Caractéristiques botaniques des Anacardiaceae
Les Anacardiaceae sont des arbres et des arbustes parfois arbustes samenteux, herbacées grimpantes, ou des lianes à canaux résineux et claires. La sève laiteuse est souvent toxique, causant par contact une dermite sévère. Elles ont des feuilles alternes, rarement opposées (Abrahamia, Belpharocarya, Bouea), non stipulées, souvent pennées, parfois simple (Cotinus, Anacardium, Mangifera) ; des fleurs actinomorphes et bisexuées, parfois unisexuées, petites et discrètes, en panicules axillaires ou terminales, en épis, en grappes, en fascicules ou solitaires ; des sépales connés à la base mais libre au dessus ; des pétales rarement absents et libres. Les pétales sont plus grands que les sépales et sont imbriqués. 5 à 10 ou plus d’étamines sont insérées à l’extérieur du disque et sont en nombre égal aux pétales ou deux fois plus grand (Perrier de la Bathie, 1946 ; Letouzey, 1972) avec un réceptacle charnu (disque) ; des staminodes sont présents dans les fleurs femelles. Avec un ovaire supère en général, comprenant 1 ou 3 à 5 carpelles unis, rarement libre avec 1 à 5 locules contenant chacun un ovule, le fruit est indéhiscent et drupacé (Heywood et al., 2007).
Distribution géographique
Les Anacardiaceae se distribuent dans les hémisphères Est et Ouest (figure 1 page 5), sa représentation est plus ou moins égale en Amérique du Sud, en Afrique et en Asie. Nombreux de ces genres sont originaires d’Amérique du Nord et d’Eurasie (Rhus, Pistacia et Cotinus). Cette famille s’est diversifiée dans plusieurs pays comme en Europe centrale, Amérique du Sud, Malaisie, Afrique du Sud, Indochine et à Madagascar. Dans les deux régions tempérées et tropicales des deux hémisphères se présente le genre le plus grand, Rhus, avec 200 espèces ; Semecarpis, avec 60 espèces, qui se distribue en Indo-Malaisienne (Heywood et al., 2007 ; Takhtajan, 2009 ; Pell et al., 2011).
Utilisations médicinales et effets biologiques
La famille des Anacardiaceae sont connues depuis longtemps pour leurs propriétés médicinales (Pell et al., 2011). Elles sont utilisées pour traiter la fièvre (Buchanania, Comocladia), l’hépatite (Haemotostaphis), les troubles gastro-intestinaux (Anacardium, Antrocaryon, Heeria, Lannea, Ozoroa, Pseudospondia, Schinus, Sorindeia), les maladies respiratoires (Astronium), les maladies cutanées et/ou des blessures (Buchanania, Lannea, Metopium, Ozoroa, Schinus, Sclerocarya, Searsia, Sorindeia, Trichoscypha), les maladies vénériennes (Buchanania, Lannea) (Morton, 1981 ; Burkill, 1985 ; Mitchell, 2004). Spondias et Rhus sont largement utilisés par les populations indigènes pour traiter les maux, les rhumes et les fractures.
Principaux métabolites secondaires
Les métabolites secondaires au sein des espèces de la famille des Anacardiaceae se rencontrent dans toutes les parties de la plante, mais sa distribution varie différemment d’une plante à l’autre et varie aussi selon leurs rôles (Aguilar – Ortigoza et Sosa, 2004). Les produits émis par les plantes, en très faible quantité, ont une grande variété structurale. Ils marquent originellement un genre, une famille ou une espèce de plante et permettent parfois d’établir une taxonomie chimique. Plusieurs études ont porté sur l’activité biologique des composés phénoliques (Corthout et al., 1994), des esters (Corthout et al., 1992 ; Galvez et al., 1992), et des tanins (Corthout et al., 1991 ; Galvez et al., 1991 ; Viana et al., 1997). D’autres ont porté sur les composés toxiques tels que ceux causant une dermite suite à un contact (Mitchell, 1990 ; Rivero-Cruz et al., 1997 ; Drewes et al., 1998), et ceux responsables des allergies à partir de noix (Jansen et al., 1992 ; Fernandez et al., 1995). Certains composés isolés d’Anacardiaceae se sont révélés avoir une fonction défensive. Ils agissent notamment comme antimicrobiens (Saxena et al., 1994) et antifongiques et/ou insecticides (Chen et Wiemer, 1984 ; Cojocaru et al., 1986).
