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Les avantages et rôles du compost
L’incorporation du compost au sol permet :
• d’améliorer ses propriétés physiques (rétention de l’eau, rétention des cations des sols sableux, structure et stabilité structurale, circulation de l’air) et d’assurer la suppression de pathogènes par son effet de bio fumigation (Sarwar et al., 2003), d’où une augmentation des rendements de cultures (Tahraoui Douma 2013; Fourti et al. 2011). Par sa teneur élevée en matières humiques, il favorise la formation de complexes argilo-humiques et donc contribue à la bonne structuration des sols, favorisant ainsi la pénétration des racines (Bayard et Gourdon, 2007 ; Bromblet et Somaroo 2016). Il permet ainsi de lutter contre l’érosion des sols et augmente leur capacité de rétention en eau.
• de rétablir et d’améliorer la biodiversité du sol (Sarwar et al., 2003) : Les composts livrent au sol de la matière organique plus ou moins stabilisée suivant le degré de maturité du produit. L’un des objectifs du compostage est de convertir le carbone disponible dans la matière organique en des substances plus stables telles que le CO2 et des précurseurs de substances humiques, qui, par nature, ne sont plus disponibles pour la croissance et le développement des microorganismes. Environ la moitié du carbone organique ainsi apporté est intégrée.
• de fournir des nutriments aux plantes : En se minéralisant avec le temps, le compost a ainsi une fonction secondaire d’engrais organique (rôle de fertilisant chimique avec apport de NPK et d’oligo-éléments pour les plantes) (Bromblet et Somaroo 2016). En raison de sa formidable capacité de rétention cationique, son ajout au sol permettrait de conserver les nutriments des plantes pendant une plus longue période et en même temps il ajoute une banque d’activité biologique au sol, ce qui contribue à une absorption de nutriments plus efficace et à l’attachement de certains ions (Sarwar et al. 2003).
L’élévation du rendement des cultures après l’application du compost est moins spectaculaire que celui de l’engrais chimique. Car le compost est un amendement et non un engrais. On dit que « l’engrais est destiné à la plante et l’amendement est destiné au sol » (Sérémé et May, 2008). D’après Francou (2003) l’intérêt premier d’un compost est d’être un amendement organique permettant d’améliorer la fertilité des sols.
Le compostage permet aussi de réduire les masses et les volumes d’environ 50% par rapport aux déchets initiaux selon Francou (2003).
• De renforcer la résistance des plantes : L’amélioration des caractéristiques chimiques, physiques et biologiques des sols par des amendements de compost créent de meilleures conditions de croissance pour les plantes. Ces dernières sont ainsi moins stressées, ce qui les rend plus résistantes aux maladies (Fuchs, 2003).
L’attaque par des agents pathogènes végétaux du sol peut être inhibée (ou améliorée) par l’utilisation du compost de plusieurs manières ( Elsas et Postma, 2007) :
Directement à travers ses propriétés chimiques et physiques,
A travers la microflore présente dans le compost,
En stimulant la microflore (antagoniste) dans le sol et autour des racines des plantes,
En induisant des plantes plus fortes et plus saines.
En effet le compost empêche la prolifération de plusieurs champignons et nématodes néfastes pour les plantes. Cet effet est principalement dû à la charge microbiologique du compost, même si sa teneur en humus peut également y jouer un rôle. Les populations microbiennes, en se diversifiant et en se multipliant, occupent les niches écologiques autour des racines des plantes, et luttent ainsi contre les pestes des cultures (Douma, 2013).
En plus de leurs actions indirectes, les composts peuvent, suivant leurs qualités microbiologiques, influencer directement la santé des plantes par l’action de microorganismes antagonistes qu’ils contiennent. Ces derniers agissent directement sur les agents pathogènes présents dans le sol en les concurrençant, les parasitant ou les inhibant (Fuchs, 2003). Ainsi un compost de haute qualité microbiologique a le pouvoir de protéger les plantes contre des maladies, alors qu’un compost microbiologiquement moins actif ne possède pas cette capacité (Fuchs, 2003).
