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Description des espèces cibles
Les descriptions suivantes ont été tirées de Schatz (2001) et de nos observations personnelles.
Ilex mitis AQUIFOLIACEAE
Arbuste ou arbre de taille petite à moyenne atteignant 30(–40) m de haut, dioïque. Feuilles alternes, simples à stipules minuscules, atteignant 1 mm de long. Fût droit et cylindrique jusqu’à 100 cm de diamètre à écorce lisse et à rameaux souvent recouverts de poils courts, pourpres. Fleurs unisexuées, régulières, 5–6-mères, parfumées. Le fruit est une drupe globuleuse de 4–7 mm de diamètre, virant au rouge foncé à maturité (photo 3). Graines atteignant 2–3 mm de long, brunâtres.
Pachytrophe dimepate MORACEAE (Streblus dimepate)
Arbuste ou arbre de petite à grande taille, dioïque, atteignant 30 m de haut, à latex blanc. Feuilles alternes, distiques, simples et entières. Fleurs unisexuées, sessiles, proches les unes des autres. Le fruit est une drupe à une seule graine à périanthe rougeâtre charnu et renflé (photo 4). Graines de 4– 5 mm de long.
Tinopsis apiculata SAPINDACEAE
Arbre de petite à grande taille atteignant 25 m de haut, dioïque. Fût jusqu’à 50 cm de diamètre. Fleurs unisexuées, régulières, 5-mères. Le fruit est une baie obovoïde globuleuse de 2– 2,5 cm de long, jaune à maturité, renfermant 1 à 2 graines (photo 5). Graines atteignant 1,5 cm de long, Photo 5 : Fruits de Tinopsis apiculata
Trilepisium madagascariense MORACEAE (Tsilaitra)
Arbres de grande taille de 6 à 40 m de hauteur. Feuilles elliptiques, brillantes pouvant atteindre 10 à 14 cm de long, généralement glabres. Tronc généralement tordue, souvent cannelé à la base, avec ou sans contreforts et à écorce lisse avec latex de couleur blanchâtre. Fleurs de couleur blanchâtre apparaissant au printemps. Le fruit est une drupe pouvant avoir l’apparence de prunes bleues (photo 6). Graines atteignant 2cm de long.
Méthodes d’étude
Diverses méthodes ont été utilisées afin d’atteindre les objectifs.
Etudes préliminaires
Recherche bibliographique
Pour avoir toutes les informations concernant le thème d’étude, plusieurs documents ont été consultés dans diverses bibliothèques ainsi que des ouvrages, thèses, mémoires, divers articles et publications. Ces documents sont en rapport avec le site et le thème de notre étude. Des spécimens d’herbier du site d’étude ont été révisés afin de se familiariser avec les espèces.
Choix et localisation des sites d’étude
Après une étude préliminaire effectuée sur le terrain, deux sites ont été choisis (Tableau 1). Les critères de sélection étant la représentativité de la formation et la présence d’Eulemur coronatus, sujet de notre étude.
Etude de la flore et végétation
Inventaire floristique
Les sites ont été inventoriés floristiquement en adoptant la méthode de transect de DUVIGNEAUD (1946). La méthode permet de connaitre la richesse floristique de chaque type de formation végétale et de tester son homogénéité. Il s’agit d’un relevé de surface au niveau d’une végétation. Une ligne de transect est tirée parallèlement à la ligne de la plus grande pente, coupant la végétation et perpendiculaire au bord de la mer. Le transect est ensuite subdivisé en carrés contigus de 10m de côté, dont les 4 coins sont piquetés (figure 6). A l’intérieur de chaque surface élémentaire ou placette, toutes les espèces présentes ont été relevées.
Caractérisation de l’habitat des espèces cibles
La méthode de Braun Blanquet (1965) a été utilisée pour caractériser l’habitat des espèces cibles. En effet, cette méthode permet de faire une étude quantitative et qualitative de la végétation sur une surface homogène appelée « placeau ». Les critères suivants ont été pris en compte (GOUNOT, 1969) :
– l’uniformité des conditions écologiques apparentes ;
– l’uniformité de l’aspect physionomique ;
– l’uniformité de l’aspect floristique.
Trois placeaux de 20 x 50m par site ont été installés dans un milieu homogène fréquenté par le lémurien cible. Chaque placeau a été subdivisé en placettes de 10m×10m (figure 7). Les relevés ont été faits dans chaque placette.
