Caractéristiques de l’itinéraire thérapeutique lors du dernier épisode de fièvre de l’enfant

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Egalité des réalisations fondamentales

Fleurbaey (1994,1995a, 1995b) et les réalisations fondamentales : A l’intersection de l’égalité des ressources et de l’égalité des chances, on trouve la conception proposée par Marc Fleurbaey (1995 a et b, 1996). Comme chez Sen, ce ne sont pas seulement les moyens qui importent, mais, ce que ces moyens permettent, c’est-à-dire les réalisations (functionings). Le rôle des institutions sociales redistributives consiste à égaliser les réalisations fondamentales, sans se préoccuper des inégalités des réalisations qui relèvent de la responsabilité privée. De plus pour des raisons d’efficacité, l’égalité des réalisations fondamentales doit être interprétée comme un maximin23.
La théorie de Cohen [1989] (l’égalité de l’accès aux avantages) : Pour Cohen, l’égalitariste ne devrait pas uniquement se focaliser sur le bien-être des individus mais s’intéresser également à leurs ressources ou bien encore à leurs fonctionnements. Il raisonne en termes d’accès, car ceci permet de prendre en compte l’influence d’aptitudes individuelles peu heureuses à la différence de l’approche en termes d’opportunités. Selon lui, le champ d’intervention de toute politique distributive devrait être défini par rapport à la responsabilité des agents et à la malchance frappant ces derniers, et non par rapport à la distinction préférences/ressources, comme le suggère Dworkin24. Un égalitariste ne devrait pas uniquement se focaliser sur le bien-être des individus mais s’intéresser également à leurs ressources, ou bien encore à leurs fonctionnements (Cohen, 1989).

Critères d’équité pour la santé et la distribution des soins.

Les théories de la justice sociale ont permis de développer des critères distributifs en matière de soins de santé. Ces critères de répartition dans le domaine de la santé nous amène à poser certaines questions. Faut-il s’en remettre aux mécanismes du marché ? Quels sont les ayant-droits des systèmes de santé ? Ne faut-il pas attribuer les soins en tenant compte des besoins, des inégalités face aux risques ou des inégalités géographiques et culturelles dans l’accès aux soins ? La quantité de soins consommée ne doit-elle pas être déterminée par les préférences du consommateur lui-même ?
Les réponses à ces questions nous permettront d’analyser les principaux concepts de l’équité des systèmes de santé. Ainsi, allons-nous examiner quelques critères d’équité définis à partir de l’interprétation des théories de la justice sociale.
 Les critères libéraux d’équité en santé
Inspirés par les théories de Hayek et Nozick, les critères libertariens partent d’une conception de la santé comme bien ordinaire, de laquelle on déduit que l’accès aux soins doit s’effectuer selon les lois du marché. Deux courants s’affrontent à ce sujet. Selon Le libertarisme, partant de l’application d’une théorie des droits légitimes de Nozick ou la théorie de la société de droit de Hayek, la santé est un bien ordinaire. De ce fait, seule la loi du marché devrait définir l’accès aux soins. Le second courant libéral est le libéralisme « redistributif ». Selon celui-ci, bien que le marché soit la règle générale pour l’acquisition de l’essentiel des biens, il accepte l’intervention de l’Etat pour la redistribution de certains biens à des bénéficiaires particuliers. La redistribution peut être nécessaire pour corriger des inégalités de naissance, pour compenser une certaine malchance, pour réaliser des dons collectifs ou pour instaurer une assurance effective et obligatoire (tableau 1).
 Les critères égalitaristes d’équité en santé
L’égalitarisme est le critère le plus largement partagé pour l’équité des systèmes de santé, mais aussi le plus rarement défini et justifié par la référence à ses fondements. Selon la distinction introduite pour les justifications égalitaristes de l’Etat-providence, nous distinguerons un égalitarisme négatif, d’un égalitariste positif (tableau 2).
Les critères pour la santé : Contrairement aux libertariens, les égalitaristes admettent que le bien « santé » possède une valeur particulière. Ils vont aussi loin que les libéraux « redistributifs » en lui reconnaissant un caractère tutélaire, justifiant dès lors des interventions plus étendues de l’Etat. Trois types de critères justifient ces interventions de l’Etat. Ce sont l’égalité d’état de santé25, l’égalité du droit à la santé et les critères de maximisation de la santé et du bien-être26.
Les critères pour la distribution des soins en découlant, sont de deux ordres. S’opposant à l’idée de laisser les mécanismes de marché déterminer l’accès aux soins, même en les corrigeant à la marge comme les libéraux « redistributifs », les égalitaristes soutiennent que l’accès aux soins devrait être identique pour tous. Primo, les individus devraient avoir la même possibilité d’acquérir des soins ; le système de soins devrait être organisé de façon à ce qu’il n’y ait pas d’obstacle pour l’acquisition de soins. Secundo, les individus devraient bénéficier de soins identiques dès qu’ils ont les mêmes besoins (l’équité est respectée lorsque l’accès aux soins est influencé uniquement par le besoin, et non par des caractéristiques personnelles (sexe, profession, revenu, etc.) ou par des données structurelles/contextuelles (risques environnemental lié au lieu de résidence, ou à la localisation des professionnels de santé par exemple (distribution spatiale de l’offre de soins de santé)).
La distinction des deux dimensions (horizontale et verticale) du critère égalitariste de distribution selon les besoins se révèle être d’un grand intérêt. On peut montrer que l’équité horizontale (pour les individus égaux), peut être exprimée en fonction du besoin de santé. Les individus ayant le même besoin de santé doivent recevoir la même quantité et qualité de soins. L’équité horizontale peut aussi s’exprimer en fonction de la capacité à bénéficier des soins ou de la capacité à effectuer des dépenses de santé. En d’autres termes, les individus ayant les mêmes niveaux de mobilisation de ressources, devraient débourser le même niveau de ressources pour acquérir la même quantité et la même qualité de soins de santé. Ce principe d’égalité horizontale pourrait se résumer à une formulation du type « égalité de traitement pour un même besoin » : Elles conduisent à la même distribution égalitaire des soins, mais aussi au même résultat d’égalité de santé.