Abrahamia deflexa
Caractéristiques botaniques
Abrahamia deflexa est un petit arbre ne dépassant pas 12 m de haut, à exsudation blanche. Elle est caractérisée par :
– des feuilles simples, alternes et sans stipules ; avec de limbe glabre et membraneux, de couleur vert noirâtre au-dessus et brun rougeâtre en dessous, de forme oblong ou ovale (2,8-8,6 x 1-2,5 cm), peu atténuées vers la base très obtuse, obtuses ou émarginées au sommet ; aux nervures secondaires immergées et peu visibles sur les deux faces ; avec pétiole grêle de 8-18 mm ;
– des inflorescences en panicules terminales plus ou moins longuement pédonculées et parsemées de quelques rares poils ferrugineux ;
– des fleurs courtement pédicellées et petites avec 5 sépales parsemées de quelques poils à l’extérieur et 5 pétales. La fleur mâle est à 5 étamines extradisquales ; avec des anthères dorsifixes et introrses, à déhiscence longitudinale, et à un disque entourant un ovaire rudimentaire. La fleur femelle est également pentamères avec 5 staminodes et ovaire supère, style court et trifide, uniloculaire, contenant une ovule. Le fruit a une forme ovale ou oblongue (2 x 1-1,5 cm), glabre, avec de nombreux canaux résinifères, contenant une graine ovale aiguë.
Position systématique
Selon la classification de Cronquist (1988), la famille des Anacardiaceae appartient à:
Règne: PLANTAE
Sous règne : TRACHEOBIONTA
Division : MAGNOLIOPHYTA
Classe : MAGNOLIOPSIDA
Sous classe : ROSIDAE
Ordre : SAPINDALES
Famille : ANACARDIACEAE
Genre : Abrahamia
Espèce : deflexa
Synonyme : Protorhus
Nom vernaculaire : Hazombarorana, hazombaroa, sohy.
Deux espèces de ce genre sont présentes en Afrique du Sud et 20 espèces à Madagascar (Watson et al., 1992).
Distribution géographique
Abrahamia deflexa est une espèce des formations forestières sèches du Nord et de l’Ouest de Madagascar, rencontrée depuis Antsiranana jusqu’à Toliary (Rabesa et al., 1993). Cette plante a été récoltée au mois de Juin 2008 dans la région de DIANA.
INFECTIONS FONGIQUES HUMAINES
CANDIDOSES
Les candidoses sont les infections opportunistes les plus fréquentes. Elles sont dues aux champignons du genre Candida dont le pouvoir pathogène ne s’exprime qu’en présence d’un environnement hostile ou de facteurs favorisants locaux ou généraux. En réponse à ces facteurs, Candida passe par le phénomène du dimorphisme qui correspond à la transition de la forme ovoïde en forme hyphale (Sudbery et al., 2004 ; Brown, 2002) et devient pathogène. Les candidoses peuvent être classées en deux groupes au niveau clinique selon la forme d’apparition de la maladie : les candidoses superficielles et les candidoses profondes.
Candidoses superficielles
L’adhérence aux cellules épithéliales, la multiplication des levures et leur capacité de filamentation sont à l’origine de lésions cutanéo-muqueuses inflammatoires. Les candidoses des muqueuses comprennent les oropharyngées, les candidoses buccales et digestives puis les candidoses génitales. Elles apparaissent notamment en cas de diminution aiguë ou chronique du système immunitaire .
Parmi les candidoses cutanées et unguéales figurent les intertrigos favorisés par l’obésité, le diabète et le manque d’hygiène puis l’onyxis et périonyxis qui atteignent préférentiellement les ongles des doigts et des orteils. La candidose cutanéo-muqueuse chronique est une affection rare qui touche le plus souvent les jeunes enfants avec une atteinte à C. albicans préexistante ou récidivante de la peau, des ongles et des muqueuses.
