Soutenance mémoire
Contexte et justification
Au Sénégal et dans les pays sahéliens, depuis deux décennies, la péjoration climatique associée à la croissance démographique et à la dégradation des terres ont profondément altéré les conditions de mises en valeurs agricoles traditionnelles. Cette partie de l’Afrique est de plus en plus influencée par la dualité des phénomènes extrêmes : sécheresse-inondation : trop d’eau ou pas assez (Coly A, 1996). Les populations des zones rurales sont de plus en plus vulnérables. De ce fait l’adaptation ou la protection des ressources naturelles est devenue un leitmotiv sérieux pour le développement durable des sociétés. Le recours systématique aux eaux souterraines pour alimenter les populations et le bétail est un impératif de développement du fait de la dégradation de la qualité et de l’insuffisance des eaux de surface consécutives à la forte baisse de la pluviométrie. Le problème de la gestion de l’eau se pose aussi surtout dans les pays en voie de développement comme un impératif en termes de développement économique et social des sociétés rurales.
Pour pallier les conséquences du déficit hydrique de ces dernières décennies et l’insuffisance alimentaire, les paysans introduisent de nouveaux systèmes de cultures et modifient l’utilisation de leur terroir en procédant à la récupération des terres jadis marginales et les axes de drainage des eaux de surface. Pour pallier aussi la baisse de la fertilité des sols et nourrir une population en croissance rapide, les paysans des zones rurales sénégalaises en particulier ceux du bassin arachidier raccourcissent la durée des jachères jusqu’à leur suppression et commencent à généraliser la fumure organique. Aujourd’hui, La gestion rationnelle des ressources en eau est à prendre en compte dans toutes les stratégies de développement national. C’est dans ce contexte que l’évaluation et la mise en valeur des bas-fonds et des petits bassins versants à écoulement temporaire apparaissent aux yeux des paysans, des décideurs et des chercheurs comme des pivots incontournables d’une intensification agricole (PH. Lavigne Delville & al, 1996). Ainsi donc, depuis les années 50, les petits bassins versants, surtout ceux de l’Afrique tropicale humide et sèche ont attiré l’attention des chercheurs, en particulier les hydrologues et les ingénieurs agricoles. Ces milieux ont aussi fait l’objet de nombreuses études pour une estimation de leurs ressources hydrologiques afin de mieux s’assurer d’une meilleure valorisation de leurs potentialités hydriques (Rodier J. A. ; 1975). La gestion de cette eau nécessite une bonne connaissance des régimes hydrologiques des bassins versants, plus particulièrement en période de basses-eaux (étiages) ou de hautes-eaux (crues) (BODIAN, 2006) .
L’estimation des paramètres hydrologiques sur les petits bassins versants d’Afrique tropicale a connu un essor formidable durant ces trois dernières décennies (FAO , 1996). Ces progrès ont été expérimentés dans la région du Sine Saloum (THYSSE KAYMOR , 1991), bien que les expériences ne soient pas généralisées et beaucoup de petits bassins versants sont restés non étudiés comme ce fut le cas dans la zone de Niakhar . Cette zone se situe entre 14°27 et 14°36’ de latitudes Nord et entre 16°24 et 16°34’ de longitudes Ouest. Elle est limitée au Nord par le département de Bambey au Sud par les villages méridionaux de la communauté rurale de Diarrére à l’Ouest par la communauté rurale de Fissel et à l’Est par les communautés rurales de Patar Sine et de Niakhar. La zone de Niakhar abrite une population de 40.189 habitants (enquêtes IRD, 2010). C’est à l’intérieur de cette zone que se trouve le bassin versant de Toucar à Kotiokh qui couvre une superficie de 91,28 km2 et un périmètre de 48,10 km.
LES CARACTERISTIQUES BIOPHISIQUES DU BASSIN VERSANT
LES CARACTERISTIQUES PHYSIQUES
La situation du bassin versant
Toute étude nécessite une bonne connaissance du milieu en question surtout s’il s’agit du milieu physique, ainsi nous exposerons en guise de présentation les différentes caractéristiques de la zone d’étude. D’abord, notre zone d’étude concerne le bassin versant de Toucar à Kotiokh qui est un affluent du fleuve Sine. Il constitue l’un des plus septentrionaux des affluents de la vallée du Sine. Ce bassin est à cheval sur les régions de Fatick et de Thiès. Il couvre une superficie de 91,28km2 et un périmètre de 48,10km.
Délimitation du bassin
Chaque bassin versant est séparé des bassins versants voisins par une ligne de partage des eaux. Dans les pays où la topographie est très marquée, cette ligne de partage des eaux est déterminée précisément par les lignes de crête (DIENG, S. ; 2009). Pour notre zone d’étude on dispose de deux types d’informations nous servant à délimiter notre bassin versant.
