] » D‟après ces considérations on comprend donc que deux ou plus de deux langues sont dites en contact si elles sont alternativement utilisées par la même personne.
Dans Allah n‟est pas obligé, on peut citer en exemple :
-Le contact français-anglais :
Exemple1 : pas parce que je suis black et gosse (p.7) ;
Exemple2 : Les small-soldiers avaient tout et tout. (p.41)
– Le contact français -malinké :
Exemple1 : Ça grouille autour des gbakas en partance pour le Liberia et à N‟Zérékoré. (Gbaka est un mot nègre noir africain indigène qu‟on trouve dans l‟Inventaire des particularités lexicales. Il signifie car, automobile) » p.50
Selon l‟Inventaire des particularités lexicales en Afrique noire « gbaka », est d‟origine malinké, et n‟est employé qu‟en Côte d‟Ivoire et au Burkina Faso.
-Le contact français-arabe :
Exemple : « Arrête les larmes, arrête les sanglots, disait grand mère. C‟est Allah qui crée chacun de nous avec sa chance, ses yeux, sa taille et ses peines. Il t‟a née avec les douleurs de l‟ulcère. P.15
L’assertion
Le type assertif ou déclaratif « présente la structure de la phrase canonique groupe nominal groupe verbal » (Riegel et al. 2009 : 388). Il sert à dire et / ou affirmer un fait et contient de multiples moyens pour l‟expression. L‟assertion « pose un état de choses comme vrai ou faux. D‟un point de vue syntaxique, il s‟agit d‟énoncés qui comportent un sujet exprimé et dont le verbe porte des marqueurs de personne et de temps » (Maingueneau, 1999 : 46).
Exemple1 : L‟école ne vaut pas le pet d‟une vieille grand-mère, parce que même avec la licence de l‟université, on n‟est pas fichu d‟être infirmier ou instituteur…p7-8
Exemple2 : chez nous tout le monde connait le nom de tous les grands quelqu‟un originaires du village… p.35
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Table des matières
INTRODUCTION
CHAPITRE I : CADRE THEORIQUE ET METHODOLOGIQUE
I-1/ Problématique
I-1-1/ Contexte et justification
I-1-2 Questions de recherche
I-1-3 Objectifs
I-1-4 Hypothèses
I-2 Revue de la littérature
I-3 Méthodologie
I-3-1 Présentation du corpus : Allah n‟est pas obligé
I-3-1-1 Contexte historico-littéraire
I-3-1-2 Résumé de l‟œuvre
I-3-1-3 Présentation de l‟auteur
I-3-2 Cadre théorique et conceptuel
I-3-2-1 Théories de base
I-3-2-2 Les concepts
CHAPITRE II : L‟ALTERNANCE CODIQUE
II-1 L‟interférence
II-2 Le contact de langues
II-3 L‟insécurité linguistique
II-4 Bilinguisme – plurilinguisme/ diglossie
CHAPITRE III : LA MODALITE
III-1. La modalité d‟énonciation
III.1.1 L‟assertion
III.1.2. L‟interrogation
III.1.3. L‟injonction
III.2. La modalité d‟énoncé
III.2.1. Modalité logique
III.2.1.1. L‟aléthique
III.2.1.2. La déontique
III.2.1.3. L‟épistémique
III.2.2. Les modalités affectives et appréciatives
III.2.2.1. Modalité affective
III.2.2.2. Modalité évaluative non-axiologique
III.2.2.3. Modalité évaluative axiologique
CHAPITRE IV : APPROPRIATION LEXICALE, MORPHOSYNTAXIQUE ET SEMANTIQUE
IV-1 Appropriation lexicale et sémantique
IV-1-1 Les néologismes
IV-1-1-1 LES Néologismes de forme
IV-1-1-1-1 Les emprunts
IV-1-1-1-1-1 L‟emprunt de nécessité
IV-1-1-1-1-2 L‟emprunt de luxe
IV-1-1-1-1-3 L‟emprunt direct
IV-1-1-1-1-4 L‟emprunt indirect
IV-1-1-1-1-5 L‟emprunt par hybridation
IV-1-1-2 Les néologismes de sens
IV-1-1-2-1 Les calques de construction
IV-1-1-2-2 La restriction sémantique
IV-1-1-2-3 L‟extension sémantique
IV-1-1-2-4 La translation
IV-2 La création morphosyntaxique
IV-2-1 La dérivation
1V-2-2 La troncation
IV-2-3 La composition
IV-2-4 Les ressassements
IV-2-5 Le changement de valence
IV-2-6 La construction absolue
CHAPITRE V : L‟ENONCIATION
V-1 Le cadre énonciatif
V-1-1 Le locuteur
V-1-2 L‟allocutaire
V-1-3 Le cadre spatial
V-1-4 Le cadre temporel
V-2 La deixis
V-2-1 Les déictiques personnels
V-2-2 Les déictiques temporels
V-2-3 Les déictiques spatiaux
CHAPITRE VI : LE MARQUAGE GEOLINGUISTIQUE
VI-1 Le style populaire
VI-1-1 Les indices d‟oralité
VI-1-2 L‟usage des mots réalistes, des jurons, et des exclamations
VI-1-3 Les parémies
VI-1-4 La négation sans « ne »
VI-2 Les africanismes
VI-2-1 Les africanismes lexèmatiques
VI-2-2 Les africanismes sémantiques
VI-3 L‟onomastique
VI-3-1 Les toponymes
CHAPITRE VII : LA COHERENCE
VII-1 La relation endophorique
VII-1-1 L‟anaphore
VII-1-1-1 L‟anaphore nominale
VII-1-1-2 L‟anaphore pronominale
VII 1-1-3 L‟anaphore adverbiale
VII-1-1-4 L‟anaphore verbale
VII-1-2 La cataphore
VII-2 La progression thématique
VII-2-1 La progression à thème constant
VII-2-2 La progression à thème linéaire
VII-2-3 La progression à thème éclaté
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
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