Le compte-rendu de l’agence onusienne, intitulé « La Situation mondiale des pêches et de l’aquaculture 2012 », indique que le secteur aquacole mondiale a produit près de 128 millions de tonnes de poissons destinés à la consommation. Il assure, à plus de 4,3 milliards de personnes, 15% environ de leurs apports en protéines animales. Près de 12% de la population mondiale dépendent de la pêche, de façon directe ou indirecte (Rakotoarivonona, 2014). Dans le secteur pêche, la majeure partie de la production mondiale provient des pays en voie de développement, en particulier d’Afrique et d’Asie. Les 96% de la production totale sont assurées par la petite pêche (FAO,1999). Ainsi, la pêche et l’aquaculture apportent une importante contribution à « la sécurité alimentaire et la nutrition » (Rakotoarivonona, 2014).
À Madagascar, les secteurs de la pêche maritime et de l’aquaculture ont leur importance économique, ils améliorent la sécurité alimentaire, créent des emplois et constituent une source de devises. La pêche est considérée comme l’un des secteurs porteurs pour le développement de Madagascar. Elle constitue les 7% du PIB et générait 500 000 emplois en 2004 (Rasolonjatovo et Rabearisoa, 2005) ; du fait qu’en grande partie, Madagascar dispose d’une potentialité halieutique riche et suffisamment diversifiée pour pouvoir assurer l’avenir du secteur (CSP, 2009) tel que les entreprises de pêche, les aquaculteurs et les pêcheurs traditionnels déploient leurs efforts pour optimiser les retombées sur l’économie du pays (Harinala, 2008). La pêche traditionnelle malgache figure parmi les leviers de l’économie régionale. La mer représente un « grenier » de la population riveraine (Anli, 2008). Selon l’enquête cadre nationale de 2013, environ 77 540 pêcheurs sont recensés dans les régions côtières (Randriamiarisoa et Randriarilala, 2016). La pêche traditionnelle est à la base de la bonne performance du secteur pêche. En 2001, elle fournit les trois quarts de la production totale de la pêche maritime malgache (Rasolonjatovo et Rabearisoa, 2005).
ÉTUDES BIBLIOGRAPHIQUES
PÊCHE MARITIME TRADITIONNELLE À MADAGASCAR
La pêche traditionnelle est considérée comme celle réalisée par des pêcheurs, individuellement ou associés par deux, ou occasionnellement par petits groupes. Elle se pratique à pied ou à bord de pirogues non motorisées (Henneveux, 2010).
Caractéristiques
À Madagascar, la pêche maritime traditionnelle se caractérise par une activité développée sur tout le pourtour de l’île (Harinala, 2008). Elle exploite les ressources marines côtières. Le rayon d’action est très limité. Les espèces les plus exploitées sont les poissons, les crevettes, les crabes, les trépangs, les langoustes et les requins (CSP, 2009). Les techniques de capture sont variées (Harinala, 2008). Une des principales caractéristiques de la pêche traditionnelle malgache est la grande dispersion de la population de pêcheurs tout au long de la côte. Elle se distingue également par son éloignement des circuits de commercialisation sauf pour les communautés de pêcheurs proches des grands centres de ventes. Cet isolement s’accentue pendant la saison des pluies, avec la paralysie des voies de communications terrestres (Harinala, 2008).
Évolution de la production
La production de la pêche traditionnelle, tout produit confondu a affiché une baisse continue ces dix dernières années, avec un tonnage de 70 310 en 2010 et 45 450 en 2016 (OEPA, 2018). Cependant, une augmentation de la production a été enregistrée entre 2015 et 2016, respectivement de 31 260 tonnes et 45 450 tonnes (OEPA, 2018).
