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Cadre d’étude
L’étude a été effectuée au Centre Hospitalier Universitaire Professeur Zafisaona Gabriel Androva Mahajanga, au sein du service d’Ophtalmologie. C’est le seul service de spécialité médico-chirurgicale traitant les pathologies du globe oculaire et ses annexes de la région Boeny. Le personnel est constitué par deux médecins spécialistes en Ophtalmologie, un médecin assistant diplômé en chirurgie oculaire essentielle, un médecin en formation en Ophtalmologie, une infirmière major du service, deux infirmiers spécialisés en Ophtalmologie, une réfractionniste, trois infirmières généralistes, deux infirmiers de bloc opératoire et deux agents d’appui. Le service comprend
Une salle d’hospitalisation commune avec 15 lits au total
Trois salles d’hospitalisation individuelles avec un lit chacune
Une salle de soins
Des locaux pour les consultations externes et pour les explorations fonctionnelles
Un bloc opératoire
Type d’étude
L’étude effectuée est une étude analytique transversale.
Durée de l’étude
La durée de l’étude s’étale sur une période de 7 mois.
Période étudiée
L’étude a été effectuée pendant une période allant du 1er Février 2017 au 31 Août 2017.
Population d’étude
Nous avons inclus dans notre étude tous les patients venus en consultation dont le diagnostic retenu était la cataracte avec une indication chirurgicale, âgés de plus de 20 ans. Nous avons exclus de notre étude les patients sur lesquels on n’a pas pu obtenir les mesures biométriques : trouble des milieux transparents, patients non coopérants.
Mode de collecte de données
Le recueil des données a été fait chez des patients ayant eu un examen ophtalmologique comprenant un interrogatoire, une mesure de l’acuité visuelle et un examen à la lampe à fente avant de poser le diagnostic de cataracte. Puis des personnels qualifiés et entrainés (1 ophtalmologiste, 1 interne qualifiant 4eme année en Ophtalmologie et 2 infirmiers spécialisés en Ophtalmologie) ont procédé à l’examen de la biométrie. La mesure de la kératométrie a été faite par une autokératoréfractomètre RMK 200 (Annexe I), en choisissant les résultats en dioptrie. La mesure de la longueur axiale, la profondeur de la chambre antérieure, l’épaisseur du cristallin ont été effectuée à l’aide d’une échographie en mode A, l’ultrasonic A-SCAN DGH 3000 (Annexe 2). Il s’agit ici de la méthode de mesure par contact nécessitant une mesure de la kératométrie et les autres paramètres sur deux appareils différents.
Mode d’analyse des données :
Nous avons utilisé Microsoft Excel 2010 et Epiinfo 3.5.4 pour l’analyse des données des résultats de notre étude. Le test statistique utilisé est le test d’Annova pour les différences de moyenne complété par le test de Barlett pour les inégalités de variance en cas de distribution anormale et du test de Kruskal-Wallis pour les 2 groupes. La différence est significative pour un p<0,005.
Limites de l’étude
Notre étude trouve certaines limites. Bien que nous ayons effectué un échantillonnage exhaustif, l’extrapolation des résultats pour la population malgache nécessite une étude multicentrique afin d’obtenir des mesures des patients habitant d’autres régions de Madagascar. Les résultats postopératoires ne sont pas également disponibles ne permettant pas d’identifier les erreurs au cours des mesures effectuées. Notons, que l’interface oeil sonde génère parfois des erreurs dans la prise automatique des mesures même si l’opérateur est qualifié.
Considération éthique
La confidentialité des données et des résultats ont été respectées. Le déroulement de l’examen a été expliqué au préalable aux patients avant la réalisation des examens.
Concernant la méthodologie.