Revue de la littérature sur l’équité d’accès aux soins de santé en Afrique

L’analyse des différentes mesures empiriques de l’équité, utilisée dans le domaine de la santé est une étape indispensable dans notre démarche destinée à répondre à la question de l’équité de la politique de subvention des médicaments menée à Dakar. La mesure de l’équité en santé peut concerner différents aspects. Les travaux empiriques relatifs à l’équité ont concerné : l’état de santé, l’utilisation des services de soins de santé, le système de financement de la santé ou l’impact de politiques sanitaires.
Les premières études empiriques sur la mesure de l’équité en santé ont été menée par Le Grand (1978, 1982) ; Wagstaff et al. (1989, 1991b, 1993) ; Van Doorslaer et al. (2000). Ces auteurs ont mesuré l’inégalité de santé et l’iniquité dans l’utilisation des soins de santé. Ces inégalités ont été généralement mesurées entre des groupes de revenus différents, des classes sociales différentes et des groupes socio-économiques différents. Ils ont construit une courbe de concentration de la morbidité, représentant les proportions cumulées de la population, classée par niveau croissant de revenu, contre les proportions cumulées de personnes ayant déclaré une maladie. Si la maladie est également distribuée entre les groupes de revenu, la courbe de concentration de la maladie coïncide avec la diagonale. Si par contre, un mauvais état de santé est concentré parmi les groupes à faible revenu, la courbe se situe au-dessus de la diagonale (Perrin H., 2001). La plupart de ces travaux s’est orienté vers la question de l’équité horizontale, préconisant un traitement égal à besoin égal.
Nous allons axer notre revue de la littérature sur les mesures de l’équité utilisées par les études sur la demande de santé en Afrique. La plupart de ces études ont concerné l’impact de la politique de l’initiative de Bamako (IB) sur l’utilisation des services de santé. Nous avons d’une part l’approche socio-anthropologique, d’autre l’approche économétrique de la mesure de l’équité.

