CARACTERISTIQUES CLINIQUES DE LA MALADIE DE PARKINSON

EPIDEMIOLOGIE

La maladie de Parkinson (MP) est la seconde maladie neurodรฉgรฉnรฉrative la plus frรฉquente aprรจs la maladie dโ€™Alzheimer. Le taux dโ€™incidence est estimรฉ ร  17 cas/100000 habitants/an, avec un pic entre 70 et 79 ans (Twelves et al., 2003). La prรฉvalence de la MP dans les pays industrialisรฉs est estimรฉe ร  0,3 % de la population gรฉnรฉrale, 1 % chez les plus de 60 ans (Nussbaum et Ellis, 2003) et 1,7 % chez les plus de 65 ans (de Rijk et al., 2000). En France, elle atteint 1,9 % des plus de 65 ans (Tison et al., 1994). Une prรฉvalence plus importante est retrouvรฉe chez les hommes (Taylor et al., 2007).

CARACTERISTIQUES CLINIQUES DE LA MALADIE DE PARKINSON

Les signes cardinaux moteurs de la MP sont reprรฉsentรฉs par le tremblement de repos (frรฉquence de 4 ร  6 Hz), lโ€™akinรฉsie (ou bradykinรฉsie), la rigiditรฉ musculaire et lโ€™instabilitรฉ posturale (non causรฉe par une atteinte primitive visuelle, vestibulaire, cรฉrรฉbelleuse ou proprioceptive). Aprรจs quelques annรฉes, surviennent les complications motrices de la MP, ร  savoir des fluctuations au cours de la journรฉe de la symptomatologie motrice et des mouvements anormaux (dyskinรฉsies). A un stade avancรฉ, la MP se caractรฉrise รฉgalement par la prรฉsence de signes axiaux invalidants ร  savoir les รฉpisodes dโ€™enrayages cinรฉtiques (freezing), de festination, de dysarthrie avec troubles de la dรฉglutition et de lโ€™รฉquilibre. Ces signes axiaux ont un retentissement nรฉgatif dans la vie quotidienne (Bloem et al., 2004; Moore et al., 2007). Des signes non moteurs sont prรฉsents dรจs le dรฉbut de la MP, chez quasiment la totalitรฉ des patients parkinsoniens (Barone et al., 2009).

Ils sont polymorphes et se manifestent par des troubles de lโ€™odorat, une dysautonomie (touchant les fonctions digestives, cardiovasculaires, vรฉsico-sphinctรฉriennes et respiratoires), des douleurs, des troubles sensitifs ainsi que des troubles du sommeil et de la vigilance (troubles du comportement en sommeil paradoxal, insomnie, fragmentation du sommeil, syndrome dโ€™apnรฉes du sommeil, syndrome des jambes sans repos, somnolence diurne excessive). Les patients parkinsoniens peuvent รฉgalement prรฉsenter des troubles psychiques et comportementaux ร  savoir dรฉpression, anxiรฉtรฉ, hallucinations, apathie, troubles du contrรดle des impulsions et comportements rรฉpรฉtitifs (Defebvre et Vรฉrin, 2011).

Enfin, les troubles cognitifs participent aussi au tableau clinique de la MP. Ils sont assez variรฉs et touchent la vitesse de traitement de lโ€™information, le traitement des informations visuo-spatiales, les capacitรฉs attentionnelles, la mรฉmoire ainsi que les fonctions exรฉcutives (Barone et al., 2011). Ils seront prรฉsentรฉs en dรฉtail dans un paragraphe spรฉcifique de ce chapitre. Certains troubles non moteurs (les troubles de lโ€™odorat, la constipation, lโ€™anxiรฉtรฉ, les troubles de lโ€™humeur et les troubles du comportement en sommeil paradoxal) peuvent prรฉcรฉder de plusieurs annรฉes le diagnostic clinique de la MP (Wolters et Braak, 2006).