La présente étude a été menée sur 270 yeux de 149 patients âgés de plus de 20 ans venus pour une cataracte uni ou bilatérale sur une période de 7 mois. Une étude sur la population âgée de 43 à 84 ans de Beaver Dam a été effectuée de 1988 à 1990 avec un suivi des patients tous les 5 ans jusqu’en Mai 2005 [1]. Il s’agit d’une étude sur une population de race blanche à 99%. L’étude de la biométrie de la population de race noire est rare. Fanny A et ses collaborateurs ont mené une étude sur la biométrie du sujet africain de race noire en Cote d’Ivoire [4]. Cette étude a été menée sur 325 yeux de 217 patients âgés de plus de 40 ans atteints de cataracte. En Chine, une étude de la biométrie oculaire a été faite chez des personnes âgées de plus de 50 ans de 2013 à 2014 incluant 1117 patients dans 3 cliniques de Yuexiu, Tianhe et Guangzhou [12]. Toujours en Chine, une étude de la biométrie a été effectuée sur 270 yeux de 148 sujets sains [13]. A Beijing, une étude a été faite dans 3 communautés urbaines et 5 communautés rurales incluant 3468 patients de plus de 50 ans en 2011 [14]. En Allemagne, l’étude de la biométrie a été effectuée sur une population âgée de 29 à 69 ans [15]. En Corée, l’étude s’est portée sur 800 yeux d’une population atteinte de cataracte âgée de 20 à 94 ans sur une période de 14 mois en 2013 [2]. A Madagascar, une étude a été menée à Antananarivo sur 180 yeux de 90 individus sains âgés de 20 à 60 ans [16]. Les études sur la biométrie peuvent se faire sur oeil sain ou bien pathologique. Comme l’un des objectifs de la biométrie est surtout de déterminer la valeur de l’implant intraoculaire au cours de la chirurgie de la cataracte, notre étude s’est portée sur les yeux atteints de cataracte.
Concernant le recueil de données, nous avons utilisé une échographie en mode A, le DGH 3000 ULTRASONIC A-SCAN et l’autorefractokératomètre. La mesure de la biométrie à l’échographie en mode A a été pendant plusieurs années le gold standard pour explorer la biométrie [7]. En effet, les études n’ont pas montré de différences significatives entre l’utilisation de l’ultrason et les nouvelles techniques de mesure par interférométrie incluant l’IOL master sur certaines mesures comme la longueur axiale [11]. Actuellement, les techniques non contact permettent d’optimiser la mesure des paramètres oculaires à cause de leur manipulation qui est facile et la reproductibilité de l’examen [10,17]. Bien qu’il existe une perpétuelle évolution de la mesure de la biométrie, l’ultrascan a toujours sa place dans les pays en voie de développement et permet de toujours optimiser la suite de la prise en charge des patients.
Concernant les résultats.
Distribution selon le genre
Notre étude a montré une légère prédominance féminine avec un sex ratio de 0,84. Un sex ratio de 0,91 a été observé en Cote d’Ivoire[4] et 0,98 en Allemagne [15]. Ces chiffres montrent que la prise en charge de la cataracte est à pourcentage presque égale pour les hommes et les femmes.
Distribution selon l’âge
L’âge moyen de notre étude est de 65ans (figure 1). En Allemagne, l’âge moyen est de 42 et 43 ans [15]. En Corée, il est de 67,4 ans [2]. En cote d’Ivoire, l’âge moyen est de 66,40 ans pour les femmes et 62 ans pour le genre masculin [4]. Nos résultats rejoignent ceux des pays d’Afrique et d’Asie. Dans les pays développés, la prise en charge de la cataracte se fait plus tôt. Les moyens thérapeutiques en leur possession permettent une prise en charge précoce.
Répartition selon la profession
Dans 73,7 % des cas, les patients sont encore en activité. Les 26,3% restant sont à la retraite ou sans profession. Les patients en activité étaient dans 58,9% des cultivateurs (figure 2). La population Malgache est constitué majoritairement par des cultivateurs et sont pendant longtemps en activité après l’âge de la retraite.
Répartition selon le type de cataracte
La cataracte était nucléaire dans 41,1% des cas, et on a retrouvé 24,1% de cas de cataracte blanche (figure 3). La cataracte blanche est une forme évolutive de la cataracte témoignant le retard de prise en charge de cette pathologie dans notre pays.
