SITUATION ADMINISTRATIVE DE LA HVFS
La vallée du fleuve Sénégal s’étend de Bake1 à Richard-Toll, formant un arc large de 10 km et de près de 400 km de long suivant les endroits. Elle constitue une terre d’inondation du fleuve qui imprime à cette zone écologique, une personnalité particulière liée à ses caractéristiques hydro géographiques. La Vallée, globalement, comprend (i) en rive droite : les régions ou wilaya du Trarza, notamment : les départements ou Mouqhataa de Keur Macène, Rosso et R‘Kiz), du Brakna, du Gorgol et de Guidimakha et, (ii) en rive gauche : la région de St Louis (départements de Dagana, Podor et Matam), le département de Bakel et une frange du département de Goudiry, dans la région de Tambacounda.(GRDR, IFAN- AFD, 2014) .
Du point de vue géographique, on distingue trois grandes zones hydro écologiques : la Haute Vallée au sud – est, la Moyenne Vallée qui se développe jusqu‘à Podor et la Basse vallée incluant le Delta et s‘étendant à l‘embouchure du fleuve. La Haute Vallée du Fleuve Sénégal est située en amont de Bakel et se déploie le long dudit Fleuve, jusqu‘à la frontière malienne et la rive gauche de la Falémé et couvre la plus grande partie de la Région de Matam SAED (1998) .
CARACTERISTIQUES BIOPHYSIQUES DE LA HVFS
Les caractéristiques de la Haute Vallées du Fleuve Sénégal (HVFS) sont appréciées à partir de la Position géographique occupée par les sites d‘étude, des conditions climatiques qui y prévalent ainsi que de ses ressources hydrauliques, pédologiques et édaphiques.
Position géographique des sites d’étude
La première phase de l‘étude a été abritée par les départements de Ranérou – Ferlo, Kanel et le nord du département de Matam, appartenant à la région du même nom. Matam est une région agro-sylvo- pastorale constituée d‘une partie du Ferlo, du Dieri et du Walo qui se prolonge au sud par la zone du Boundou (Est de la Région de Tambacounda). Les sites qui ont servi pour la présente étude dans cette zone, se trouvent dans l‘unité pastorale de Malandou qui est à cheval sur les zones couvrant les deux aires agro écologiques que sont : (i) le « Ferlo», situé au sud et ayant une vocation pastorale prépondérante ; (ii) le «Diéri», au Nord du « Sénégal », est marqué par ses activités commerciales et d‘intermédiation ; La partie nord étudiée, se trouve à l‘intérieur de la zone dite « sylvopastorale » sénégalaise, qui est située dans le domaine sahélien et couvre environ 70 000 km2 , soit un peu plus du tiers du territoire Sénégalais. L‘espace parcouru et habité par les pasteurs, s‘étend cependant bien au-delà du Ferlo, couvrant presque toute la partie du Sénégal située au nord de la Gambie. Les pasteurs parlent du Ferlo proprement dit (petite région qui se situe vers le sud-est de la zone sylvopastorale) mais aussi du Jolof, du Saloum et du Niani, du Cayor et du Bawol, du Waalo et du Fuuta, espaces traditionnels où ils retrouvent des conditions propres à maintenir la productivité du cheptel.
L‘U.P. Malandou, qui centralise la partie nord de la zone d‘études, est localisée dans la région administrative de Matam entre les latitudes 15° et 16° 30 Nord et les longitudes 13° 30 et 16° Ouest. La 2ème phase de l‘étude s‘est étendue dans la zone comprise entre 15° et 17° de latitude Nord. La vallée est entièrement située dans la zone de climat soudano-sahélien qui se caractérise par une courte saison de pluie. Cette partie de la Vallée du Fleuve Sénégal, couvre les départements de Bakel et Goudiry (région de Tambacounda) ainsi que le sud de la région de Matam. Dans le cadre de cette étude, 11 sites ont été identifiés qui sont des points de passage des bergers locaux et étrangers en transhumance. En effet, ce couloir est le lieu de passage des éleveurs sénégalais mais aussi maliens et mauritaniens. Des gîtes d‘étapes caractérisent ces passages avec des aires de stationnement temporaire pour pasteurs et bétails et où des enclos de fortune sont aménagés. Ces gîtes sont le plus souvent à proximité de villages ou de points d‘eau permettant aux troupeaux de s‘abreuver et à l‘éleveur de camper pendant un temps plus ou moins long, avant de poursuivre leur chemin vers les bords de la Falémé. Les parcours pastoraux qui font l‘objet de notre étude appartiennent à la région naturelle traditionnelle du « Boundou » qui occupe le Nord Est de la région de Tambacounda et la partie Sud.
