Caractéristiques de l’élevage laitier
MATERIEL ET METHODES
La démarche du travail de capitalisation est exposée dans une première partie à travers le choix d’une méthode d’analyse et la présentation de cette dernière. Dans une seconde partie, les deux types de mini-laiteries étudiées seront décrits ainsi que l’échantillonnage réalisé durant l’étude.
Démarche du travail de capitalisation
La filière lait local en Afrique de l’Ouest et au Mali est un sujet déjà bien étudiée. Dans ces conditions, il a été préférable d’effectuer un travail en plusieurs temps pour synthétiser les études déjà menées puis procéder à une méthodologie adaptée à la capitalisation. Avant de présenter les principales étapes de travail, interrogeons-nous sur les objectifs ainsi que sur ce que comporte une capitalisation. Tout d’abord une capitalisation peut être définie comme un travail de compilation d’observations, elle permet de transmettre des expériences en les transformant en connaissance.
Dans le cas présent où il s’agit de capitaliser un modèle au sein de la filière lait, il est question d’étudier différentes expériences afin d’en résumer les points forts et les points faibles. Le travail doit amener à une réflexion sur la place du modèle dans la filière considérée dans le but de faire partager les connaissances mais aussi de créer un outil de plaidoyer permettant de promouvoir ce modèle.
Choix d’une méthode d’analyse du modèle
Il est apparu nécessaire d’analyser le modèle mini-laiterie en question en s’appuyant quelque peu sur la méthode d’une analyse de filière. Comme le présente Duteurtre & al. (Duteurtre & al., 2000), l’approche filière est définie « comme une méthode d’analyse technique et économique des circuits commerciaux », qui répond aux objectifs de capitalisation. Cette démarche réserve une place importante aux données de terrain et son application au secteur agroalimentaire s’est révélée particulièrement féconde en Afrique subsaharienne (Duteurtre, 2000) (Annexe 5). Une capitalisation, comme cela a été exposé précédemment, consiste plus largement à une analyse des expériences et donc, par conséquent, à une étude des impacts. Lors de ce stage, une place importante a été réservée au travail de terrain permettant l’évaluation de ces impacts.
o Définition du modèle mini-laiterie La filière, comme présenté dans le schéma ci-dessous, est un système composé d’une phase de production, de collecte, de transformation , de commercialisation et de consommation. On qualifie chacune de ces actions dans le processus de création d’un produit comme étant une étape. En tant que système, le modèle mini-laiterie se compose de la même façon que la filière lait locale. Il est composé de différents paramètres influençant son fonctionnement. Ces paramètres sont les causes d’évolutions du système et cela à chaque étape qui la structure. L’étude des causes d’évolution sur des cas particuliers du modèle constitue le travail de capitalisation. Le schéma illustre cette dynamique générale autour du système filière lait local (Figure n° 3).
Une définition claire du terme ‘mini-laiterie’ s’est révélée compliquée à établir. On parle de minilaiterie comme des unités de transformation laitière traitant quotidiennement de faibles volumes.
Durant l’étude, des contradictions de définition selon les acteurs ont été identifiées. La question a été posée de définir ce que signifie « faibles volumes » et quelles étapes au sein de la filière définissent les mini-laiteries. Il est difficile de situer de façon exhaustive les mini-laiteries au sein du schéma de la filière ci-dessus. En effet, leur fonctionnement diffère : certaines se chargent de l’étape de collecte du lait, d’autres non, puis certaines ont de nombreuses actions en ce qui concerne la production, il serait donc faux de placer le modèle à chacune de ces étapes. Toutefois, les étapes définissant très clairement une mini-laiterie restent la transformation, avec une gamme de produits importante, et la commercialisation du lait. Une légende précise avec des hachures les étapes où les mini-laiteries ne sont pas obligatoirement impliquées et les étapes qui par contre définissent le modèle sont, elles, surlignées (Figure n° 3).
Toutefois, quelle est, par exemple, la différence entre centre de collecte et mini-laiterie ? Lors d’échanges verbaux au cours de l’étude, des unités péri-urbaines traitant jusqu’à 3000 litres/jour ont été qualifiées de mini-laiterie. Il est bien évident qu’en comparaison aux volumes industriels traités quotidiennement (dizaines de milliers de litres) ces volumes sont faibles. Mais si on les compare à leur tour aux volumes que peuvent traiter les mini-laiteries, entre 20 et 500 litres/jour, il y a là aussi une importante différence. De plus, ces unités ne basent pas leurs bénéfices sur la plus-value créée par une diversité de produits transformés : Le lait suit un processus simple où il est réceptionné, pasteurisé et envoyé sur le marché. Enfin, en tant qu’unité périurbaine, ces structures n’affichent pas totalement les mêmes objectifs que les mini-laiteries. Ces dernières s’adressent aux populations largement reculées des possibilités de marchés attractifs et non celles en périphérie de la capitale. Même si la définition reste un sujet de discussion entre institutions étatiques, ONG et centre de recherche impliqués dans la filière lait, nous arrêterons pour cette étude la définition de mini-laiterie comme étant une unité de transformation laitière traitant de modestes volumes quotidiennement, entre 20 et 500 litres, travaillant autour d’une diversité de produits locaux et s’adressant aux populations ayant peu accès au marché.