Les paramètres considérés se divisent en deux groupes : les paramètres écologiques et les paramètres floristiques
Paramètres écologiques :
-Coordonnées géographiques relevées avec un GPS – La pente mesurée avec un clisimètre ;
-L’orientation déterminée à l’aide d’une boussole ; -La topographie
Paramètres floristiques :
-Noms scientifiques (Famille, genre , espèce)
-Noms vernaculaires
-Abondance : nombre d’individus de chaque espèce présente dans chaque placette (Godron et al, 1983).
– Diamètre à hauteur de poitrine (Dhp) : diamètre à 1,30m du sol pour les espèces ligneuses.
-Hauteur du fût (Hfût) : mesurée depuis le sol jusqu’à la première ramification d’une tige ligneuse.
-Hauteur maximale (Hmax) : hauteur maximale atteinte par l’individu de chaque espèce.
– Etat phénologie qui est l’état physiologique de la plante (feuillaison, floraison ou fructification).
-Types biologiques : La classification de RAUNKIAER (1905) a été adoptée. Elle est basée sur la situation et la nature des éléments qui assurent la survie d’une plante, d’une année à l’autre (bourgeon, rhizome et graine).
Etude structurale de la végétation
Structure verticale
La structure verticale est la répartition dans le plan vertical des volumes ou des masses végétales depuis la surface du sol jusqu’à la canopée (DAJOZ, 1975). En fonction de leurs exigences climatiques et physiologiques, les espèces s’organisent en plusieurs niveaux (CACHAN, 1974). La méthode de GAUTIER et al. (1994) a été adoptée pour cette étude. Elle permet de donner les différentes strates, qui selon GOUNOT (1969), sont les niveaux de concentration maximale des masses foliaires et aussi de connaitre le taux de recouvrement qui est l’expression de la continuité de la couverture végétale (GUINOCHET, 1973).
Dans une zone homogène, une chevillière de 50m a été étendue. Une barre télescopique de 7m a été déplacée tous les mètres (figure 8). Les hauteurs de contacts entre une espèce végétale et la barre ont été notées. Au-delà de 7m, les hauteurs de contacts ont été estimées.
Les données obtenues sont ensuite traitées sur logiciel Excel pour avoir le profil structural (planche 1). A partir de ce profil, le taux de recouvrement et la stratification de la végétation peuvent être tirés et on obtient le diagramme de recouvrement (planche 1). Le recouvrement est le rapport entre le nombre de carrés coloriés à chaque intervalle de 2m de hauteur avec le nombre total de carrés. Une différence de recouvrement supérieure à 10% indique deux strates bien distinctes.
Etude de la flore associée
La méthode appliquée pour cette étude est celle du quadrat centré en un point (Q.C.P.) adoptée par BROWER et al. en 1990. L’espèce cible est considérée comme étant le centre où passent deux lignes perpendiculaires suivant les quatre points cardinaux. Ces lignes divisent la zone d’étude en quatre quadrats (figure 9). A l’intérieur de chaque quadrat, l’espèce mature (Dhp ≥ 10cm) la plus proche de l’espèce cible a été notée. Les espèces rencontrées dans chaque quadrant sont classées par famille, par genre et par fréquence.
La fréquence de l’association des espèces cibles est donnée par la formule de GREIG et SMITH (1964) :
F % = Ni / Nt x 100
F (%) : Fréquence de l’association en pourcentage
Ni : Nombre d’individus d’une espèce
Nt : Nombre total d’individus
Une fréquence supérieure à 10% pour la famille et à 5% pour le genre et l’espèce est le signe d’une étroite association avec l’espèce (BROWER et al., 1990).
Figure 9: Dispositif du Quadrat Centré en un Point
A1, A2, A3 et A4 : espèces associées.
D1, D2, D3 et D4 : distances entre espèces cibles et espèces associées.
Etude de la régénération naturelle spécifique
La régénération naturelle est un processus de reconstitution d’une formation végétale entière ou d’un peuplement ligneux sans qu’il y ait intervention sylvicole (ROLLET, 1983).