Malgré les nombreux efforts visant à trouver des déterminants (indicateurs) de la suppression de la maladie, il existe encore un manque général de compréhension de ce qui détermine l’état suppressive des maladies par le compost. Cependant, il est très probable que la suppression des maladies peut être causée par un jeu complexe d’une gamme d’abiotiques (pH, C / N, qualité de la matière organique, etc.) et les facteurs biotiques (prédateurs, antagonistes et concurrents pour les nutriments) (Elsas et Postma, 2007).
Le compost peut donc devenir un outil de lutte biologique à l’instar des biocides. En plus d’un résultat biologique, il présente un certain nombre d’effets positifs sur la structure physique des sols (Douma, 2013).
Les effets nuisibles
Les composts immatures peuvent contenir plus de substances inhibant la croissance des plantes que les composts mûrs. Certains de ces composés inhibiteurs comprennent les sels, l’ammoniac libre, les substances phénoliques, les métaux lourds et les acides organiques (Fourti et al., 2011). Les flux de déchets provenant de bio-solides ou déchets solides peuvent contenir une concentration élevée de divers métaux en tant qu’éléments toxiques potentiels. L’’impact des métaux sur la qualité et l’utilisation du compost est une préoccupation majeure dans le monde. En petite quantité, plusieurs de ces éléments peuvent être essentiels pour la croissance des plantes. Cependant, à des concentrations plus élevées, ils sont susceptibles d’avoir un effet nuisible sur la croissance des plantes. Les contaminants présents peuvent impacter sur la qualité, la commercialisation, et l’utilisation de compost fini. L’utilisation excessive et la persistance de certains métaux lourds, herbicides et les insecticides pourraient entraîner la formation de métaux lourds et la contamination du compost par les pesticides (Fourti et al., 2011).
Processus de compostage
Selon Tuomela et al. (2000), les microorganismes transforment les produits organiques en CO2, biomasse, thermo énergie (chaleur) et un produit fini l’humus.
Les différentes phases du processus de compostage
D’une manière détaillée, Francou (2003) décrit le processus en quatre étapes successives : les phases mésophile, thermophile, de refroidissement et de maturation.
Phase mésophile
La phase mésophile marque le début du processus de compostage. En effet, durant cette phase, les matériaux de départ sont envahis par la microflore indigène et sous l’effet de ces premières proliférations microbiennes la température commence à croître pour atteindre des valeurs de 30 à 40 °C (Sall, 2014), le pH diminue à cause des acides organiques produits par la dégradation des glucides et des lipides par les microorganismes (Mustin, 1987). Les constituants chimiques attaqués sont les sucres simples (glucose, mannose,..) et l’amidon (Godden et al., 1986). Dans cette première étape (également appelée phase de départ), des composés riches en énergie, facilement dégradables comme les sucres et les protéines sont abondantes et dégradées par les champignons, les actinobactéries et les bactéries, généralement appelés décomposeurs primaires (Insam et de Bertoldi, 2007). La dégradation de la cellulose est responsable de plus de 75% de la perte de poids sec (Znaïdi, 2002).
Phase thermophile
C’est à cette étape thermophile que les températures augmentent au-delà de 45 °C pendant une longue durée (Azim et al., 2017). Le plus souvent des températures de 60-70 °C sont courantes pour les composts agricoles (Godden et al., 1986). La production de chaleur par les microorganismes favorisant la hausse des températures a pour avantage de détruire les germes pathogènes et les graines d’adventices (Tichadou, 2014). Elle s’accompagne d’une dégradation très active de la matière organique avec dégagement de CO2, une perte en azote minéralisé sous forme ammoniacale et asséchement du compost par évaporation d’eau (Tichadou, 2014).Toutefois, une partie importante de matière organique est perdue sous forme CO2, et un asséchement du compost lié à l’évaporation de l’eau est souvent observé (Francou, 2003). L’azote est minéralisé (NH4) en fonction du pH en forme ammoniacale (NH3) (Mustin, 1987). L’humidification par arrosage et l’aération par retournement du tas sont très importantes pendant cette étape. La phase thermophile est suivie par une phase de refroidissement.
