Mémoire pour l’obtention du diplôme de MASTER
Parcours : SYSTEMATIQUE ET GESTION DURABLE DE LA DIVERSITE VEGETALES (SYGEDUR)
RESULTATS DES ENQUETES APICOLES
Après les enquêtes sur le terrain, 29 fiches d’enquêtes ont été remplies auprès des apiculteurs et des collecteurs de miels. Les enquêtes effectuées ont permis de connaitre les caractéristiques de l’apiculture de la zone d’étude d’une part et d’établir une liste de plantes mellifères d’autre part.
Caractéristiques de l’abeille et de l’apiculture de la zone d’Anjepy
L’abeille
D’après les enquêtes menées auprès des apiculteurs et les observations directes dans les ruches, on constate que l’abeille produisant le miel dans la zone d’étude est de petite taille de couleur noir foncé, correspondant à la description de la sous-espèce Apis mellifera var unicolor appartenant à la famille des Apidae. Les abeilles sont dociles et faciles à manipuler ; les essaims sont forts et actifs du mois d’août à octobre. A partir du mois de novembre, les colonies deviennent faibles puis abandonnent les ruches parce que les ressources florales sont en baisses car le nombre de plantes en fleurs diminue. D’après les apiculteurs, les essaims se déplaceraient vers les forêts primaires de la Mandraka.
Les ennemis des abeilles
Dans le site d’étude, les principaux ennemis sont la fausse teigne et le varroa.
Fausse teigne
C’est un papillon nocturne dont les larves se nourrissent de la cire et creusent des galeries dans les rayons. Selon les apiculteurs, les colonies des abeilles sont attaquées par la fausse teigne pendant la saison pluvieuse. Ce sont les colonies faibles qui sont le plus sensibles.
Varroatose
Introduite à Madagascar en 2009, la varroatose due à Varroa destructor est apparue dès 2010 dans la commune rurale Anjepy où beaucoup d’abeilles sont trouvées morts à l’entrée de la ruche. Cette maladie a constitué un problème majeur pour l’apiculture dans cette zone en décimant des ruchers entiers.
Récolte de miels
Dans le site d’étude, la récolte se fait pendant la période de floraison des Eucalyptus c’est à-dire entre la fin du mois juillet et mi-octobre. Une ruche moderne de type Langstroth peut produire 7 à 10 kg de miels par récolte. 3 à 4 récoltes par an sont possibles soit 21 à 40 kg par an.
Utilisation des produits de la ruche
Le miel, la cire et la mousse sont actuellement les produits de la ruche utilisés par les apiculteurs. Le miel est vendu à environ 18 000 Ariary le litre ou utilisé dans la consommation familiale comme accompagnement du riz, du manioc, du maïs ou dans la pharmacopée. La cire est utilisée pour la fabrication de la cire gaufrée et pour les utilisations domestiques. La mousse est utilisée en cosmétique pour les femmes. L’utilisation des autres produits de la ruche (gelée royale, pollen, propolis et venin d’abeille) ne sont pas connus dans la commune Anjepy.
Les savoir-faire des apiculteurs
Dans le site d’étude, l’apiculture est de type moderne suite aux formations offertes par le projet PROSPERER et par l’entreprise T’TELO. Les apiculteurs utilisent des ruches modernes de type Langstroth (Annexe 8, photo 1) et des matériels apicoles modernes. (Annexe 8 photos 2 à 10). D’après les enquêtes, le nombre de ruches par apiculteur varie de 5 à 120. Les apiculteurs maitrisent parfaitement la multiplication des colonies par l’essaimage artificiel. La récolte est effectuée en utilisant une voile et une combinaison d’apiculteur et des outils comme l’enfumoir et lève cadre. Différemment des méthodes traditionnelles encore plus courante à Madagascar, le miel liquide est obtenu par centrifugation à l’aide d’un extracteur puis mis dans un maturateur avant d’être mis en bocal.