Répartition selon la kératométrie
La kératométrie moyenne est de 42.19 +/- 1,72 dioptries (figure 4). En chine , la kératométrie moyenne est de 44,20D à Yuexiu, Tianhe et Guangzhou [12]. Dans une étude au « Far Eastern Memorail Hospital » en Taiwan, elle est de 43,48mm+/-1,66D [18]. Pour la population rurale chinoise, elle est de 44,24+/-1,60 D[19]. Pour la population coréenne, elle est de 44,16D+/-1,40 selon les travaux de Kim et ses collaborateurs [2]. En Allemagne, le rayon de courbure de la cornée est de 7,82 mm en moyenne, correspondant à 48,15D [15]. Au Burkina Faso, la kératométrie moyenne est de 43,21 D +/-2,03 [20]. L’étude de Raobela à Antananarivo a montré une kératométrie moyenne de 42,93+/-1,99D sur une population saine [16].
La kératométrie retrouvée dans la présente étude et celle de Raobela sont toutes les deux inférieures aux valeurs retrouvées chez les Asiatiques et les Européens de l’ordre de plus de 2 dioptries. Elle est légèrement inférieure par rapport à la kératométrie mesurée au Burkina Faso. Notre résultat est plus proche de celui des Africains.
Répartition selon la longueur axiale
Dans notre étude, la longueur axiale moyenne est de 23,46 mm +/- 1,38 (figure 5). Raobela a retrouvé une longueur axiale de 23,58mm+/-0,64 à Antananarivo [16] Au Nigéria, Dupe S et ses collaborateurs ont retrouvé une longueur axiale moyenne de 23,66 mm +/- 1,36 avec la technique d’immersion et de 23,46mm +/- 1,46 par applanation[5]. Une corrélation linéaire a été retrouvé pour ses résultats (p=0,000). Au Burkina Faso, par biométrie contact, la longueur axiale moyenne était de 22,88mm+/-0,90 [20]. En Corée, Sang Woo Moon et ses collaborateurs retrouvent une longueur axiale de 23,53 +/- 1,17 mm à l’ultrason et 23,56 mm avec l’IOL Master[11]. Les travaux de Kim et ses collaborateurs, toujours une étude sur la population coréenne montre une moyenne de 23,59mm +/- 0,89[2]. En Inde, George R et ses collaborateurs retrouvent une longueur axiale moyenne de 22,76mm chez les sujets normaux, 22,07 mm chez les sujets ayant un angle iridocornéen dit « occludable », et 21,92 mm chez les sujets à angle fermé (p<0,001) [21] En Chine, une étude par Fu T et ses collaborateurs rapporte une longueur axiale de 22,80 mm +/- 1,12 sur une population rurale chinoise [22]. Elle est de 24,75 +/-2,71mm au « Far Eastern Memorial Hospital » en Taiwan dans l’étude de Wang et ses collaborateurs [18]. En effet, l’étude en Singapour par Tan et ses collaborateurs a montré que les chinois ont une longueur axiale plus longue par rapport aux Malais et Indiens qui vivent en Singapour (23,7 mm contre 23,4mm, p=0,018) [23]. En Angleterre, la longueur moyenne est de 23,99mm+/- 1,70 dans les travaux de Collier Wakefield [24].
A Miami, cette longueur est de 24,76 mm +/- 1,04 [25]. A Mexico, elle est de 23,33 +/- 0,97 en utilisant le Palmscan et de 23,21 mm +/- 0,97 avec une différence non significative [8]. En post mortem, la longueur axiale rapportée est de 24,44 mm en moyenne [26]. La longueur axiale que nous avons retrouvée est proche des valeurs retrouvées chez les africains et des coréens en général.