Phase de refroidissement
C’est la phase intermédiaire entre la phase thermophile et la phase de maturation. Elle prend fin avec le retour à la température ambiante. Le milieu est colonisé de nouveau par des microorganismes mésophiles qui dégradent les polymères restés intacts en phase thermophile et incorporent l’azote dans des molécules complexes (Znaïdi, 2002). Ainsi survient une recolonisation par les organismes mésophiles, ceux qui ont subsisté à l’intérieur du tas et ceux présents en périphérie du tas où les températures ont été moins élevées (Godden et al., 1986). Pendant la phase de refroidissement, le matériau tend à la stabilité, et les organismes mésophiles sont rétablis (Azim et al., 2017). La diminution de la quantité de matières organiques facilement dégradables provoque un ralentissement de l’activité microbienne. La chaleur générée par la dégradation microbienne est alors inférieure aux pertes dues aux échanges surfaciques et à l’évaporation, entraînant ainsi un refroidissement du compost (Francou, 2003). Durant cette étape de refroidissement, seules les matières pouvant nourrir les microorganismes continuent à être lentement décomposées et réorganisées en humus (Beauchamp, 2011 ; Sall, 2014).
Phase de maturation
Cette phase de maturation varie, suivant les conditions climatiques, la nature des intrants de départ ou la dimension de la pile de compost. Elle peut être courte ou prolongée (Francou, 2003). La maturation est effectuée à température ambiante, sous les microorganismes mésophiles (bactéries et champignons) (Azim et al., 2017).
Au cours de cette phase, la qualité du substrat diminue, et dans plusieurs cas les étapes successives de la composition de la communauté microbienne sont modifiées. Habituellement la proportion de champignons augmente, tandis que les nombres de bactéries diminuent. Des composés qui ne sont pas plus loin dégradables tels que les complexes lignine-humus, sont formés et deviennent prédominants (Insam et de Bertoldi, 2007). Micro et macrofaune apparaissent dans cette phase. Des rapports d’antagonisme et de prédation peuvent se développer entre les organismes et les antibiotiques qui sont synthétisés en quantités appréciables (Azim et al., 2017).
La maturité du compost s’apprécie par son odeur fraîche, sa souplesse au toucher, sa température stable, la non reconnaissance des matériaux de départ à l’œil nu, et le rapport C/N notamment. Un compost de qualité répond à 3 principaux critères :
• La constance de composition c’est-à-dire la stabilité et l’invariabilité du produit ;
• L’efficacité agronomique (dans les conditions d’emploi prescrites) ;
• L’innocuité (à l’égard de l’Homme, des plantes, des animaux et de l’environnement), c’est-à-dire l’absence de risques sanitaires en termes de germes pathogènes, parasites et graines de mauvaises herbes, ou de divers polluants retrouvés dans les déchets solides (métaux lourds, polluants organiques de synthèse ) (Bromblet et Somaroo, 2016).
Les facteurs intervenant lors du processus de compostage
La température
Le suivi de la température est une mesure indirecte de l’intensité des dégradations qui ont la particularité d’être exothermiques (Koledzi, 2011). Elle est la manifestation la plus perceptible du processus de compostage. L’élévation de la température ainsi que les valeurs maximales atteintes sont déterminées par les caractéristiques du milieu : composition, taille des particules, humidité, aération et dimensions du tas de compost. Dans des conditions aérobies, la température est un facteur important déterminant le type de microorganismes, la diversité des espèces et le taux d’activités métaboliques (Fourti et al., 2011). Les variations des montées en température sont en fonction de l’aération, de la composition du substrat notamment et de la teneur en eau nécessaire au développement des différents microorganismes impliqués (Koledzi, 2011). Des températures trop élevées (supérieures à 80°C) ne sont d’ailleurs pas souhaitables car elles entrainent un ralentissement voire un arrêt du processus. Selon Znaidi (2002) les fortes températures, supérieures à 70°c, sont déconseillées car elles peuvent provoquer un dessèchement excessif, une perte de matière trop importante, voir un arrêt du processus (destruction des organismes vivants) et donc une dégradation de la qualité du compost (combustion au lieu de transformation des matières organiques). Contrairement, des températures trop basses également sont à empêcher car, elles ne permettent pas d’atteindre les objectifs assignés (Mustin, 1987).
