CONTEXTE
Madagascar est un des pays tropicaux de l’hémisphère Sud où la biodiversité est unique et exceptionnelle. C’est pour cela que l’île figure parmi les hotspots de la diversité biologique mondiale et possède quelques biomes les plus riches du monde. La grande diversité climatique, topographique et paysagique de l’île a favorisé la différenciation très remarquable de ses espèces végétales et animales dans les divers habitats naturels. Cette richesse se traduit à la fois par la diversité biologique importante et par le taux d’endémisme très élevé. Pourtant, les pressions anthropiques présentent l’une des principales menaces pour la dégradation de l’écosystème qui constitue l’abri de cette richesse et certaines espèces risquent de disparaître définitivement, sans même avoir été découvertes.
Madagascar, appelé autrefois «Ile verte » a perdu sa verdure. Actuellement, la superficie de forêts et de zones humides de Madagascar est de 9 000 000ha. Mais ces 9 000 000ha de forêts sont en danger et doivent être préservées par la mise en place des sites de gestion durable des ressources naturelles (Madagascar Action Plan, 2006). Face à cette situation, la grande île a signé et ratifié diverses conventions internationales relatives à l’environnement. En outre, Madagascar s’est engagé en 2003 à porter la superficie de ses aires protégées de 1 700 000ha à 6 000 000ha (Madagascar Action Plan, 2006). Ceci, afin de freiner cette dégradation alarmante de la biodiversité et de préserver les grandes richesses qui font parties des fiertés nationales.
Les forêts et zones humides de Menabe Central constituent une zone de haute importance de diversité biologique, en particulier du fait qu’on y trouve plusieurs espèces qui n’existent nulle part ailleurs. Pourtant, ces forêts sont parmi les écosystèmes les plus menacés. Cette exceptionnelle biodiversité se trouve sous de nombreuses pressions surtout d’origine anthropique si on ne parle que de l’exploitation forestière, la coupe des bois, le défrichement, le feu, la chasse. La destruction de la forêt a des conséquences néfastes sur l’habitat des espèces faunistiques, en particulier les espèces endémiques. La pression humaine entraîne un changement de la structure de la végétation. Cela entraîne la destruction des habitats originels de ces espèces, et une réduction en nombre des espèces sensibles, qui pourrait se terminer par leur disparition totale.
PRESENTATION DU MILIEU D’ETUDE
SITUATION GEOGRAPHIQUE
La forêt de Kirindy se trouve dans la commune de Bemanonga, à environ 50 km au Nord de Morondava et à l’Est de la route nationale reliant Morondava à Belo sur Tsiribihina, dans la région de Menabe. Elle est repérée géographiquement pour ses coordonnées comprises entre 20°3’ et 20°10’ latitude Sud et 44°28’ et 44°46’ longitude Est (RAZAFINDRAMANGA, 1990 in RAZAFINTSALAMA, 2004).
MILIEU PHYSIQUE
Climat
Le diagramme selon Walter et Leith suivant a été établi à partir des données climatiques de la Station de Morondava pendant 30 ans de 1961 à 1990 .
La courbe montre que la région appartient à un climat tropical sec avec deux saisons bien distinctes : une saison chaude et pluvieuse de 3 à 5 mois, de novembre à mars/avril et une saison sèche de 7 à 9 mois.
Température
La température annuelle moyenne mesurée à la station de Morondava est de 24,8°C. Le mois de juillet est le mois le plus froid avec une moyenne de 21,5°C alors que le mois de Janvier est le plus chaud avec une moyenne de 27,6°C. L’écart thermique a une valeur faible de 6,1°C.
Précipitation
Les précipitations sont apportées, soit par la mousson sous forme d’orages où elles sont attribuées au passage de fronts méridionaux, soit par les dépressions ou les cyclones tropicaux. La moyenne annuelle est de 764 mm. Le mois de Janvier constitue le mois le plus arrosé avec 241,6 mm de pluies. Ces mesures locales montrent qu’un régime de fortes précipitations s’installe en général au début du mois de décembre. L’augmentation est ensuite graduelle et les précipitations les plus fortes sont enregistrées en janvier et février avec 241,6mm de pluie. Une nette diminution survient au début du mois de mars, et le mois de Juin est le mois le plus sec avec seulement 2,2 mm de pluies.
Humidité
L’humidité relative est élevée, elle varie de 78 à 82% pendant la saison pluvieuse. Elle est maximale au mois de février (82%) et elle reste élevée (74 à 77%) grâce à l’existence de rosée et de brouillards (RAHANTAMALALA, 1989 in RAJAONARIVELO, 2004).
Evapotranspiration
Avec une moyenne mensuelle de l’évaporation de 112,7 mm, l’évaporation maximale est de 138,1 mm au mois de Novembre à la fin de la saison sèche, descend à 84,1 mm au mois de février en pleine saison humide. La région de Morondava appartient au type bioclimatique subaride (RAHANTAMALALA, 1989 in RAJAONARIVELO, 2004).
