Caractéristiques abiotiques de la région de Djelfa
Situation géographique
Les deux stations d’étude sont situées dans les hautes plaines et les hauts plateaux steppiques du sud-algérois sur un axe Nord-sud de 42 Km (Figure1). La première station de Touazi (Daïra de Charef) est située à proximité de la route N1A, 52 km à l’Ouest de la capitale de la wilaya de Djelfa. Elle fait partie de l’étendu des plaines septentrionales entre les premiers reliefs de l’Atlas saharien d’Ouled Naïl au sud (Djebel Ouejba et les monts de Charef, Guern Sidi Belabbes et Djakfet el-Baya, 1421m) et le chott de Zaghez ElGharbi (830m) au nord. La deuxième station de Benhamed, 67 km vers le sud-ouest de la capitale de la wilaya de Djelfa (Daïra de Taâdmit). Elle est située dans les plateaux au sud des Monts de Benyagoub (1603m), et les anticlinaux contigus de la falaise de Djelel El-Gharbi (1438m) et les monts de Teghersane (1590m).
Géologie et géomorphologie
Les principaux traits de la zone ont été dégagés des travaux de POUGET (1971 ;1977 et 1980) et la carte géologique de l’Algérie réalisée au 1/500.000 (BETIER et al., 1951). Ainsi, les unités suivantes peuvent-elles être distinguées :
– Les terrains relativement plats au Nord, faisant partie des Hautes Plaines (domaine préatlasique).
– Le domaine montagneux de type atlasique au centre.
– La plate forme saharienne au sud.
+ Trias
Il apparaît toujours en épointements diapyriques ou en injection dans les cassures. Le Rocher de Sel au Nord de Djelfa, le plus célèbre de ces diapyrs, n’est autre qu’une masse de sel gemme. Il apparaît aussi à Aïn El-Hdjar au Nord des monts de Charef.
+ Le Jurassique moyen et supérieur:
Deux séries lithologiques d’origines différentes affleurent dans le cœur des principales rides anticlinales ou des monoclinaux faillés, de part et d’autre d’une ligne Djelfa-Laghouat: à l’Ouest (Djebel Lazreg et l’Atlas saharien occidental) de puissantes strates gréseuses alternent avec des strates marneuses versicolores.
+ Crétacé
Il caractérise généralement les zones à altitude supérieure à 1000 m. Il représente une stratification verticale de Crétacé inférieur et /ou Crétacé inférieur continental, Cénomanien et Turonien (sur les sommets) et Sénonien. Le Barrémien est une très épaisse série gréseuse avec de grès fins à moyens à ciment argileux ou calcaire et intercalations d’argiles plus importantes au sommet de la série. La « Barre aptienne » très résistante à l’érosion, elle se repère aisément dans le paysage entre les deux séries gréseuses plus tendres. Elle reste un élément caractéristique des paysages de l’Atlas saharien sud-algérois. L’Albien inférieur est une très épaisse série gréseuse de grès fins à ciment argileux ou calcaire, plus ou moins durs, alternant avec des strates d’argiles, localement salées et gypseuses. L’A1bien supérieur : une série carbonatée avec des calcaires variés et marnes vertes généralement salées et gypseuses. Avec cette série, s’annonce la grande transgression cénomanienne. Le Cénomanien se caractérise par des dépôts franchement marins sur l’ensemble des Hautes Plaines et de l’Atlas saharien y compris le Sahara. Les marnes et marno calcaires dominent avec des alternances décamétriques et métriques de calcaires plus durs (dolomitiques marins, les marnes sont presque toujours salés et gypseux avec des intercalations de gypse massif de plusieurs mètres d’épaisseur. Au pied de la falaise turonienne, un tel ensemble de roches tendres, bien dégagé se trouve souvent recouvert d’un manteau d’éboulis et de colluvions plus ou moins encroûtés. Le Turonien : Dans l’Atlas saharien, le Turonien constitue un élément important et très caractéristique du relief en raison de la dureté et de la constance d’une assise rocheuse de calcaire compact formant une falaise et bordant les synclinaux perchés (Les crêtes de Monts de Charef , de Ouejba, bordures sud de Djelel El-Gharbi et bordures nord des Monts de Teghersane). Les calcaires de couleur claire, souvent dolomitiques, à grain fin, peuvent présenter cependant des variations de faciès (calcaires en plaquettes) et des alternances de bancs marneux.
• Crétacé supérieur (Sénonien)
Comme le Cénomanien, il s’agit d’une série à dominance de marnes et marno calcaires avec des intercalations de banc décimétriques à métriques de calcaire dur : Au Sud de l’Atlas, ce sont essentiellement des calcaires très divers (zoogènes, oolithiques, crayeux, etc.) et de rares strates marneuses (versant Nord Djelel El Gherbi et le versant sud de Monts de Teghersane). Le Mio-pliocène (Tertiaire continental) : Le conglomérat Mio-pliocène, repose sur les argiles sableuses rouges. II s’agit de collines arrondies, très reconnaissables le long du piedmont Nord des Monts de charef ( Louibed, Arziz et Aïn El-Hjar), Taouzara (El khraîza) et le bassin versant d’El-Hod. Au sud, ce sont les flancs sud de la falaise de Djellal Gharbi (Douis et Menkeb benhamed « deuxième station d’étude ») ou des étendus plus ou moins plats situés au nord de Ouejba (Première station d’étude de Touazi et Sidi moussa Ben Harkat). Le Pliocène est présent en épointement au sud de Benyagoub.
