Introduction
Le paludisme (palus=marais) ou malaria (=mauvais air) est une parasitose due à un hématozoaire du genre Plasmodium et transmise par des moustiques femelles du genre Anophèles. Il réalise une maladie fébrile, hémolysante, qui constitue un fléau mondial. Le paludisme est un problème majeur de santé publique qui frappe surtout les pays intertropicaux en majorité pauvres.Actuellement près de 100 pays ou territoires sont impaludés dans le monde dont près de la moitié en Afrique au Sud du Sahara. Plus de 2,4 milliards de personnes sont encore exposées au risque du paludisme dans le monde. 300 à 500 millions de cas de paludisme sont enregistrés chaque année à travers le monde dont 90% des cas en Afrique subsaharienne [1]. Entre 30 et 50% des admissions hospitalières, 50% des consultations externes et 13 à 50% des absences scolaires pour des raisons médicales sont dues au paludisme dans les zones d’endémie palustre[2,3]. Outre la femme enceinte, les enfants de moins de 5ans constituent la couche la plus vulnérable face au paludisme. En plus de leurs mortalités élevées les formes graves du paludisme peuvent être responsables de séquelles invalidantes chez l’enfant (troubles psychiques, retard mental, ataxie cérébelleuse, cécité corticale) [4]. Le paludisme tue chaque année entre 1,1 à 2,7 millions de personnes dans le monde, dont environ 1 million sont des enfants de moins de 5 ans résidant en Afrique subsaharienne [5]. Les conséquences économiques du paludisme touchent surtout l’Afrique subsaharienne où la maladie frappe les bras valides en période de travaux champêtres [1]. La réduction de la productivité par l’arrêt de travail occasionné par le paludisme est estimée à 1,3% de croissance économique avec une perte annuelle de 12 milliards de dollars du produit intérieur brut pour la seule Afrique [2]. Au Mali le paludisme est la première cause de mortalité chez les enfants de moins de 5 ans et de morbidité dans la population en général [6]. Il est la première cause des convulsions fébriles (49,07%) de l’enfant et du nourrisson à l’hôpital Gabriel Touré de Bamako. On estime que 51,7% des urgences pédiatriques sont dues au neuro- paludisme dans cette structure où la létalité des formes graves du paludisme dépasse les 15%.
Volet CSCom et cabinets médicaux
Notre étude a montré une prédominance du sexe féminin avec un effectif de 105 soit 57% . Ce résultat est similaire à celui trouvé par O. Cisséà l’infirmerie de Garnison de Kati en 2004. [19] Les extrêmes ont été 2 mois pour le minimum et de70ans pour le maximum. La tranche la plus touchée se situait à 14ans et plus soit 42,7% et la moyenne d’âge était 14,4ans.Ce résultat est inferieur à celui trouvé parB FCOULIBALY en 2008 à Kati56,02% [20]. Cette différence pourrait s’expliquer par la taille de notre échantillon. La fièvre a été le signe le plus observé soit chez 95.1%des patients(figure 2).Ce résultat est nettement supérieur à celui trouvé K. Traoré 70,5%en commune IV du district de Bamako en 2010[21]. Dans la présente étude seulement 54,6% des cas de paludisme étaient confirmés par les TDR soient chez 101 patients . Les autres cas ont bénéficié de la prescription d’antipaludique sur un diagnostic uniquement basé sur des suspicions cliniques. La plupart des patients consultés avaient un paludisme simple soit 81,6% . Ce résultat semble être différent de celui trouvé parA TAGARA89,5%à Kati en 2006[12]et de celui trouvé par A. KONE à Daoudabougou en commune V du district de Bamako97,1%[22]en 2009. Il n’y avait pas de lien entre la fièvre et la nature du paludisme par contre il y’avait un lien statistiquement significatif entre le vomissement et la nature du paludisme. Une grande partie de la prescription d’antipaludique était constituée par l’association artémether+luméfantrine soit 27,6% . Ce taux élevé de la prescription de l’artémether+luméfantrine pourrait s’expliquer par sa large disponibilité, son faible coût et par ses propriétés pharmaco thérapeutiques assez prononcées (antiparasitaire, antipyrétique). Les schizonticides érythrocytaires étaient les antipaludiques les plus prescrits avec un taux de 98,4%(tableau VIII). Au cours de notre étude, nous avons relevé certaines incorrections sur 22 ordonnances soit 11,9% de la prescription des antipaludiques . Ce résultat est nettement supérieur à celui trouvé parA TANGARA à Kati en 20065,8% [12]. Ces incorrections pourraient s’expliquer par le fait que la majorité des prescripteurs était des infirmiers 47,6%dans notre zone d’étude(tableau XIII). Le lien entre la qualité de la prescription et le prescripteur était statistiquement significatif. Au cours de notre étude, nous avons obtenu une disponibilité de 79,5% des antipaludiques au niveau des centres de santé (tableau XII). Ce résultat semble être différent de celui trouvé par A TANGARA.83,7 à Katien 2006.