L’approche socio-anthropologique de la mesure de l’équité

L’approche anthropologique de la mesure de l’équité part du principe selon lequel, la communauté définit ses propres critères d’équité. On peut citer les études de Ridde (2005), réalisée au Burkina Faso, et celle d’Ouendo (2004)., menée au Bénin.
En Afrique, les analyses de la mise en œuvre des réformes sanitaires des dernières décennies aboutissent toutes à la même conclusion : l’aspect équitable des politiques publiques de santé a été négligé, et les préoccupations premières des acteurs se sont concentrées sur l’efficacité des politiques mises en place (Gilson, 1997). Plusieurs études ont constaté qu’en Afrique, l’équité au sein du système de santé est devenue un but secondaire laissant la priorité à la viabilité financière, l’efficacité et à l’efficience (Leighton, 1995). Aussi, malgré les discours de ces dernières décennies, les plus pauvres n’ont toujours pas accès aux services de santé. Pour comprendre cette dérive, plusieurs auteurs ont émis l’hypothèse que l’échec de la mise en œuvre de ces politiques en ce qui concerne leur objectif d’équité s’explique notamment par le fait que l’absence d’équité n’a jamais été perçue comme un problème de santé publique en Afrique (Ridde, 2004).
En se basant sur la part de la valeur accordée à l’équité, une étude a été menée sur l’accès aux soins de santé au Burkina Faso, (Ridde, 2004) et elle montre que dans la culture « mossi », il semble persister une croyance selon laquelle il existerait une inégalité consubstantielle des rapports entre les individus, constituant le fondement de la vie sociale. Ainsi, l’équité selon la culture « mossi » peut être considérée comme un concept proche de celui de la justice sociale. Cette justice sociale consiste à tenter d’atteindre l’égalité, comprise comme une mesure et comme un objectif à réaliser (Aiach, 1998).
L’orientation générale constatée de la justice distributive paraît proche du modèle égalitaire, ce qui avait été déjà mis en évidence chez les « Mossi » (Fiske, 1990, cité par Ridde, 2006). Au Burkina Faso, les acteurs sont plus préoccupés par l’accès aux soins de tous que par celui des plus pauvres et des indigents. La notion de besoin est rarement prise en compte pour porter un jugement sur l’accès aux soins. L’égalité de l’accès aux soins pour tous prime sur l’équité d’accès pour certains. La mobilisation du principe de l’équité verticale qui postule un accès différent pour des besoins différents n’est pas envisagé. De plus, d’une manière générale, les acteurs sociaux étudiés ne sont pas prêts à compromettre la stabilité et la paix sociale de tous afin d’intervenir en faveur des indigents ou des plus démunis. Selon eux, cette société et les inégalités, telles qu’elles sont aujourd’hui, ont été créées par Dieu, et il n’est pas facilement admis que l’on puisse aller à l’encontre d’un ordre divinement établi (Ridde, 2006).

L’approche économétrique de la mesure de l’équité.