La température optimale du compostage, sera celle qui permet :
• Une bonne hygiènisation du compost, température > 60°C pendant au moins 4 jours
• Une vitesse de dégradation rapide température > 40°C
• Une humidification active en évitant les trop fortes températures qui aboutissent à la réduction des microorganismes et à la « cuisson » du compost.
Le pH
Le pH reflète l’activité biologique en lien avec les différentes phases du processus de compostage (Mustin, 1987). La gamme optimale des pH est celle des conditions optimales de vie des microorganismes. Elle est située autour de 7 (Mustin, 1987). Idéalement le pH devrait être dans l’intervalle de 6-8 pour permettre les taux de décomposition les plus élevés. S’il est hors de cet intervalle l’activité microbienne sera compromise et la décomposition sera ralentie voire interrompue (Fourti et al., 2011).
Le pH avec des valeurs très élevés dans le matériau de départ en association avec des températures élevées peut provoquer une perte d’azote par la volatilisation de l’ammoniac (Diaz et Savage, 2007).
L’humidité
Elle est essentielle pour toute activité microbienne et devrait être présente en quantités appropriées tout au long du cycle de compostage. Sa teneur optimale dans le matériau de départ varie et dépend essentiellement de l’état physique, de la taille des particules et du système de compostage utilisé (Diaz et Savage, 2007).
La teneur en eau optimale est comprise entre 50 et 60%. Un pourcentage plus élevé augmentera la décomposition anaérobie, tandis que l’humidité inférieure ralentira le processus de compostage et les micro-organismes meurent ou deviennent inactifs (Fourti et al., 2011).
La teneur en eau peut augmenter à cause des réactions chimiques d’oxydation et de combustion, mais elle peut diminuer simultanément par évaporation à cause de l’augmentation de la température pendant les deux premières phases où par l’aération (retournement) (Douma, 2013). L’évaporation d’eau en phase thermophile doit parfois être compensée par un ou plusieurs arrosages du tas, il est donc difficile de définir les volumes d’eau à apporter (Znaïdi, 2002). De ce fait, trop peu d’humidité signifie une déshydratation précoce de la masse qui arrête les processus biologiques donnant un compost physiquement stable mais biologiquement instable (Diaz et Savage, 2007). Dans la pratique, il convient d’éviter une forte humidité car l’excès d’eau chasse l’air de l’espace lacunaire du tas, ce qui déclenche des conditions d’anaérobiose et une très mauvaise circulation d’air à l’intérieur du tas (Fourti et al., 2011).
L’aération
L’aération est essentielle pour apporter l’oxygène indispensable au métabolisme des microorganismes du compostage, c’est elle qui déclenche le processus de compostage (Znaïdi, 2002).
Elle peut être améliorée temporairement par des opérations de retournement. Elle peut aussi être produite de manière forcée par l’utilisation de ventilateurs (Mustin, 1987).
Pour une bio oxydation efficace, l’aération fournit l’oxygène essentiel à la respiration des microorganismes actifs consommant le carbone, et déplace le CO2, produit par la respiration des microorganismes oxydant les composés carbonés, hors de la pile en compostage (Sall, 2014).
Une mauvaise aération induit plusieurs conséquences néfastes tel qu’une moindre élévation de la température car il y a ralentissement de l’activité des organismes aérobies. Elle peut causer aussi une diminution de la décomposition et des transformations différentes pouvant aboutir à ce qui est appelé beurre noir, une perte d’azote sous forme de NH3,N2O,N2 ( dénitrification), une perte de souffre sous forme de H2S (Znaïdi, 2002).