Vis-à-vis des ennemis de l’abeille, les apiculteurs assurent efficacement la lutte contre la varroatose mécaniquement en supprimant le couvain mâle (Annexe 9) qui défavorisent le développement du parasite et à l’aide de produits antivarroa comme T’varroa (Annexe 9) et de la pharmacopée comme thym sauvage. Au manque de ressources du mois de novembre à avril, un essai de transhumance vers la région d’Andasibe et Moramanga a été effectué par un apiculteur.
Liste des plantes mellifères d’après les enquêtes
Le tableau de l’annexe 10 montre les plantes mellifères citées par les personnes enquêtées, classées par ordre alphabétique selon la famille, le nom vernaculaire et la période de floraison. Au total, 24 plantes ont été citées et reparties en 15 familles de plantes et 24 espèces. Ce sont des plantes rudérales telle que Bidens pilosa, Emilia citrina, Taraxacum officinale, des arbres fruitiers comme Mangifera indica, Diospyros kaki, Persea americana, Eryobotria japonica, Prunus sp, des arbustes des savanes dont Erica sp., Psorospermum ferruvestitum, Helichrysum spp., des plantes cultivées comme Oryza sativa, Zea mays et des plantes de reboisement dont Eucalyptus spp., Eucalyptus robusta.
LA FLORE DISPONIBLE POUR LES ABEILLES ET CALENDRIER DE FLORAISON A ANJEPY
Résultats de l’inventaire
Le tableau de l’annexe 11 (a à e) regroupe les plantes présentes dans les différents milieux localisés dans un rayon de 1500m autour du rucher et leur période de floraison. Au total, 82 espèces correspondant à 41 familles de plantes ont été identifiées lors de l’inventaire floristique. Les taxons sont classés par milieu selon l’ordre alphabétique des familles, des genres et des espèces, de nom vernaculaire, le type biologique et la période de floraison. Les familles de plante les plus riches en espèce sont les ASTERACEAE avec 13 espèces de plante dont Taraxacum officinale, Emilia citrina, Helichrysum cordifolium, Bidens pilosa, Psiadia altissima et les FABACEAE avec 6 espèces telles qu’Acacia dealbata, Senna laevigata, Pisum sativum, Desmodium adscendes.
Calendrier de floraison autour du rucher
Le tableau 2 montre le calendrier de floraison autour du rucher. Au total 28 espèces réparties dans 15 familles de plante ont été suivies de septembre 2017 à juin 2018. La floraison est continue toute l’année chez Taraxacum officinale, Passiflora cairulea et Datura arborea. La plus grande partie des espèces fleurissent en septembre et octobre tandis que les fleurs sont rares en début de la saison sèche.
Spectres polliniques de l’ensemble des échantillons de miels
Le tableau 4 regroupe les résultats de l’analyse qualitative de tous les échantillons de miels étudiés. Au total, 48 taxons appartenant à 48 espèces, 23 familles de plante ont été identifiés au cours de l’analyse pollinique qualitative. Le nombre de taxons par échantillon varie de 13 (AN8) à 23 (AN2). La fréquence relative des types polliniques recensés varie entre 0.03% traduisant une faible présence du taxon dans l’échantillon (AN2, AN4, AN5, AN6) pouvant être liée à un faible butinage de la plante correspondante à 94.04% (AN9) pour Eucalyptus, plante qui est fortement butinée par les abeilles. Tous les échantillons de miels étudiés sont caractérisés par la dominance de pollen d’Eucalyptus spp. dont la fréquence relative varie entre 45,52% (AN6) à 94,04% (AN9). Une fréquence relative élevée est rencontrée lorsque la floraison est abondante en septembre (AN9) où 50% ou plus des individus d’eucalyptus sont en fleurs ; par contre la fréquence relative est basse en novembre (AN6), à la fin des floraisons.