L’approche économétrique de la mesure de l’équité a été utilisée dans plusieurs études. Notamment celles de Gertler et al., (1987, 1990) menées en Côte d’Ivoire et au Pérou ; de Sauerborn et al. (1994) réalisée au Burkina Faso, de Li (1996) menées en Bolivie et de Perrin H. (2001) réalisée en Côte d’Ivoire. Pour ces auteurs, l’impact du système de paiement par les usagers est considéré comme inéquitable s’il réduit l’utilisation des services de soins proportionnellement davantage pour les pauvres que pour les riches. L’impact du prix sur l’utilisation des services de soins est évalué par des élasticités-prix, obtenues grâce à l’estimation d’une fonction de la demande de soins, et calculées dans différents groupes de niveau de vie. Des modèles de choix discrets ont permis à ces auteurs de modéliser le choix des malades entre différents modes de service de soins offerts. La probabilité de choix de l’un des modes est expliquée par un ensemble de variables explicatives relatives aux individus et aux modes de soins considérés.
A ces études nous pouvons adjoindre celles qui ont analysé le comportement des consommateurs et des producteurs (Thurstone, 1927 cité par Maydeu-Olivares (2004) ; McFadden, 1981) et celles qui ont établi les déterminants de l’utilisation ou de l’accès aux soins de santé (Akin et al., 1986, 1995, 1998 ; Audibert et Mathonnat, 1999 ; Gertler et al., 1987, 1988, 1990 ; …etc.). Ces études ont utilisé pour certains la mesure de l’équité horizontale et pour d’autres la mesure de l’équité verticale. En comparant l’accès aux soins de santé entre différents groupes de revenus ou au sein du même groupe de revenus, l’approche de ces auteurs se rattache à la conception du pôle des égalitaristes. Une attention particulière portée sur le groupe des plus pauvres, tend cependant à la rapprocher aussi, d’une conception Rawlsienne de la justice30.
Analysant « les inégalités d’accès aux services de santé et leurs déterminants » au Burkina Faso, Haddad et al., ont montré qu’en zone rurale, les plus pauvres utilisaient moins souvent et plus tardivement les services publics de santé. De même ils ont trouvé que les femmes utilisaient moins souvent les services publics de santé et que les plus pauvres (parmi les femmes) ont trois fois moins de chances de recourir aux services d’un professionnel de santé (public ou privé) pendant leur épisode de maladie. Plusieurs déterminants de la consommation des soins ont été mis en évidence au cours de cette étude. Mais toutefois, le recours aux soins est largement conditionné par la capacité de paiement des familles. Ceci montre que la barrière financière demeurait importante, car la pauvreté conditionne la disposition à payer pour les services de santé. En plus de cette barrière financière, il est à noter qu’à disponibilité de ressources sanitaires comparables, il existe des niveaux d’accès très différents. Dans ce cas, l’inégalité d’accès aux soins semble puiser sa source dans les facteurs tels que le milieu (ou l’environnement), la distance à parcourir pour se soigner, la pauvreté, le genre et l’instruction.
Nous retenons de cette étude que la tarification des services de santé est source d’exclusion et d’iniquité et cela a été maintes fois démontré tant au Burkina Faso qu’ailleurs en Afrique (Haddad et Fournier, 1995 ; Ridde, 2005).
Des résultats similaires à ceux de Haddad, ont été obtenus par le projet équité et qualité de l’accès aux soins dans cinq capitales en Afrique de l’Ouest (UNICEF et Gobbers , 2000). Par exemple, Gobbers, révèle que 45,5% des démunis n’ont jamais fait appel à la médecine moderne au cours de leur itinéraire thérapeutique contre 31,7% des plus riches à Dakar. Les démunis recourent davantage à l’automédication que les plus riches. Il retient en fin de compte que la qualité des prestations ressort, à côté du prix, comme une variable déterminante dans la demande de soins. Par contre, l’étude de Talani et al. (2008), montre que la tarification semble ne pas être une barrière à l’utilisation des services de santé à condition qu’il y ait une bonne information et une bonne commodité d’une part, d’autre part la disponibilité de personnels qualifiés, de ressources matérielles au niveau des centres de santé. En effet, son étude montre que 55,9% des ménages ont eu recours à un centre de santé en cas de maladie. En plus de ceux qui ont recours à un centre de santé, cité plus haut, 31,2% ont eu recours à des structures médico-sociales autres que les centres de santé, et 12,9% à un hôpital. La tarification des soins joue un rôle clé dans l’accessibilité aux services et aux soins. L’auteur montre que 88,4% des chefs de ménages trouvent que les tarifs sont abordables, contre seulement 11,6% les qualifiant de très élevés. C’est sûrement ce qui explique le bon taux d’utilisation des services de soins modernes. Dans tout système de santé, lorsque les tarifs sont jugés élevés et dépassent le pouvoir d’achat des individus dans la communauté, les soins et les services deviennent inaccessibles aux plus défavorisés. Le niveau d’équité déprend fortement du pouvoir d’achat et/ou du niveau d’implication de la communauté dans les décisions relative à la tarification des soins.
Au terme de cette revue de littérature sur l’équité d’accès aux soins (non exhaustive), il ressort que la mesure de l’équité dans ces études a été faite selon deux approches. Une première approche, consiste à analyser l’impact d’une politique (Initiative de Bamako) sur l’élasticité-prix. L’impact de la politique de l’Initiative de Bamako (introduction du paiement par les usagers) est considéré comme inéquitable si l’élasticité-prix varie selon le niveau de vie des ménages. Selon la seconde approche, l’élasticité-prix est estimée à partir d’une fonction de demande de soins. Ces fonctions de demande de soins sont basées sur des modèles de choix discrets modélisant le choix des malades entre différents modes de soins offerts. C’est cette dernière approche que nous allons utiliser dans notre étude.