PHYSIOPATHOLOGIE DE LA MALADIE DE PARKINSON

La MP se caractรฉrise par une dรฉgรฉnรฉrescence des neurones dopaminergiques de la substance noire compacte (SNc) avec la prรฉsence dans les neurones survivants dโ€™inclusions intracytoplasmiques appelรฉes corps de Lewy. Ces inclusions sont faites dโ€™agrรฉgats protรฉiques anormaux, dont le principal composant est lโ€™ฮฑ-synuclรฉine (Spillantini et al., 1997). Selon la classification de Braak et al. (2006), la distribution des corps de Lewy dans le systรจme nerveux central suit une progression ascendante, avec une atteinte initiale du noyau dorsal du vague et du bulbe olfactif (stade 1), le nรฉocortex รฉtant atteint par le processus dรฉgรฉnรฉratif aux derniers stades (stades 5-6). Selon ce modรจle, les lรฉsions de la SNc ne sont prรฉsentes quโ€™ร  partir du stade 3. La dรฉpopulation neuronale de la SNc est hรฉtรฉrogรจne, elle touche trรจs majoritairement la rรฉgion ventrolatรฉrale, puis la rรฉgion mรฉdiane et enfin la rรฉgion dorsale (Fearnley et Lees, 1991).

Cette dรฉpopulation neuronale entraine une dรฉnervation dopaminergique du striatum (composรฉ du noyau caudรฉ et du putamen). Au gradient de perte neuronale observรฉ au niveau mรฉsencรฉphalique correspond un gradient dorso-ventral de dรฉnervation dopaminergique striatale (figure 1). Celle-ci est la plus marquรฉe dans la partie dorsolatรฉrale du putamen et diminue progressivement en allant vers le noyau caudรฉ, puis vers le striatum ventral ou noyau accumbens (Kish et al., 1988; Leenders et al., 1990). Au moment du diagnostic, la dรฉplรฉtion dopaminergique striatale est estimรฉe ร  70 % et peut atteindre 90 % au niveau du putamen postรฉrieur (Whone et al., 2003).

Le striatum appartient au systรจme des ganglions de la base (ou noyaux gris centraux) qui comprend diffรฉrentes structures sous-corticales interagissant entre elles. Ces structures se composent donc du striatum (noyau caudรฉ et putamen) dorsal et ventral, mais aussi du globus pallidus interne (GPi) et externe (GPe), du noyau subthalamique (NST) et de la substance noire compacte (SNc) et rรฉticulรฉe (SNr). Les ganglions de la base forment un ensemble hautement structurรฉ. En plus dโ€™รชtre interconnectรฉs entre eux, ils sont connectรฉs au cortex. Le striatum et le NST reprรฉsentent les structures dโ€™entrรฉe du systรจme des ganglions de la base. Elles reรงoivent les affรฉrences corticales. Dโ€™aprรจs le modรจle classique de DeLong (1990), des voies descendantes unidirectionnelles partent ensuite du striatum et convergent sur les structures de sortie des ganglions de la base, ร  savoir le GPi/SNr. On distingue ร  ce niveau une voie directe et indirecte (figure 2).

– la voie directe connecte sans intermรฉdiaire le striatum au complexe GPi/SNr par le biais de neurones inhibiteurs GABAergiques (acide gamma-amino butyrique). Cette voie est facilitรฉe par les projections nigro-striรฉes excitatrices mettant en jeu les rรฉcepteurs dopaminergiques de type D1.
– la voie indirecte connecte le striatum aux noyaux de sortie en passant par le GPe et le NST. Plus prรฉcisรฉment, des projections inhibitrices GABAergiques partent du striatum vers le GPe puis le NST. Ce dernier projette sur la voie de sortie GPI/SNr par des fibres excitatrices glutamatergiques. Cette voie est inhibรฉe par les projections nigrostriรฉes inhibitrices mettant en jeu les rรฉcepteurs dopaminergiques de type D2.

Les structures de sortie projettent ensuite sur le cortex d’origine, aprรจs un relais par le thalamus. On parle ainsi de boucles cortico-striato-pallido-thalamo-corticales.