Candidoses profondes
Les candidoses profondes sont de deux types : les candidoses systémiques et les candidoses hépatospléniques ou candidoses disséminées chroniques. Les candidoses systémiques apparaissent sous forme de manifestations cutanées considérées comme des métastases et/ou oculaires comme de nodules rétiniens blanchâtres ou jaunâtres et duveteux. Les candidoses hépatospléniques sont une forme particulière de candidose systémique évoluant sur le mode chronique. Elle s’observe chez des patients ayant une leucémie aiguë dont la maladie est en rémission après une chimiothérapie. (Source : campus.cerimes.fr/parasitologie/enseignement/candidoses/site/html/5_3.html) .
GENRE Candida
Le genre Candida compte un peu moins de 200 espèces et regroupe des levures non pigmentées, non capsulées, à bourgeonnement multilatérale, produisant des filaments sauf pour C. glabrata. La plupart des espèces du genre Candida sont responsable de mycoses superficielles. Ces levures se multiplient à des températures comprises entre 20°C et 40°C et se développent à un pH compris entre 3 et 8 (Calderone, 2002 ; Pfaller et Diekema, 2007).
Candida albicans
Candida albicans est une levure monocellulaire habitant naturellement dans notre tube digestif, entourée de millions d’autres microorganismes. Tous ces microorganismes nous aident à digérer notre nourriture. Sans eux nous ne pourrions pas vivre. Cependant quand les conditions lui deviennent favorables, C. albicans peut prendre une forme fongique et développer de longs filaments qui s’incrustent dans la paroi intestinale. Sous cette forme, C. albicans devient nuisible à la santé. La forme fongique enfonce ses hyphes dans les parois des intestins jusqu’à atteindre le réseau sanguin d’où elle extrait le sucre qui devrait alimenter les cellules. Ces intrusions dans les parois des organes digestifs ouvrent en outre des microfissures qui laissent passer des particules alimentaires partiellement digérées, pouvant provoquer des réactions allergiques à des aliments de plus en plus nombreux et variés. A un stade extrême, certaines personnes deviennent allergiques à tout. C. albicans diffuse dans le sang des dizaines de toxines différentes qui affaiblissent le système immunitaire. Elle peut être retrouvée sous deux formes : forme commensale et forme de mycélium ou filamenteuse ou bien hyphale. Alors que la forme commensale reste noninvasive, la forme hyphale est pathogène et est capable de pénétrer les muqueuses en provoquant des maladies. Ce dimorphisme peut être induit par un grand nombre de stimuli dont le pH, la température et la composition du milieu (Sudbery et al., 2004). Candida albicans peut être responsable de deux (2) types de mycoses :
– les mycoses superficielles (ayant pour cible la peau et les muqueuses) ;
– les mycoses profondes (provoquant une infection entérique parfois asymptomatique).
TRAITEMENT DES INFECTIONS FONGIQUES
Les antifongiques sont des médicaments conçus pour traiter les maladies causées par certains champignons ou au moins pour réduire leur prolifération. Ils peuvent être fongicides ou fongistatiques. Ceux utilisés actuellement pour le traitement des mycoses agissent principalement par une altération de la membrane cellulaire, par une inhibition de la synthèse d’ADN et de l’ergostérol et finalement par une inhibition de la synthèse des glycanes de la paroi cellulaire. Les composés antifongiques utilisés actuellement peuvent être divisés en trois groupes : les antifongiques synthétiques, semi-synthétiques et d’origine naturelle.
Antifongiques synthétiques
Les molécules antifongiques synthétiques regroupent les allylamines [inhibiteurs de la squalène époxydase (Odds et al., 2003)] , les azolés [inhibiteurs puissants de l’enzyme C14-αdéméthylase du cytochrome P450 (White et al., 1998), responsable de la conversion du lanostérol en ergostérol] et les pyrimidines.