Cadre théorique de l’analyse de l’accès aux soins

Le choix du cadre théorique découle d’une revue de la littérature sur les différents types de modèles développés pour comprendre le comportement d’utilisation des services de santé (Grossman, Andersen, Suchman, HBM,…etc.). Cet exposé sera fait selon les perspectives disciplinaires, l’objet d’étude, et enfin selon les modèles mettant l’accent sur les processus. Une particularité sera donnée aux modèles utilisés dans les PED (Heller, Akin, Gertler, …etc.). Pour terminer, nous présenterons l’apport de l’analyse multi-niveaux aux sciences sociales.
 Typologie des modèles d’utilisation des services et comportements de santé
Nous avons recensé une trentaine de modèles d’utilisation des services de santé, dont la plupart s’applique aux pays développés. L’émergence de ces modèles s’explique par l’absence de relation déterministe univoque entre la maladie et l’utilisation de services de santé. Bien que cette relation ne soit pas univoque, on observe cependant des régularités dans les profils d’utilisation. En effet, l’utilisation n’apparaît pas comme un phénomène aléatoire. Elle est directement influencée par des facteurs de différente nature (Haddad, 1994).
D’après Haddad et al. (1994), les modèles d’utilisation des services de santé peuvent être classés selon la chronologie (date d’apparition), la perspective disciplinaire dominante, l’origine et le contexte d’application, le mode de construction, l’utilisation des modèles, les types de comportements d’utilisation, l’objet d’étude et le point de vue d’observation, les processus ou les déterminants. Nous nous intéressons à la typologie selon les trois critères que sont : la perspective disciplinaire dominante, l’objet d’étude et les processus.
 Perspective disciplinaire dominante
On distingue en général six perspectives disciplinaires (Shortell, Andersen et McKinley). Ces typologies éclairent sur les principaux facteurs considérés dans l’explication de l’utilisation des services. Cependant, les catégories disciplinaires incluses dans ces typologies sont pour certaines approximatives. Bien souvent, les modèles développés empruntent des concepts à plusieurs approches disciplinaires.
Ces classifications disciplinaires ont un caractère très général. Certaines catégories comme les approches socio-psychologiques ou socio-culturelles sont peu homogènes et recouvrent en fait, des modèles d’une grande diversité conceptuelle. La classification par perspective disciplinaire se présente selon la forme suivante :
– Les modèles démographiques. Ils mettent l’accent principalement sur des variables comme l’âge, le sexe, le statut marital et la taille de la famille. Ces modèles postulent que l’état physiologique des individus et les différentes étapes du cycle familial peuvent être associés à des états de santé et des profils d’utilisation différents (l’utilisation par exemple, suit une courbe en U avec l’âge).
– L’approche socio-culturelle. Elle se réfère essentiellement à des variables comme l’éducation, la profession, la classe sociale et l’ethnie. Sous-jacente à ces approches, il y aurait l’hypothèse selon laquelle ces variables reflètent le mode de vie des individus. Celui-ci, associé à l’environnement contextuel, peut prédisposer à l’utilisation de certains types de services.