Ces boucles cortico-striato-pallido-thalamo-corticales sont topographiquement organisรฉes et relient des aires corticales spรฉcifiques ร  des territoires indรฉpendants des noyaux gris centraux qui projettent en retour sur les mรชmes aires corticales. Cette organisation traduit des spรฉcialisations fonctionnelles. Ainsi, trois types de circuits sont classiquement dรฉcrits : le circuit moteur, associatif et limbique (figure 3) (Alexander et al., 1986; Albin et al., 1989; Alexander et al., 1990; Parent et Hazrati, 1995; Temel et al., 2005).

Le circuit moteur relie les rรฉgions motrices du cortex (cortex moteur primaire, aires prรฉmotrices, aire motrice supplรฉmentaire, cortex sensori-moteur) au putamen postรฉro-latรฉral qui projette alors au niveau de la partie motrice (postรฉro et ventrolatรฉrale) du GPe et du GPi et au niveau de la SNr (rรฉgion postรฉro-latรฉrale). A partir du GPe, des projections sont envoyรฉes sur le NST. Le NST projette alors sur la voie de sortie des ganglions de la base, ร  savoir le GPi et la SNr. Le circuit moteur se termine par des projections du thalamus (noyau ventrolatรฉral, ventral antรฉrieur et centromรฉdian) vers le cortex d’origine. Ce circuit intervient dans le contrรดle moteur et la programmation motrice de l’action (Temel et al., 2005). Le circuit associatif prend son origine au niveau du cortex prรฉfrontal dorsolatรฉral, ventrolatรฉral et des cortex associatifs pariรฉtal et temporal.

Il projette ensuite vers le noyau caudรฉ dorsolatรฉral puis vers le GPi dorsomรฉdian et la SNr latรฉrale. Le GPi et la SNr envoient ร  leur tour des projections aux noyaux ventral antรฉrieur et mรฉdiodorsal du thalamus, le circuit se termine par des projections du thalamus vers le cortex prรฉfrontal. Le striatum associatif intรจgre des informations venant des rรฉgions corticales dโ€™origine et des rรฉgions corticales impliquรฉes dans le traitement des informations sensorielles. Ainsi, ce circuit intervient dans le contrรดle cognitif de l’action (fonctions exรฉcutives), la mรฉmoire de travail et lโ€™attention (Temel et al., 2005). Le circuit limbique implique le cortex cingulaire antรฉrieur, orbitofrontal et lโ€™amygdale, dโ€™oรน partent les projections vers le striatum ventral (noyau accumbens), qui projette sur le GPi ventral postรฉrieur et la SNr. Aprรจs un relais par le thalamus mรฉdiodorsal, le circuit se termine par des projections sur la rรฉgion cingulaire antรฉrieure. Il intervient dans la rรฉgulation des รฉmotions, la motivation, et les apprentissages renforcรฉs (Temel et al., 2005).

Bien que topographiquement sรฉparรฉs, il semblerait que ces 3 circuits interagissent entre eux, si bien que lโ€™information pourrait รชtre vรฉhiculรฉe par la voie limbique, cognitive puis motrice pour que la prise de dรฉcision puisse intรฉgrer ces diffรฉrentes composantes, permettant alors une rรฉponse adรฉquate (Haber et Calzavara, 2009). A cรดtรฉ de ces circuits est dรฉcrite une voie dopaminergique mรฉso-limbique, constituรฉe de projections depuis les neurones dopaminergiques de lโ€™aire tegmentale ventrale jusquโ€™au striatum ventral, lโ€™amygdale et lโ€™hippocampe. La voie dopaminergique mรฉso-corticale relie quant ร  elle lโ€™aire tegmentale ventrale au cortex prรฉfrontal, entorhinal et cingulaire antรฉrieur (figure 4).

La MP entraine donc un dysfonctionnement du systรจme des ganglions de la base. En effet, la dรฉgรฉnรฉrescence de la voie dopaminergique nigro-striรฉe est responsable dโ€™une augmentation de lโ€™activitรฉ neuronale au sein de la voie indirecte et d’une diminution au sein de la voie directe du circuit des ganglions de la base. Ces modifications sont responsables dโ€™une hypoactivitรฉ du GPe et dโ€™une hyperactivitรฉ du NST, du GPi et de la SNr. Il en rรฉsulte une rรฉduction des influx thalamo-corticaux et une diminution de lโ€™activitรฉ des zones corticales de projection (figure 5). On observe รฉgalement dans la MP une atteinte plus tardive des voies dopaminergiques mรฉsocorticale et mรฉso-limbique.

