Caractérisation, utilisations, tests de restauration et gestion de la végétation ligneuse

Le Burkina Faso, comme les autres pays du Sahel, connaît depuis les trois dernières décennies, des épisodes de crise écologique caractérisée par une baisse générale de la pluviométrie. Les déficits pluviométriques récurrents ont été sources de sécheresse au cours des années 1968, 1973, 1984 et 2004 par exemple. Cette crise écologique récurrente se manifeste par une profonde modification des différents ensembles écologiques: le Sahel devient saharo sahélien et la zone nord soudanienne devient sahélienne. Elle a engendré par ailleurs, une baisse des nappes phréatiques, un dysfonctionnement des ensembles hydrologiques et surtout la dégradation des formations forestières naturelles avec une réduction de 0,2 % par an selon la F.A.O (2001).

De nombreux auteurs (Claude et al, 1991 ; Ganaba et Guinko, 1995) ont déjà signalé la régression continuelle de la densité et de la qualité des plantes ligneuses dans la zone sahélienne à telle enseigne que beaucoup d’espèces deviennent rares ou s’éteignent. En outre, l’ancienne végétation de vallées denses et des brousses tigrées se dégrade ou disparaît (Ganaba 1994 ; Lykke et al. 1999, photo n°1) .

Or, l’importance des ressources végétales en général et ligneuses en particulier dans la région sahélienne, n’est plus à démontrer (Grouzis, 1988, Claude et al., 1991). Celles-ci forment une couverture végétale pérenne et protègent les sols contre l’érosion. Elles favorisent par ailleurs le développement des fourrages herbacés, la germination des semences et la reconstitution des peuplements ligneux pendant la saison pluvieuse en améliorant les microclimats et la fertilité du sol (Belsky et Canham, 1994 ; Akpo et Grouzis, 1996 ; Akpo, 1997). Les ligneux contribuent aussi à la stabilité des systèmes écologiques et à l’accroissement des productions primaires (Breman et Traoré, 1986 ; Breman et Kessler, 1994) .

Les ligneux constituent par ailleurs, non seulement un fourrage de relais des pâturages herbacés mais aussi une ressource stable pendant tout le cycle annuel, moins tributaire de la répartition des pluies de la saison précédente selon Rippsten et Fabregues cité par Bernus (1980). C’est pourquoi, Le Houérou (1980) considère la dégradation des ligneux plus catastrophique que celle des herbacées, car les premiers constituent la plus importante source de protéines et de minéraux pour le bétail pendant la saison sèche. Contrairement aux herbacées, leur régénération prend plusieurs années ce qui pose encore le problème de réhabilitation des systèmes sylvopastoraux en terme de délai par rapport à la rapidité de leur dégradation.

Les ligneux sont également sources de produits alimentaires en temps ordinaire comme en temps de famine (Bognounou 1978 et 1994 ; Millogo-Rasolodimby, 1996a et 1996b ; Ganaba et al., 2002 ; Krohmer et al., 2006). Elles participent par ailleurs à l’édification de l’économie familiale et contribuent à la satisfaction des besoins en bois d’énergie, en bois d’œuvre, en bois de service et en phytothérapie (Lykke et al., 2004; Ganaba et al., 1998, 2004, 2005). Ainsi, les formations forestières naturelles  jouent un rôle socio-économique et écologique très important. Par exemple, durant les périodes de famines, particulièrement celle de 2005, les produits des arbres ont contribué à sauver des vies dans la région sahélienne en particulier celle de Zinder, au Niger, selon Larwanou et al, (2006).

CADRE PHYSIQUE

LOCALISATION

La zone d’étude comprend les provinces administratives du Séno, de l’Oudalan et du Yagha dans la région administrative du Sahel et le massif forestier de Bougou dans la province du Namentenga, dans la région du Centre nord. Elle couvre une superficie totale de 30 882km2 soit 11,27 % du territoire national . Sur le plan phytogéographique, elle se situe dans les secteurs sahélien strict ou nord sahélien et subsahélien ou sud sahélien selon Guinko (1984).