Indice sur le comportement de la mère/tutrice de l’enfant

 Score capital (réseau) social de la mère
Le score capital social de la mère a été construit à partir des variables sur le réseau social de la mère. Des neuf questions du départ, nous avons retenu les questions suivantes avérées déterminantes, et avec lesquelles nous avons construit l’indice « capital social » :
• A combien de personnes avez-vous prêté ou donné de l’argent ?
• Combien de personnes vous ont fait une confidence, révélé un secret ?
• A combien de personnes avez-vous donné un conseil en matière de santé ?
Le score issu de ces trois variables explique 58,41% de la variabilité du réseau social entre les mères. Plus cet indice est élevé, plus la mère a un grand réseau social.
 Scores aspects psychosociaux de la santé
Nous avons dans un premier temps construit un score sur la vulnérabilité ressentie de la mère en ce qui concerne son état de santé. Puis un autre score sur la responsabilité face à son état de santé. Toujours en suivant la même démarche, le premier indicateur « vulnérabilité ressentie » a été construit à partir des variables suivantes :
• Tombez-vous malade plus facilement que les autres
• Quand un virus traîne, l’attrapez-vous en général
• Etes-vous facilement inquiète quand quelque chose arrive
• Vous est-il arrivé d’être tellement malade que vous avez cru en mourir.
Le second indicateur sur la responsabilité de sa santé a été construit à partir des variables suivantes :
• Si je suis malade, c’est mon propre comportement qui fera que j’irais mieux,
• Ma santé est influencée par des événements accidentels (le hasard),
• Je suis responsable de ma santé
Plus ces scores sont élevés, plus la mère se sent vulnérable ou se sent plus responsable de sa santé.
 Score connaissance et attitudes sur la santé, le paludisme et les médicaments
Le score culture en santé ou score connaissance et attitudes de santé a été construit, après tri des variables suivantes :
• Vous arrive-t-il de discuter de questions de santé ?
• Ecoutez-vous les émissions de santé à la radio et/ou à la télévision ?
• Avez-vous déjà assisté à des réunions sur le thème du paludisme ?
Plus ce score est élevé, plus la mère/tutrice de l’enfant a une bonne culture en santé, car elle discute plus souvent des questions de santé avec ses proches et écoute beaucoup plus les émissions de santé à la radio ou à la télévision.
S’agissant du score connaissance des causes du paludisme, après plusieurs tris nous avons retenu les variables suivantes :
 Les gens ont souvent des avis différents sur les causes du paludisme. Selon vous personnellement, lesquelles des situations suivantes peuvent être à l’origine de cette maladie (oui/non) :
• La chaleur, le soleil
• Par manque d’hygiène
• A cause des pluies
• En mangeant des mangues vertes
• En étant en contact avec quelqu’un qui a le corps chaud
Plus le score connaissance des causes du paludisme est élevé, plus la mère/tutrice a une très bonne connaissance des causes du paludisme.
 Le score connaissances des traitements du paludisme a été créé à partir des variables suivantes:
 Selon vous, comment peut-on se soigner en cas de paludisme (oui/non)?
• En faisant des fumigations
• En allant chez le tradipraticien
• En faisant un enveloppement frais
• En faisant des prières
Tout comme les indices précédents, plus le score connaissance des traitements du paludisme est grand, plus la mère a une très bonne connaissance des soins du paludisme.
Enfin le score sur la perception de fragilité de l’état de santé de l’enfant, a été construit à partir des variables suivantes :
• Est-ce que vous vous souciez davantage de sa santé que de celle des autres enfants ?
• Est-ce que vous pensez que cet enfant tombe plus souvent malade que les autres ?
• Combien de fois cet enfant a-t-il été malade au cours des 6 derniers mois ? Plus ce score est élevé, plus la mère estime que l’enfant dont la fièvre a été enquêtée
est plus fragile et qu’il tombe plus souvent malade.
Dans le cadre de la modélisation, les indices (scores) calculés à partir des questionnaires ménage et femmes, seront transformés en trois classes : 25% faible ; 50% moyen et 25% fort.