Le processus dรฉgรฉnรฉratif est รฉgalement observรฉ au niveau des neurones noradrรฉnergiques du locus coeruleus (Zweig et al., 1993), des neurones cholinergiques du noyau basal de Meynert (Whitehouse, 1987), du noyau pรฉdonculopontin (Hirsch et al., 1987) et du noyau subcoeruleus (German et al., 1992). Le systรจme sรฉrotoninergique est รฉgalement touchรฉ par le processus dรฉgรฉnรฉratif via lโ€™atteinte des noyaux du raphรฉ (Halliday et al., 1990).

TROUBLES COGNITIFS DANS LA MALADIE DE PARKINSON

Prรฉsentation clinique

Les troubles cognitifs dans la MP touchent des domaines variรฉs. Dรจs les stades prรฉcoces de la MP, la vitesse de traitement de lโ€™information est ralentie. Ce ralentissement va progressivement sโ€™aggraver au cours de lโ€™รฉvolution de la MP. Il se traduit par une augmentation du temps de rรฉaction lors des รฉpreuves attentionnelles. Lโ€™importance du ralentissement varie avec la complexitรฉ cognitive de la tรขche, il pourrait รชtre secondaire ร  un dรฉfaut dโ€™identification des caractรฉristiques du stimulus et de la prise de dรฉcision (Cooper et al., 1994). Dโ€™autre part, il pourrait contribuer aux difficultรฉs de comprรฉhension syntaxique et dโ€™imagerie mentale (Lee et al., 2003).

Les patients parkinsoniens prรฉsentent รฉgalement des troubles visuo-spatiaux avec une altรฉration des composantes sensorielles, perceptives et cognitives du traitement des informations visuo-spatiales, mรชme lorsque la MP est peu รฉvoluรฉe (Uc et al., 2005; Archibald et al., 2013). Des troubles mnรฉsiques sont rapportรฉs dans la MP. Concernant la mรฉmoire รฉpisodique, les capacitรฉs dโ€™encodage, de stockage et de consolidation sont prรฉservรฉes. Par contre, les patients sont en difficultรฉ lorsquโ€™il sโ€™agit de rรฉcupรฉrer lโ€™information encodรฉe. Ils auraient perdu leurs capacitรฉs ร  gรฉnรฉrer spontanรฉment des stratรฉgies dโ€™encodage et de recherche des informations en mรฉmoire. Le simple fait de leur fournir des indices permet gรฉnรฉralement dโ€™amรฉliorer les performances (Dujardin et Defebvre, 2007). Les patients parkinsoniens prรฉsentent รฉgalement des dรฉficits de la mรฉmoire de travail, mais selon Owen et al. (1997) les difficultรฉs prรฉsentรฉes sont variables en fonction du degrรฉ dโ€™รฉvolution de la MP.

En effet, les auteurs ont montrรฉ que les patients avec des symptรดmes sรฉvรจres prรฉsentaient des difficultรฉs ร  manipuler lโ€™information verbale, visuelle et spatiale, alors que les patients avec des symptรดmes modรฉrรฉs รฉtaient dรฉficients uniquement dans la manipulation de lโ€™information spatiale. Les performances chez les patients de novo รฉtaient comparables ร  celles des tรฉmoins contrรดles. Dujardin et al. (1999) ont nรฉanmoins montrรฉ une altรฉration de la mรฉmoire de travail chez les patients de novo, par une atteinte des capacitรฉs de lโ€™administrateur central. Pour ces auteurs, les patients prรฉsentent des difficultรฉs ร  รฉtablir et maintenir un schรฉma de rรฉponse inhabituel, ainsi quโ€™ร  inhiber une rรฉponse non pertinente, alors que les capacitรฉs de partage des ressources attentionnelles รฉtaient comparables aux sujets contrรดles. Pour Lee et al. (2010), le dรฉficit de la mรฉmoire de travail est รฉgalement secondaire ร  une rรฉduction des capacitรฉs de stockage. Le dรฉclin des capacitรฉs de la mรฉmoire de travail est proportionnel avec la complexitรฉ de la tรขche (Bublak et al., 2002).