Rapport C/N
La vitesse de compostage dépend de la vitesse de la minéralisation de la matière organique, et dépend de l’équilibre entre les éléments minéraux. Le rapport entre l’azote et le carbone, communément appelé le rapport C/N est un des paramètres les plus considérés pour faciliter le compostage (Sall, 2014). Il est largement connu que la biodégradabilité d’un déchet organique est dépendante de son rapport C/N (Francou, 2003). Le rapport C/N est un indicateur crucial à la fois en tant que démarrage et paramètre de qualité (Azim et al., 2017). Un rapport de C/N de départ d’environ 25-30 est considéré comme optimal (Mustin, 1987). Si le rapport est supérieur à 30, les microorganismes immobilisent l’azote disponible dans leur contenu cellulaire. À leur mort, il y a libération de ce contenu cellulaire et l’azote devient disponible pour la prochaine génération de microorganismes. Dans ce cas, l’azote limite la croissance microbienne et il faut plusieurs cycles de microorganismes pour que la matière organique soit décomposée. Par contre, lorsque le rapport est de 30 ou moins, la croissance des microorganismes n’est pas limitée et la matière organique est rapidement décomposée (Sall, 2014). Un C/N trop bas du matériel de départ à composter traduit souvent un rapport litière/déjection trop faible, ce qui accroît fortement le risque de perdre de l’azote (Znaïdi, 2002). Si le C/N d’un déchet est trop élevé il peut être abaissé en ajoutant un déchet azoté. A l’inverse si le C/N est trop bas on peut ajouter un déchet carboné (Diaz et Savage, 2007). Les valeurs initiales et finales de chaque facteur intervenant lors du processus sont mentionnées dans le tableau suivant :
Généralités sur l’oignon
Importance économique de l’oignon au Sénégal
La culture de l’oignon Allium cepa (L.) est très importante dans le maraîchage sénégalais car il est à la fois le légume le plus produit et le plus consommé (Camara, 1997).
Parmi les spéculations, la culture de l’oignon occupe aujourd’hui une place importante dans l’agriculture sénégalaise, en tenant compte des superficies emblavées et de sa forte contribution dans la formation du revenu des agriculteurs. Ainsi, on peut soutenir que l’oignon est en passe de devenir la deuxième culture après le riz dans la Vallée du fleuve Sénégal après avoir occupé, depuis déjà très longtemps, la première place au niveau de la zone des Niayes (Mbengue, 2007). La production totale d’oignon a atteint 367.000 tonnes en 2015, enregistrant une hausse de 70% par an au cours des dix dernières années, indique le document de Suivi et analyse des politiques agricoles et alimentaires (SAPAA) du Sénégal.
Sur 17 espèces légumières, l’oignon est la plus consommée au Sénégal. Il est consommé 12 fois par semaine contre 8 pour la tomate et 2 pour la pomme de terre (Samb, 1993 ; Mbengue, 2007). Outre ses propriétés culinaires, le bulbe d’oignon renferme des principes médicinaux antifongiques, bactéricides, et anticoagulants. Ainsi, les chinois utilisent la tisane d’oignon pour lutter contre la fièvre, la migraine, le choléra et la dysenterie (Sanon et al., 1998). Certains Allium sont utilisés en médecine en raison des propriétés thérapeutiques qu’ils renferment, ou comme plantes ornementales ; cependant, leur utilisation dans l’alimentation est de loin la plus importante. L’oignon est en effet consommé cru ou cuit dans diverses recettes culinaires variables selon les ethnies et les régions (Camara, 1997).
Il est utilisé durant toute l’année pour la préparation des sauces accompagnant de nombreux plats traditionnels. La consommation est généralement plus importante en milieu urbain qu’en milieu rural (Mbengue, 2007).