Elle permet de déterminer la capacité de renouvellement et le potentiel de remplacement pour évaluer les risques d’extinction et le dynamisme d’une espèce végétale.
taux de régénération naturelle
Ce taux est exprimé par le rapport entre le nombre des plantules et le nombre des individus mâtures par espèces Il peut être calculé par la formule de ROTHE (1964) :
TR = Nr / Ns x 100
TR (%) : Taux de régénération
Nr : Nombre d’individus régénérés (individu à Dhp inférieur à 10cm)
Nt: Nombre d’individus semenciers (individu à Dhp supérieur ou égal à 10cm)
Selon l’échelle de ROTHE (1964) les taux de régénération peuvent être classés comme suit :
TR<100% : difficulté de régénération
100<TR<300% : régénération moyenne
300<TR<999% : bonne régénération
TR>1000% : très bonne régénération
Pour faire l’étude sur la régénération, tous les individus de l’espèce cible ont été recensés suivant 6 classes de diamètre (cm) : Classe I : <2,5 ; Classe II:] 2,5 ; 5] ; Classe III:] 5 ; 10] ; Classe IV :] 10 ; 20] ; Classe V :] 20 ; 30] ; Classe VI: >30. La courbe de distribution des individus par classe de diamètre permet de connaitre l’état de régénération. Si cette courbe est en forme de « J » inversé, l’espèce est en état de bonne régénération ; par contre, si la courbe est en forme de « J » ceci montre un mauvais état de régénération
Régénération ex-situ des espèces cibles
La régénération ex-situ consiste à reconstituer une plante entière à partir d’un fragment végétal hors de son habitat naturel BOULLARD (1988). Cette étude s’est déroulée dans la pépinière du MBP sise à Andavakoera. Les graines collectées dans les matières fécales du lémurien E. coronatus et des graines extraient de fruits ont été utilisées. Le but de cette étude est de multiplier
les espèces végétales cibles hors de leur habitat naturel en grand nombre pour les utilisées en reforestation.
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Table des matières
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE: MILIEU D’ETUDE
I.1. Localisation géographique
I.2. Milieu physique
I.2.1. Climat
I.2.2. Topographie
I.2.3. Géologie et pédologie
I.2.4. Hydrographie
I.3. Milieu biologique
I.3.1. Type de végétation
I.3.2 Faune
I.3.3. L’Homme et ses activités
DEUXIEME PARTIE : MATERIELS ET METHODES
II.1. Matériels végétals
II.1.1. Choix des espèces cibles
II.1.2. Description des espèces cibles
II.2. Méthodes d’étude
II.2.1. Etudes préliminaires
II.2.1.1. Recherche bibliographique
II.2.1.2. Choix et localisation des sites d’étude
II.2.2. Etude de la flore et végétation
II.2.2.1. Inventaire floristique
II.2.2.2. Caractérisation de l’habitat des espèces cibles
II.2.2.3. Etude structurale de la végétation
II.2.2.4. Etude de la flore associée
II.2.2.5. Etude de la régénération naturelle spécifique
II.2.3. Régénération ex-situ des espèces cibles
II.2.3.1. Préparation de la pépinière
II.2.3.2. Récolte des graines
II.2.3.3. Prétraitement des graines
II.2.3.4.Semis
II.2.3.5. Suivi de la germination
II.2.3.6. Analyse de données obtenues
II.2.3.7. Entretien des plants
II.2.3.8. Reforestation
TROISIEME PARTIE: RESULTATS ET INTERPRETATIONS
III.1. Caractéristiques de la flore et de la végétation dans chaque site
III.1.1.Composition floristique
III.1.2. Physionomie de la végétation
III.2. Autoécologie des espèces cibles
III.2.1. Flore associée
III.2.2. Régénération naturelle spécifique
III.2.3. Comparaison entre les deux sites
III.3. Régénération ex-situ des espèces cibles
III.3.1.Types de germination
III.3.2. Temps initial de germination
III.3.3. Taux de germination
III.3.4. Effet du passage des graines dans le tractus digestif
QUATRIEME PARTIE: DISCUSSIONS ET RECOMMANDATIONS
IV.1. Remarques sur la méthodologie
IV.2. Richesse floristique
IV.3.Comparaison ANJAJAVY- Montagne des Français (MDF)
IV.4. Germination
IV.5. Recommandations
IV.5.1. Sur la conservation
IV.5.2. Sur la reforestation
CONCLUSION
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
ANNEXES
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