Répartition selon la profondeur de la chambre antérieure
Dans notre étude, la profondeur de la chambre antérieure moyenne est de 3,16mm +/- 0,09 (figure 6). Elle est de 3,56 mm +/- 0,052 en moyenne dans une étude menée à Antananarivo [16]. En Corée, la profondeur de la chambre antérieure est de 3,17 mm +/- 0,34 avec l’IOL Master et de 3, 14 mm +/-0,39 avec l’ultrason [11].Une étude chez les esquimaux dans les villages de Yukon-Kuskokwi Delta et Alaska a montré une profondeur de la chambre antérieure de 2,96 mm [3]. Elle est de 3,01mm+/-0,47 dans les études de Kim et ses collaborateurs dans le même pays [2]. En Chine, la profondeur moyenne de la chambre antérieure est de 3,24mm +/-0,35 [27]. Fu T et ses collaborateurs ont retrouvé 2,96+/-0,36 mm [22]. En Inde, la profondeur de la chambre antérieure normale chez des sujets sains est de 3,00 mm. Elle est moins profonde, 2,63 mm si angle iridocornéen fermé (p<0,001) [21]. Une étude cas témoins par Adnan et ses collaborateurs a montré une profondeur de la chambre antérieure à 2,74 +/-0,09 chez les diabétiques et de 2,89+/- 0,09 chez les témoins (p=0 ,03) [28]. Une étude à Washingtown par Li P et ses collaborateurs a montré une profondeur de la chambre antérieure de 3,25 +/- 0,28mm[29]. A l’université de Miami, ils ont retrouvé 3,15 mm +/- 0,28 [25]. En Mexique, avec 2 types de mesure par méthode contact le Palmscan et l’Eye Cubed, les profondeurs moyennes de la chambre antérieure sont respectivement de 3,25 mm +/- 0,36 et de 2,73 +/- 0,42 avec une différence significative [8]. Cette différence a été rapportée par les auteurs comme étant une erreur de manipulation et/ou du système.
En Allemagne, la profondeur moyenne rapportée est de 2,83mmm +/-0,37 mm [15]. En Angleterre, elle est de 3,08mm+/-0,52 dans l’étude de Collier Wakefield [24] Au Burkina Faso, la profondeur de la chambre antérieure moyenne est de 2,98mm+/- 0,53 chez les sujets opérés de la cataracte [20]. Une étude sur des yeux avec implant du phaque menée par Joo Youn Shin et ses collaborateurs a montré qu’il n’y a pas de différence significative entre la longueur axiale avant et après la mise en place d’un implant artisan en Korée [9]. Nos résultats rejoignent les résultats des asiatiques, légèrement inférieurs aux résultats retrouvés à Antananarivo. La différence avec les résultats d’Antananarivo pourrait s’expliquer par la présence de cataracte dans notre population d’étude. Ces résultats montrent également une chambre antérieure plus profonde que celle des burkinabés. La profondeur de la chambre antérieure étant un facteur déterminant de l’ouverture de l’angle iridocornéen.
Répartition selon l’épaisseur du cristallin
En moyenne, l’épaisseur du cristallin est de 3,61 mm +/- 1,11 (figure 7). Une étude sur 280 yeux de 140 personnes à l’hôpital des Quinze-Vingts à Paris a objectivé une épaisseur moyenne du cristallin de 4,04 mm +/- 0,56 [30]. En Inde, cette épaisseur moyenne est de 4,31mm chez les sujets sains et de 4,23mm chez les sujets à angle fermé (p=0,77) [21]. Une étude cas témoins a montré une épaisseur du cristallin à 4,31mm +/- 0,11 chez les diabétiques, et de 4,01mm +/- 0,009 chez les témoins (sujets non diabétiques) avec une différence significative (p<0,001) [28].
A Washingtown, une étude sur les nouvelles méthodes de mesure de la biométrie a montré une épaisseur moyenne du cristallin de 3,77 +/- 0,36mm [29]. A l’université de Miami, l’épaisseur cristallinienne moyenne est de 3,88 mm+/- 0, 33 selon Zhong et ses collaborateurs [25]. A Mexico, l’épaisseur du cristallin est de 4,52 mm+/- 0,55 en utilisant le Palmscan et de 4,59 mm +/- 4,59 avec l’Eye Cubed avec une différence non significative [8].