Position taxonomique
L’oignon est une plante bisannuelle appartenant à la famille des Alliacées. La caractéristique principale de cette famille est la présence d’un bulbe formé par le renflement plus ou moins important de la base des feuilles (Fritsch et Friesen, 2002). L’espèce A. cepa (L) renferme trois groupes, à savoir les oignons communs, les oignons A. aggregattum et les oignons A. prolilum, tous diploïdes (2n = 2x = 16) (Boukary et al., 2012).
La position taxonomique du genre Allium appartient à la classe des Liliopsida, la sous classe des Liliideae, le super ordre des Liliianae, l’ordre des Amaryllidales, la famille des Alliaceae, la sous famille des Allioideae, et la tribu des Allieae (Fristsch et Friesen, 2002 ; Abdou et al. 2015).
Le Violet de Galmi est une variété d’oignon cultivée au Sénégal qui a la particularité d’être une variété de jours courts.
Plusieurs variétés sont cultivées au Sénégal, mais celles recommandées pour la production de bulbes sont : le violet de Galmi, noflay, etc…on peut aussi les distinguer selon qu’elles soient de jours courts (violet de Galmi, Mercedes), de jours longs (Rouge d’amposta, Jaune d’Espagne) et de jours intermédiaires (Orient) ; la tubérisation étant étroitement liée à la longueur du jour.
Cycle de développement
Au Sénégal, l’oignon est cultivé au niveau de la vallée du fleuve Sénégal essentiellement à Podor et dans les Niayes. Ces zones éco-géographiques présentent des conditions culturales favorables à une meilleure conduite de la culture. Selon les latitudes, la photopériode (ou durée du jour) nécessaire pour la bulbification est variable. Elle est de 14 à 16 heures pour les latitudes éloignées de l’équateur, et de moins de 13 heures sous les tropiques.
La tige de l’oignon est constituée par un plateau sur lequel s’insèrent des feuilles allongées, cylindriques et creuses et d’où partent des racines adventives (Abdou et al., 2015).
L’oignon est normalement une plante bisannuelle. Il se comporte cependant comme une plante annuelle s’il est cultivée pour produire des bulbes à la fin de sa saison végétative alors que la production de graines suppose un cycle bisannuel qui se divise en 3 périodes (Kane, 1997).
Le cycle de culture de l’oignon comprend donc généralement quatre phases, correspondant à la première année du cycle bisannuel :
De la germination au développement des feuilles : jusqu’au stade 4 à 5 feuilles
La croissance végétative : phase de croissance en hauteur et en largeur des feuilles (tige principale), le bulbe commence à se former (les premières feuilles chutent) ;
La bulbaison : le bulbe commence à grossir, les feuilles se fanent et se dessèchent, la tunique du bulbe se forme, apparition de l’inflorescence et floraison ;
La maturation : elle commence au stade de tombaison, la sénescence s’accentue, les feuilles jaunissent, les parties aériennes de la plante meurent (feuilles et collet sont secs), la tunique est presque terminée. Il reste à récolter et à ressuyer.
Itinéraire de culture
L’oignon est le plus souvent semé en pépinière et repiqué au bout de 30- 45 jours. Il peut aussi être semé en plein champ. La température optimale du sol pour la germination se situe entre 16 et 25°C (CCERV, 2014).
Le semis en pépinière doit s’effectuer entre le 15 octobre et le 15 novembre pour l’oignon de CSF et peut même aller jusqu’au 15 décembre pour un cycle tardif. Pour l’oignon de CSC, le semis en pépinière peut se faire entre le 15 janvier et le 15 février (CCERV, 2014).
L’oignon peut être cultivé sur tous les types de sols pour autant qu’ils ne soient pas acides, le pH favorable est situé entre 6 et 7. La préparation du sol nécessite un labour (20 cm) suivi d’un offsettage et d’un billonnage (CCERV, 2014).
Problèmes rencontrés chez l’oignon
Les maladies de l’oignon sont nombreuses et d’importance variable. Elles peuvent être dues à des nématodes ou des champignons (Camara, 1997).
