Soutenance mémoire
En zone sahélienne, l’alimentation du bétail est essentiellement basée sur les pâturages naturels. L’année y est divisée en deux (2) saisons, une saison des pluies et une saison sèche. La saison des pluies, période pendant laquelle apparait et se développe le tapis herbacé est de courte durée (environ 3 à 4 mois). Cette disponibilité temporaire du fourrage herbacé a amené le bétail à se rabattre sur les ligneux qui vont ainsi assurer l’essentiel de leur alimentation pendant la longue saison sèche. Devant une telle situation, les ligneux fourragers ont depuis lors pris une place importante dans les activités de recherche.
Ces recherches ont porté sur beaucoup d’aspects de ces ligneux fourragers. Les résultats ont montré que leur caractère pérenne, revêt une importance capitale dans un milieu à forte aridité. La disponibilité constante de ce fourrage ligneux est liée à la diversité des espèces et à leurs phénologies différentiées dans le temps et dans l’espace (GROUZIS et SICOT, 1980 ; GUERIN, 1991 ; TOUNKARA, 1991) contrairement aux espèces herbacées. La végétation ligneuse fournit non seulement du fourrage aérien, qui constitue l’essentiel de l’alimentation du bétail en période de soudure (Le HOUEROU, 1980), mais aussi de l’ombrage (AKPO et GROUZIS, 1996) à la fois sur le sol, le tapis herbacé, les animaux et l’homme lui-même. Leur intérêt majeur est de fournir des protéines, des vitamines et souvent des éléments minéraux qui font défaut dans les pâturages herbacés pendant la saison sèche, car ils sont à l’état de paille (Le HOUEROU, 1980). Les ligneux fourragers participent à l’optimisation du fonctionnement du rumen (FALL-TOURE, 1993). En matière d’ethnobotanique et d’utilisations, ces espèces sont assez bien connues (LAUVIE, 2001 ; VON MAYDELL, 1990). Mis à part leur rôle fourrager, ces espèces sont utilisées par l’homme, pour la production de bois de feu, pour leurs fruits et écorces, pour leur rôle dans la fixation des sols, ou pour d’autres fonctions sociales et culturelles. Cependant, les types d’utilisation dépendent fréquemment de l’ethnie considérée et des coutumes ancestrales développées dans chaque pays (CHEVALLIER et al., 2003). Des études ont montré que sur les terres de parcours, la présence des ligneux fourragers améliore la production (de 5 à 12% selon les parcours et de 25% en moyenne) et les paramètres de qualité de la strate herbacée (richesse spécifique, valeur pastorale, éléments nutritifs…) (AKPO et al, 2003).
Au Sénégal, particulièrement au Ferlo, qui est une zone sylvopastorale, cela va sans dire que les ligneux fourragers jouent un rôle fondamental dans l’alimentation du bétail mais aussi dans la vie des populations. Beaucoup d’études y ont été menées, dans le but de connaitre la dynamique de la végétation car d’elle dépend la durabilité du système pastoral. Parmi ces nombreuses études menées au FERLO, nous pouvons entre autres citer celles de TROCHAIN (1940), ADAM (1953) (in Grosmaire 1957), VALENZA et DIALLO (1972), LE HOUEROU (1980), DIOP (1989), DIOUF et al., (2002)…
PRESENTATION DE LA ZONE D’ETUDE
Présentation et situation
L’étude a été menée dans la Réserve sylvopastorale de SOGOBE dans le Nord du Ferlo, près du lieu dit Souilène (Keur Mor Ibra) dont les coordonnées géographiques sont 16° 21’ Nord et 15° 26’ Ouest .
Les conditions du milieu
Le climat
Le climat est de type tropical, semi-aride. Les précipitations annuelles sont de l’ordre de 300 mm/an. L’harmattan contribue à l’érosion des sols et à la désertification, encore aggravée par des sécheresses cycliques comme celles de 1973 et 1983-84. Ce climat est caractérisé par la distinction de l’année en deux saisons : une saison des pluies de juillet à septembre et une saison sèche allant d’octobre à juin.