Les sources d’informations : les acteurs.
La principale source de données pour cette étude sur la viabilité des mini-laiteries sera basée sur les témoignages des acteurs qui permettent le fonctionnement du modèle. Les acteurs impliqués à chaque étape de la filière ont été identifiés comme présenté dans le tableau ci-dessous (Tableau n°1).
– Les éleveurs (ou producteur laitier) constitue le premier maillon de la filière. Propriétaires de zébus dont ils exploitent les capacités laitières.
– Les groupements d’éleveurs correspondent à la structuration locale des éleveurs fournisseurs de lait d’un même village. Un groupement a pour rôles le regroupement des livraisons individuelles des membres, le contrôle des quantités livrées et de respecter les exigences de la laiterie (heure de livraison, qualité). Certains groupements entreprennent d’autres activités de consolidation de la production laitière. Une caisse est créée et alimentée par les cotisations et les bénéfices des activités menées. Les actions concernent la santé animale, la commercialisation du bétail, la gestion des espaces pastoraux, etc. Notons que tous les éleveurs livrant aux mini-laiteries ne font pas partis de groupement.
– Les collecteurs sont chargés de la collecte du lait au près des éleveurs d’un village ou d’un groupement. Ils assurent le ramassage à vélo sur lesquels ils fixent les bidons de lait collectés qu’ils transportent ainsi à la laiterie. Ces derniers sont soit employés par le groupement et rémunérés mensuellement, soit ils sont des intermédiaires à part entière achetant le lait aux éleveurs et se faisant une marge lors de la revente à la laiterie. Ils sont souvent originaires des villages fournisseurs de lait. Certains pratiquent, à leur compte, aussi la vente ambulante de produits laitiers après leur livraison.
– Le gérant de laiterie est chargé du bon fonctionnement de l’unité laitière.
– Les chargés de suivi sont, selon le modèle de mini-laiteries, un chargé d’appui aux producteurs, employés de la laiterie, ou un agent de l’Etat chargé de la production animale, indépendant. Ils ont pour fonction de rechercher les éleveurs susceptibles de livrés du lait à la laiterie, de veiller à la création et au bon fonctionnement des groupements d’éleveurs, de garantir la fidélisation des producteurs en terme de livraison à la laiterie, d’assurer un suivi auprès de ces derniers sur les problèmes de production laitière et aussi d’animer différentes formations que ce soient sur l’hygiène
de la traite, la prophylaxie, etc.
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Table des matières
RESUME
REMERCIEMENTS
SOMMAIRE
TABLE DES FIGURES
TABLE DES TABLEAUX
TABLE DES GRAPHIQUES
LISTE DES ACRONYMES
INTRODUCTION
I.CONTEXTE
1. Caractérisation de la zone d’étude
1.1 Le Mali, pays d’une grande richesse
a) Géographie et climat
b) Population
c) Economie du pays
1.2 L’élevage au Mali
a) La filière élevage
b) Caractéristiques de l’élevage laitier
2. Cadre de la capitalisation des mini-laiteries
2.1 La filière lait au Mali
a) Le lait, source de richesse
b) Description de la filière lait au Mali
c) Le marché actuel du lait local
2.2 Le projet de capitalisation de la Filière Lait Local en Afrique de l’Ouest (FILLAO)
MATERIEL ET METHODES
1. Démarche du travail de capitalisation
1.1 Choix d’une méthode d’analyse du modèle
1.2 Méthode d’analyse
2. Les mini-laiteries étudiées
2.1 Les mini-laiteries du réseau « Danaya Nono »
2.2 Les mini-laiteries soutenues par VSF-B
2.3 L’échantillonnage / sélection des cas d’études
II. RESULTATS ET DISCUSSION
1. Etudes des différents facteurs d’évolution du modèle
1.1 Au sein de l’unité de transformation
a) Au niveau de l’approvisionnement
b) Au niveau de la transformation
c) Au niveau de la commercialisation
1.2 Les services aux producteurs
1.3 Gestion et structuration du dispositif
2. Impacts des mini-laiteries
2.1 Impacts au niveau des producteurs
a) Amélioration sur les systèmes de production
b) Organisation fonctionnelle d’éleveur
c) Amélioration du revenu familial
2.2 Impacts socio-économiques
a) Impacts sur le droit du lait
b) Scolarisation et santé
c) Création d’emplois
3. Succès et limites du modèle
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXES
Description générale des mini-laiteries : unicité dans ce modèle .
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