Données climatiques
Le Sénégal est à cheval entre les isohyètes 200 et 1200mm avec une pluviométrie irrégulièrement répartie dans l‘espace et dans le temps. En effet, le changement climatique a induit une irrégularité interannuelle des précipitations, mais aussi une diminution des volumes précipités qui s’est traduite par un glissement remarquable des isohyètes vers le sud (Fall et al, 2001) dans un processus « quasi inexorable de désertification et de pauvreté économique » liée à la baisse de performance des systèmes de production. Le climat y est de type sahélien et comprend trois principales saisons : l‘hivernage ou saison des pluies (juillet à octobre), la saison sèche froide (novembre à mars) et la saison sèche chaude (avril à juillet) ou (période de soudure » difficile pour les troupeaux en raison de la raréfaction de la nourriture. La pluviométrie est caractérisée par des pluies faibles, irrégulières, réparties sur 3 mois entre Juillet et Septembre. Dans l‘ensemble, le nombre de jours de pluies diminuent du sud au nord. Aussi, des variations climatiques sont constatées mais elles sont une caractéristique inhérente au périmètre sahélien et ne représentent pas une situation exceptionnelle. La saison sèche est marquée par l‘harmattan, vent chaud, sec, chargé de poussière qui résulte de la continentalisation des vents alizés provenant de l‘Anticyclone des Açores. Son impact sur l‘évaporation est notable. C‘est ce vent qui justifie le port de turban par les populations de la zone pour se protéger de la chaleur.
La pluviométrie
La pluviométrie de la Vallée et du Delta est caractérisée par des pluies faibles, irrégulières (intra et interannuelles) et réparties sur une courte période entre mi-juillet et mi – octobre Les moyennes annuelles varient de 200-300 mm dans le delta et la basse vallée, 300 à 400 mm dans la moyenne vallée, 500 à 600 dans la haute vallée. La zone d‘études est ainsi caractérisée par une moyenne pluviométrique relativement limitée à (400mm) et des températures assez élevées .
Il est à noter qu‘entre 1970 et 2000, les pays de la zone sahélienne ont été confrontés à un déficit pluviométrique élevé qui, associé à une forte pression anthropique, qui façonnent le faciès de la végétation de la zone. Wagué (2008) Dans la partie « Boundou », de la Haute Vallée (Sud Matam et Est Tamba), le mois d’Août reçoit plus de 60 % de la totalité des précipitations annuelles.
|
Table des matières
INTRODUCTION
CHAPITRE Ier : SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
1.1. LE FOURRAGE
1.1.1. Les parcours naturels herbacés
1.1.2. Les ligneux fourragers
1.1.3. Facteurs d’influence de l’évolution des parcours
1.2. LES SYSTEMES DE PRODUCTION EN ZONE SAHELO – SOUDANIENNE
1.2.1. L’agriculture
1.2.2. L’élevage
1.3. LES UNITES PASTORALES (U.P.)
1.3.1. Définition – Genèse
1.3.3. Le plan de gestion de l’UP
1.3.4. Les règles de gestion
1.3.5. Les outils de pilotage des UP
1.3.6. Les limites des unités pastorales
1.4. LA CAPACITE DE CHARGE DES PARCOURS NATURELS
1.4.1. Les Unités de bétail
1.4.2. La charge d’un pâturage
1.4.2.5. Bases de calcul de la capacité de charge (cc)
CHAPITRE II: PRESENTATION DE LA ZONE D’ETUDE
2.1. SITUATION ADMINISTRATIVE DE LA HVFS
2.2. CARACTERISTIQUES BIOPHYSIQUES DE LA HVFS
2.2.1. Position géographique des sites d’étude
2.2.2. Données climatiques
2.3. DECOUPAGE ZONAL DE LA HVFS
2.4. LA POPULATION ET SES ACTIVITES SOCIO-ECONOMIQUES
2.4.1. La tenure foncière (des terres)
2.4.2. Les Ressources animales
CHAPITRE III. CARACTERISATION DES RESSOURCES FOURRAGERES
3.1. MATERIEL ET METHODES D’ETUDE
3.1.1. Matériel utilisé
3.1.2. Méthodes d’étude
3.2. RESULTATS
3.2.1. Caractérisation des herbacés
3.2.1.1. Dans la partie Nord de la HVFS
3.2.1.2. En zone Sud de la HVFS (Zone Boundou)
3.2.2. Caractérisation des ligneux fourragers
3.2.2.1. Composition floristique
3.2.2.2. Densité des ligneux dans la HVFS
3.3. DISCUSSION
3.3.1. Composition floristique des herbacées
3.3.2. Composition floristique des ligneux fourragers
3.3.3. Densité des ligneux fourragers
CHAPITRE IV: EVALUATION DES RESSOURCES FOURRAGERES
CONCLUSION