Au Nigéria, l’épaisseur du cristallin est en moyenne de 3,87 mm avec la biométrie par immersion et de 3,51mm avec la biométrie par applanation [5]. L’épaisseur cristallinienne dans notre population d’étude est plus proche de ce que les auteurs ont retrouvé à Miami et en Afrique.
Caractéristiques biométriques selon le genre
Aux Etats Unis, à Beaver Dam, la longueur axiale est plus longue chez le genre masculin que le genre féminin (23,92mm, 23,51mm ; p<0,001) et la chambre antérieure plus profonde chez l’homme que chez la femme (3,14 contre 3,09mm ; p<0,001). Le rayon de courbure cornéen également plus élevé chez l’homme que chez la femme (7,77mm contre 7,65 mm ; p<0,001) [1]. Sur une étude chez des sujets sains en Chine, les femmes ont une chambre antérieure moins profonde que l’homme (2,69 mm contre 2,86 mm ; p 0,001). Leur longueur axiale est également moins longue par rapport à celle de l’homme (23,58 mm contre 24,15 mm, p<0,001) expliquant la prédisposition féminine au glaucome par fermeture de l’angle iridocornéen [4]. Une étude sur des sujets atteints de cataracte de la population rurale chinoise a montré une longueur axiale de 23,37 mm+/-0,90 chez l’homme et de 22,93+/-0,97 chez la femme et une kératométrie de 43,67D+/-1,49 et de 44,58D+/-1,56 respectivement chez l’homme et chez la femme [19]. Une étude de Ty et ses collaborateurs en Singapour a montré que les gens âgés de 40 à 49 ans comparés aux personnes âgées de 70 à 81 ont une longueur axiale plus longue avec une différence de +0.58 mm, une chambre antérieure profonde avec une différence de 0.52 mm, mais un cristallin plus fin avec une différence de -0.70 mm[31]
En cote d’Ivoire, la kératométrie moyenne est de 43,46 D + /- 1,45 chez l’homme, et de 43,99D +/- 1,62 chez la femme avec une différence significative (p = 0, 002). La différence entre la profondeur de la chambre antérieure chez les 2 sexes a également une différence significative, 2,53mm +/- 0,48 chez la femme et 2,69mm +/- 0,54 chez l’homme (p=0,007). La longueur axiale chez l’homme est significativement longue chez l’homme par rapport à la femme (23,26mm contre 22,53mm, p=0,000). Pour la kératométrie chez l’homme est de 43,46 dioptries ± 1,45 contre 43,99 dioptries ± 1,62 chez la femme (p = 0,002). La différence n’est pas significative pour l’épaisseur moyenne du cristallin [4]. En Inde, l’étude de George R et ses collaborateurs a objectivé chez l’homme une longueur axiale plus longue (22,88 mm contre 22,38mm,p<0,00), une chambre antérieure plus profonde (3,06 mm contre 2,91 mm, p=0,003) et un cristallin plus épais (4,39mm contre 4,30 mm, p=0,03) [21]. Une étude sur la population Indienne en Singapour a montré également cette différence significative sur la longueur axiale chez l’homme et chez la femme (23,68mm contre 23,23mm,p<0,001) [32]. A Guangzhou, les hommes ont une longueur axiale plus longue que chez la femme (23,68mm contre 23,23mm), une chambre antérieure profonde (3,13 mm contre 2,93mm) et une kératométrie moins élevé (43,85 D contre 44,50 D) [12]. Le genre masculin a un cristallin plus épais d’après les études de Zhiqiang Niu en Chine [33] . Nos résultats montrent également la corrélation avec une différence significative de la variation de la kératométrie (p=0,000), de la longueur axiale (p=0,000) et de la profondeur de la chambre antérieure (p=0,001) avec le genre (tableau II).