Vents
L’alizé, après avoir subi l’effet de Foehn apporte un vent chaud et sec du mois d’Avril au mois de Novembre. La mousson, vent du secteur Ouest, soufflant de Décembre à Mars et engendre dans la région des fortes précipitations sous forme d’orage. La vitesse moyenne du vent est de 2,4 m par seconde.
Relief et topographie
La forêt de Kirindy repose sur des formations sédimentaires issues de grès du Pliocène formant un vaste glacis très légèrement incliné vers l’ouest (BOURGEAT, 1996). Des affleurements de grès peu altérés apparaissent au nord-est de la concession; les dépressions forment souvent des cuvettes fermées. Elle se présente au Sud-Est comme une vallée faiblement accentuée qui s’étire vers le Nord-Ouest en une vaste pénéplaine. Elle est entrecoupée par des bas-fonds (lits de cours d’eau) peu profonds, à pente faible ne dépassant pas 5% (RAFANOMEZANTSOA, 1982 in RAZAFINTSALAMA, 2004). La forêt fait partie d’un massif forestier assez étendu. Le terrain est plus ou moins plat, l’altitude varie entre 18 et 40 m environ, avec une élévation rocailleuse atteignant 100 m au Nord-est.
Géologie et pédologie
D’après BESAIRE en 1971, la géologie de la région est caractérisée par des sédiments du Pliocène. Ceux-ci se composent essentiellement de schistes et de grès continentaux, avec des inclusions de dépôts lagunaires et marins. La plus grande partie de la zone de Kirindy est occupée par des sols ferrugineux non lessivés roux et jaunes. Le plus souvent, les sols jaunes se trouvent en contrebas des sols rouges ainsi que là où les affleurements de grès sont les plus proches de la surface du sol. Sur les pentes faibles, la série se poursuit par des sols jaunes ferrugineux à concrétions et se termine dans les cuvettes fermées et le long des cours d’eau par des vertisols bruns et noirs (RANDRIAMBOAVONJY, 1996).
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Table des matières
I- INTRODUCTION
I-1 Contexte
I-2 Problématique
I-3 Objectifs
I-4 Hypothèses
II- PRESENTATION DU MILIEU D’ETUDE
II-1 Situation géographique
II-2 Milieu physique
II-2-1 Climat
II-2-2 Relief et topographie
II-2-3 Géologie et pédologie
II-2-4 Hydrographie
II-3 Milieu biotique
II-3-1 Flore et végétation
II-3-2 Faune
II-4 Milieu humain
II-4-1 Activités socio-économiques
II-4-2 Problèmes sociaux
III- METHODOLOGIE
III-1 Rappel de la problématique et des objectifs
III-2 Discussions methodologiques
III-3 Méthode de travail
III-3-1 Recherche bibliographique
III-3-2 Reconnaissance sur terrain
III-3-3 Enquête
III-3-4 Observations directes
III-3-5 Inventaires
III-4 traitement et analyse des données
III-4-1 Logiciels utilisés
III-4-2 Analyse structurale
III-4-3 Analyse statistique
III-4-4 Limites de l’étude
IV- RESULTATS ET INTERPRETATIONS
IV-1 Quelques notions et definitions
IV-2 Les especes de microcèbes specifiques à l’habitat
IV-2-1 Systematique des 2 Microcèbes
IV-2-2 Caractéristiques générales
IV-3 Les transects d’inventaire
IV-4 Caracteristiques de l’habitat des 2 microcèbes
IV-4-1 Etude pédologique
IV-4-2 Etude structurale
IV-3-1 Structure floristique
IV-3-1-1 Composition floristique
IV-3-1-2 Richesse floristique
IV-3-1-2 Diversité floristique
IV-3-2 Structure spatiale
IV-3-2-1 Structure horizontale
IV-3-2-2 Structure verticale
IV-3-3 Structure totale
IV-3-4 La régénération naturelle
IV-5 les especes principales utilisées par les 2 microcèbes
IV-5-1 Les espèces utilisées par les Microcèbes dans leur alimentation
IV-5-2 Relation entre espèces principales et densité des 2 Microcèbes
IV-5-3Tempérament pour les espèces principales
IV-5-4 Bois morts et espèces lianescentes
IV-6 Corrélation entre les variables
IV-6-1 Corrélation entre diamètre et hauteur des arbres
IV-6-2 Corrélation entre sol et végétation
IV-7 Menaces et pressions sur l’habitat des 2 microcèbes
V- DISCUSSIONS ET RECOMMANDATIONS
V-1 Discussions
V-1-1 Les résultats par rapports aux objectifs
V-1-2 Sur l’apport de la recherche
V-1-3 Vérification des hypothèses
V-2 Recommandations
VI- CONCLUSION
BIBLOGRAPHIE