Molécules antifongiques semi-synthétiques
La classe des molécules antifongiques semi-synthétiques date des années 1970 avec la découverte de l’échinocandine B, isolée d’une culture d’Aspergillus sp. Les échinocandines sont des lipopeptides inhibiteurs de la synthèse de la paroi fongique.
Molécules antifongiques d’origine naturelle
Macrolides polyènes
Les polyènes sont fongicides et possèdent le plus large spectre d’activité antifongique par rapport aux autres agents disponibles (Georgopapadakou et Walsh, 1996).
Benzofuranes
La classe des benzofuranes est composée d’une seule molécule, la griséofulvine, isolée en 1939 de Penicillium griseofulvum. Son mécanisme d’action exact est encore mal connu.
Nikkomycines
Les nikkomycines sont des inhibiteurs compétitifs des enzymes de synthèse de la chitine fongique et isolées à partir de Streptomyces tenda (Vecht-Lifshitz et al., 1992).
Sordarine
La sordarine fut isolée d’une souche de Streptomyces sp. (Hauser et Sigg, 1971). Elle inhibe une cible mise en jeu dans la production de protéines fongiques, appelée facteur 2 de translation et ou d’élongation (Domínguez et Martín, 1998). Les métabolites secondaires dotés d’une activité antifongique sont de quatre classes dont les terpènes et terpènoides, les saponines, les composés phénoliques et les alcaloïdes.
Terpènes et terpènoides
Un grand nombre de terpènes isolés à partir des végétaux se sont révélés actifs contre de nombreux champignons humanopathogènes. Leurs cibles principales sont supposées être les membranes cellulaires du fait du pouvoir hautement lipophile de la plupart de ces composés et que leur toxicité soit causée par une altération de la pression osmotique (Cox et al., 2000 ; Inoue et al., 2004).
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Table des matières
Introduction générale
1ère Partie : SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
I-PRESENTATION D’Abrahamia deflexa
I-1-FAMILLE DES ANACARDIACEAE
I-1-1-Caractéristiques botaniques des Anacardiaceae
I-1-2-Distribution géographique
I-1-3-Utilisations médicinales et effets biologiques
I-1-4-Principaux métabolites secondaires
I-2-Abrahamia deflexa
I-2-1-Caractérisations botaniques
I-2-2-Position systématique
I-2-3-Distribution géographique
II-INFECTIONS FONGIQUES HUMAINES
II-1-CANDIDOSES
II-2-GENRE Candida
II-3-Candida albicans
II-4-TRAITEMENTS DES INFECTIONS FONGIQUES
II-4-1- Molécules antifongiques synthétique
II-4-2- Molécules antifongiques semi-synthétiques
II-4-3- Molécules antifongiques d’origine naturelle
III-PALUDISME
III-1-EPIDEMIOLOGIE
III-2-REPARTITION GEOGRAPHIQUE
III-3-PARASITES DU GENRE Plasmodium
III-3-1-Classification
III-3-2-Cycle de reproduction de Plasmodium
III-4-VECTEUR
III-5-MANIFESTATIONS CLINIQUES DES ACCES PALUSTRES A P.
falciparum
IV-LUTTE CONTRE LE PALUDISME
V-TRAITEMENT DU PALUDISME
2ème Partie : MATERIELS ET METHODES
I-MATERIEL VEGETAL
I-1-SELECTION DE LA PLANTE
I-2-COLLECTE DE LA PLANTE
I-3-PREPARATION DE L’ECHANTILLON DE LA PLANTE
II-MATERIELS ET METHODES DE LA PARTIE CHIMIQUE
II-1-MATERIELS DE LABORATOIRE
II-2-METHODES
II-2-1-Screening phytochimique
II-2-2-Extraction
II-2-3-Méthode chromatographique analytique
II-2-4-Méthode chromatographique préparative
II-2-4-1-Chromatographie sur couche mince préparative
II-2-4-2-Chromatographie d’adsorption sur colonne ouverte
II-2-5-Précipitation des proanthocyanidols
Conclusion générale
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