De nombreux travaux ont mis en รฉvidence chez les parkinsoniens la prรฉsence dโ€™un trouble de lโ€™apprentissage procรฉdural (Saint-Cyr et al., 1988; Knowlton et al., 1996; Swainson et al., 2000; Shohamy et al., 2004). En situation de tests, les patients prรฉsentent une prรฉservation des capacitรฉs dโ€™apprentissage de rรจgles, mais ils ont des difficultรฉs ร  tenir compte spontanรฉment de leurs erreurs afin dโ€™adapter leurs rรฉponses (Dominey et al., 1997). Les fonctions exรฉcutives sont touchรฉes prรฉcocement dans la MP et chez prรจs de la moitiรฉ des parkinsoniens non dรฉments (Kulisevsky et al., 2008). Les fonctions exรฉcutives regroupent lโ€™ensemble des opรฉrations impliquรฉes dans le contrรดle cognitif des activitรฉs non routiniรจres et dans la rรฉalisation de comportements dirigรฉs vers un but. Le syndrome dysexรฉcutif se traduit dans la vie quotidienne, par une plus grande sensibilitรฉ ร  lโ€™interfรฉrence, des difficultรฉs ร  sโ€™adapter au changement, ร  intรฉgrer plusieurs sources dโ€™information et ร  alterner entre des schรฉmas dโ€™action (Dujardin et Defebvre, 2007).

Le syndrome dysexรฉcutif est au cล“ur des troubles cognitifs de la MP. De trรจs nombreux travaux ont objectivรฉ une altรฉration des performances lors de lโ€™รฉvaluation des fonctions exรฉcutives par divers tests cliniques, mais lโ€™atteinte est hรฉtรฉrogรจne, avec des perturbations qui touchent prรฉfรฉrentiellement certains aspects des fonctions exรฉcutives selon lโ€™รฉvolution de la MP (pour une revue, voir Dirnberger et Jahanshahi (2013)). Les capacitรฉs attentionnelles sont รฉgalement perturbรฉes prรฉcocement dans la MP. Les parkinsoniens prรฉsentent une baisse des capacitรฉs dโ€™attention focalisรฉe, avec des difficultรฉs ร  sรฉlectionner les informations pertinentes pour la tรขche en cours et ร  inhiber des stimuli distracteurs. En situation de tests, ceci se traduit chez les patientsย  par un allongement des temps de rรฉponse lors des รฉpreuves de temps de rรฉaction de choix (Dujardin et Defebvre, 2007). Plusieurs travaux ont montrรฉ รฉgalement des performances perturbรฉes dans des รฉpreuves de double tรขche chez les parkinsoniens comparativement aux contrรดles sains (Brown et Marsden, 1991; Malapani et al., 1994; Robertson et al., 1996), รฉvoquant ainsi une perturbation de lโ€™attention divisรฉe. Contrairement aux tรฉmoins sains qui traitent les informations de maniรจre simultanรฉe, les patients parkinsoniens traitent les informations de maniรจre sรฉquentielle, suggรฉrant ainsi des difficultรฉs pour les patients ร  partager leurs ressources attentionnelles (Koerts et al., 2011).