Engins de pêche et espèces cibles
De nombreux techniques de pêche sont utilisés par les pêcheurs traditionnels. Les techniques sont variées suivant les engins utilisés (Henneveux, 2010). La diversité des conditions le long des côtes malgaches a induit à l’utilisation d’une grande variété d’engins (De Rodellec du Porzic et Caverivière, 2008) comme les filets, les palangrottes, les casiers, la récolte à main nue, le harponnage avec ou sans plongée en apnée (Henneveux, 2010).
◆ Les palangrottes sont utilisées pour la pêche de fond, sur des substrats rocheux ou des récifs coralliens. Elles sont fabriquées en nylon monofilament de diamètre et d’une longueur variable. La longueur habituelle est de 100 m. Elle est armée de deux ou plusieurs hameçons appâtés qui sont montés en dérivation (Rey, 1982).
Les familles des Carangidae, des Labridae, des Lethrinidae et des Lutjanidae forment une part importante de la capture (Rey, 1982).
◆ La ligne dérivante est une variante simple de la palangrotte mais elle ne porte pas de lest (Rey, 1982).
La ligne dérivante sert pour cibler les poissons de la famille des Carangidae, des Carcharhinidae et des Istiophoridae (Rey, 1982).
◆ Les filets maillants de fond sont composés de mailles formant un rideau vertical rectangulaire. Les poissons sont émaillés par la tête. Ils sont utilisés sur les fonds sableux et vaseux (Colby et Mellano, 1994).
L’engin est construit avec un maillage de nylon monofilament ; des flotteurs de bois ou de caoutchouc et du lest de plomb ou de pierres. La dimension la plus utilisée est de 100 m de long et de 1,5 m de chute. La dimension des mailles est variable suivant les espèces cibles (Reynal et al., 2016).
Le filet maillant de fond est utilisé pour la capture des poissons benthiques et démersaux, des crustacés ou des mollusques. Il capture une grande variété de familles, comme les Acanthuridae, Carangidae, Labridae. La maille de 20 mm ou 25 mm étirée est utilisée pour la pêche crevettière (Reynal et al., 2016).
◆ Les sennes de plage sont manœuvrées sur des fonds sableux, en partant du rivage vers le large et pour revenir au rivage après avoir contourné un banc de poissons. Il existe plusieurs sortes de sennes de plage; la plus simple est formée d’un filet similaire au filet maillant mais de dimensions réduites de 50 m de long et 1,5 m de chute , des flotteurs cylindriques en bois sont disposés tous les 28 cm, la maille est de 20 mm de côté (Ifremer, 2006).
La senne de plage sans cul est utilisée dans la région de Toliary. Elle est constituée de deux ailes, d’un maillage de nylon monofilament et/ou d’entoilage de pneus de camion ; des flotteurs de bois tous les 25 cm ; du lest en coquillages groupés par 3 ou 4, tous les 8 cm et des ralingues de fibre de coco ou de sisal (Ifremer, 2006).
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Table des matières
INTRODUCTION
I- ÉTUDES BIBLIOGRAPHIQUES
I-1- PÊCHE MARITIME TRADITIONNELLE À MADAGASCAR
I-2- RÉGION ATSINANANA
II- MATÉRIELS ET MÉTHODES
II-1- MATÉRIELS
II-2- MÉTHODES
III- RÉSULATS
III-1-VILLAGES SÉLECTIONNÉS
III-2- ESPÈCES ÉTUDIÉES
III-3- ESPÈCES DOMINANTES DANS LA CAPTURE
III-4- CARACTÉRISTIQUES DES ESPÈCES MAJORITAIREMENT CAPTURÉES
III-5- ENGINS DE PÊCHE UTILISÉS PAR LES PÊCHEURS
III-6- ESPÈCES CARACTÉRISTIQUES DE L’ÉCOSYSTÈME MARIN DE LA RÉGION ATSINANANA
IV- DISCUSSIONS ET RECOMMANDATIONS
IV-1- DISCUSSIONS
IV-2- RECOMMANDATIONS
CONCLUSION
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
RÉFÉRENCES WEBOGRAPHIQUES
ANNEXES