Les complications phytosanitaires dans les champs ou la culture des oignons se fait par ensemencement, du fait que certaines maladies sont transmises par les semences à savoir la pourriture de l’oignon et le mildiou. En conséquence ces maladies sont souvent propagées à partir de zones de cultures de bulbes. C’est très vraisemblablement pour cette raison que de telles maladies sont très cosmopolites. La culture des échalotes multipliées végétativement est en fait un danger permanent, du fait qu’elle propage de nombreux parasites et maladies, comme les thrips, les nématodes, les virus, la pourriture blanche, (Sclerotium cepivorum), la pourriture de l’oignon, le fusarium, le mildiou etc. Aussi les oignonets (petits bulbes utilisés comme propagules) et les graines d’oignons représentent des risques phytosanitaires élevés (sauf pour les virus) du fait que ces propagules sont expédiées sur des distances de centaines ou même de milliers de km.
Dans la zone de la vallée du fleuve le problème majeur des agriculteurs concerne les mauvaises herbes. En effet au cours du cycle de l’oignon, la maîtrise du développement des adventices constitue un enjeu essentiel pour obtenir des rendements élevés et des produits commercialisables. Face aux mauvaises herbes, les oignons se révèlent de piètres concurrents : ils se développent lentement et peuvent être affectés par des invasions successives ; leurs feuilles étroites et droites ne projettent aucune ombre sur les mauvaises herbes émergeant dans les rangs.
Pour la plupart des cultures, il est en général possible de choisir entre le désherbage mécanique ou chimique. Mais avec l’oignon, les caractéristiques propres à la culture rendent l’option mécanique difficile à mettre en œuvre dès lors que la culture est semée.
En outre, le choix des herbicides est extrêmement limité en raison de la législation (propre à chaque pays), de l’efficacité relative des produits, des effets nuisibles potentiels sur les plantes (risques de dommages non négligeables), et enfin de leur prix. Il apparaît ainsi fondamental de concevoir un programme de lutte intégrée contre les adventices.
Dispositif expérimental
Les essais en milieu réels ont été réalisés à Sangalkam. Le terrain a été totalement désherbé au départ puis délimité en 18 mini parcelles de 2.5m de longueur sur 1.5m de largeur pour chaque mini parcelle et avec un espacement de 0,5 m.
Les mélanges de matières organiques avec la fiente de volaille ont été utilisés comme amendement pour voir leurs actions sur les adventices, le rendement et la croissance en longueur des feuilles et racines de la variété d’oignon (VDG). Les tests ont été réalisés en comparaison avec la pratique paysanne qui consiste à l’apport d’engrais NPK, et en même temps avec un témoin sans apport.
Le compost a été apporté à raison de 10t/ha en une seule fois, deux semaines avant repiquage. Le témoin utilisé est l’engrais minéral NPK (10.10.20) apporté à différentes dates (20, 40,60 jours après repiquage) à raison de 20g/m2.
Les six traitements suivants ont été effectués et répétés 3 fois dans les blocs :
Compost + désherbage
Compost sans désherbage
Sol nu + désherbage
Sol nu sans désherbage
NPK + désherbage
NPK sans désherbage
Chaque traitement a été distribué aléatoirement dans chaque parcelle et totalement randomisé.
Préparation du terrain
Le sol a été d’abord débarrassé des restes de la culture précédente, de la végétation naturelle et des débris végétaux (morceaux de tiges, racines et autres restes de plantes). Il a été totalement désherbé et les mottes de terres ont été ensuite cassées. Le sol a été ensuite nivelé avec un râteau et les emplacements des différents blocs délimités à l’aide des piquets avec un espacement de 0,50 m pour permettre l’arrosage. Chaque parcelle élémentaire a été aussi délimitée par des ados qui retiennent les eaux d’arrosage.
Apport de compost et d’engrais
Les composts combinés avec la fiente de volaille ont été amendés au niveau de 6 mini parcelles
à raison de 10t/ha (1 kg/m2). L’arrosage de ces parcelles a été effectué tous les deux jours. Le repiquage a été effectué deux semaines après l’amendement pour permettre une bonne décomposition du compost dans chaque parcelle.