Par contre, les capacitรฉs dโ€™attention soutenue sont relativement prรฉservรฉes dans la MP (Dujardin et Defebvre, 2007). Lโ€™altรฉration des capacitรฉs attentionnelles joue un rรดle majeur dans les troubles cognitifs associรฉs ร  la MP. Les patients prรฉsentent des difficultรฉs ร  allouer les ressources attentionnelles lorsquโ€™une tรขche nรฉcessite un contrรดle attentionnel volontaire (Brown et Marsden, 1988), or ce processus est indispensable pour la rรฉalisation des tรขches non routiniรจres dans la vie quotidienne (Baddeley et Hitch, 1974 ; Norman et Shallice, 1986). Leurs capacitรฉs dโ€™intรฉgration des informations visuo-spatiales, dโ€™organisation spontanรฉe du contenu de la mรฉmoire, de mise en place de stratรฉgies, de rรฉsistance ร  lโ€™interfรฉrence, de planification et de coordination de lโ€™action sont ainsi rรฉduites (Dujardin et Defebvre, 2007). En plus dโ€™รชtre ร  lโ€™origine d’autres troubles cognitifs, les troubles attentionnels participent aussi aux troubles moteurs axiaux (Tard et al., 2014). La prรฉsentation clinique des troubles cognitifs dans la MP est cependant hรฉtรฉrogรจne (Troster, 2011). Certains patients ne prรฉsentent aucun trouble, alors que dโ€™autres ont une plainte, en rapport avec l’atteinte dโ€™un ou plusieurs domaines cognitifs, sans pour autant que leur autonomie soit altรฉrรฉe (Dujardin et al., 2013). On parle alors de troubles cognitifs lรฉgers (mild cognitif impairment โ€“ MCI). Entre 18,9 et 52,8 % des parkinsoniens sont concernรฉs (Janvin et al., 2006; Aarsland et Kurz, 2010), cette frรฉquence augmentant avec lโ€™รขge et la durรฉe dโ€™รฉvolution de la MP (Litvan et al., 2011). Aarsland et al (2009) ont montrรฉ que les patients parkinsoniens avaient deux fois plus de risque que les sujets sains de dรฉvelopper un MCI.

La prรฉsence dโ€™un MCI est associรฉe ร  un รขge รฉlevรฉ au dรฉbut de la MP, au genreย  masculin, ร  la dรฉpression, ร  des symptรดmes moteurs sรฉvรจres et ร  stade avancรฉ de la MP (Aarsland et al., 2010; Sollinger et al., 2010). Cependant, le MCI peut survenir chez des parkinsoniens de novo (Aarsland et al., 2009). Rรฉcemment, un groupe dโ€™experts mandatรฉ par la Movement Disorder Society a proposรฉ des critรจres adaptรฉs pour dรฉfinir le MCI dans la MP (Litvan et al., 2012). Selon ces critรจres, on รฉvoquera ce trouble chez un patient avec une plainte cognitive, sans retentissement notable dans la vie quotidienne et chez qui est mise en รฉvidence une altรฉration (performance infรฉrieure aux normes de 1 ร  2 รฉcarts types) des performances touchant au moins un des domaines cognitifs suivants : attention et mรฉmoire de travail, fonctions exรฉcutives, langage, mรฉmoire, fonctions visuo-spatiales lors d’un bilan neuropsychologique ou lors de l’administration d’une รฉchelle courte d’efficience globale, validรฉe dans la MP. Lorsque le diagnostic repose sur une รฉchelle globale ou une batterie incluant moins de deux tests รฉvaluant lesย  cinq domaines cognitifs, comme c’est le cas dans la pratique courante, on parlera alors de diagnostic de niveau I. Un diagnostic de niveau II est recommandรฉ pour la recherche et exige qu’au moins deux tests รฉvaluant les cinq domaines cognitifs prรฉcรฉdemment dรฉcrits soient administrรฉs. Seul ce niveau II permet de qualifier le sous-type de MCI (domaine unique ou multiple, amnรฉsique ou non amnรฉsique) en fonction des dรฉficits constatรฉs (Litvan et al., 2012).