+ Le Quaternaire
Les principaux dépôts quaternaires d’origine alluviale, colluviale ou éolienne, sont des formes récentes de dunes stables ou vives ( cordon dunaire d’El-Mesrane) ou épandages des lits d’Oueds d’El-Hajia, Enasser et Zïouch au nord et l’oued de Teghersane au centre et Oued Errahel au sud.
Aperçu édaphologique
Plusieurs études faites à grande échelle ont concerné la région d’étude et classe ses sols dans la catégorie des sols gris-brun calcaires (ÉTUDE SOVIETIQUE ET AUSTRALIENNE 1966 et 1983 ; POUGET 1977 et 1980 ; U.R.B.T., 1980 ; A.N.R.H., 1983; DJEBAILI 1984 ; HALITIM, 1988 ; MERZOUK et al., 2009). Nous pouvons distinguer les types de sol suivants :
• Les lithosols se localisent généralement sur les reliefs et les flancs de montagnes. Ils sont occupés par une végétation à base d’alfa.
• Les sols minéraux bruts d’apport éolien sont constitués essentiellement d’accumulations de sable. Leur occupation par la végétation est très lente. Seule Aristida pungens (Poacées) y fait preuve d’une capacité d’adaptation et de colonisation progressive.
• Les sols peu évolués d’apport alluvial et colluvial : Leur répartition est fonction de la géomorphologie du terrain (nature alluviale dans les dayas et zone d’épandage, colluviale sur les piémonts des bas de versants et autour des chenaux d’oueds).
• Les sols bruns calcaires subdésertiques : ce sont les sols typiques de la région. Ils se retrouvent sur les plateaux et les flancs de montagnes. La végétation y est dominée par les associations à Stipa tenacissima et Artemisia herba-alba (Astéracées).
Climatologie
Le climat est un ensemble de facteurs écologiques dont dépendent étroitement l’équilibre, le maintien et la distribution des êtres vivants (FAURIE et al., 1980). Les populations et les biocénoses sont sous la dépendance des facteurs de leur environnement dont les principaux sont la précipitation et la température (DUVIGNAUD, 1980). Les combinaisons relativement distinctes de la température et des précipitations déterminent les assemblages des espèces capables de survivre et de déterminer le type du peuplement faunistique (MACMAHON, 1981). En absence des stations météorologiques dans notre zone d’étude, nous avons pris en considération les données climatiques de la station de Djelfa située presque à la même latitude avec la première station de Touazi (34°40’ et 34°43’ en l’occurrence) et à une altitude proche de celle de la deuxième station de Benhamed (1186m et 1193m). La correction des précipitations du gradient pluviométrique est celle adoptée par DJEBAÏLI (1984) qui est de 20 mm pour 100 m d’élévation et pour la correction thermique celle de SELTZER (1946) qui propose pour « M » (moyenne des maxima) un gradient thermique de 0,7 °C pour 100 m d’élévation et pour « m » (moyenne des minima) nous avons le gradient de 0,4 °C pour 100 m d’élévation.
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Table des matières
INTRODUCTION GÉNÉRALE
CHAPITRE I : ÉTUDE DU MILIEU
1. Caractéristiques abiotique de la région de Djelfa
1.1. Situation géographique
1.2. Géologie et géomorphologie
1.3. Aperçu édaphologique
1.4. Climatologie
1.4.1. Températures
1.4.2. Pluviométrie
1.4.3. Vent
1.4.4. Autres paramètres climatiques
1.4.5. Synthèse climatique
2. Caractéristiques biotique de la région de Djelfa
2.1. La végétation de la région de Djelfa
2.1.1. La forêt claire
2.1.2. La garrigue
2.1.3. Les formations végétales basses « les steppes »
2.2. Données bibliographiques sur la faune
CHAPITRE II : SYNTHÈSE DES DONNÉES SUR L’ALFA
1. Origine et position systématique
1.1. Origine
1.2. Position systématique
2. Morphologie et phénologie de l’espèce
2.1. Appareil végétatif
2.2. Appareil reproducteur
3. Caractéristiques biologiques
4. Caractéristiques écologiques
5. Répartition géographique
6. Les différentes espèces du genre Stipa
7. Propriétés et utilisation de l’alfa
CHAPITRE III : MATÉRIEL ET MÉTHODES
1. Choix des stations d’étude
2. Présentation des stations d’étude
2.1. Localisation
2.2. Végétation
2.2.1. Composition des peuplements végétaux
2.2.2. Recouvrement global de la végétation, Densité et vigueur de l’alfa
3. Méthodologie et type d’échantillonnage
4. Techniques de récolte et de piégeage
4.1. Durée et fréquences des sorties
4.2. Méthodes de capture classique
4.2.1. Utilisation du filet fauchoir
4.2.2. Utilisation du filet à papillons
4.2.3. Capture à la main
4.2.4. Le battage
4.3. Méthodes de piégeage
4.3.1. Le nombre d’échantillons par aire-échantillon
4.3.2. Installation des pièges
4.3.3. Les pièges de Barber
4.3.4. Les pièges à eau
4.4. Tri et conservation
4.5. Identification des espèces
5. Analyse du sol
6. Traitement des données numériques
6.1. Diversité α (intra-habitat)
6.1.1. Indice de SHANNON-WEAVER ou indice d’entropie
6.1.2. Indice d’hétérogénéité de SIMPSON
6.2. Diversité β (inter-habitats)
6.3. Traitement statistique
6.3.1. Classification Ascendante Hiérarchique
6.3.2. Analyse factorielle des correspondances
6.3.3. Detrended correspondence analysis
6.3.4. Two-way Hierarchical Cluster Analysis
CONCLUSION GÉNÉRALE
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