Caractéristiques biométriques selon l’âge
Une étude chez les esquimaux dans les villages de Yukon-Kuskokwi Delta et Alaska a montré une corrélation significative de le profondeur de la chambre antérieure et de la longueur axiale avec l’âge [3]. Les sujets jeunes ont tendance à avoir une longueur axiale plus longue. Aux Etats Unis, les sujets de moins de 65 ans ont une longueur axiale de 23,86 mm. Elle est de 23,55 mm chez les sujets plus de 75 ans [1].Une étude chez des adultes en Mongolie a montré une augmentation de 0,05mm de la longueur axiale par décennie [34]. Pour la population indienne en Singapour, la longueur axiale moyenne est de 23.53, 23.49, 23.35, et 23.25 mm pour les populations de 40 à 49, 50 à 59, 60 à 69, et de 70 à 83 ans (p < 0.001) [32].
En Chine, pour les tranches d’âge de 40 à 49, 50 à 59, 60 à 69, et de 70 à 91ans, la longueur axiale moyenne était respectivement de 22,77+/-0,87, 22,76+/-1,06, 22,89+/-1,41 et 22,92+/-0,80mm. Elle est un peu stable entre 40 à 59 ans, puis on observe une légère augmentation [22]. En France, Allouch C et ses collaborateurs ont retrouvé que l’épaisseur du cristallin augmente de façon significative avec l’âge (p<0,001). Elle est de 3,64 mm +/- 0,26 mm chez les sujets jeunes moins de 30 ans, 4,03 mm +/- 0,36 pour ceux entre 30 et 60 ans et de 4,93 mm +/- 1,34 chez les sujets supérieurs à 60 ans. La profondeur de la chambre antérieure, quant à elle, diminue significativement avec l’âge (p < 0,001). Elle est respectivement de 3,73mm +/- 0,3, 3,43 mm +/- 0,40 et de 2,65mm +/- 0,37 pour les sujets moins de 30 ans, de 30 à 60 ans et plus de 60 ans [30]. Une étude coréenne a montré qu’un âge avancé est associé à une longueur axiale plus courte, une chambre antérieure moins profonde et une kératométrie moins élevée [2]. L’analyse post mortem a démontré que la longueur axiale de l’oeil augmente jusqu’à la première année de vie pour devenir constante par la suite. Cette vitesse est de 0.0019 ± 0.0037 mm par an qui est statistiquement non différent de 0. Cet analyse montre une longueur axiale moyenne de 24.16 ± 0.97 mm à partir de 2ans jusqu’à l’âge de 100 ans [26].Les sujets jeunes ont tendance à avoir un cristallin plus épais que les sujets plus âgés [33]. Les résultats de notre étude pour les modifications de la biométrie avec l’âge ne sont pas significatifs sauf pour l’épaisseur cristallinienne (p=0,012) qui a tendance à augmenter avec l’âge (tableau III).
Caractéristiques biométriques selon la profession
Une étude aux Etats Unis à Beaver Dam a montré que les gens ayant suivi plus d’éducation ont une longueur axiale plus longue (p <0,001 par an), une chambre antérieure profonde (p<0,001). Et les gens ayant effectué plus de 16 années d’études ont un rayon de courbure plus élevé [1]. A Singapour, dans le district de Tanjong Pagar, une étude a montré également que les gens ayant un niveau d’étude élevé ont une longueur axiale plus longue. Les gens travaillant pas loin de leur domicile comme les managers et les bureaucrates, et ceux avec un revenu mensuel élevé ont également une longueur axiale plus longue [35]. En Inde, une étude a montré que les gens mieux éduqués ayant un niveau universitaire auraient une longueur axiale beaucoup plus longue [32]. Effectivement dans notre étude, les étudiants et les retraités ont une longueur axiale plus longue (p=0,030 ; tableau IV).
Caractéristiques de la biométrie selon le type de cataracte
La présence d’une cataracte interfère dans l’épaisseur cristallinienne. Son épaisseur augmente de façon significative d’après les études de Zhiqiang Niu en Chine [33]. Pourtant, d’après les études de Ty et ses collaborateurs en Singapour, le cristallin serait moins épais si la cataracte est corticale (4,67mm contre 4,79, p=0,001) [36]. Les cristallins avec une opacification corticale et corticonucléaire sont moins épais que les cristallins clairs. Les cristallins clairs et ceux avec une opacité nucléaire ont des épaisseurs plus ou moins égales [37]. Dans notre étude, le cristallin était le plus épais pour la cataracte corticale mais ce résultat est non significatif (p=0,320). La profondeur de la chambre antérieure est moins profonde dans les cas de cataracte totale par rapport aux autres types de cataracte (tableau V).