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Table des matières

LISTE DES PRINCIPALES ABREVIATIONS ET SIGLES
Introduction Générale
CHAPITRE I : Théories de l’équité
1.1 Les théories de l’équité
1.1.1 Les théories de la justice sociale
1.1.2 Critères d’équité pour la santé et la distribution des soins.
1.2 Revue de la littérature sur l’équité d’accès aux soins de santé en Afrique
1.2.1 L’approche socio-anthropologique de la mesure de l’équité
1.2.2 L’approche économétrique de la mesure de l’équité.
1.2.3 Cadre théorique de l’analyse de l’accès aux soins
1.2.4 Spécificités des modèles pour les pays en développement (PED)
1.3 Apport de l’analyse multi-niveaux en science social
1.3.1 Présentation du modèle multi-niveaux
1.3.2 La nature statistique du contexte
1.3.3 Avantage des méthodes multi-niveaux
1.3.4 Quelques études ayant appliquée l’approche multi-niveaux.
CHAPITRE II : Méthodologie de la recherche
2.1 Contexte de l’étude : l’agglomération de Dakar
2.1.1 Caractéristiques de la population
2.1.2 Situation socioéconomique et niveau de pauvreté
2.1.3 Etat de santé de la population sénégalaise
2.2 Justification de la problématique
2.2.1 Importance du paludisme urbain
2.2.2 Importance du raisonnement au niveau du quartier
2.2.3 Justification du problème de recherche
2.2.4 Objectif de l’étude
2.2.5 Question et hypothèses de recherche
2.3 Recueil des données
2.3.1 Echantillonnage
2.3.2 Questionnaires
2.3.3 Déroulement de l’enquête
2.4 Mesure du niveau de vie des ménages : construction d’index composites
2.4.1 Indicateurs classiques du niveau de vie du ménage
2.4.2 Index composites du niveau de vie
2.4.3 Indice sur le comportement de la mère/tutrice de l’enfant
2.5 Mesure des caractéristiques socioéconomiques des quartiers
CHAPITRE III : Analyse descriptive des données
3.1 Analyse descriptive des données du questionnaire quartier
3.1.1 Historique de la ville Dakar
3.1.2 Historique des quartiers
3.1.3 Environnement physique des quartiers
3.1.4 Environnement socio-économique des quartiers
3.2 Caractéristiques des individus et des ménages
3.2.1 Caractéristiques sociodémographiques de la population Dakaroise
3.2.2 Caractéristiques socioéconomiques de la population dakaroise
3.2.3 Caractéristiques de l’environnement domestique
3.2.4 Caractéristique économique du ménage
3.2.5 Classification des ménages selon le niveau de vie
3.2.6 Comportement du ménage face au paludisme
3.3 Caractéristiques de la mère/tutrice de l’enfant
3.3.1 Caractéristiques socio-démographiques de la mère/tutrice de l’enfant
3.3.2 Réseau social et aspects psychosociaux de la santé de la mère/tutrice
3.3.3 Connaissances et attitudes sur la santé, la maladie et le médicament
3.4 Caractéristiques de l’itinéraire thérapeutique lors du dernier épisode de fièvre de l’enfant
3.4.1 Première intention de recours aux soins en cas de fièvre chez l’enfant.
3.4.2 Caractéristiques des différents types d’établissements de soins utilisés en cas de fièvre
3.4.3 Consommation de médicaments au cours de l’épisode fiévreux.
3.4.4 Coût du recours aux soins en cas de fièvre
3.5 Inégalité au niveau des ménages de Dakar
3.6 Classification économique des quartiers de Dakar selon le niveau des ménages
CHAPITRE IV : Analyse multi-niveaux de l’accès aux soins.
4.1 Cadre théorique d’analyse
4.1.1 Bloc 1 : Caractéristiques des ménages/individus
4.1.2 Bloc 2 : Caractéristiques des quartiers
4.1.3 Bloc 3 : Les comportements de la santé ou style de vie
4.1.4 Bloc 4 : Les résultats de l’accès aux soins
4.2 Modèle théorique du recours aux soins de santé
4.2.1 Présentation du modèle théorique
4.2.2 Choix des modèles discrets pour l’estimation de la fonction recours aux soins de santé
4.3 Spécification du modèle économétrique
4.3.1 Echantillon
4.3.2 Choix des variables explicatives selon le cadre théorique
4.4 Résultats de l’estimation économétrique des deux modèles
4.4.1 Résultat du modèle multi-niveaux probit
4.4.2 Résultat du modèle multinomial probit
4.5 Discussion
4.5.1 Les limites méthodologiques de l’étude
4.5.2 Déterminants du recours aux soins en milieu urbain en cas de fièvre chez l’enfant
4.5.3 Equité dans l’accès aux soins en milieu urbain en cas de fièvre chez l’enfant
Conclusion générale
BIBLIOGRAPHIE

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