Qualité de la prescription des antipaludiques
La notion de la qualité de prescription n’étant pas absolue, nous avons retenu comme critères :
• Les prescriptions respectant la posologie et la durée du traitement pour les prescriptions de bonne qualité.
• Les posologies anormales, les durées du traitement non respectées pour les prescriptions de mauvaise qualité.
Profil historique :
La commune de Kalaban-coro, du cercle de Kati, a été créée, à l’instar de toutes les autres communes rurales du Mali en novembre 1996. Elle compte plusieurs villages qui appartenaient à l’ancien canton du Bolé, ce qui explique d’ailleurs la forte cohésion sociale notée dans la zone. L’actuelle région de Koulikoro a fait partie de plusieurs anciens empires comme ceux du Ghana, du Mali et de Sosso. La commune de Kalaban-coro étant contiguë au district de Bamako, elle est entrain de recevoir des installations de la ville telle que des logements, ainsi que la gendarmerie.
Population :
La commune de Kalaban-coro compte 26044 ménages et peuplée de 166772 habitants dont (81952 hommes et 84770 femmes).Letaux de croissance moyen (1998-2009) est de 15. La population est constituée en majorité de bambaras, à coté desquels cohabitent des Bozos, Peulhs, Dogon, Bobos, et les Sarakollés…. La langue de communication est le Bambara
Conclusion
Au terme de notre étude, nous pouvons conclure que : Dans les centres de santé de la commune rurale de Kalaban coro un nombre important des patients était constitué de sujet de sexe féminin, la tranche d’âge la plus représentée se situait à un âge supérieur ou égal à 14ans. Les dérivés de l’artémisinine ont été les plus prescrits. Les centres de santé et les officines de pharmacie avaient une bonne disponibilité des antipaludiques essentiels. Dans la plupart des cas les antipaludiques sont bien utilisés Les infirmiers étaient les principaux acteurs de la prescription en milieu rural. L’antipaludique le plus disponible au niveau des vendeurs ambulants était la chloroquine. Les consommateurs dans la commune rurale de Kalaban coro avaient une bonne connaissance des signes cliniques et de la cause du paludisme mais moins de la moitié d’entre eux faisaient recours au centre de santé en première intention.
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Table des matières
Liste des sigles et abréviations
Liste des tableaux
Liste des figures
1. Introduction
2. cadre théorique
2.1. Revue critique de la littérature
2.2. Justificatif de l’étude
2.3. Hypothèses
3. OBJECTIFS
1-Objectif général
2-objectifs spécifiques
4. Démarche méthodologique
4.1. Cadre de l’étude
4.1.1. Aperçu sur la commune rurale de Kalaban-Coro
4.2. Type de l’étude
4.3. Période de l’étude
4.4. Population d’étude
4.5. Technique de collecte/échantillonnage
4.6. Les variables de mesure
4.7.Support des données
4.8. Gestion et analyse des données
4.9. Aspect éthique
5. RESULTATS
5.1volet CSCom et Cabinets médicaux
5.1.1. Profils sociodémographiques et épidémiologiques
5.1.2. Caractéristique des antipaludiques prescrits
5.1.3Disponibilité des antipaludiques
5.2. VOLET OFFICINE DE PHARMACIE
5.3. Volet vendeurs ambulants de médicaments
5.4. Volet consommateurs
6. Commentaires et discussion
6.1. Volet CSCom et cabinets médicaux
6.2. Volet officine de pharmacie
6.3 .Volet vendeurs ambulants de médicaments
6.4 .volet consommateurs
7. Conclusion
8. Recommandations
9. Références bibliographiques
10. Annexes
Fiche d’enquête N° 1 : CSCom/cabinets médicaux
Fiche d’enquête N° 2 : vendeurs ambulants de médicaments
Fiche d’enquête N° 3 : officines de pharmacie
Fiche d’enquête N°4 : consommateurs
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