Géomorphologie et sols
Sur le plan géomorphologique, la région du Ferlo Nord-Sénégal appartient aux formations de dunes de sables et se caractérise par un ensemble de rides asymétriques séparées par des dépressions longitudinales à sol sablo-argileux grisâtre localement calcaire et à sol hydromorphe à engorgement temporaire (MICHEL, 1973). Les sols, bruns rouge subarides, sont neutres à faiblement acides (5,8<pH<7,2) avec 90 à 95% de sable grossier et 3 à5% d’argile dans les couches supérieures d’une part et 80 à 90% de sables, 8 à 10% d’argiles dans les couches inférieures d’autres part (FOURNIER,1995). Ils sont pauvres en matières organiques.
La végétation
La végétation naturelle est de type steppe arbustive (LE HOUEROU, 1989) composée d’arbres épineux, d’arbustes et d’herbes annuelles. Le couvert ligneux est de 30% (AKPO et GROUZIS, 1996). Le peuplement arbustif est caractérisé par une prédominance des espèces Boscia senegalensis et Balanites aegyptiaca.. La strate herbacée, sous la forme d’un tapis plus ou moins continu pouvant atteindre 50 cm à 1 m de hauteur, est dominée par des espèces annuelles, notamment des graminées, généralement à limbes étroits, pliés ou enroulés (Schoenefeldia gracilis, Aristida sp., Cenchrus sp., Chloris sp.) (AKPO et GROUZIS, 2009).
La population et ses activités
La population du Ferlo a une très faible densité avec souvent moins de 8 habitants/km² en 1995 (PAPEL, 1992 in CSE, 2002 ; TOURE et al., 1997). Cette faible densité peut s’expliquer par les vagues d’émigration ; elle trouve aussi son explication dans la grande sécheresse des années 1970 qui a contraint les jeunes à aller chercher du boulot dans les centres urbains. La population est essentiellement composée de Peulhs (85%) (SY, 2010), de Maures et de Wolofs. La principale activité dans cette zone du Ferlo est l’élevage extensif donc un élevage essentiellement basé sur les pâturages naturels. Cet élevage est fortement dépendant des aléas climatiques. Il est caractérisé par une extrême mobilité des éleveurs qui sont toujours à la recherche de fourrage et de point d’eau. Ce fourrage dont la disponibilité, en temps (durée des pâturages) comme en quantité et qualité, diminue de plus en plus à cause de l’irrégularité pluviométrique d’une année à l’autre, à cela s’ajoute une baisse générale des moyennes pluviométriques. Ce qui fait que, de nos jours, la rareté des ressources naturelles est une réalité incontestée dans le Ferlo. Le cheptel bovin local est composé de zébus Gobra ou Bos indicus ; il s’agit d’un animal de race très homogène adapté aux conditions difficiles de la zone sahélienne. Au niveau du cheptel ovin, la race peul-peul prédomine (THIAM, 2008).
A coté de l’élevage, il y’a l’agriculture qui se limite à la culture céréalière d’autoconsommation. Elle repose essentiellement sur la culture du mil en saison des pluies et sur de petites surfaces.
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Table des matières
INTRODUCTION
CHAPITRE I : PRESENTATION DE LA ZONE D’ETUDE
1 .1. Présentation et situation
1. 2. Les conditions du milieu
1.2.1. Le climat
1.2.2. Géomorphologie et sols
1.3. La végétation
1.4. La population et ses activités
CHAPITRE II : MATERIEL ET METHODES
2.1. MATERIEL
2.2. METHODES
2.2.1. Le choix des placettes
2.2.2 Méthode d’analyse du peuplement ligneux
2.2.2.1 Relevés de la végétation
2.2.2.2 Traitement des données
2.2.2.2.1. Paramètres de la végétation ligneuse
2.2.2.2.2. Structure de la végétation
2.2.2.2.3. Homogénéité du peuplement
CHAPITRE III : RESULTATS
3.1 La diversité floristique
3.2.1. Densité du peuplement ligneux
3.2.2. Recouvrement ligneux
3.2.2.1. Recouvrement aérien
3.2.2.2. Recouvrement basal
3.2.3 Régénération et Exploitation
3.3. Structure du peuplement
3.3.1. Variation selon la hauteur
3.3.2. Variation selon la grosseur
3.4. Homogénéité du peuplement
3.4.1. Distance moyenne (m) des autres espèces par rapport à Maerua crassifolia
3.4.2. Distribution spatiale
CHAPITRE IV : DISCUSSION ET CONCLUSION
4.1. DISCUSSION
4.2. CONCLUSION ET PERSPECTIVES
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
ANNEXES