Transplantation
La pépinière à transplanter et les parcelles à repiquer ont été abondamment arrosées la veille du repiquage Le repiquage est fait manuellement en préservant le plus possible le système radiculaire. Nous avons creusé des trous dans chaque planche, qui doivent chacun recevoir un jeune plant d’oignon. Les semis ont été disposés en 3 lignes distantes de 20 cm et sur chaque ligne, les plants sont distants aussi de 20 cm.
Suivi des cultures
L’essai a été arrosé les matins tous les 2 jours. Les arrosages ont été arrêtés une semaine avant la récolte. L’essai a duré 60 jours et les plants d’oignon ont été récoltés avant la maturité.
Le taux de mortalité a été évalué tous les 15 jours après le repiquage. Le nombre de plants morts a été dénombré à chaque fois et ajouté au nombre précédent.
Les parcelles ont été désherbées manuellement tous les 15 jours.
Paramètres mesurés
Les paramètres mesurés variaient en fonction des objectifs expérimentaux :
Paramètres de croissance étudiés ont été la biomasse aérienne et racinaire ; la hauteur finale des feuilles
Autres paramètres : le taux de survie et la présence d’adventices tous les quinzaines
Analyses statistiques
Nous avons utilisé le tableur Excel et le logiciel XLSTAT version 2014 pour nos analyses statistiques et l’établissement des courbes.
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Table des matières
Introduction
Chapitre 1 : Synthèse bibliographique
1.1. La matière organique du sol : définition et importance
1.2. Avantages, inconvénients et rôles du compost
1.2.1. Définition du compostage
1.2.2. Les avantages et rôles du compost
1.2.3. Les effets nuisibles
1.3. Processus de compostage
1.3.1. Les différentes phases du processus de compostage
1.3.1.1. Phase mésophile
1.3.1.2. Phase thermophile
1.3.1.3. Phase de refroidissement
1.3.1.4. Phase de maturation
1.4. Les facteurs intervenant lors du processus de compostage
1.4.1. La température
1.4.2. Le pH
1.4.3. L’humidité
1.4.4. L’aération
1.4.5. Rapport C/N
1.4.6. Microorganismes
1.5. Les contraintes du compostage
1.5.1. Les modes de compostages
1.6. Généralités sur l’oignon
1.6.1. Importance économique de l’oignon au Sénégal
1.6.2. Position taxonomique
1.6.3. Cycle de développement
1.6.4. Itinéraire de culture
1.6.5. Problèmes rencontrés chez l’oignon
Chapitre 2 : Matériel et méthodes
2.1 Sites d’étude
2.2 Matériel végétal
2.3 Compostage
2.3.1 Conduite et suivi du processus de compostage
2.3.2 Prélèvements des échantillons de compost pour des analyses
2.4 Culture d’oignon au champ
2.4.1 Dispositif expérimental
2.4.2 Préparation du terrain
2.4.3 Apport de compost et d’engrais
2.4.4 Transplantation
2.4.5 Suivi des cultures
2.4.6 Paramètres mesurés
2.4.7 Analyses statistiques
Chapitre 3 : Résultats
3.1. Compostage
3.1.1. Evolution de la température des composts
3.1.2. Caractéristiques chimiques des échantillons de compost entre T0 et T 45 jours
3.1.3. Aspect de la matière compostée
3.2. Essai en milieu réel
3.2.1. Taux de mortalité des plants d’oignons
3.2.2. Développement des mauvaises herbes
3.2.3. La biomasse racinaire, aérienne et la hauteur finale des plantes d’oignon
3.2.3.1. La biomasse racinaire
3.2.3.2. La biomasse aérienne
3.2.3.3. La hauteur des feuilles
Chapitre 4 : Discussion
4.1. Compostage
4.2. Essai en milieu réel
Conclusion et perspectives
Références bibliographiques
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