– La carte topographique de la zone au 1/50000 ; équidistance 10m
– Le SRTM avec des coordonnées UTM de la partie ouest du Sénégal.
La faiblesse des altitudes de la zone (1 à 25 m) mais aussi les équidistances de 10 m sur la carte au 1/50.000 rendent les limites du bassin difficile à identifier. Ainsi nous tenterons premièrement de délimiter le bassin à l’aide de cette carte topographique en essayant de numériser l’ensemble des courbes de niveau et des points cotés.
Ainsi, les données fournies par le SRTM sont plus nettes et nous offrent l’opportunité d’avoir les altitudes de la zone avec une équidistance de 1m. Ce SRTM introduit dans ArcGis, nous donne une meilleure délimitation de la zone. Il permet aussi de visualiser le réseau hydrographique Sur ce SRTM, le cours d’eau bien que temporaire est bien matérialisé, autorisant ainsi de le cartographier avec précision. Ce SRTM permet de voir tous les points hauts susceptibles de drainer les eaux vers un seul exutoire (bassin versant). Il nous autorise ensuite de repérer l’ensemble des talwegs qui forme le réseau hydrographique. Le traitement est fait par le logiciel ArcGis, permettant de ressortir la surface et le périmètre du bassin. Cependant cette délimitation n’a pas été facile du fait que les altitudes sont très basses. Ce qui se matérialise sur la carte au 1/50000 par un espacement des courbes de niveau. A cela s’ajoutent les emplacements des établissements humains rendant difficile le suivi correcte des courbes de niveau à certains endroits. Finalement les données du SRTM ont apporté une meilleure délimitation du bassin versant.
Géologie et hydrogéologie
Géologie
La zone de Niakhar appartient au grand bassin Sénégalo-mauritanien d’âge Secondaire et Tertiaire. Il s’agit de dépôts de calcaires marins, d’argiles et de sables, recouverts d’une série détritique gréseuse appelée Continental Terminal. Ce Continental Terminal est recouvert d’un manteau sableux du quaternaire (MICHEL, P. ; 1973).
Le Maastrichtien présente des sables hétérogènes qui sont souvent grossiers, des grés à ciment argilo-calcaire et de l’argile.
Le Paléocène et l’Éocène : leurs affleurements sont visibles au Sine Saloum. Ces étages sont constitués surtout de marnes et d’argiles. Les dépôts caractéristiques de l’éocène inférieur sont des argiles (papyracées) blanches ou gris clair, se débitant en plaques, formées essentiellement d’attapulgite. La partie supérieure présente un faciès plus calcaire :
Le Continental terminal : pendant cette période, le matériel détritique se dépose dans les parties basses du bassin Sénégalo-mauritanien où il recouvre les séries marines éocènes. Le faciès type est un grès argileux bariolé, blanc-rose ou rouge. Ces dépôts renferment parfois des lits de graviers ; des lentilles et des niveaux d’argile kaolinique y sont intercalés.
Le Quaternaire : il est constitué de vastes glacis qui se sont développés par érosion aréale. Ils s’étagent souvent en plusieurs niveaux. C’est pendant cette période que le fleuve Sine c’est formé. Les plus anciens glacis sont couverts d’une cuirasse ferrugineuse plus ou moins épaisse. Le relief est très monotone avec des altitudes qui dépassent rarement 20 m (MICHEL, P. ; 1973).
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Table des matières
INTRODUCTION GENERALE
PREMIERE PARTIE : CARACTÉRISATIQUES PHYSIQUES ET HUMAINES DU BASSIN VERSANT
CHAPITRE I : LES CARACTERISTIQUES BIOPHISIQUES DU BASSIN VERSANT
CHAPITRE II : LES CARACTÉRISTIQUES MORPHOMÉTRIQUES DU BASSIN VERSANT
CHAPITRE III : LES FACTEURS THERMIQUES DU BASSIN VERSANT
CHAPITRE IV : LA POPULATION ET LEURS ACTIVITÉS DANS LE BASSIN VERSANT
CHAPITRE V : ÉTUDE DE LA PLUVIOMÉTRIE DANS LE BASSIN VERSANT
DEUXIEME PARTIE : ETUDE DE LA PLUIE ET DE LA PREDETERMINATION DES CRUES DANS LE BASSIN VERSANT
CHAPITRE V : ÉTUDE DE LA PLUVIOMÉTRIE DANS LE BASSIN VERSANT
CHAPITRE VI : LES ECOULEMENTS DANS LE BASSIN VERSANT
CHAPITRE VII : PREDETERMINATION DES CRUES DU BASSIN VERSANT
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