Caractéristiques biométriques selon la longueur axiale et la kératométrie
Les yeux à tendance plus longs ont généralement une cornée plate et une chambre antérieure profonde d’après une étude en Chine par Hui Chen et ses collaborateurs [12]. L’étude de Zocher le démontre également[15]. Et toujours selon l’étude de Zocher, le rayon de courbure de la cornée augmente avec le diamètre antéro-postérieur de l’oeil.
Notre étude a montré de façon significative que plus la kératométrie augmente, plus la longueur axiale diminue (p=0,000 ; tableau VI). La longueur axiale augmente de façon significative avec la profondeur de la chambre antérieure (p=0,000 ; tableau VIII).
Caractéristiques biométriques selon la profondeur de la chambre antérieure et l’épaisseur du cristallin
La longueur axiale n’est pas un déterminant majeur de la profondeur de la chambre antérieure [27]. Dans notre étude, l’épaisseur cristallinienne est en corrélation avec la profondeur de la chambre antérieure (p=0,000) et la longueur axiale de l’oeil (p=0,037 ; tableau IX). Selon l’étude menée par Allouch et ses collaborateurs, son épaisseur est également corrélée avec la profondeur de la chambre antérieure (p<0,001) [30]. Par rapport au cristallin, les études ont montré qu’il n’y a pas de différence significative de la longueur axiale et de l’épaisseur du cristallin chez les patients phaques et pseudophaques. Pourtant, la différence est significative pour la profondeur de la chambre antérieure [8].
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Table des matières
METHODOLOGIE ET RESULTATS
I. MATERIELS ET METHODE
1. Objectifs de l’étude
2. Cadre d’étude
3. Type d’étude
4. Durée de l’étude
5. Période étudiée
6. Population d’étude
7. Mode d’échantillonnage
8. Taille de l’échantillon
9. Paramètres d’étude
10. Mode de collecte de données
11. Mode d’analyse des données :
12. Limites de l’étude
13. Considération éthique
II. RESULTATS
II.1.PRESENTATION DE L’ECHANTILLON
1. Distribution selon le genre
2. Distribution selon l’âge
3. Répartition selon la profession
4. Répartition selon le type de cataracte
II.2. Description des différents valeurs biométriques de l’oeil
1. Répartition selon la valeur de la kératométrie
2. Répartition selon la longueur axiale
3. Répartition selon la profondeur de la chambre antérieure
4. Répartition selon l’épaisseur du cristallin
5. Caractéristiques biométriques selon le genre
6. Caractéristiques biométriques selon l’âge
7. Caractéristiques biométriques selon la profession des patients
8. Caractéristiques de la biométrie selon le type de cataracte
9. Caractéristiques biométriques en fonction de la kératométrie
10. Caractéristiques biométriques selon la profondeur de la chambre antérieure
11. Caractéristiques biométriques en fonction de la longueur axiale
12. Caractéristiques biométriques selon l’épaisseur du cristallin
DISCUSSION
I. Concernant la méthodologie.
II. Concernant les résultats.
1. Distribution selon le genre
2. Distribution selon l’âge
3. Répartition selon la profession
4. Répartition selon le type de cataracte
5. Répartition selon la kératométrie
6. Répartition selon la longueur axiale
7. Répartition selon la profondeur de la chambre antérieure
8. Répartition selon l’épaisseur du cristallin
9. Caractéristiques biométriques selon le genre
10. Caractéristiques biométriques selon l’âge
11. Caractéristiques biométriques selon la profession
12. Caractéristiques de la biométrie selon le type de cataracte
13. Caractéristiques biométriques selon la longueur axiale et la kératométrie
14. Caractéristiques biométriques selon la profondeur de la chambre antérieure et l’épaisseur du cristallin
III. Suggestions
CONCLUSION
REFERENCES BIBLOGRAPHIQUES
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