En zone sud sahélienne, le massif forestier de Bougou est situé à 160km au nord de Ouagadougou, la capitale, et à 84km de Dori sur l’axe routier Dori-Ouagadougou. Elle relève administrativement du département de Nagbingou .

CLIMAT
Le climat est de type tropical sahélien, à régime strictement monomodal et contrôlé par la mousson ouest africaine. De par sa position de pays entièrement continental et situé à la lisière du Sahara, le Burkina Faso est prédisposé à une forte variabilité diurne et interannuelle des éléments climatiques. Pour la caractérisation du climat, l’évolution des paramètres tels la température, la pluviométrie, l’évapotranspiration, le vent et les indices de sécheresse sera analysée selon MEE (2003), Ouattara et Ouédraogo (2004).

La température

Du point de vue de la tendance générale de l’évolution des températures au cours des quarante dernières années (1961-2000), une hausse progressive est observée pour la localité de Dori, représentative de toute la zone sahélienne .

Cette hausse est de 1,35°C dans la partie sahélienne du pays. Elle est relativement plus élevée par rapport au reste du pays. Ce réchauffement pourrait être lié au phénomène d’effet de serre, mais il reste à déterminer la part de variations imputables aux fluctuations naturelles du climat (MEE, 2003).

La pluviométrie

D’une manière générale, la succession des saisons au Burkina Faso est essentiellement liée à l’évolution des deux centres d’action que sont les anticyclones des Açores et de Sainte-Hélène.

Ces deux centres d’action dirigent sur le continent des masses d’air de caractéristiques très différentes: l’harmattan, frais et sec en provenance des Açores, la mousson chaude et humide en provenance de l’Anticyclone de Sainte Hélène. La zone de séparation de ces deux masses d’air en conflit est appelée Front inter tropical (FIT) ou zone de convergence intertropicale (ZCIT). Au cours de l’année, le FIT (ou ZCIT) subit des migrations nord-sud et sud-nord en relation avec le mouvement apparent du soleil. La mousson pénètre donc le pays avec la montée du FIT vers le Nord. Les activités pluviométriques (intensité, répartition) sont fonction de l’épaisseur de la mousson. En considérant les normales pluviométriques (moyennes sur 30 ans, 1971-2000) de la station de Dori, on constate une réduction très sensible de la période humide au fur et à mesure que l’on monte vers le nord. Ainsi, la dite période s’étend de juillet à septembre en zone nord sahélienne.

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Table des matières

INTRODUCTION GÉNÉRALE
1. CADRE PHYSIQUE
1.1.LOCALISATION
1.2.CLIMAT
1.2.1. La température
1.2.2. La pluviométrie
1.2.3. Les saisons
1.2.4. Les zones climatiques
1.3. LA GÉOMORPHOLOGIE
1.3.GÉOMORPHOLOGIE
1.4.RESSOURCES EN EAU
1.5.SOLS
2. VÉGÉTATION ET FAUNE
2.1.VÉGÉTATION
2.1.1. Composition floristique de la végétation ligneuse sahélienne
2.1.2. Caractéristiques de la végétation sahélienne
2.2.FAUNE
2.2.1. Les oiseaux granivores
2.2.2. Les termites
2.2.3. Les criquets
3. MILIEU HUMAIN
3.1.APERÇU HISTORIQUE DU PEUPLEMENT SAHÉLIEN ET SON ORGANISATION SOCIOPOLITIQUE
3.2.HISTORIQUE DU VILLAGE SUD SAHÉLIEN DE BOUGOU
3.3.CARACTÉRISTIQUES DÉMOGRAPHIQUES
3.4.ACTIVITÉS SOCIO-ÉCONOMIQUES
3.4.1. L’agriculture
3.4.2. L’élevage
3.4.3. L’artisanat
3.4.4. La cueillette
3.4.5. L’exploitation de bois
3.4.6. L’orpaillage
4. CONCLUSION
CONCLUSION GÉNÉRALE

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