Classification des pollens par catégorie de fréquence
Les différents diagrammes polliniques de la figure 5 montre la répartition des types polliniques appartenant aux 4 catégories de fréquence préconisées par Louveaux & al (1970, 1978) :
– Pollen dominant : FR ≥45% Cette catégorie comprend 1 seul type de pollen, Eucalyptus spp.
– Pollen d’accompagnement : 15% ≤ FR ˂ 45% 6 échantillons de miels présentent 2 types polliniques de cette catégorie : Aphloia theiformis (AN2, AN4, AN5, AN6, AN7) et Taraxacum officinale (AN8).
– Pollen isolé important : 3% ≤ FR˂ 15% 6 types polliniques sont dans cette catégorie: Coffea arabica (AN8), Helichrysum sp. (AN6), Phyllanthus sp.(AN3), Psiadia altisima (AN6, AN7, AN8), Taraxacum officinale (AN2), CF PAPILIONOIDEAE (AN5, AN6).
– Pollen isolé ou rare : FR ˂3% 40 types polliniques observés dans tous les échantillons de miels étudiés figurent comme pollen rare ou isolé.
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Table des matières
INTRODUCTION
PARTIE I : GENERALITES
I. DONNEES CONCERNANT LE MILIEU D’ETUDE
I. 1 Localisation géographique
I. 2 Caractéristiques climatiques
I. 3 Végétation et flore
I. 4 La population et ses activités
II. DONNEES CONCERNANT LES EUCALYPTUS ET LES MIELS D’EUCALYPTUS
II. 1 Les eucalyptus
II. 2 Les miels d’eucalyptus
PARTIE II : MATERIELS ET METHODES
I. TRAVAUX SUR LE TERRAIN
I. 1 Enquêtes apicoles
I. 2 Etude de l’environnement végétal du rucher
I. 3 Collecte de produits de la ruche
I. 3.1Les miels
I. 3.2Les réserves de pollens ou pains d’abeilles
II. TRAVAUX AU LABORATOIRE
II. 1 Analyses polliniques
II. 1.1 Analyses polliniques qualitatives
II. 1.2 Analyses polliniques quantitatives
II. 2 Mesure de l’humidité ou de la teneur en eau des miels
II. 3 Analyses polliniques des réserves de pollens
PARTIE III: RESULTATS ET INTERPRETATIONS
I. RESULTATS DES ENQUETES APICOLES
I. 1 Caractéristiques de l’abeille et de l’apiculture de la zone d’Anjepy
I. 2 Récolte de miels
I. 3 Utilisation des produits de la ruche
I. 4 Les savoir-faire des apiculteurs
I. 5 Liste des plantes mellifères d’après les enquêtes
II. LA FLORE DISPONIBLE POUR LES ABEILLES ET CALENDRIER DE FLORAISON A ANJEPY
III. RESULTATS DES ANALYSES POLLINIQUES
III. 1 Les échantillons de miels étudiés
III. 2 Analyses polliniques qualitatives
III. 3 Analyses polliniques quantitatives
III. 4 Analyses polliniques des pains d’abeille ou réserves de pollens
III. 4.1 Les échantillons des pains d’abeille étudiés
III.4.2 Liste de taxons rencontrés dans les réserves de pollens
III. 5 Description des principaux types polliniques
IV. 6 Taux d’humidité des miels
PARTIE IV : DISCUSSIONS
LIMITES METHODOLOGIQUES
LES POTENTIALITES MELLIFERES DE LA ZONE D’ANJEPY
LES MIELS DE LA COMMUNE D’ANJEPY
COMPORTEMENT DE BUTINAGE DE L’ABEILLE DANS LA COMMUNE D’ANJEPY
RECOMMANDATIONS
CONCLUSION
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
ANNEXES
Mots clés : Apiculture, Apis mellifera var. unicolor, analyse pollinique, Anjepy, miel d’eucalyptus