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Table des matiรจres

Introduction gรฉnรฉrale
Chapitre 1 : La maladie de Parkinson
I. Epidรฉmiologie
II. Caractรฉristiques cliniques de la maladie de Parkinson
III. Physiopathologie de la maladie de Parkinson
IV. Troubles cognitifs dans la maladie de Parkinson
A. Prรฉsentation clinique
B. Physiopathologie des troubles cognitifs
Chapitre 2 : Lโ€™attention : un processus cognitif fondamental
I. Dรฉfinition de lโ€™attention
II. Composantes de lโ€™attention
III. Bases neurobiologiques
IV. Exploration de lโ€™attention
Chapitre 3 : Mรฉthodes dโ€™exploration de lโ€™attention en neurophysiologie
I. Gรฉnรฉralitรฉs concernant les mรฉthodes dโ€™exploration en neurophysiologie
A. Bases physiologiques de lโ€™enregistrement de lโ€™activitรฉ รฉlectrique cรฉrรฉbrale
B. Analyse de lโ€™activitรฉ รฉvoquรฉe
C. Analyse de lโ€™activitรฉ induite
1. Analyse de la puissance du signal
2. Analyse du niveau de cohรฉrence
D. Rรดles des rythmes corticaux dans les processus cognitifs
1. Le rythme delta
2. Le rythme thรชta
3. Le rythme alpha
4. Le rythme bรชta
5. Le rythme gamma
II. Exploration neurophysiologique des processus attentionnels
A. Les potentiels รฉvoquรฉs cognitifs
1. Lโ€™onde N200
2. Lโ€™onde P300
B. Lโ€™inhibition par le prepulse
1. Gรฉnรฉralitรฉs
2. Facteurs influenรงant le PPI
a. Intervalle prepulse-pulse
b. Intensitรฉ du prepulse et du pulse
c. Lโ€™attention
d. Modulation pharmacologique
e. Modulation hormonale
3. Bases neurobiologiques du PPI
a. Etudes chez lโ€™animal
b. Etudes chez lโ€™Homme
III. Exploration neurophysiologique de lโ€™attention dans la maladie de Parkinson
Chapitre 4 : Objectifs
Chapitre 5 : Mรฉthodologie commune aux trois รฉtudes
I. Sujets
II. Procรฉdure et tรขche
A. La tรขche contrรดle
B. La tรขche attentionnelle de CPT
III. Acquisition des signaux รฉlectrophysiologiques
IV. Analyse des signaux
A. Potentiels รฉvoquรฉs : PEA et P300
B. Analyse temps-frรฉquence
1. ERSP
2. ITC
V. Analyse statistique
A. Donnรฉes comportementales
B. %PPI des composantes N100 et P200 du PEA
C. Onde P300
D. %PPI de la puissance spectrale et valeurs de lโ€™ITC selon la bande de frรฉquence
Chapitre 6 : Etude de l’influence de la sรฉlectivitรฉ attentionnelle sur lโ€™inhibition de la rรฉponse corticale รฉvoquรฉe (รฉtude 1)
I. Introduction
II. Elรฉments mรฉthodologiques spรฉcifiques ร  cette รฉtude
A. swLORETA et localisation des sources du PEA
B. Analyses statistiques
1. Sources de N100 et P200 du PEA
2. Modulation attentionnelle des gรฉnรฉrateurs
a. Tรขche contrรดle versus tรขche attentionnelle de CPT
b. Comparaison entre les conditions de mobilisation de lโ€™attention dans la tรขche attentionnelle de CPT
III. Manuscrit
IV. Conclusion
Chapitre 7 : Etude des effets de la sรฉlectivitรฉ attentionnelle sur lโ€™inhibition des rythmes corticaux (รฉtude 1bis)
I. Introduction
II. Elรฉments mรฉthodologiques spรฉcifiques ร  cette รฉtude
III. Manuscrit
IV. Conclusion
Chapitre 8 : Effet du vieillissement sur le processus de filtrage sensoriel (รฉtude 2)
I. Introduction
II. Elรฉments mรฉthodologiques spรฉcifiques ร  cette รฉtude
III. Manuscrit
IV. Conclusion
Chapitre 9 : Etude du filtrage sensoriel dans la maladie de Parkinson (รฉtude 3)
I. Introduction
II. Elรฉments mรฉthodologiques spรฉcifiques ร  cette รฉtude
III. Manuscrit
IV. Conclusion
Conclusion gรฉnรฉrale

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